teur, sans le punir de celles qui sont contre lai; c'est la terre enfin qui devrait, et non l'homme. Quel avantage encore dans ses magasins, tout prêts à réparer les maux de la disette, ou à diminuer les dépenses de la guerre! Il faut soumettre à un nouvel examen cette grande question : les noms, les autorités, ne doivent plus nous en imposer. Si nous sommes véritablement un peuple qui se régénère, ne remâchons pas les vieilles idées. Il faut savoir que Smith est déjà mis de côté, car les erreurs tombent devant de nouveaux aperçus. Le mode que nous proposons, serait doublement heureux, s'il pouvait s'appliquer à l'impôt industriel. Parvenons à ce grand but, car tout est facile à la simplicité, quand elle préside à quelque or ganisation que ce soit. Voilà le vrai qu'embrouillent les économistes, les Subtiliseurs dans leurs vaines abstractions. SUBVERSIF, SUBVERSIVE. Il est tombé dans des méprises Subversives de tout principe de géographie. (Billecoq.) SUBURBAIN, AINE. (adj.) Le mot latin suburbanus, signifie qui est des faubourgs, qui habite dans les faubourgs. La population Suburbaine est plus nombreuse à Paris que celle de la cité. À l'aide de l'article, on substantive l'adjectif Suburbain. Ainsi l'on peut dire, les Suburbains de Montmartre, du Roule, etc. L'esprit et l'oreille s'accordent pour repousser les mots faubourgs, la banlieue, et pour adopter ce signe pittoresque et sonore, les Suburbains. Un pinceau délicat, une plume éloquente, éprouveront toujours un extrême embarras lorsqu'ils auront à parler de cette portion des citoyens de Paris, s'ils ne peuvent les désigner que par cette lourde et languissante circonlocution, les habitans de la banlieue, des faubourgs. Quel génie est capable de les ennoblir et de les élever à la majesté de l'histoire et à la langue des dieux ! Cependant les Suburbains de la grande cité, si souvent appelés sur la scène de la révolution, acteurs si importans dans cette longue tragédie, s'offriront souvent aux méditations du philosophe, aux souvenirs de l'historien, à l'imagination du poète. Suburbain peut seul trouver sa place dans leurs brillantes couleurs, dans leurs nobles compositions. Les idées accessoires à celles qu'expriment ha bitans de la banlieue, des fauxbourgs, ne sontelles pas exclues, par un goût pur et sévère, de tout ouvrage dédié à la postérité par le génie ? Cependant les Suburbains de la cité, leurs ex grande partie, les matériaux sur lesquels travaillera le génie pour iustruire la postérité. Dans la cité étaient les mains directrices de tous les mouvemens des Suburbains; mais on ne peut pas retracer les causes des plus mémorables événemens, et rappeler les auteurs des systèmes, sans figurer dans le tableau les mains hardies qui les ont exécutés. Les machines d'Archimède ne sont-elles pas honorablement décrites dans l'histoire du siége et du renversement de Syracuse? La justice des temps, indulgente pour les Suburbains, examinera sévèrement la conduite des hommes dont ils servirent l'ambition ou les vengeances, croyant encore servir la cause pour laquelle on les vit tous debout en 1789; mouvement sublime, inspiré par la vertu, par le sentiment de la dignité humaine, consacré par la subite démolition de la Bastille, et qui dégénéra en aveugle fureur, dès l'instant où les ambitieux, les intrigans, les meneurs de la ville furent placés à la tête, et reçus dans les rangs des généreux Suburbains. Elle vous atteindra, cette inflexible justice des temps, vous tous qui flattâtes si perfidement ce peuple Suburbain, pour l'asservir ensuite; qui le gorgiez pour le rendre oisif; qui le soldiez pour le corrompre; qui souffliez sur lui la démagogie, pour étendre sur tous un tyrannique pouvoir. Elle vous traînera sous les regards des derniers âges, vous, joueurs à la hausse et à la baisse des droits politiques et civils; et vous, dieux invisibles de la révolution, qui commandiez arbitrairement les catastrophes; et vous aussi, vastes génies qui sommeillâtes si volontairement au bruit des ruines; vous dont l'ambition ne s'est réveillée que lorsqu'elle a pu triompher sans danger sur un théâtre couvert de débris : tous, vous avez trompé la simplicité, la bonne foi, le patriotisme des vertueux Suburbains; ils demandent qu'entr'eux et vous la postérité prononce. (P.) SUPERFICIELLITÉ. Il est d'expérience que la nation française est, en elle-même, aussi capable de profondeur qu'aucune autre; que sa Superficiellité lui a souvent été nuisible; que la corriger, serait un vrai service à lui rendre, et que le drame sérieux est un des moyens les plus efficaces d'obtenir cet objet. (Rélif.) SUPERSTITIONNER. L'idée que l'on a de la divinité est nécessaire et simple; les différens cultes qu'on lui rend, devraient être simples comme elle. Il faut adorer Dieu en esprit et en vérité, et ne pas Superstitionner avec des prêtres charlatans. SUPERSTRUCTURE. La pièce (la Mort de Pompée, par Corneille), la pièce est finie quand Ptolomée est mort. Tout le reste n'est qu'une Super SUPPLICABLE. Le czar Pierre était quelquefois juste, mais jamais Supplicable. SURHUMAIN. Nulle puissance humaine, ni Surhumaine, ne peut jamais justifier l'effet rétroactif d'aucune loi. (Mirabeau.) l'on SUSURRE. Du latin susurrum ; bruit que fait en parlant bas, bruit sourd. Je marche dans l'ombre, j'avance; j'entends que l'on Susurre; puis, lorsqu'on est averti de ma présence, l'on retient son haleine, et l'on fuit. SYBARISME. Des ariettes efféminées!...... C'est un crime de lèse-virilité que de les goûter.... Eh! rougissez de courir après des hochets à quarante ans. Les oreilles et les têtes françaises ne sont point faites pour n'ètre que remplies de vent; il faut des choses à ceux d'entre nous qui ne sont point énervés par le Sybarisme. (Rétif.) SYNDÉRÈSE. Remords intérieur qui ne meurt jamais, qui s'éveille presque à chaque instant du jour, que l'on n'étouffe point, parce qu'on ne peut se dérober à sa propre conscience. Le criminel fait son propre supplice, et son juge immortel ne se détache point de son sein. Lord Cliwe, affameur des Indiens, par avarice, eut beau voyager, courir le monde, s'environner de jeux, de festins, de distractions variées : le mal heureux! |