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Ce qui attriste l'ame, vers la fin de l'automne, c'est la Jauneur des arbres. (Moussard.)

JOBBERIE. L'extrait de la séance de la chambre des communes (1794) donne la définition de cette nouvelle expression.

« M. Sheridan se lève, et déclare qu'il de<< mande la parole, pour satisfaire à l'engage<«<ment qu'il a pris, et à l'impatience que M Pitt « a éprouvée, ou feint d'éprouver, d'entendre << sa motion relative à la communication de «< certains papiers.

<< Le premier devoir de la chambre, dit-il, <«<est de connaître l'emploi des fonds publics, «< comme l'intérêt de tout ministre qu'on suppo<< sera honnête dans sa conduite, et franc dans << ses comptes, est d'aller au - devant de cet « examen, qui ne fut, à aucune époque de notre <«< histoire, aussi nécessaire qu'au temps actuel. « Souvenons-nous sans cesse que le denier du << malheureux ne doit pas être la proie du ministre; << que le pain du laboureur et de sa famille in<< digente ne doit pas être coupé par morceaux, «et arraché de ses mains.

<< Hier, je désignai sous le nom de Jobberie, « une partie de la conduite du ministre, rela<«tivement aux traitemens alloués à ce gouver«<nement depuis la guerre; le ministre (Pitt), << dans la simplicité et la candeur de son ame,

«affecta de ne pas comprendre le sens de cè << mot, Jobberie : il est vrai que cette expression <«< n'est pas du style élevé, mais elle est très-in<< telligible; et puisque l'honorable membre en << desire l'explication, je vais la lui donner.

« Quand les émolumens, le profit, le salaire, « les honneurs, la faveur, les avantages enfin, <«< de quelque nature qu'ils soient, sont accordés « à une personne qui ne les mérite point, soit << par ses talens, soit par son caractère, soit par << ses services publics; enfin, quand ce qu'elle « donne n'est pas proportionné à ce qu'elle re«çoit, c'est alors une Jobberie.

« Si des intérêts privés, si des affections per<< sonnelles, ou tout autre motif que le bien gé«<néral, font placer un individu à un poste <«< qu'un autre remplirait beaucoup mieux, c'est << une Jobberie. Or, ma motion porte sur des << faits de ce genre. » ( Shéridan.)

JOCULATEUR. Qui badine, qui joue, qui rit et invente des jeux. C'est un Joculateur; à lui seul met en joie et gaîté une société nombreuse. Joculer avec aisance et graces, c'est un heureux talent; il est rare, même en France.

JOINTIF. Que l'on joint, que l'on peut joindre. Il y a des états et des caractères si opposés, qu'ils ne sont pas Jointifs. Deux très-jeunes per

sonnes sont d'abord Jointives; l'âge vient, elles se séparent.

JOLIVETÉ. La Joliveté de la figure dure à peine un an. La Joliveté du style n'est aperçue qu'une fois. La Joliveté du chat n'appartient qu'à cet animal dans son enfance.

Joliveté. Disons la Joliveté d'un enfant. Oh! comment une si courte maladie lui a-t-elle fait perdre la Joliveté de son visage!

Jolivetés. Les femmes sont des heures entières à contempler des Jolivetes d'orfévrerie.

Les Jolivetés de l'enfance sont le plus délicieux spectacle pour le coeur d'une mère.

C'est sur des pistolets, sur des fusils, sur des carabines, armes qui donnent la mort, que l'on prodigue des Jolivetés infiniment coûteuses; genre de luxe qui contraste avec l'horreur et le néant des combats, et qui complète à mes yeux l'extravagance de l'homme amoureux et vain d'arts aussi futiles, jusques sur le théâtre du carnage.

JONCE. (de jonc.).... C'était une jeune et grande fille, fluette, Joncée, pâle, mais dont la forme du visage avait une douceur, un charme inexprimables. ( Rétif.)

JOURNAILLON. Petit mauvais journal. Presque tous les journaux, qui sont aujourd'hui des es

pèces de journaux privilégiés, s'ils perdent de vue le langage libre de la vérité, ne seront plus que des Journaillons.

JOURNALISME. On prétend qu'une ville immense comme Paris, a un besoin journalier de petites satires, pour repaître son inquiétude et son agitation perpétuelle. Il avait bien raison, celui qui a dit, le premier, qu'une bonne injure était toujours mieux reçue qu'un bon raisonnement. Voilà la théorie du Journalisme tracée en deux mots.

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Journalisme. Nous avons vu, il y a peu de temps, des écrivains qui, au nom du goût, mordaient et déchiraient. Tous frappaient et étaient frappés. On croyait voir des écoliers qui avaient dérobé une lourde férule, qu'ils s'arrachaient tour-à-tour, et dont ils se donnaient des coups violens. Voués au Journalisme, ce mélange absurde du pédantisme et de la tyrannie, ils ne furent bientôt plus que des satiriques, et perdirent, avec l'image de l'honnêteté, le moral des idées saines.

JOUTEUR. En condamnant les débats vifs et quelquefois scandaleux des gens de lettres, le public fait l'hypocrite : il y trouve trop bien son compte; il devient spectateur d'une guerre ridicule qui l'amuse fort; il aime à donner la

avec le plus d'adresse et de véhémence, les traits les plus prompts et les mieux acérés.

JOUVENCE. (air de ) Que j'aime celte actrice! A la décence, à la grâce, à l'amabilité, elle joint une Jouvence qui lui est personnelle, car je ne sais pas d'autre mot pour exprimer son air de fraîche jeunesse.

JOUXTE. (juxtà.) Je regrette ce vieux mot plus court, moins équivoque que proche. Jouxte la maison, jouxte la forêt.

JOYAUX. Nos bonnes pièces de théâtre sont les premiers joyaux de la nation, on disait autrefois, de la couronne. Un drame excellent est au-dessus d'un gros diamant.

JOYEUSETÉ. « J'ai toujours regardé comme la << preuve d'un bon esprit, qu'on fît son métier «< gaîment; ainsi je n'ai garde de reprocher au préopinant sa Joyeuseté, dans des circons<< tances qui n'appellent que trop de sombres pen«sées.» (Mirabeau.)

JUBILER. Se réjouir. Comme les Juifs ne veulent se Jubiler que lors de l'apparition du Messie, de même les royalistes, en France, attendent, pour se Jubiler, le retour de la royauté. Le jugement dernier arrivera avant ce temps.

JUCONDE. Agréable. Ce n'est pas tout que d'être

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