URBANISME. L'Urbanisme est la science de l'Urbanité. Elle n'est pas tout-à-fait d'instinct, il faut l'apprendre; elle comporte des nuances diversifiées, et même assez fines. L'usage seul perfectionne l'Urbanité; nous nous en éloignons trop.

Depuis la révolution, dans les assemblées de section, on disait à un honorable membre: Vous peserez dans votre haute sagesse.... et il répondait à l'honorable assistance: Je ne doute point que, dans votre haute sagesse, vous n'examiniez.... C'était une sorte d'Urbanisme qui n'appartient qu'à la nation française, même au milieu de ses discordes.

USANCE. L'Usance d'un puits de maison à maison; l'usance d'un jardin, à condition qu'on n'en prendra point les fruits; l'Usance d'un meuble qu'on a loué.

USER. A force de succès on en était venu à les lui pardonner; il avait Usé l'envie : devinez l'homme !

USTENSILLER. Garnir une maison de tout ce qui lui est nécessaire et convenable. Quand on est prudent et sage, on n'achète une maison que toute Ustensillée. Il fit présent d'une maison, à ce pauvre paysan, mais il prit soin de l'Us

USUEL. L'histoire n'est le plus souvent qu'un tableau monotone de vices sans grandeur, de faiblesses sans intérêt ; qu'une collection de faits piquans pour la curiosité seulement, et en pure perte pour la morale. Le roman, quand il est bien fait, est pris dans le système actuel de la société où l'on vit; il est l'histoire Usuelle, l'histoire utile, celle du moment.

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USURER. Se faire payer avec Usure. Vous le voyez Usurer à Paris toute la journée et toute l'année; eh bien, à la campagne, il philosophe, mais à vous faire croire que ce n'est plus le même homme.

UTILISER. Un citoyen a fait hommage au conseil des Cinq-cents, d'un ouvrage intitulé: Vues générales sur les moyens d'Utiliser les défenseurs de la patrie invalides.

Utiliser. Il est temps d'Utiliser, tant pour notre propre usage, que pour le perfectionnement des avantages réels de la société, les découvertes de la chimie; d'exploiter cette mine non moins neuve qu'étonnante; d'échanger, sans se porter jalousie, les trésors variés que deux grandes nations, la France et l'Allemagne s'offrent réciproquement.

Y

YREUX. Qui garde la colère ou le ressentiment. Ne fàchez point ce personnage: il ne pardonne

point, il est Yreux. Un poète est plus Yreux qu'un autre auteur; pourquoi? parce que sa besogne lui coûte beaucoup plus de peine; puis il s'aveugle beaucoup plus facilement sur le mérite de ses productions.

YVOIRIER. Qui travaille en Yvoire.

Z

ZÉLATEUR. L'amiral de Coligny, aussi bon calviniste que bon Français, ne put jamais, par trop d'austérité, accorder sa doctrine avec les devoirs de sujet, et comme César, il fit ouvertement la guerre à son prince. S'il eût été moins grand homme, il aurait été fanatique. Il fut apôtre et Zélateur.

ZÉLER. (se) Se Zéler pour une opinion nouvelle, non parce qu'elle est nouvelle, mais parce qu'elle est plus sage. Se Zéler pour la cause de la liberté des mers; se Zéler pour un prisonnier que l'on croit innocent, et dont on partage les principes; se Zéler pour un auteur plutôt que pour un autre; ce qui arrive sans qu'on puisse dire au juste le pourquoi.

ZÉLOTYPIE. Jalousie ardente; de-là le mot Zélote, jaloux, qui craint que ce qu'il aime soit commun à autrui.

mots grecs, parce que d'anciennes colonies grecques ont fondé plusieurs cités dans les Gaules. Le mot de Marseille est grec; les druides parlaient grec; en Gaule, tous les contrats s'écrivaient en grec, etc.

ZÉPHIRER. Plus vif et plus léger par la présence de son amante, il va, vient, saute, bondit, revient sur ses pas, danse, soupire, chante, lui jette des fleurs et Zéphire autour d'elle.

ZÉBOÏSER. (se) Se réduire à zéro, après une grande renommée. Quelqu'un disait un jour : Que de héros, se Zéro sent et trompent leurs contemporains: Peuples! attendez ! l'impartiale histoire seule héroïse ou Zéroise le personnage qui fixe vós regards.

PARTIE SUPPLÉMENTAIRE.

A

ADULTERER. Adultérer les médicamens, les poudres, le vin, les liqueurs; quel plus cruel attentat contre la société !

ALARMISTE. Celui qui répand l'alarme.

Ce mot fut créé pour désigner et frapper de terreur, à une certaine époque, tous ceux dont la prudence et le patriotisme éclairé, s'élevant contre d'extravagantes mesures, osaient en prédire de funestes effets, qui seraient suivis d'une réaction plus funeste encore.

Dans tous les temps orageux, le parti qui succombe, soulève un parti d'Alarmistes contre la cause qui triomphe.

Il est toujours possible aux gouvernemens de fermer la bouche aux Alarmistes qui calomnient ses intentions. (P.)

ALECTO veut dire l'envie. C'est une des trois furies; c'est celle qui tourmente le plus les humains. Voyez ce censeur éternel! il loge Alecto