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Sur la germination, 1782; Sur l'horloge et sur l'hygromètre de Flore, 1782.

** BIÈS (Jean-Pierre), né à Limoges en 1783, mort à Paris en 1832, s'était appliqué dans sa jeunesse à l'étude de la médecine; mais il y renonça pour la littérature qui ne lui fut guère plus profitable. Parmi ses productions assez nombreuses, on citera: Observations sur la forme arrondie considérée dans les corps organisés et principalement dans le corps de l'homme, in-8; Lettres sur l'harmonie du langage, Paris, 1821, 2 vol. in-18; Bibliothèque du Promeneur, ib., 1823, in-12.

* BIET (Réné), chanoine régulier, abbé de SaintLéger de Soissons, né vers 1700, mort le 29 octobre 1767, a publié un Eloge du maréchal d'Estrées, in-8, écrit faible et sans couleur, et une savante Dissertation sur l'établissement des Francs dans les Gaules, 1736, in-12. L'auteur prétend, contre l'opinion du Père Daniel, que les Francs s'établirent dans les Gaules longtemps avant Clovis, et fixe l'époque de cet établissement à l'an 551 de J.-C. Cet ouvrage, qui a remporté le prix de l'académie de Soissons, est suivi de deux autres dissertations sur le même sujet.

BIET (J.-E.), peintre, né en 1782, et mort au mois de novembre 1855, excellait dans l'art de tracer la perspective. Voué par goût à la peinture scénographique, il a laissé dans plusieurs villes de province des souvenirs durables de son talent, par la manière dont il a su restaurer divers théâtres, malgré les faibles ressources pécuniaires mises à sa disposition. L'ouvrage le plus important de Biet est celui qui a pour titre Souvenirs du musée des Petits-Augustins, fait en collaboration avec MM. Normand, père et fils, graveurs. Frappé de la dispersion de cette collection si intéressante, Biet avait conçu et réalisé l'idée de la reproduire en un recueil qui la représentât précisément sous le point de vue pittoresque qui avait charmé les artistes.

** BIETT (L.-T. ), médecin, né en 1784, dans le canton des Grisons près des frontières du Tyrol, vint fort jeune achever ses études médicales à Paris, et s'attacha particulièrement à la clinique d'Alibert qui, après avoir été son maitre, resta son ami. Nommé en 1819 à l'hôpital St.-Louis, il partagea dès-lors son temps entre les devoirs que lui imposait cette place et les soins qu'il donnait à ses clients d'autant plus nombreux, qu'il était plus désintéressé. Il fut du nombre des médecins qui se signalèrent pendant l'invasion du choléra en France. Aussi modeste qu'instruit, il n'a publié qu'un certain nombre d'articles dans les journaux de médecine, et dans le grand Dictionnaire des sciences médicales, dont il était un des collaborateurs. Doué d'un sens droit et d'un jugement solide, il avait en politique comme en religion des opinions sages qui l'exposèrent souvent à d'injustes agressions de la part des hommes passionnés; mais ces attaques ne servirent qu'à montrer la solidité comme la sagesse de ses principes. Il mourut à Paris le 3 mars 1840, à l'âge de 56 ans. Il était membre de l'académie de médecine. M. A. de Custines lui a consacré une notice dans le Moniteur.

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petit-fils de Georges Maréchal, premier chirurgien de Louis XIV, servit dans les mousquetaires et se fit un nom par ses réparties et ses calembourgs. En 1785, il donna le Séducteur, comédie en 5 actes et en vers, restée au répertoire. Cette pièce, attribuée à Dorat, vaut mieux que tout son théâtre. La tragédie des Brames, de Laharpe, représentée quelque temps après, échoua, sur quoi Bièvre disait : « Quand le » Séducteur réussit, les Brames (bras me) tombent. » Le Séducteur est cependant fort loin d'être une bonne pièce. Les Réputations, autre comédie de Bièvre en cinq actes et en vers, jouée le 23 janvier 1788, n'eurent qu'une représentation, et n'ont pas été imprimées. « Rien, dit Laharpe, n'est plus >> confus, plus embrouillé, plus décousu, plus vide » que cette prétendue comédie, qu'on avait an>> noncée avec beaucoup de prétention, et qui a » été outrageusement sifflée d'un bout à l'autre. » Bièvre alla, en 1789, aux eaux de Spa, pour y rétablir sa santé. Il y mourut en conservant, à ce que l'on prétend, le goût des calembourgs, jusqu'au dernier instant. « Mes amis, dit-il, je m'en vais » de ce pas (de Spa). » On a encore de Bièvre : Lettre écrite à madame la comtesse Tation, par le Sieur de Bois flotté, étudiant en droit fil, Paris, 1770, in-8; ouvrage burlesque, où l'on peut compter deux ou trois calembourgs par phrase; Lettre sur cette question: Quel est le moment où Orosmane est le plus malheureux? Est-ce celui où il se croit trahi par sa maitresse? Est-ce celui où, après l'avoir po gnardée, il apprend qu'elle est innocente? réimprimée dans le Lycée de Laharpe, à la suite de l'analyse de Zaïre; Vercingentorix, tragédie en un acte, 1770, in-8. En voici deux vers:

Il plut à verse aux dieux de m'enlever ces biens;

Helas! saus eux (œufs) brouillés que peuvent les humains! Toute la pièce est sur ce ton. Les Amours de l'Ange Lure et de la Fée Lure, 1772, in-32, très-rare; Almanach des Calembourgs, 1771, in-18. Le marquis de Bièvre ayant sollicité une place vacante à l'académie, on lui dit que l'abbé Maury l'avait prévenu; il s'en consola par ce calembourg :

Omnia vincit amor, et nos cedamus amori ( à Maury). Tous ses calembourgs ont été recueillis par M. Deville en 1800, sous le titre de Bievriana, dans un petit volume in-18, qui a eu trois éditions.

BIEZ (OUDARD de), maréchal de France, d'une illustre maison, originaire d'Artois. Après avoir servi avec distinction en Italie et ailleurs, il obtint en 1542 le baton de maréchal de France. Mais ayant en 1544 rendu la ville de Boulogne aux Anglais qui l'assiégeaient, on lui fit son procès, et il fut condamné avec son gendre Jacques de CoucyVervins à perdre la tête : ce qui fut exécuté à l'égard de son gendre; et quant à lui, le roi Henri II lui ayant fait grâce de la vie, il fut enfermé dans le château de Loches. Quelques années après, il obtint sa liberté et revint à Paris, où il mourut accablé de chagrins, en 1551. Sa mémoire, ainsi que celle de Jacques de Coucy, fut rébabilitée en 1575. * BIFFI (Jean), abbé, né au bourg de Mezago dans le Milanais en 1464, mort vers 1515, cultiva avec succès la poésie latine. Ses principaux ouvrages

sont: Miraculorum vulgarium beatissimæ Virginis Mariæ, in carmen heroïcum traductio, Rome, 1484, in-4; Annuntiationis beatæ Virginis Mariæ, Milan, 1493, in-4. — Un autre BIFFI (Jean-Ambroise), né à Milan, florissait à la fin du xvIe siècle, et a laissé : Il dolore del peccatore penitento, Milan, 1605, in-12; et La risorgente Roma, poème en 8 chants, Milan, 1610, in-12, réimprimé en 1611, avec 4 nouveaux chants. Versi, ibid., 1616, in-12. Il mourut à Louvain en 1618.

** BIGELOT (François-Emmanuel-Siméon), littérateur estimable, né en 1789 à Nancy, avait, reçu de la nature d'heureuses dispositions pour la poésie, mais les circonstances ne lui permirent pas de les cultiver avec cette assiduité qui seule peut assurer de durables succès. Il avait à peine achevé ses études lorsqu'il fut placé dans une administration à Paris, et se vit forcé de sacrifier à ses devoirs son goût pour les lettres. Quelques morceaux qu'il publia dans le Mercure de 1816 à 1818, l'avaient cependant fait remarquer des connaisseurs; mais l'affaiblissement de sa santé ne tarda pas à le ramener dans sa ville natale, et après y avoir langui plusieurs années, il y mourut le 14 juillet 1830, à peine âgé de 40 ans. On ne connait de lui qu'une Ode à la poésie, Paris, 1816, in-8, et une Satire sur le XIXe siècle, ib., 1817, in-8.

* BIGEX (François-Marie), né le 24 septembre 1751 à Balme de Thuy, en Savoie, fit ses études aux colléges d'Evian et de Thonon, et passa ensuite au séminaire d'Annecy, puis à celui de Saint-Sulpice à Paris. En 1782, il fut reçu docteur de la maison de Navarre, et plusieurs évêques français essayèrent de le retenir; mais M. de Biord, évêque de Genève, ne voulant pas priver son diocèse d'un sujet si distingué, le fit membre de son chapitre, et à la mort de ce prélat, il fut nommé un des vicaires capitulaires. Lorsque les Français pénétrèrent dans la Savoie en 1792, il se retira à Lausanne, et il rendit des services importants, non-seulement à son propre diocèse, mais à celui de Chambéry et aux catholiques des pays voisins; enfin, le roi le nomma, en 1818, à l'évèché de Pignerol qu'on avait rétabli, et où tout restait à faire après les événements qui avaient détruit ce siége comme plusieurs autres. Il y déploya tout son zèle, et adressa à son troupeau une lettre pastorale remplie d'instructions solides pour les catholiques, et contenant une invitation pressante aux Vaudois pour rentrer dans le sein de l'Eglise. Elle a été imprimée en France. M. Bigex passa à l'archevêché de Chambéry, lorsque M. Dessoles donna sa démission; et il mourut le 19 février 1827. On lui doit plusieurs ouvrages écrits d'un style simple et à la portée du peuple, qui furent très-utiles dans un temps où la religion était proscrite et les prêtres errants et fugitifs. On estime surtout ses Etrennes catholiques qu'il publia pendant 12 ans, qui servirent à consoler, à instruire les fidèles, et qui furent supprimées en 1810, Bonaparte ne voulant permettre la publication d'aucun écrit favorable au chef de l'Eglise, alors prisonnier. Son livre intitulé le Missionnaire catholique ou Instructions familières sur la religion, 1796, in-8; 3e édition, 1800, traduit en Italien, à Venise,

1801, obtint aussi un grand succès, et M. de Boulogne en fit l'éloge dans les Annales catholiques. On a encore de lui: Oraison funèbre de M. de Biord, évêque de Genève, Annecy, 1785, in-8; Instructions à l'usage des fidèles du diocèse de Genève, Lausanne, 1793, in-8; De la Sanctification des fêtes et dimanches, 1799, in-8.

BIGNE (GACE de la) et non de la Vigne, comme l'appellent presque tous les bibliographes, né vers 1328, d'une famille noble du diocèse de Bayeux, fut chapelain de la chapelle de Philippe de Valois et du roi Jean, et suivit ce prince en Angleterre, après la malheureuse journée de Poitiers. Etant à Rochester en 1359, il commença un poème de la chasse intitulé le Romant des Oyseaulx, qu'il finit à son retour en France. Le roi le fit faire pour l'instruction de Philippe son fils, duc de Bourgogne. L'abbé Goujet attribue ce poème à Phœbus Gaston de Foix, parce qu'il est imprimé à la fin du Miroir de la chasse par ce prince, mais bien différent des manuscrits. On croit que Gace vécut au moins jusqu'en 1574.

en

BIGNE (MARGUERIN de la), issu de la même famille que le précédent, docteur de Sorbonne, et grand-doyen de l'Eglise du Mans, naquit en 1546 à Bayeux, ou selon d'autres à Bernières-le-Patri, Normandie, et vivait encore en 1591. Il publia, de 1575 à 1578 une Bibliothèque des Pères, en 8 vol. in-fol., qu'il fit réimprimer l'an 1589 en 9 vol. C'est le premier qui ait entrepris un ouvrage de ce genre. La plus ample édition que nous en ayons est en 27 vol in-fol., Lyon, 1677. On joint ordinairement à la bibliothèque des Pères Index locorum Scripturæ Sacra, Gènes, 1707, in-fol., et l'Apparat de Nourry, Paris, 1703 et 1715, 2 vol. in-fol. Telle est l'édition la plus complète. Il y en a une en 16 vol. in-fol., de 1644, qui est estimée, parce qu'elle renferme les petits Pères grecs. On en mit au jour "ne autre à Cologne en 1694. Le père Philippe de SaintJacques a donné un abrégé de cette collection en 1719, 2 vol. in-fol. La Bigne se distingua aussi par ses Harangues et par ses Sermons. Il donna un Recueil de statuts synodaux, en 1578, in-8, et une édition d'lsidore de Séville en 1580, in-fol.

* BIGNICOURT ( Simon de ), ancien conseiller au présidial de Reims, sa patrie, né en 1709, mort à Paris en 1775. On a de lui un Recueil de poésies latines et françaises, 1754-1767, in-12, aujourd'hui oubliées, quoique les journalistes du temps aient comparé ses poésies latines à celles de Catulle; Nouvelles pensées détachées, réimprimées sour le titre de Pensées et réflexions philosophiques, 1755, in-12. On y trouve des réflexions fines, justes, et quelquefois profondes. Il en a publié avant sa mort une 3e édition, considérablement augmentée, intitulée l'Homme du monde et l'homme de lettres, Orléans, 1774.

BIGNON (Jérôme ) naquit à Paris le 24 août 1589, d'une famille féconde en hommes illustres. Son père fut son maître. Ses progrès furent rapides; dès l'âge de dix ans, il était auprès du jeune prince de Condé, pour lui donner de l'émulation, et publia une assez bonne Description ou Chorographie de la Terre Sainte, Paris, 1600, in-12. Trois ans après, c'est-à dire à 13 ans, il composa pour le jeune duc de Vendôme, auprès duquel Henri IV l'avait placé, un Traité des

antiquités romaines, 1604; et à 14, son livre De l'élection des Papes, 1605, in-8: matière neuve qu'il traita avec une érudition qui surprit les savants de son temps. Scaliger, Casaubon, Grotius, Pithou, de Thou, du Perron, Sirmond, etc., témoignèrent de l'estime pour ce jeune auteur. Henri IV, qui avait goûté sa conversation, le plaça en qualité d'enfant d'honneur auprès du dauphin, depuis Louis XIII. Il allia dans cette place les manières aisées d'un courtisan à l'étude des sciences nécessaires à un bon citoyen. Un auteur espagnol ayant établi, dans un gros in-fol., la préséance des rois d'Espagne sur les autres souverains, il le réfuta dans son traité de l'Excellence des rois et du royaume de France, dédié à Henri IV, 1610, in-8. Il n'était alors que dans sa 19e année. Après la mort funeste de ce prince, il quitta la cour, et entreprit ensuite le voyage d'Italie. Paul V lui donna les marques les plus distinguées de son estime. Le fameux Fra-Paolo, enchanté de sa conversation et de ses ouvrages, le retint quelque temps à Venise. Bignon, de retour en France, devint avocat-général du grand conseil, en 1620, conseiller d'état et avocat-général du parlement de Paris, en 1626, bibliothécaire du roi en 1642: ses descendants ont occupé cette dernière place avec autant d'honneur que d'intelligence. Il avait cédé sa charge d'avocat-général peu de temps auparavant à Etienne Briquet, son gendre; mais celui-ci étant mort en 1645, il la reprit, et l'exerça avec la même intégrité et le même zèle. La reine Anne d'Autriche l'appela pendant sa régence aux conseils les plus importants. Il mourut en 1656, dans de grands sentiments de religion. Outre les ouvrages dont nous avons parlé, il a fait encore De la grandeur et de la souveraine puissance, 1615, in-8; il a donné une édition des Formules de Marculphe, avec des notes pleines d'érudition, 1613, in-8; 1655, in-4, réimprimées par les soins de son fils, 1666, in-4. Il a aussi rédigé avec soin les Voyages de François Pyrard de Laval aux Indes orientales, aux Moluques, Paris, 1619, 2 vol. in-8. Nous avons une Vie de ce grand magistrat, 1757, in-12, en par l'abbé Pérau.

BIGNON (Jean-Paul), petit-fils du précédent, abbé de St.-Quentin, bibiothécaire du roi, l'un des 40 de l'académie française, et honoraire de celles des sciences, des inscriptions et belles-lettres, mort à l'lle-Belle sous Meulan en 1743, à 81 ans, embrassa tons les genres de connaissances, et protégea tous les gens de lettres. On a de lui Vie du Père François Lévêque, prêtre de l'Oratoire, Paris, 1684, in-12; les Aventures d'Abdala, fils d'Hanif, roman qu'il n'acheva pas, et qui néanmoins fut publié en un volume.

BIGNON (Armand-Jérôme), neveu de Jean-Paul Bignon, intendant de Soissons, né en 1711, et mort en 1772, fut bibliothécaire du roi, après la mort de son oncle; il se démit de cette place en faveur de son fils Jean-Frédéric, qui mourut en 1782, membre de l'académie des inscriptions et belleslettres.

** BIGNON (Louis-Pierre-Edouard, baron), naquit le 3 janvier 1771 à Guerbaville près de la Meilleraye (Seine-Inférieure). Entré comme volontaire dans un des nombreux bataillons qui se for

mèrent spontanément en 1793 pour repousser les armées étrangères, il ne tarda pas à se faire connaître d'un général de brigade qui le choisit pour secrétaire. Le danger passé, il fut employé dans la diplomatie, d'abord comme secrétaire de légation en Suisse, puis en Piémont et en Prusse. Il était, en 1802, chargé d'affaires à Berlin, et dans différentes circonstances il reçut du roi de Prusse des. preuves de bienveillance. Plus tard ministre plénipotentiaire à la cour de Cassel, il ne put parvenir à détacher l'électeur de la coalition. Après la victoire d'léna, il fut chargé d'administrer les provinces qu'elle venait de mettre au pouvoir des Français. Envoyé depuis en Autriche et en Pologne, il ne quitta Cracovie que lorsqu'il y fut contraint par les désastres de 1812. Il était à Dresde en 1813 pour y négocier la paix, lorsque cette ville fut assiégée. Au retour de Napoléon en 1815, il fut nommé membre de la chambre des représentants par le département de la Seine-Inférieure; il fit partie de la commission envoyée par le gouvernement provisoire aux généraux Anglais et Prussiens pour conclure une armistice, et signa comme ministre par intérim des affaires étrangères la capitulation de St.-Cloud. Elu par le département de l'Eure à la chambre des députés en 1817, en 1820 par le HautRhin et en 1827 par la Seine-Inférieure, il y siégea pendant vingt ans, et quoique faisant partie de l'opposition, dont il était un des chefs, sut constamment se maintenir dans une ligne de modération qui lui concilia l'estime même de ses adversaires. Napoléon lui légua cent mille francs par son testament, en ajoutant qu'il l'engageait à écrire l'histoire de la diplomatie française de 1799 à 1815. Bignon ne pouvait pas ne pas accepter cette tâche honorable, et il consacra les vingt dernières années de sa vie à composer l'histoire diplomatique de la France, sous le règne de Napoléon; ouvrage qui lui assigne un rang distingué parmi les historiens modernes. Elevé à la Pairie en 1837, il mourut à Paris le 6 janvier 1841, à 70 ans. Il était membre de l'académie des sciences morales, depuis sa réorganisation en 1852. Indépendamment de son Histoire de France, Paris, 1827-46, 12 vol. in-8, on a de Bignon un grand nombre d'ouvrages de circonstance que nous pouvons nous dispenser de citer par la raison qu'ils n'offrent plus d'intérêt et qu'on en trouve d'ailleurs les titres détaillés dans la littérature française contemporaine de M. Quérard.

** BIGNOTTI ( Vincent), prédicateur, né en 1764 à Verceil, acheva ses études à Turin et y reçut en 1788 le laurier doctoral en théologie. De retour dans sa ville natale, il y partagea son temps entre les devoirs de son état et la culture de la poésie; mais celle-ci ne fut jamais pour lui qu'un délassement, et le petit nombre de compositions poétiques qu'il a fait imprimer ne sont que des pièces de circonstance sans intérêt aujourd'hui. Ses talents lui firent obtenir de bonne heure un canonicat de la cathédrale de Verceil, et s'étant appliqué à la prédication avec succès, il fut choisi pour y prêcher dans différentes occasions d'éclat, notamment en 1823 où il prononça le panégyrique du Bienheureux Amédée, duc de Savoie, à la cérémonie de la trans

lation de ses reliques dans une nouvelle châsse d'argent. Il mourut à Verceil en 1851, et par une distinction particulière fut inhumé dans la cathédrale. Indépendamment de ce discours et d'un autre prononcé en 1806 sur le rétablissement de la religion, on a de Bignotti : Balsame salutare owia reflessioni, etc., Verceil, (1816), in-8. L'auteur a rassemblé à la fin de cet ouvrage trois discours qu'il avait prononcés, dans le temps de l'occupation du Piémont pas les Français, contre l'égoïsme, le pharisianisme et le catholicisme à la mode.

BIGOT (Guillaume), né à Laval en 1502, cultiva avec le même succès la poésie latine et la poésie française, et passait pour un des hommes les plus savants de son siècle. Il n'a publié qu'un seul poème français, imprimé à Lyon en 1540, avec les poésies de Charles de Ste.-Marthe. On a de lui deux poèmes latins, Catoptron, ou le Miroir, qu'il fit imprimer à Bâle, en 1536, avec quelques autres pièces, dont il donna une seconde édition avec des corrections, sous ce titre Guillelmi Bigottii, Lavallensis, christianæ philosophiæ præludium; opus tum aliorum, tum hominis substantiam luculentis expromens rationibus, Tolosa, 1539, in-4. Somnium in quo imperat. Caroli describitur ab regno Galliæ expulsio; Explanatrix somnii epistola, Paris, 1537.

BIGOT (Emery), né à Rouen l'an 1626, d'une famille de robe, ne s'occupa que de recherches d'érudition. I mourut en 1689 à 64 ans, avec la réputation d'un des plus savants hommes de son siècle, quoiqu'il n'ait publié que la Vie de saint Chrysostome, par Pallade, 1680, in-4, en grec et en latin. Ses mœurs étaient celles d'un homme entièrement consacré à l'étude. Il avait amassé une riche bibliothèque, vendue en 1706, et dont le Catalogue, imprimé cette même année, in-12, est recherché. L'abbé de Louvois en acheta les manuscrits pour la bibliothèque du roi.

BIGOT DE MOROGUES (Sébastien-François, vicomte), lieutenant-général des armées navales, correspondant de l'académie des sciences, et membre honoraire de celle de la marine, académie dont il fut le principal restaurateur, naquit à Brest en 1705, et mourut à Villefayer près d'Orléans, en 1781. On a de lui: Essai de l'application des forces centrales aux effets de la poudre à canon, Paris, 1737, in-4; Tactique navale ou Traité des évolutions et des signaux, Paris, 1763, in-4, avec figures, ouvrage qui est encore estimé des marins, quoique Bourdé de Villehuet en ait publié un excellent sur le même sujet. Plusieurs Mémoires insérés dans le Recueil des savants étrangers de l'académie des sciences, parmi lesquels on remarque le Mémoire sur la corruption de l'air dans les vaisseaux, qui se trouve dans le tome 1er. On doit encore à Bigot de Morogues plusieurs manuscrits relatifs à l'arrimage et à l'armement des navires.

** BIGOT de MOROGUES (Pierre-Marie-Sébastien, baron), agronome et économiste distingué, petit-fils du précédent, né en 1776 à Orléans, résolut de suivre la carrière dans laquelle son ayeul s'était illustré; mais la révolution fit échouer ce projet. Admis en 1794 à l'école des mines, il ne tarda pas à fixer l'attention de ses chefs, et justifia leurs

espérances pas les publications remarquables dont il enrichit la plupart des recueils scientifiques. Plus tard, devenu propriétaire dans la Sologne, il s'adonna tout entier à l'exploitation de son domaine, et par suite des bonnes méthodes de culture qu'il y introduisit, en augmenta les revenus. Son exemple ne fut point perdu pour la contrée, et son Essai sur les moyens d'améliorer l'agriculture en France, etc. Paris, 1822, 2 vol. in-8, est un immense service qu'il rendit à son pays. Ce ne fut qu'après la chute de l'empire qu'il se livra à l'étude des sciences morales et politiques, et dans cette partie comme dans toutes celles qu'il avait cultivées, son esprit vif et pénétrant porta de nouvelles lumières. Admis à l'académie des sciences morales lors de son rétablissement, il fut élevé en 1835 à la dignité de pair de France. I prononça dans la chambre haute plusieurs discours importants, notamment en 1857, où il eût le courage de signaler la puissance corrosive de la presse, sentie par tous les bons esprits, mais qui cherchent vainement encore le remède aux maux qu'elle cause chaque jour. Il mourut à Orléans, le 14 juin 1840, à l'âge de 65 ans, après avoir reçu les secours de la religion, d'une manière édifiante et capable de consoler une famille pour laquelle il était déjà le modèle de la bienfaisance la plus active. Parmi ses nombreux écrits on citera : Mémoire historique et physique sur les chutes des pierres tombées sur la surface de la terre à diverses époques, Paris, 1812, in-8. Recherches théoriques et pratiques de la meilleure méthode pour faire fermenter économiquement le vin, le cidre, etc., ib., 1825, in-8. Politique religieuse et philosophique, ou Constitution morale du gouvernement., ib., 1827, 4 vol. in-8. L'auteur cherche à démontrer que dans tous les pays où les lumières ont pénétré, il ne peut plus y avoir d'autre bonne politique que celle qui a pour bases la raison, la justice et la vérité. On regrette qu'en admettant la nécessité de la religion, il ait voulu en rejeter le dogme, comme s'il était possible de concevoir la religion sans dogme. Recherches des causes de la richesse et de la misère des peuples civilisés, etc., in-4, autographie de 650 pag. De la misère des ouvriers, et de la marche à suivre pour y remédier, Paris, 1832, in-8. Du paupérisme, de la mendicité, et des moyens d'en prévenir les funestes effets par la formation de plusieurs genres de colonies agricoles., ib., 1834, in-8. La politique basée sur la morale, et mise en rapport avec les progrès de la société, ib., 1854, in-8.

BIGOT DE PRÉAMENEU (le comte Félix-JulienJean), né en Bretagne vers 1750, était avocat au parlement de Paris avant la révolution. Il en embrassa les principes avec modération, et fut élu, en 1790, juge au 4 arrondissement de cette ville. Dans le mois de septembre de l'année suivante, il fut député à la législature, et le 7 janvier 1792, il prononça, malgré les huées des tribunes, un discours pour prouver à l'assemblée qu'elle ne représentait pas seule le peuple, et que le roi avait aussi des droits à cette représentation. Le 22 mars il obtint que la loi qui ordonnait le séquestre des biens des émigrés accordât un mois de délai à ceux qui, entraînés par la crainte, ou égarés par le préjugé,

voudraient rentrer dans leur patrie; et, le 25 avril suivant, il s'opposa à la loi proposée par Thuriot contre les prêtres insermentés. Le 10 août le fit disparaître de la scène politique, et il échappa, on ne sait trop comment, aux proscriptions de 1793 et 1794. Il ne reparut qu'après le 18 brumaire, et devint commissaire du gouvernement près le tribunal de cassation. A la fin d'avril 1800, Bigot de Préameneu passa au conseil-d'état, et, en cette qualité, il fit plusieurs rapports sur le code civil. La même année, il fut nommé membre de l'institut, et en mai 1804 il fut élu candidat au sénat conservateur; plus tard il reçut la croix de grand-officier de la légion d'honneur et le titre de comte; enfin, il parvint au ministère des cultes après la mort de Portalis en janvier 1808, et il en exerça les fonctions jusqu'à la chute de Bonaparte. Quelques jours avant l'occupation de Paris par les troupes étrangères, il s'était retiré en Bretagne, et il resta sans emploi au retour du roi. Pendant les cent jours, sa place lui fut rendue sous le titre de direction générale des cultes. Il fut aussi appelé à la chambre des pairs. Après la seconde rentrée du roi, il fut définitivement écarté des affaires; mais il fut maintenu au nombre des académiciens par l'ordonnance royale qui réorganisa l'académie française en 1816. Bigot de Préameneu est mort le 31 juillet 1825.

BILDERBEK (Christophe-Laurent), jurisconsulte hanovrien, et conseiller à Zell, traduisit en allemand l'excellent Traité de la vérité de la religion chrétienne, par Abbadie, avec des additions considérables. L'ouvrage d'Abbadie, justement estimé pour la force du raisonnement, a été accueilli en Allemagne comme dans le reste de l'Europe. Bilderbek mourut en 1749. On a aussi de lui des ouvrages de jurisprudence.

* BILDERDYK (Guillaume), un des poètes les plus féconds de la Hollande, né en 1750 à Amsterdam, et mort en 1852 à Leyde, à l'âge de 82 ans, se fit recevoir docteur en droit dans cette ville, et remporta à son début, en 1776, le prix de poésie proposé par la société de Leyde sur ce sujet de l'Influence de la poésie sur l'art de gouverner un état. En 1777, son poème intitulé: Le véritable amour de la patrie, et une Ode sur le même sujet furent encore couronnés. Bilderdyk fit paraitre en 1779, une excellente traduction de l'OEdipe de Sophocle, et un recueil de pièces fugitives, intitulé: Mes Loisirs. La société de Leyde décerna, en 1780, le premier prix à son Mémoire sur les rapports de la poésie et de l'éloquence avec la philosophie, etc. On doit à cet auteur un grand nombre de productions qui ne sont pas toutes également estimées. Outre les traductions de quelques tragédies de Sophocle et le Recueil de poésies diverses, qu'il donna en 1799, nous citerons une Traduction du Fingal d'Ossian, 1803; une Imitation de l'homme des champs de Delille, et quatre volumes de Poésies fugitives, 1804; Maladies des savants, 1806, poème didactique; Les feuilles d'automne, 1807, 2 vol.; trois volumes de Tragédies, 1807, un Poème sur le désastre de Leyde; une traduction des Hymnes de Callimaque ; L'arrivée du roi au tróne, 1 vol. in-8; Les fleurs d'hiver, poésies parmi lesquelles on distingue ses adieux, 1811,

mars

2 vol.; Traité de géologie; La délivrance de la Hollande, 1814, poème fait en société, avec son épouse Guillaume-Wilhelmine qui rivalisait de talent poétique avec lui. Une ode au sujet du retour de Napoléon, intitulée: Appel aux armes, 1815, qui trouva de l'écho dans les âmes hollandaises. Un recueil de poésies nationales, 1815; Traité sur la botanique, dont nous devons une traduction à M. Mirbel, membre de l'institut. Bilderdyk ne fut pas toujours à l'abri du malheur lors des troubles politiques de la Hollande, en 1795, son attachement pour la maison d'Orange l'obligea de quitter sa patrie; il se retira en Allemagne, puis en Angleterre, où il donna des leçons de poésie en langue française, et revint dans sa patrie en 1799. Il ne fut guère plus heureux comme père, et la mort de onze enfants qu'il chérissait disposa son caractère à la mélancolie et tourna ses pensées vers la religion.

BILFINGER (Georges-Bernard), théologien luthérien né à Canstadt dans le Wurtemberg, en 1693, professa la philosophie à Pétersbourg et la théologie à Tubingen, où il mourut en 1750. On dit que toutes les personnes de sa famille naissaient avec 12 doigts et 12 orteils. Ce n'est pas ce qui distingua le plus Bilfinger. Ses écrits lui firent un nom en Allemagne. Le plus recherché est celui qui a pour titre Dilucidationes philosophica de Deo, anima humana, mundo et generalibus rerum affectionibus. Il était partisan de Leibnitz et de Wolf. Les académies de Pétersbourg et de Berlin se l'associèrent.

* BILGUER (Jean-Ulric de), chirurgien suisse, né à Coire le 1er mai 1720, et mort le 6 avril 1796, termina à Paris ses études médicales qu'il avait commencées à Strasbourg, et alla se fixer en Prusse, où il fut nommé chirurgien en chef des armées. Il mérita l'estime de Frédéric II par son zèle, son humanité et les nouvelles lumières qu'l apporta dans cet emploi. Joseph II l'honora aussi de son amitié et lui envoya des lettres de noblesse, dont à la vérité il n'a pas fait usage. Il se fit une grande réputation par un écrit intitulé · Dissertatio inauguralis medico-chirurgica de membrorum amputatione rarissimè administrandá aut quasi abroganda, Berlin, 1761, in-4, et qui a été traduit dans presque toutes les langues de l'Europe, notamment en français par Tissot et Goulin. On a encore de lui: Instructions sur les hôpitaux militaires, en allemand, 1763, in-8; Avis au public sur l'hypocondrie, et plusieurs Mémoires sur les fièvres malignes, sur les blessures à la tête, etc., aussi en allemand. Bilguer était de plusieurs sociétés savantes.

** BILHON (Jean-Joseph-Frédéric), né le 2 février 1759 à Avignon, se destinait à la profession d'avocat; mais la révolution changea ses projets. A l'organisation du ministère des finances en 1790, il Y fut nommé chef du bureau du contentieux et il remplit cette place jusqu'au 1er juillet 1814 qu'il fut mis à la retraite. L'académie des inscriptions avait, en 1783, proposé pour sujet de prix d'examiner l'état du commerce des Romains; le prix fut décerné en 1785 à Fr. Mengotti, négociant de Venise; mais Bilhon, l'un des concurrents, ne voulant pas perdre le fruit de son travail, et sans doute encouragé par quelques amis, le fit imprimer en 1788, in-8. Il le

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