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demande d'être porté sur la liste des personnes qui reçoivent gratuitement les Bulletins de la Commission.

La résolution sur cette demande est renvoyée à une prochaine séance.

BUREAU PALÉOGRAPHIQUE.

M. Émile Gachet, chef du Bureau paléographique, dans une lettre du 12 novembre, envoie, sur la situation de ce bureau, les renseignements demandés par la dépêche de M. le Ministre de l'intérieur, du 22 octobre, mentionnée au Bulletin de la séance précédente.

Ces renseignements seront transmis à M. le Ministre, et la Commission insistera sur la nécessité d'assigner au Bureau paléographique un local où il puisse être ouvert au public, à des jours et à des heures déterminés.

M. Gachet offrant, dans sa lettre, de soumettre à la commission, sur l'enseignement de la diplomatique et de la paléographie, certaines idées qu'il ne serait pas, selon lui, difficile de réaliser, il lui sera écrit, pour lui faire connaître que la Commission accueillera ces idées avec l'intérêt que lui inspire un objet qui se lie si intimement à la culture et au progrès de la science historique.

La Commission exprimera en même temps à M. le chef du Bureau paléographique le désir qu'il termine, le plus tôt possible, la table analytique des matières contenues dans les seize volumes de la première série des Bulletins, table dont le besoin se fait de plus en plus sentir.

RAPPORTS.

M. Émile Gachet adresse à la Commission le rapport suivant sur les manuscrits relatifs à l'histoire de la Belgique, qu'il a examinés à la Bibliothèque royale de La Haye, par suite de la mission dont il a été chargé à la dernière séance :

« MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

<< Les recherches historiques sont loin d'être toujours couronnées de succès; là aussi l'on éprouve bien souvent des déceptions. C'est ce qui m'est arrivé en Hollande, où la Commission d'histoire m'avait envoyé pour examiner le manuscrit qui contenait, disait-on, la traduction française de De Dynter. De loin c'était quelque chose, et de près ce n'était plus rien. La note de M. Jonckbloet, professeur à Deventer, et l'un des philologues néerlandais les plus distingués, était pourtant de nature à nous donner de grandes espérances. La voici en effet : « La bibliothèque royale de La Haye possède un manuscrit in-fol. no 956, sur papier, qui contient une traduction française de Dynter. L'écriture de ce manuscrit est de la fin du XVe siècle ou du commencement du XVI. Il contient l'histoire de 1286 à 1465. Le dernier chapitre a pour titre : Comment les communes de Liége se resmurent, pour ce qu'ilz ne voldrent point paiier ce à quoy s'estoient composés. »

» Évidemment, ce témoignage d'un homme distingué était presque une certitude, et puis M. Gachard lui-même, dans les notes qu'il avait prises pendant un séjour qu'il fit

à La Haye, il y a quelques années, avait aussi mentionné de la même manière le n° 956. Je me croyais donc à peu près certain de trouver là-bas ce qui nous manque de l'ouvrage de Jehan Vauquelin. Mon premier soin, en arrivant, fut de demander à M. le bibliothécaire Holtrop le volume tant désiré. Jugez de mon désappointement : j'avais sous les yeux non pas la traduction de Dynterus, non pas même une chronique de Brabant quelconque, mais le texte d'une de ces chroniques de Flandre si répandues dans nos bibliothèques et si connues des historiens! D'où pouvait provenir cependant l'erreur des personnes qui avaient vu le manuscrit? Hélas! c'est encore une note perfide placée au commencement du volume qui les a trompées. Un ancien bibliothécaire a jugé que c'était la chronique de Dynterus, Visser a ajouté à cette note ses remarques, et on a accepté cela comme évangile, Cependant, je dois avouer que tout le monde n'avait pas manifesté la même confiance. Une note volante exprime en effet quelques doutes: « Ce manuscrit est-il une traduction? se demande-t-on. Edmond de Dynter est-il l'auteur de cet ouvrage? Cet ouvrage n'est-il qu'un abrégé d'un autre? Quel titre lui donner? Est-ce le Chronicon Brabantiæ, d'Edmond Dynterus? ou les Annales Brabantiæ, du même? Ces deux ouvrages sont-ils deux ouvrages différents? La note de Visser ne m'aide nullement à éclaircir aucun de ces doutes. » Les questions contenues dans cette note nous prouvent que l'auteur ne savait guère en quoi consiste la chronique de Dynterus, et que même il n'en avait jamais vu de manuscrits. Sans cela, ses doutes eussent été dissipés à l'instant. Voici le titre du volume: « Ce livre est comme ung livre de cronicques, ouquel sont contenus pluiseurs mervilleux cas, advenus tant en France

comme en Engleterre, en Bretaigne, en Espaigne, Italie, et en pluiseurs autres pays. Entre lesquelx cas sont traittiés plus au long que les autres les mervilleuses traysons dont la très-puissant, très-noble et illustre maison de Bourgogne a tant eubt d'affaires. » Il a appartenu à Æmilius Rosendale de Gouda et à Olivier Roose fils de George.

» Mais que renferme-t-il done? Une de ces nombreuses versions de la Chronique de Flandre, sur laquelle j'ai appelé plusieurs fois votre attention, et que M. Kervyn vous a lui-même signalée de nouveau, il y a quelque temps, chronique dont l'auteur est inconnu, qui remonte plus ou moins haut et qui finit plus ou moins loin. Je suis donc amené tout naturellement à vous parler, à propos de ce manuscrit, des différents ouvrages qui lui ressemblent et dont les textes nous sont connus.

» L'auteur du manuscrit de La Haye commence ainsi : « Au temps du roy Philippe le Bel, avoit ung conte en Flandres, nommé Guy de Dampierre; che Guy fu filz de le contesse Marguerite et eubt en son vivant deux femmes, desquelles il eubt pluiseurs enffans. Se première femme fu fille de l'advoé de Béthune, et de celle ot ledit conte trois filz. »

» Vous avez déjà reconnu dans ce peu de lignes la fameuse Chronique de Flandre, dont je vous parlais tout à l'heure. La Bibliothèque royale de Belgique en possède plusieurs manuscrits. L'un, sous le n° 10454, commence de même Au temps du roy Philippe le Bel, et s'arrête à l'an 1570: « Puis retourna Bertrans à Paris, et amena au roy de Franche Thumas de Granson et pluiseurs aultres prisonniers. » L'autre, sous le n° 11159, débute de la même manière: Ou temps du roy Phelippe le Bel, mais au lieu de s'arrêter à l'an 1570 (fo 98), au retour de Bertrand

du Guesclin à Paris, il va jusqu'à 1408, à la guerre de Liége et au châtiment des Liégeois.

>> Un troisième manuscrit de la même chronique porte le n° 7055. C'est une copie moderne d'un manuscrit fort beau, qui se trouve aujourd'hui à Paris, et il reproduit exactement le n° 10454. M. Gachard a, du reste, fait connaître en détail l'exemplaire qui est resté en France, et qui fut écrit par David Aubert, en 1459, pour le duc Philippe-le-Bon. On le voit à la Bibliothèque de l'Arsenal (Hist. n° 145). Ce qui distingue cette version de toutes les autres, c'est qu'elle renferme un prologue du copiste. M. Gachard a eu soin de donner dans sa notice la table des chapitres, depuis l'an 1296 jusqu'à 1570 (1).

» La Bibliothèque nationale de Paris en renferme aussi une version qui va jusqu'à 1586, et qui porte le no 10196. 5.5. (2).

» En un mot, le manuscrit de La Haye n'est pas autre chose que la chronique de la Bibliothèque de Lille que j'ai déjà signalée au tome XIII de vos Bulletins (5), et qui commence aussi de la même façon. Seulement cette dernière va de 1297 jusqu'à 1464, à la prise du bâtard de Rubempré, et j'ai eu tort de croire que c'était le texte donné par Denys Sauvage. Il s'y trouve sans doute plusieurs passages identiques, mais en somme l'ouvrage est différent. Vous voyez, monsieur le Président, que les manuscrits de cet ouvrage ne manquent pas.

» Je vous disais, dans un de mes derniers rapports, que

(1) Bulletins de la Commission, t. VI, p. 165.

(2) Ibid., t. VI, p. 165.

(3) P. 273.

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