Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

HISTOIRE

DE LA

LITTÉRATURE ANGLAISE

PAR H. TAINE

TOME DEUXIÈME

TROISIÈME ÉDITION REVUE ET CORRIGEE

PARIS

LIBRAIRIE HACHETTE ET Ce

BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79

1873

Tous droits réservés

[merged small][ocr errors]
[blocks in formation]

III. Les mœurs anglaises.

triste.

Expansion violente et complète

Expansion du naturel énergique et

IV. Les poëtes. Harmonie générale entre le caractère d'un poëte

et le caractère de son siècle.

[ocr errors]

- Nash, Decker, Kyd, Peel, Lodge, Greene. Leur condition et leur vie. Marlowe. Sa vie. Tamerlan. Le Juif de Malte. Edward II.

Ses œuvres.

Faust.

Sa conception de l'homme.

V. Formation de ce théâtre.

Procédés et caractère de cet art.

[ocr errors]

Construc

Sympathie imitative qui peint par des spécimens expressifs. Opposition de l'art classique et de l'art germanique. tion psychologique et domaine propre de ces deux arts.

LITT. ANGL.

II -- - 1

VI. Les personnages virils. Les passions furieuses.

ments tragiques. de Massinger.

[blocks in formation]
[blocks in formation]

Le duc de Milan

· L'Annabella de Ford. La duchesse de Malfi et

[ocr errors]

la Vittoria de Webster. Les personnages féminins. Conception germanique de l'amour et du mariage.

Euphrasia,

Bianca, Arethusa, Ordella, Aspasia, Amoret dans Beaumont et Penthea dans Ford. Concordance du type moral

Flechter.

et du type physique.

[ocr errors]

Il faut regarder de plus près ce monde, et, sous les idées qui se développent, chercher les hommes qui vivent; c'est le théâtre qui, par excellence, est le fruit original de la Renaissance anglaise, et c'est le théâtre qui, par excellence, rendra visibles les hommes de la Renaissance anglaise. Quarante poëtes, parmi eux dix hommes supérieurs, et le plus grand de tous les artistes qui avec des mots ont représenté des âmes; plusieurs centaines de pièces et près de cinquante chefs-d'œuvre; le drame promené à travers toutes les provinces de l'histoire, de l'imagination et de la fantaisie, élargi jusqu'à embrasser la comédie, la tragédie, la pastorale et le rêve; jusqu'à représenter tous les degrés de la condition humaine et tous les caprices de l'invention humaine; jusqu'à exprimer toutes les minuties sensibles de la vérité présente et toutes les grandeurs philosophiques de la réflexion générale; la scène dégagée de tout précepte, affranchie de toute imitation, livrée et appropriée jusque dans ses moindres parties au goût régnant et à l'intelligence publique : il y avait là une œuvre énorme et multiple, capable par sa flexibilité, sa grandeur et

sa forme, de recevoir et de garder l'empreinte exacte du siècle et de la nation1.

I

Essayons donc de remettre devant nos yeux ce public, cet auditoire et cette scène; tout se tient ici, comme en toute œuvre vivante et naturelle, et s'il y eut jamais une œuvre naturelle et vivante, c'est celle-ci. Il y avait déjà sept théâtres au temps de Shakspeare, tant le goût des représentations était vif et universel. Grandes et grossières machines, incommodes dans leur structure, barbares dans leur ameublement; mais la chaleureuse imagination supplée aisément à tous les manques, et les corps endurcis supportent sans peine tous les désagréments. Sur un terrain fangeux, au bord de la Tamise, s'élève le principal, le Globe, sorte de grosse tour à six pans, entourée d'un fossé boueux, surmontée d'un drapeau rouge. Le peuple peut y entrer comme les riches; il y a des places de six pence, de deux pence, même d'un penny; Xmais on n'en a que pour son argent; s'il pleut, et il pleut souvent à Londres, les gens du parterre, bouchers, merciers, boulangers, matelots, apprentis, recevront debout la pluie ruisselante. Je suppose qu'ils ne s'en inquiètent guère : il n'y a pas si longtemps

1. The very age and body of the time, his form and pressure.

(Shakspeare.)

« ZurückWeiter »