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que

la foi de je ne sais quel oracle, il lui fit épouser Deiphile sa fille ainsi le raconte Diodore de Sicile. D'autres ont écrit Tydée avoit tué, par malheur, son frère Menalipe à la chasse.

(19) Teucer et Ajax furent frères, et tous deux fils de Telamon, frère de Pelée, père d'Achille. Après la ruine de Troye, Tencer étant de retour chez lui, s'apperçut que son père lui savoit mauvais gré de n'avoir pas vengé la mort de son frère Ajax ; outré de dépit, il quitta volontairement l'Autique pour aller en Chypre, où il bâtit une nouvelle Salamine, ainsi que le rapporte Justin. Cette ville s'est depuis appelée, par corruption, Salunes. On voit par tous ces exemples que les héros des temps fabuleux étoient pour la plupart d'illustres aventuriers qui alloient chercher fortune hors de leur pays. (20) Tibur, aujourd'hui Tivoli, n'est distante de Rome que de trois milles d'Italie. Elle fut, dit- on, fondée par un Grec d'Argos, nommé Tiburus. Properce lui donne l'épithète d'Herculeum, consacrée à Hercule: . . . Herculeum depor tant esseda Tibur. Ovide montre ici que ce n'étoit pas alors un grand mal d'être exilé de Rome, puisqu'on en étoit si proches mais depuis que l'empire romain s'étoit étendu jusqu'aux extrêmités de la terre, ce fut un grand supplice pour lui d'être si éloigné de sa patrie: d'où il conclut enfin qu'aucun homme exilé n'a été traité aussi inhumainement que lui.

LETTRE

CINQUIÈM E. (Page 36 ).

(1) Ovide étoit âgé de cinquante ans et six mois lorsqu'il fut exilé; il mourut après cinq ans et quelques jours d'exil: ainsi il ne pouvoit guère avoir plus de cinquante-cinq ans lorsqu'il écrivit ses Elégies Pontiques. Ce n'étoit donc pas tant le nombre de ses années, que ses chagrins continuels, qui l'a-\ voient fait vieillir avant le temps.

(2) Nestor, né à Pylos, ville de Laconie, est célébré dans l'antiquité, sur-tout chez les poëtes, par sa longue vie. Il se vante dans Homère, liv. I.er de l'Iliade, d'avoir vécu trois âges d'hommes; ce que quelques-uns font monter jusqu'à trois cents ans, en assignant cent ans à chaque âge d'homme, Mais Pline écrit au liv. VII de son Histoire naturelle, que Nestor ne vécut qué quatre-vingt-dix-neuf ans, réduisant chaque âge d'homme à trente-trois ans.

(3) Ovide appelle ici novale une terre qu'on ne sème què de deux ans en deux ans, et qu'on laisse reposer un an entier entre deux. Est autem novale, dit Pline, liv. XVIII, chap. 19, quod alternis annis seritur. On l'appelle done ainsi, parce qu'après un an de repos, on la renouvelle pour ainsi dire en la semant de nouveau : Ager intermissus renovatur. A novando novalis, dit Varron; et Virgile, Georg. I: Alternis idem tonsas cessare novales. On appelle aujourd'hui novalés les terres nouvellement défrichées, qu'on sème pour la première fois.

À

(4) Le grand cirque étoit à Rome une grande place de figure ovale, environnée d'un amphithéâtre qui s'élevoit par đegrés, et fermée d'une balustrade qui régnoit tout autour. Le cirque étoit destiné à représenter des jeux guerriers, où l'on combattoit tantôt à pied, tantôt à cheval, et quelquefois dans des chars: il y avoit aux deux bouts une espèce de pyramide ou de colonne qui servoit de bornes, autour de laquelle les combattans marchoient d'abord en ordre de bataille, puis se rangeoient parquadrilles autour du cirque, jusqu'à ce que les assaillans descendissent dans l'arène pour commencer les 'joûtes et les combats. Ovide dit qu'un cheval qu'on fait servir incessamment et sans relâche dans le cirque, succombe enfin; pour montrer qu'il n'est point de forces à l'épreuve d'un long travail, soit du corps, soit de l'esprit.

(5) Un arc toujours bandé, dit le provérbe, se relâche enfin et ne peat plus servir; il en est de même d'un arc toujours relâché, qui ne peut plus se bander d'où il faut conclure qu'une trop longue oisiveté ne nuit pas moins au corps et à l'esprit, qu'un travail excessif. Il faut donc s'en tenir à l'alternative du repos et de l'action.

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(6) Ovide s'objecte encore ici l'exemple de Jason, fils d'Æson, qui s'est rendu fameux, dit-il, pour être venu aborder dens le Pont: cependant, si le nom d'un héros n'impose point à la postérité, et que l'on ait moins égard à la renommée qu'à la vérité, il faut convenir que les travaux de Jason tant vàn-tés, n'ont point été comparables aux miens. Le poëte fait ensuite un long parallèle des travaux de Jasoft avec les siens. s(7) Le Pont, pris en général, peut être étendu en trois manières différentes : ou pour le Pont-Euxin, si Pon prend la partie pour le tout; ou pour le pays qui s'étend des deux côtés jusques sur les bords de cette mer, et alors on peut prendre aussi le Pont pour une certaine contrée dè l'AsieMineure, située entre l'Arménie et la Colchide, qui faisoit autrefois le royaume de Mithridate, et devint ensuite une province romaine; ainsi l'on distinguera le Pont en Europe, et le Pont en Asie, séparé l'un et l'autre par le Pont-Eukin.

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(8) On a déjà remarqué dans l'Elégie précédente, que ce Pélias, oncle paternel de Jason ne bommandoit que dans la Thessalie, et que ce fut lui qui conseilla on ordonna à son neveu d'aller avec de jeunes aventariers fort braves, à la conquête de lá Toison d'or dans la Colchide. Ce petit prince, dit Ovide, ne doit pas être comparé au grand Auguste, par T'ordre duquel je suis venu dans le Pont.

5(9) Voyez la remarque que nous avons faite sur Tiphis`, fameux pilote de Jason et des Argonautes, troisième Elėgio

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du IV. liv. des Tristes. Valerius Flaccus, liv III, dit qu'il tomba mort sur le gouvern il qu'il tenoit en main: il est incortain si c'est avant ou après l'expédition de la Colchide qu'il uniom tion on blevisio suguel

mourut,

Ici, les diverses éditions vasient beaucoup. Les unes font lire nec Amintore natus, et entendent par le fils d'Amin

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tor, Phænix, précepteur et compa, von fidele t' Achille; mais il ne s'agit ici que de Jason et non point, Achill. D'autres éditions portent Agenore natus, Alice filsl'Agener fus Phinéd, qui constamment servit de guide Jason,dans son voyage slet lui fit éviter les écueils de Cyanée D'autres fisent: Apolline natus, et entendent par ce fils d'apellen, Mopsus'savent devin 1, qui, au rapport de Valérius Flachus, fut un des Ar gonautes. D'autres enfin qveulent qu'on se nec Hymontide natus, parce qu'Hymante étoit la mère de ce Mopsus fils d'Apollone inp aynq elo; otot el quoq olang si

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(11) Valérius Flaccus dit que Minerve ou Pallas accom pagna toujours Jason dans sa conquête et que ce fut Jurop qui fit répandre le bruit de cette expedition, dans, toute la Grèce, et qui enflamma le courage de tant de braves guerriers qui suivirent Jason dans la Colchidesnis enigmor scniver ...(12) Ce fut Médée, qui, éprise d'amour pour Jason, employa tous ses enchantemens pour le rendre maître de laToison d'or: elle endormit les dragonsiqhi la gardoient. Ovide ajoute ici en parlant des ruses que l'amour suggéra à Médée pour sauver Jason: Hélas que je voudrois n'avoir jamais enseigné moi-même toutes ces ruses au Dieg de l'amour dans mon Art d'aimer!, pa do quico onto asq tisblo 10 sib

C

(13) C'est Auguste, Tibère et Livie dont il parle içib, et à qui il voudroit encore une fois, pouvoir offrir de l'encens de sa propre main, comme à ses véritables Dieux. Cela est bien

impie; mais de quoi la flatterie n'est-elle pas capable, dedic surtout dans un païen'exilé, qui souhaite passionnément son rappel?

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LAE, T TRES I XIÈME. (Page 40))..

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(1) Le Lycus, selon Strabon, est un grand fleuve qui tombe dans le Méandre, et dont la ville de Laodicée a pris son nom. L'Hèbre est aussi un autre grand fleuve de la Thrace qui coule au-dessous du mont Rhodope. L'Athos est une haute montagne entre la Thrace et la Macédoine. Les Alpes séparent la France de l'Italie. Ovide dit ici qu'ajouter à ses autres peines celle de polir et de limer ses vers, ce seroit comme ajouter les eaux du Lycus à celles de l'Hèbre, et les feuilles du mont Athos à celles des Alpes, c'est-à-dire, peines sur peines, et qui pis est sans aucun fruit.

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(2) La comparaison de l'esprit humain qui produit de belles choses à proportion qu'il est cultivé par la méditation et par l'étude, avec un champ qui se fertilise par la culture et qui produit quelquefois jusqu'au centuple, est très juste et trèscommune chez les bons auteurs, fant en vers qu'en prose.

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(3) En effet, dit Ovide, c'est une grande folie de semer toujours dans un champ aussi, stérile que celui de la poésie, d'où, après bien des travaux, on ne recueille pour l'ordinaire que la fumée d'un peu d'encens: aussi voyons-nous que la plupart des poëtes meurent assez pauvres; Homère fat de ce nombre; et nous avons vu, à la honte de notre siècle, quel ques uns de nos plus grands poëtes mourir dans l'indi

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(4) Ovide justifie les poetes, et se justifie lui-même, la

sur

passion qu'il a de faire des vers, en ce que tout homme dit-il, trouve un plaisir infini à cultiver les arts pour lesquels il se sent né, et qu'on ne quitte qu'avec peine un métier qu'on

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