L'ALLEMAGNE POLITIQUE ET LITTÉRAIRE, PAR M./SAINT-MARC GIRARDIN. TROISIÈME ÉDITION. Bruxelles. SOCIÉTÉ BELGE DE LIBRAIRIE Hauman et Ce. - 1845 PRÉFAGE. DD5 33 1875 DEPUIS madame de Staël on a peu écrit en France sur l'Allemagne, mais on l'a, je crois, beaucoup étudiée. Ces notices politiques et littéraires ne sont aussi que des études. J'ai visité deux fois l'Allemagne ; j'ai, à la Faculté des lettres, fait un cours, pendant trois ans, sur l'histoire de ce pays, depuis les commencemens de la nation allemande jusqu'à Charles-Quint ; es voyages et ce cours ont été pour moi occasion d'études diverses sur l'état poli M779180 tique de l'Allemagne, sur sa littérature, sur ses antiquités, sur ses traditions, sur sa philosophie. Si on cherche quel est le sentiment qui anime ces études diverses, c'est l'amour de l'Allemagne et des Allemands, je l'avoue de bon cœur ; et si on cherche quelle en est l'idée fondamentale, c'est l'idée que l'Allemagne marche vers l'unité, et que la nation allemande, une fois arrivée à ce but fatal, a une vocation à remplir. Quelle est cette vocation? est-elle funeste et pernicieuse à la France? Non, à Dieu ne plaise! La vocation commune de la France et de l'Allemagne est de s'unir et de s'associer chaque jour d'une manière plus intime par la ressemblance des idées, des mœurs, des lois et des gouver nemens; devant cette idée d'une association à venir tombent toutes les petites haines nationales, toutes les petites rivalités d'intérêts. Expliquons comment j'aime l'Allemagne, quelle vocation je lui attribue et comment enfin j'espère que la France et |