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Alter in ambiguo est, an sit deprensus, et ipsis
Morsibus eripitur, tangentiaque ora relinquit :
Sic Deus, et virgo est; hic spé celer, illa timore.
Qui tamen insequitur, pennis adjutus Amoris
Ocior est, requiemque negat: tergoque fugaci
Imminet; et crinem sparsum cervicibus adflat.
Viribus absumtis expalluit illa: citæque

Victa labore fugæ, spectans Peneidas undas,

<< Fer, pater, inquit, opem; si flumina numen habetis.
Qua nimium placui, Tellus, aut hisce, vel istam
Quæ facit, ut lædar, mutando perde figuram. »>
Vix prece finita, torpor gravis adligat artus :
Mollia cinguntur tenui præcordia libro :
In frondem crines, in ramos brachia crescunt :
Pes, modo tam velox, pigris radicibus hæret :
Ora cacumen obit : remanet nitor unus in illa.

Hanc quoque Phoebus amat; positaque in stipite dextra
Sentit adhuc trepidare novo sub cortice pectus.
Complexusque suis ramos, ut membra, lacertis,
Oscula dat ligno: refugit tamen oscula lignum.
Cui Deus, «< At conjux quoniam mea non potes esse,
Arbor eris certe, dixit, mea. Semper habebunt

Te coma, te citharæ, te nostræ, Laure, pharetræ.
Tu ducibus Latiis aderis, quum læta triumphum
Vox canet, et longas visent Capitolia pompas.

:

tive: à travers ses cheveux qui flottent sur son cou, déjà le souffle du dieu se joue. Daphné sent ses forces épuisées ; elle pâlit, vaincue par les fatigues d'une fuite précipitée. Arrêtant ses regards sur les eaux du Pénée : « O mon père vole à mon secours, dit-elle; s'il est vrai, fleuves, qu'en vous une divinité réside. O terre! ouvretoi sous mes pas, ou change et détruis cette beauté trop séduisante, qui m'entraîne à ma perte. » Sa prière est à peine achevée, qu'un engourdissement accablant enchaîne ses membres; son sein délicat est entouré d'une mince écorce; ses longs cheveux se changent en feuilles, et ses bras en rameaux son pied, naguère si agile, devient une racine qui se fixe dans le sein de la terre; et sa tête, la cime d'un arbre son éclat seul lui reste. Phébus l'aime encore; sa main, placée sur la tige, sent sous la nouvelle écorce un cœur palpiter ses bras se plient autour des branches comme si c'était un corps animé; il les couvre de baisers ; mais l'arbre les refuse. Le dieu s'écrie: «Si tu ne peux être mon épouse, tu seras du moins l'arbre d'Apollon: toujours tu pareras ma chevelure, ma lyre, mon carquois, ô laurier! Tu serviras d'ornement aux guerriers du Latium, lorsque mille voix joyeuses feront entendre des cris de triomphe, et que le Capitole verra se déployer au loin les pompes solennelles. Gardienne fidèle du palais des Césars, tu en ombrageras les portes; enfin, liée autour de la couronne de chêne, tu la protègeras de même que l'éclat d'une éternelle jeunesse brille sur mon front couvert de cheveux que jamais le ciseau n'a touchés, de même conserve toujours l'éclat de ton feuillage. » Dès qu'Apollon a cessé de parler, le laurier incline ses branches récemment créées,

Postibus Augustis eadem fidissima custos

Ante fores stabis; mediamque tuebere quercum.
Utque meum intonsis caput est juvenile capillis;
Tu quoque perpetuos semper gere frondis honores. »

Finierat Pæan. Factis modo Laurea ramis

Adnuit; utque caput, visa est agitasse cacumen.

VIII. EST nemus Hæmoniæ, prærupta quod undique claudit

:

Silva vocant Tempe, per quæ Peneus, ab imo

Effusus Pindo, spumosis volvitur undis;

Dejectuque gravi tenues agitantia fumos
Nubila conducit, summasque adspergine silvas
Impluit; et sonitu plus quam vicina fatigat.
Hæc domus, hæc sedes, hæc sunt penetralia magni
Amnis in hoc, residens facto de cautibus antro,
Undis jura dabat, Nymphisque colentibus undas.
Conveniunt illuc popularia flumina primum,
Nescia gratentur, consolenturne parentem,
Populifer Spercheos, et irrequietus Enipeus,
Apidanusque senex, lenisque Amphrysos, et Æas;
Moxque amnes alii, qui, qua tulit impetus illos,
In mare deducunt fessas erroribus undas.
Inachus unus abest; imoque reconditus antro
Fletibus auget aquas; natamque miserrimus Io

Luget, ut amissam nescit, vitane fruatur,

:

An sit apud manes; sed quam non invenit usquam,

et sa tête paraît s'agiter pour donner un signe d'appro

bation.

VIII. Il est dans l'Hémonie une vallée de toutes parts fermée par la forêt qui s'allonge sur un mont escarpé : on l'appelle Tempé. C'est à travers cette vallée que le Pénée, sorti des flancs du Pinde, roule ses flots écumeux sa chute brusque soulève un brouillard qui se dissipe en vapeurs légères et retombe en pluie sur la cime des arbres; le fracas de ses eaux, fatiguant pour l'oreille, ne se renferme point dans les lieux d'alentour. C'est le séjour, la retraite sacrée du fleuve puissant : c'est là, qu'assis au fond d'un antre taillé dans le roc, il dicte des lois aux ondes et aux nymphes qui les habitent. Là se réunissent d'abord tous les fleuves de la contrée, incertains s'ils doivent féliciter ou consoler le père de Daphné: c'étaient le Sperchius, couronné de peupliers; l'Énipeus, ennemi du repos ; l'antique Apidanus, le paisible Amphrysus et l'Éas. Bientôt accourent d'autres fleuves, qui, emportés par leur impétuosité, jettent dans la mer leurs eaux fatiguées d'une course aventureuse. Inachus seul est absent; renfermé dans son antre, ses larmes grossissent ses flots. Au comble du malheur, il pleure Io, sa fille, comme s'il l'eût perdue; il ne sait si elle jouit encore de la vie, ou si elle est chez les Ombres; mais ne la trouvant nulle part, il pense qu'elle n'existe plus son imagination lui fait même craindre

Esse putat nusquam, atque animo pejora veretur.
Viderat a patrio redeuntem Jupiter Io

Flumine et, «< O virgo Jove digna, tuoque beatum

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Nescio quem factura toro, pete, dixerat, umbras
Altorum nemorum; et nemorum monstraverat umbras;
Dum calet, et medio Sol est altissimus orbe.
Quod si sola times latebras intrare ferarum
Præside tuta Deo nemorum secreta subibis :
Nec de plebe Deo, sed qui cœlestia magna
Sceptra manu teneo; sed qui vaga fulmina mitto.
Ne fuge me; » fugiebat enim jam pascua Lernæ,
Consitaque arboribus Lyrceia reliquerat arva;
Quum Deus inducta latas caligine terras
Occuluit, tenuitque fugam, rapuitque pudorem.
INTEREA medios Juno despexit in agros :
Et noctis faciem nebulas fecisse volucres
Sub nitido mirata die; non fluminis illas

Esse, nec humenti sentit tellure remitti :
Atque suus conjux, ubi sit, circumspicit; ut quæ
Deprensi toties jam nosset furta mariti.

Quem postquam cœlo non repperit; « Aut ego fallor,
Aut ego lædor,» ait; delapsaque ab æthere summo,

Constitit in terris; nebulasque recedere jussit.

Conjugis adventum præsenserat, inque nitentem
Inachidos vultus mutaverat ille juvencam.

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