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est une de ces petites pièces qui ont des défauts et des agrémens, mais que le parterre voit avec plaisir. L'auteur n'avoit connu les Anglais que dans le Spectateur. C'est une espèce de caricature, mais on y rit. III. Les Dehors trompeurs, en cinq actes, en vers la versification en est facile et quelquefois brillante. C'est le chef-d'œuvre de son auteur, IV. Le Babillard, en un acte, en vers. C'est une des meilleures pièces de Boissy; elle est bien écrite, et offre des situations vraiment comiques. Le rôle principal est rendu avec précision, et s'y soutient d'un bout à l'autre. V. La Surprise de la haine, en trois actes, en vers, où l'on trouve quelques scènes bien faites, et quelques bonnes tirades. VI. Le Comte de Neuilli, en cinq actes, en vers coulans et aisés ; c'est une pièce dans le genre comique lar

petit collet, il vint à Paris et fit jouer d'abord une tragédie d'Admète et Alceste qui fut sifflée. Thalie le consola des rigueurs de Melpomène. L'académie française se l'associa en 1751; et quatre ans après il eut le privilége du Mercure de France. Il | mourut en 1758. C'étoit un homme naturellement timide, et d'un extérieur peu agréable, qui augmenfoit encore sa timidité; il paroissoit dans la société fort inférieur à ses ouvrages. La fortune lui fut long-temps contraire. Un mariage d'inclination qu'il contracta sans consulter ses intérêts ne servit pas à l'enrichir. Comme il connoissoit le mépris qui suit la pauvreté, il évitoit de paroître dans le monde avec l'extérieur de la misère. Sa parure étoit brillante, tandis que dans l'intérieur de son domestique, sa femme et lui se virent quelquefois exposés à manquer du néces-moyant. VII. La*** Pièce sans titre, saire, et furent, dit-on, au moment de se laisser mourir ensemble de faim. Parvenu à l'aisance par le privilége du Mercure, il poussa le luxe jusqu'au faste. Il se plaignoit, assure-t-on, en mourant, que sa vie n'eût pas été ou plus longue, pour jouir de sa tardive fortune, ou plus courte, pour qu'il eût pu échapper aux peines de son temps de détresse. Le besoin l'obligea non seulement d'écrire trop, mais encore de sacrifier son travail à d'autres écrivains. Plus d'un auteur comique, qui n'osoit risquer des pièces médiocres en prose, trouvoit dans Boissy un secours prompt pour les mettre en vers. On prétend même qu'il réussit quelquefois mieux pour d'autres que pour lui-même. Il avoit débuté par des satires. Son théâtre est en 9 volumes in-8°, Paris, 1766. Ses meilleures pièces sont, I. l'Impatient, en cinq actes, en vers; il y a du bon comique. II. Le Français à Londres, en un acte et en prose,

en trois actes, en vers. Il y a dans
cette pièce quelques scènes agréables,
de l'esprit, du boh comique; mais
le plan en est bizarre et le style
négligé. VIII. Le Rival favorable,
qui réussit autrefois et n'est plus
joué. IX. L'Epoux par supercherie
et le Sage étourdi; deux comé-
dies assez bien intriguées, et qu'on
a reprises quelquefois, etc., etc. Le
principal mérite de Boissy étoit de
mettre au théâtre les ridicules nou-
veaux : ses pièces sont la gazette
des modes. Parmi un trop grand
nombre de portraits qu'il a tracés,
quelques-uns sont bien frappés; il
y a quelques traits singuliers, quel-
ques vers ingénieux et bien tournés ;
mais il péchoit souvent par le plan
et l'intrigue. Son esprit étoit plus
épigrammatique que comique. On a
encore de lui trois petits Romans
satiriques et obscènes, qui ne mé-
ritent pas d'être tirés de l'oubli. Le
Mercure de France fut assez re-
cherché dans le temps qu'il le diri-
gea. Quoique porté naturellement à

la satire, il loua tout sans distinc-ayant 18 pouces de haut et 12 de tion.

* III. BOISSY (Jean-Baptiste THIAUDIÈRE de), né à Paris le 20 octobre 1666, après avoir fait d'excellentes études aux jésuites, fut chargé de l'éducation du prince de Soubise, dont il s'acquitta avec autant de talens que d'honneur. Au mois de février 1710, l'abbé de Boissy fat reçu à l'académie des inscriptions et belles-lettres, à la quelle il a fourni deux ouvrages importans et pleins de recherches curieuses et profondes, et qui ont été insérés dans les Mémoires de cette académie; le premier est intitulé Expiations en usage chez les anciens; le second traite des Sacrifices où les anciens immoloient des victimes humaines. Ce savant est mort le 27 juin 1729.

large; ouvrage qui lui fut payé 20,000 florins. Cette pièce rare est conservée dans le garde-meuble impérial. Le même artiste a aussi travaillé à Londres à une époque postérieure. 1

BOITET (Claude), avocat au parlement de Paris, fit imprimer, en 1632, un ouvrage intitulé Le Prince des Princes, ou l'Art de régner, in-12. C'est un Traité d'éducation, diffus, emphatique, qui n'a ni plan, ni utilité Il est dédié au surintendant des finances d'Effiat.

I. BOIVIN (François de ), baron de Villars, fut secrétaire du maréchal de Brissac, et l'accompagna dans le Piémont sous Henri II. Nous avons de lui l'Histoire des guerres de Piémont, depuis 1550 jusqu'en 1561, Paris, 2 vol. in-8°. Cet historien n'est ni poli, ni exact (voyez CHARRI); mais il est bon à consulter sur les exploits dont il a été témoin. Boivin mourut en 1618, fort âgé. Son Histoire, continuée par Cl. Malingre, parut en 1650.

* IV. BOISSY (Charles DESPRÉS de, avocat, homme de lettres, membre de plusieurs académies. I est connu dans la littérature par une Histoire des ouvrages pour et contre les spectacles, Paris, 1771, augmenté en 1773, et 1777, in-12; 7 édition, 1782, 2 vol. in-12. Cette production n'est qu'une pure compilation et très-médiocre pour le foud +II. BOIVIN l'aîné ( Louis) naquit et le style, qui a eu le plus grand le 20 mars 1689 à Montreuil-l'Argile, succès parmi les dévots. De Boissy petite ville de la haute Normandie, se disposcit à en donner une hui-d'une famille peu avantagée du côté tième édition, lorsqu'il mourut su- de la fortune, mais qui s'étoit distinbitement à Paris le 29 mars 1787.guée dans le barreau et même dans la Ce qui rendoit de Boissy vraiment recommandable, c'étoit de s'être placé avec son frère à la tête d'une espèce d'administration perpétuelle de charité pour les infortunés; ce qui l'avoit fait admettre daus la société philantropique.

BOIT (Charles), Suédois, peintre sur émail, travailla à Vienne vers 1700. Il peignit en émail les Portraits de la famille impériale, vivante alors, sur un plateau d'or,

littérature. Son père lui donna les premiers élémens de l'instruction, et l'envoya à Rouen faire sa seconde et sa rhétorique. Boivin, qui n'avoit alors que 15 ans, surpassa tous ses condisciples. Le regret d'avoir perdu sa mère lui inspira le vœu de composer, tous les ans le jour de son anniversaire, une pièce de prose ou de vers. Il vint alors à Paris, il s'y livra avec une obstination extraordinaire à l'étude de plusieurs sciences. Il avoit envie d'ê

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poudoit avec aigreur. Boivin a beaucoup écrit et n'a rien publié. Quelques Mémoires, insérés dans le Recueil de l'académie des inscriptions, ne sont que des extraits qu'il a fallu lui enlever, et ceux qui ont été imprimés en entier n'ont pu être revisés par lui, à cause des changemens qu'il n'auroit cessé d'y faire. Il avoit composé eu français trois petits Poëmes chronologiques en vers acrostiches. L'impression n'en a été que commencée. Il avoit mis en vers français presque tout l'Evangile. Il travailloit depuis trente ans à une édition de l'Ilistoire de Josephe. Il avoit composé

s'y rapportoient, restitué les endroits corrompus, et y avoit ajouté des notes très-nombreuses et trèssavantes. Cet ouvrage n'a pas vu le jour. Boivin mourut le 22 avril 1724, dans sa 70 année. Il avoit attiré auprès de lui son jeune frère, soigné son éducation, et lui avoit communiqué son goût pour l'étude et l'érudition.

tre savant de profession. La philosophie, la jurisprudence, la médecine, la théologie devinrent les objets de ses travaux; mais ce fut dans l'étude des belles-lettres qu'il fit le plus de progrès. Il fit des vers, et consulta Chapelain sur leur mérite. Celui-ci déclara qu'il feroit bien de renoncer pour jamais à cette manie, et mit le jeune poëte au désespoir. Il composa une pièce en prose, intitulée Flux de mélancolie, où il exhaloit le chagrin excessif que lui avoient causé les conseils de Chapelain, qui passoit alors pour l'oracle de la littérature. Sa mémoire étoit si heureuse, que, lorsqu'il avoit lu un livre, il en retenoit toutes les parti-le texte avec tous les monumens qui cularités, et même le style; sou érudition étoit variée et fort étendue. Il étoit consulté par les savans de son temps, recherché par les hommes en place, tels que MM. Lepelletier et Bignon, et fut reçu membre de l'académie des inscriptions et belles-lettres. Boivin étoit d'un caractère atrabilaire et peu social. Lorsque Santeuil lisoit ses poésies latines chez M. Lepeletier, Boivin l'arrêtoit impitoyablement presqu'à + III. BOIVIN DE VILLENEUVE chaque vers pour relever les fautes (Jean), frère puîné du précédent, de grammaire ou de quantité qui lui naquit le 28 mars 1693 à Montreuilavoient échappé ; ce qui faisoit entrer l'Argilé. Il avoit deux ans lorsqu'il le poëte latin dans des fureurs plus perdit sa mère, et neuf ans lorsque que poétiques. Voici comme Boivin son père mourut. Son frère aîné fut s'est peint lui-même à l'âge de 24 son tuteur, l'attira auprès de lui à aus: « Mon humeur est sauvage et Paris, devint son maitre; mais ce retirée, fort approchante de l'oiseau maître bizarre, ennemi des méde Minerve, franche jusqu'à la thodes ordinaires, ne donnoit à son rusticité, fière jusqu'à l'indépen- disciple ni thèmes à composer, dance, flottante et incertaine jus- ni leçon à apprendre; il l'enferqu'à ne me déterminer à quoi que ce moit dans un galetas avec un Homère soit, entreprenante jusqu'à vouloir tout grec, un dictionnaire et une tout savoir, tout pratiquer, pré- grammaire, et ne lui rendoit la somptueuse jusqu'à faire vertu d'am- liberté que lorsqu'il se trouvoit en bition, cachant si peu mes défauts état d'expliquer, en français et en que souvent j'en fais vanité.» Il de- latin, le nombre de vers qu'il avoit mandoit avec instances des conseils, prescrit. Ses récréations étoient des des objections pour les ouvrages promenades désertes, pendant lesqu'il avoit entrepris de traiter, et quelles son frère lisoit quelques au quand il en recevoit il s'irritoit et ré-teurs classiques. Dans les soirées les

et d'une vie de ce même auteur, presque toute tirée de ses propres écrits. Il composa plusieurs Mémoires, qui se trouvent imprimés dans le Recueil de l'académie des inscriptions et belles-lettres. Il fut admis au nombre des membres associés de cette académie, et peu de temps après, nommé professeur en langue grecque au collège royal. En 1715, il fit imprimer une Apologie d'Homère et un Mémoire sur le bouclier d'Achille, in-12; une Vie de Pierre Pethère en latin et une autre de M. Le Pelletier protecteur que la mort venoit de lui enlever. Plusieurs ouvrages fran

deux frères jouoient aux échecs : trois années se passèrent ainsi lorsque l'un et l'autre furent appelés chez Lepelletier; l'ainé étoit professeur, le jeune, condisciple des fils et des neveux de ce magistrat, Louvois lui fit obtenir un appartement à la bibliothèque du roi, et bientôt, en 1692', il fut nommé un des gardes de cette bibliothèque. Ce fut dans cette place qu'il fit une découverte qui fit du bruit parmi les savans. Parcourant un jour le manuscrit des homélies de saint Ephrem, il aperçut sous l'écriture du texte, qui étoit du 14° siècle, une autre écriture bien plus ancienne qui avoit été effacée exprès, et dontçais, et quelques traductions telles les caractères ressuscités étoient des lettres initiales et annonçoient un manuscrit de treize cents ans d'antiquité ce manuscrit n'étoit point un de ces ouvrages dont les savans regrettent la perte, c'étoit l'ancien et le nouveau Testament. Ce manuscrit mis au net servit cependant d'objet de comparaison à plusieurs savans. Boivin publia, en 1695, l'édition des anciens mathématiciens, Mathematici veteres, infol., Paris, de l'imprimerie royale, que Thévenot avoit laissée imparfaite; il en conféra de nouveau les manuscrits, et recueillit les variantes de ceux de Jules Africain, dont il éclaircit le texte par des notes. En 1702, il donna une édition, en 2 volumes in-folio, de l'Histoire Byzantine de Nicéphore Grégoras. On ne connoissoit alors que les XI livres que Jérôme Wolfius avoit traduits du grec. Boivia en rétablit le texte, qui étoit fort corrompu; il en retoucha la version latine, qui n'étoit pas toujours exacte, et y joiguit XIII livres qu'il eut le bonheur de découvrir et de rassembler; il les accompagna d'une traduction élégante et fidele, de notes savantes et variées, d'une préface curieuse sur les sitres ouvrages du même Grégoras,

que celles de la Batrachomyoma-
chie d'Homère, ou le Combat des
rats et des grenouilles, en vers
français, sous sou nom latinisé en
Biberius Mero, de l'edipe de So-
phocle, des Oiseaux d'Aristophane
et des Poésies grecques, 1740, in-8o,
lui valurent, en 1721, uue place à
l'académie française. Il avoit épousé
en 1716 une nièce de la célèbre
madame Le Haq, plus connue sous
le nom de mademoiselle Chéron
dont il eut six enfans. Les mouve-
mens irréguliers d'une fièvre lente
affoiblirent ses forces, mais ne ra-
lentirent pas ses travaux ordinaires,
desquels les conseils de ses amis
ne purent l'arracher. Il mourut
victime de sa passion pour les let-
tres le 29 octobre 1727. Il eut les
talens de son frère sans en avoir
les défants, et conserva pour lui
les égards, la tendresse et la re-
connoissance qu'un fils doit à son
père.

+BOIZARD (Jean), conseiller en la cour des mounoies de Paris, fut chargé en 1665 et en 1664 de juger des monnoies. Il composa un bon Traité sur cette matière, en 2 vol. in-12, dont la réimpression a été défendue, parce qu'il contient

un Traité de l'alliage, par Hindret de Beaulieu, inspecteur-général des monnoies de France, dont on a voulu soustraire la connoissance au public. Ce livre, imprimé à Paris en 1711, n'est pas commun. Il y en a des exemplaires avec la date de 1714, mais c'est la même édition. L'auteur mourut à la fin du siècle dernier.

de ses amis. «Voyez, disoit-il, combien la fin de ma vie est heureuse; je meurs au milieu de mes plus chers amis, et je ne crois pas me séparer d'eux, puisque je vivrai dans leur souvenir. » Il est mort le 11 mars 1809, àgé de 65 ans.

* BOKHARI, célèbre docteur musulman, qui soutenoit la prédestination absolue, mourut à BokIL a donné un recueil de traditions, hara dans la 25 année de l'hégire. intitulé Tektirch ou le Sincère, et quelques autres ouvrages.

* BOIZOT (Louis - Simon) naquit à Paris en 1743. Son père, peintre d'histoire et membre de l'académie, remarqua dans son fils de grandes dispositions pour la sculpture, le mit sous la direction de BOL ou BOLL (Jean), Hans, Michel-Ange Slotz, et dès l'âge de dit peintre flamand, né à Malines 19 ans il remporta le prix de sculp- en 1524, mort à Amsterdam en ture. Revenu d'Italie en 1770, il 1590, et non pas en 1682 comme fut présenté à l'académie; agréé et le dit Descamps dans sa Vie des reçu académicien en 1778, et pro- Peintres. Les divers biographes, en fesseur adjoint en 1785. La statue ne s'accordant point pour les dates de Racine, placée à l'institut, et de sa naissance et de son décès, celle de Saint-Jean-Baptiste, à se réunissent pour louer le talent Saint-Sulpice, sont au nombre de de cet artiste; ils vantent ses petits ses ouvrages. Il a fait aussi le Mau- ouvrages à gouache, ses paysages solée du général Hoche, terminé agréables et la grande union de sa en 1801, et qui n'a point été placé touche et de ses couleurs. Les tapisdans le lien de sa destination; le siers de Bruxelles l'employoient modèle en plâtre d'une statue de souvent pour les dessins qu'ils exéMiltiade, qui décore une des salles cutoient. L'électeur palatin le fit du sénat; vingt-cinq morceaux du travailler près de lui à Heidelberg. bas-relief de la colonne d'Auster- Jeau Bol passa ensuite les dernières litz; enfin les sculptures de la années de sa vie à Amsterdam, où fontaine du Châtelet. On a aussi il continua de travailler avec le plus de lui plusieurs Bustes et des pro- grand succès. François de France, ductions légères, consacrées à des duc d'Alençon et d'Anjou, cinobjets de décoration. Sa vie fut quième fils de Henri Il et de Catroublée par des chagrins domes- therine de Médicis, ayant été contiques; mais ces fàcheuses circons- ronné duc de Brabant dans la ville tances ont rendu ses derniers ou- d'Anvers le 19 février 1582, charvrages plus parfaits que ceux qu'il gea Jean Bol d'orner de peintures avoit entrepris dans la force de à gouache un livre d'heures. Cet l'age. Les souvenirs du passé s'é- ouvrage, l'un des meilleurs de cet toient affoiblis avec le temps, et artiste, faisoit partie de la riche et son génie, quelque temps abattu, précieuse collection du baron de avoit repris son activité. Il s'oc Heiss, et est à présent à la bibliocupoit agréablement dans sa der- thèque impériale. Il est de format mière maladie de l'espoir de con-in-16, il renferme vingt miniatures server une place dans la mémoire de trois pouces deux lignes de haut,

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