l'ordre de St-Benoît. L'abondance des aumônes permit à cet abbé de faire bâtir en 1080 un hôpital pour les pélerins ; Gerard, qui se trouvait alors en Syrie pour des affaires de commerce, fut mis à la tête de cet établissem., prit un habit religieux, et le fit prendre égalem. à plus. Européens qui s'engagèrent à joindre aux trois vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance, celui de se consacrer au soulagement des chrétiens. Ce nouvel ordre fat confirmé par plus. bulles des souverains pontifes, et Gerard, qui en avait rédigé lui-même les statuts, mourut vers l'an 1121. On trouve la Vie de ce vénérable personnage dans le recueil des Vies des Sts et Stes de l'ordre de St-Jean-de-Jérusalem, Paris, in-fol. On a encore une Histoire du B. Gerard Tenque de Martigue, par de Haitze, Aix, 1730, in-12. et ne quitta ce poste qu'à l'époque de l'invasion de la Russie. Les revers qui suivirent cette expédit. ayant amené les alliés en France, il fut l'un des ministres envoyés au congrès de Prague, puis de Châtillon, pour chercher à obtenir la paix; mais les souver. de l'Europe ne voulaient plus traiter avec Napoléon. Après la restaurat. il fut attaché quelque temps à l'ambassade d'Angleterre, et rappelé par le duc de Richelieu, qui, connaissant ses qualités et ses talents, le nomma successivem. directeur, puis sous-secrét.-d'état des affaires étrangères. A la retraite du ministre, Rayneval, envoyé d'abord à Berlin, passa en 1825 à l'ambassade de Suisse, puis à celle d'Autriche. Lors de la révolut. de 1850, il donna sa démission; mais en 1832, le désir de mettre un terme aux troubles de la Péninsule lui fit accepter l'ambassade d'Espagne. Les inquiétudes que lui causèrent les événem. de la Granja rendirent mortelle une maladie dont il souffrait depuis quelq. mois, et il y succomba à St-Ildefonse en 1836, à 57 ans. GÉRARDIN (SÉBASTIEN), naturaliste, né en 1751 à Mirecourt, profess. à l'école centrale des Vosges, puis employé au muséum à Paris, mort en 1816, a publié Tableau élément. de botanique, etc., Paris, 1803, in-8. - Tableau élément. d'ornithologie, ou Hist. natur. des oiseaux que l'on rencontre communém. en France, suivi d'un Traité en former des collect., ib., 1806, 2 vol. in-8, avec un atlas in-4.- Essai de physiologie végétale, etc., ibid., 1810, 2 vol. in-8, fig. · Dictionnaire raisonné de botanique, ibid., 1817, in-8; 2o édit., 1823, augm. par M. Desvaux, qui a placé en tête une courte notice sur l'auteur. Gérardin a laissé deux ouvr. MSS.; il était l'un des collaborat. du Dictionn. des sciences naturelles, auq. il a fourni entre autres l'art. Becfins. GERARD DOW.-V. Dow. GERARD GROOT ou le Grand, fondateur de l'institut. des Frères de la vie commune, qui a donné naissance à la congrégat. des chanoines ré-sur la manière de conserver leurs dépouilles pour guliers de Windesheim, né à Deventer en 1340, fit ses études à l'univ. de Paris, et se distingua parmi ses condisciples. A 18 ans, il se rendit à Cologne pour y enseigner la philos. et la théologie, fut ensuite pourvu de bénéfices à Utrecht, Aixla-Chapelle, etc., s'en démit plus tard pour se livrer à l'exercice de la vie régulière, prit le cilice, reçut les ordres sacrés, prêcha la Hollande, tira des monastères et colléges les MSs. les plus anc. et les meill. de la Bible et des SS. Pères, rassembla des élèves pour les transcrire et en extraire ce qui pouvait être utile à l'instruct., et forma ainsi une communauté qui prit le nom de congrégation des clercs et des Frères de la vie commune. Cette institution se répandit bientôt dans les Pays-Bas, et fut approuvée par Grégoire XI en 1876. Gerard mourut en 1384. A la suite de sa Vie, par Thomas ou plutôt Jean de Kempis, on a réuni quelques-pait d'écrire pour le soutien de sa cause, lorsqu'il uns des nombreux écrits qu'il avait composés ; les autres sont restés inédits dans les bibliothèques des Pays-Bas on en trouve la liste dans l'Index de J. Bunderen.-GERARD de Zutphen, dit le Jeune, mort en 1598 à 31 ans, fut l'un des prem. élèves de Gerard Groot. Il a laissé quelq. ouvr. ascétiq., dont les plus remarquables sont : De reformatione interiori, seu virium animæ ; et De ascensione spirituali, Paris, 1492; Cologne, 1539, et dans la Biblioth. des Pères, Cologne, 1618. GERBERON (dom GABRIEL), bénédictin de la congrégat. de St-Maur, né à St-Calais, dans le Maine, en 1628, enseigna la théologie dans plus. maisons de son ordre, prit part aux disputes du temps pour les jansénistes contre les jésuites, fut accusé d'être opposé à la régale, et passa en Flandre, puis en Hollande, afin d'éviter les poursuites dirigées contre lui. Il était venu à Bruxelles, où il s'occu fut arrêté et traduit au tribunal de l'archev. de Malines. Condamné comme coupable d'avoir pris l'habit séculier, fait imprimer plusieurs livres sans approbation, défendu l'Augustinus, refusé de souscrire le formulaire, etc., il fut ramené en France, enfermé à Amiens, puis à Vincennes ; mais s'étant résigné à souscrire le formulaire, il fut mis en liberté, rentra à St-Germain-des-Prés, et passa ensuite à St-Denis, où il mourut en 1711. On a de lui un gr. nombre d'écrits dans l'intérêt de sa cause (l'Hist. littéraire de la congrégat. de GERARD THOM ou TENQUE (le Bienheureux), institut. et prem. gr.-maitre de l'ordre de St-Jean-St-Maur en compte jusqu'à 111). Le Miroir de de-Jérusalem, connu plus tard sous le nom de Malte, était né dans l'île de Martigue, sur la côte de Provence, vers l'an 1040. Des négoc. d'Amalfi, après avoir obtenu d'Abou - Mansour, sulthan d'Égypte et de Syrie, la permiss. de construire à Jérusalem une église sous l'invocat. de Ste-Mariela-Latine, en confièrent la direction à un abbé de la piété chrét., 1676. — Une édit. des OEuvres de St Anselme, abbé du Bec, Paris, 1671, in-fol. — Une édit. des OEuvres de Baïus. — Avis salutaire de la B. V. Marie, à ses dévots indiscrets, Gand, 1673. La vérité catholique victorieuse, Amsterdam, 1684. — Hist. générale du jansénisme, 1700, 3 vol. in-12, GERBERGE, femme de Louis VI, dit d'Outremer, et mère de Lothaire, était fille de Henri, dit l'Oiseleur, et sœur de l'empereur Othon Ier; elle avait épousé en prem. noces Gilbert, duc de Lorraine. On ignore l'époque de la mort de cette princesse, qui vivait encore en 968. Une autre GERBERGE, fille de St Guillaume, comte de Toulouse, fut mise à mort par ordre de Lothaire, qui vengea sur elle la résistance que le duc Bernard, son frère, avait opposée à ses desseins ambitieux. GERBERT (MARTIN), baron de Hornau, prélat catholique, né dans l'Autriche en 1720, enseigna la philos. et la théologie à l'abbaye de St-Blaise, dont il devint bibliothéc., s'occupa de recherches sur l'hist. ecclésiast. du moyen-âge et sur d'autres sujets, voyagea ensuite en Allemagne, en France et en Italie, et se lia avec plusieurs composit. célèbres, tels que Gluck, Martini, etc. A son retour, nommé prince-abbé de St-Blaise, il continua de partager son temps entre ses devoirs religieux et l'étude, et mourut en 1793. Ses principaux ouvr. sont: Iter alemannicum, accedit italicum et gallicum, 1765-75, in-8. — Codex epistolaris Rudolphi I, Romanorum regis, comment. illustratus, etc.; 1772, in-fol. - Pinacotheca principum Austriæ, etc., 1768-73, in- fol. - Taphographia principum Austriæ... tomus IV et ultimus, 1772, 2 part. in-fol., avec 118 grav. · De cantu et musicâ sacrâ, etc., 1774, 2 vol. in-4. — Vetus liturgia alemannica, disquisitionibus præviis, notis et observ. illustrata, etc., 1776, 2 part. gr. in-4. Monumenta veteris liturgiæ alemannicæ, ex antiquis MSS. cod., 1777-79, 2 part. gr. in-4.Hist. Nigra Sylva, 1783, 3 vol. in-4.- Scriptores eccles. de musicâ sacrâ, potissimum ex variis Italiæ, Galliæ et Germaniæ cod. collecti, 1784, 3 vol. gr. in-4: on trouve une analyse très étendue de ce précieux ouvr. dans l'Hist. de la musique, par Forkel. De Rudolpho suevico, comite de Rhinfelden, etc., 1785, in-4. - V. SILVESTRE II. une celier Maupeou, plaidèrent devant la commission qui remplaçait le parlement on ne lui pardonna pas cette défection. Dans le même temps, Linguet, rayé du tableau des avocats, dénonça Gerbier à l'opinion publique comme son persécuteur et l'auteur principal de sa disgrâce, et publia contre Jui des mémoires pleins de fiel et d'animosité. Ces deux circonstances causèrent un vif chagrin à Gerbier: ses dern. années furent tristes; il termina sa carrière en 1788. Il a laissé quelques mémoires et factums qui donneraient une idée peu avantag. de son talent, si l'on ne savait qu'à l'époq. où ils ont paru, ces factums, « n'étaient que des précis, des extraits faits pour mettre sous les yeux des magistrats le sommaire du procès, dans leq. on n'avait ni le temps, ni le dessein de chercher à briller par sa manière d'écrire, et où l'on songeait à instruire le juge plus qu'à lui plaire... Trop de soin de l'éloquence et des agréments du style aurait paru frivole et d'un homme plus occupé de lui que de sa cause. »> GERBILLON (JEAN-FRANÇ.), jésuite, né à Verdun en 1654, se livra avec ardeur à l'étude des mathématiq., et fut un des six missionn. qui accompagnèrent le chev. de Chaumont à Siam en 1685. Gerbillon et quatre autres de ses collègues passèrent ensuite à la Chine, où ils devinrent les fondateurs de la mission franç. L'emper. Kang-hi choisit Gerbillon pour lui enseigner les mathématiques et le combla de faveurs. C'est par son crédit que les jésuites obtinrent une maison et une chapelle près du palais impérial. Ce savant eut ensuite la direct. du collége des Français à Pé-King, fut nommé supérieur-gén. de la mission de la Chine, et mourut en 1707. On a de lui: Éléments de géométrie, tirés d'Euclide et d'Archimède; Géométrie pratique et spéculative: ces deux ouvrages, composés en chinois et en tatare, fuent impr. à Pé-King; deux lettres, l'une dans l'ouvr. du P. Le Gobien les Progrès de la religion à la Chine; l'autre dans le t. XVIII des Lettres édifiantes, nouv. édit.; Relation de huit voyages dans la Grande-Tatarie, depuis 1688 jusqu'en 1698, insérées en abrégé dans les t. VII et VIII de l'Hist. génér. des voyages. T.-S. Bayer et Langlès attribuent à Gerbillon les Elementa ling. tart. qui font partie de la collect. de Thévenot, et que l'on avait cru long-temps du P. Couplet. ᏀᎬᎡᏴᎬᎡᎢ . GERBIER (PIERRE-JEAN-BAPT.), célèbre avocat, né à Rennes en 1725, vint achever ses études à Paris, fut inscrit au tableau en 1745, mais, avant de paraître au barreau, employa huit ans à perfectionner ses connaissances et à se préparer à parler en public par l'étude réfléchie des modèles. A partir de son début, toutes ses plaidoiries furent autant de triomphes, et il obtint en peu d'années gr. célébrité. On se pressait pour l'entendre aux audiences du parlement, comme aux représentat. de Zaïre, d'Alzire, de Tancrède, etc. Sa gloire éclipsa bientôt toutes celles du barreau de Paris. Le caractère dominant de l'éloquence de Gerbier, était l'insinuation et le pathétique; il en trouvait les principales ressources dans son âme.... Il nar-périeurs pour y terminer ses cours, il se fit rerait avec un gr. intérêt, disposait ses preuves avec marquer de l'archev. Lambertini, dep. pape sous infinim. d'art, et il excellait particulièrement dans le nom de Benoît XIV, qui se chargea de trad. du les causes d'induct. et de présomption. L'action franç. en latin quelques pièces qu'il se proposait surtout, cette partie si nécessaire et si victorieuse d'insérer dans son Traité de la beatificat., etc. de l'art oratoire, était admirable en lui. » Gerbier | Gerdil quitta Bologne pour aller enseigner la phifut du nombre des avocats qui, séduits par le chan-los. à Macerata, puis à Casal. Appelé par l'archev. GERDIL (HYACINTHE-SIGISMOND), cardinal, né en 1718 à Samoens en Savoie, fils d'un notaire, commença son éducat. chez les barnabites de Thonon et d'Annecy, entra dans cet ordre, et sut faire marcher de front l'étude des langues, des mathématiques, de la physique, de l'histoire et de la théologie. Ayant été envoyé à Bologne par ses su traite de Moscou ; la bataille de Maïpu; celle de Chacabuco; enfin quatre pl. de la Vie polit. et milit. de Napoléon, par Arnault. de Turin pour faire partie de son conseil de conscience, il fut nommé peu de temps après inspect. des colléges de son ordre dans la Savoie et le Piémont. Vers le même temps, Charles-Emmanuel III le choisit pour élever son petit-fils, depuis roi sous le nom de Charles-Emman. IV. Ce nouv. poste ouvrait à Gerdil la carrière des hautes dignités ecclésiast. Réservé cardin. in petto par Clément XIV, il reçut la pourpre et le chapeau des mains de Pie VI, qui l'avait appelé à Rome pour le faire consulteur du St-Office et év. d'Ostie. Il partagea les infortunes du souverain pontife lors de l'envahissement des Français en 1798, se retira ensuite dans une abbaye qu'il possédait en Piémont, et mourut à Rome en 1802. Le pape Pie VII lui fit faire de magnifiques obsèques, auxquelles assistèrent le roi et la reine de Sardaigne, 25 cardi- | naux, etc. Gerdil a laissé un gr. nombre d'écrits qui ont été rec. à Bologne par les soins du P. Toselli, de 1784 à 1791, 6 vol. in-4. Le P. Scati en a publ. une nouv. édit. bien plus complète, 180621, 20 vol. in-4. L'édit. de ses OEuvres choisies, Paris, 1826, 2 vol. in-8, n'a point été continuée. L'Oraison funèbre de Gerdil, par le card. Fontana, trad. en franç. par M. l'abbé d'Auribeau, Rome, 1802, in-8, est suivie du catalogue complet des ouvr. de ce sav. théolog. Son Éloge littéraire, par Fontana, lu à l'acad. des Arcades en 1804, a été impr. la même année in-4. GERI (de), ex-officier de marine, émigré en Angleterre, faisait partie de l'expédition de Quiberon. Lorsque le bruit se répandit que Sombreuil avait obtenu une capitulation de Hoche, il se jeta à la mer pour porter cette nouvelle à la frégate anglaise the Lark, où il fit cesser le feu, refusa l'offre du capitaine anglais qui voulait le retenir à son bord, et regagna à la nage son poste, où il ne tarda pas à trouver la mort avec tant d'autres victimes: son dévouement lui méritait un meilleur sort; malheureusement il était inconnu du vainqueur. GERICAULT (JEAN-LOUIS - THÉODORE - ANDRÉ), peintre d'histoire, né à Rouen en 1791, fils d'un avocat qui l'envoya faire ses prem. études à Paris, au lycée impér., entra dep. dans l'atelier de Carle Vernet, dont il apprit à peindre les chevaux, et ensuite dans l'école de Guérin, qu'il fréquenta pend. 2 ans. Après avoir donné des preuves d'un talent remarquable dans deux tabl., un Chasseur à cheval et un Cuirassier blessé, il se rendit à Rome où il passa quinze mois à faire des études sérieuses d'après les chefs-d'œuvre des grands maîtres. C'est à son retour qu'il exposa au salon de 1819 un tableau qui a provoqué les critiques les plus vives, mais qui n'en place pas moins son auteur au niveau des gr. peintres. Victime d'un tempérament fougueux, il mourut des suites de ses excès en 1824, laiss. imparfaites de gr. composit. : c'est le Nauf age de la Méduse, qu'on voit au musée, la Traite des Nègres et la Peste de Barcelonne. On doit encore à cet artiste plus. dessins et lithographies, entre autres un Épisode de la re- | | GERICKE (PIERRE), né à Stendal en 1695, fut profess. extraordin. de médecine et de philos. à Halle, profess. ordin. d'anatomie, de pharmacie et de chimie à Helmstadt, membre de l'acad. de Berlin, et mourut eu 1750, médecin du duc de Brunswick-Lonebourg. Il a publ. entre autres écrits: De venarum valvulis harumque usu, Helmstadt, 1723, in-4. De influxu lunæ in corpus humanum, Halle, in-4. De contagiis, ibid. De vulnerum renonciatione, ibid., 1731. De valetudinis ratione et præsidiis autumno, ibid., 1752, in-4. De necessariâ vulneris inspectione post homicidium, ibid., 1757, in-4. —De Athotis, Tosorthri et antiquissimor. Ægyptiorum anatomiâ fabulosâ, ibid., 1739, in-4.—Programma mirarum sed vanarum artium in oppugnanda veritate exemplum in historiâ resurrectionis Christi exhibens, ibid., 1741, in-4. De lapide philosophorum, seu medicinâ universali, vero an falso, ibid., 1742, in-4. - De crisibus, ib., 1742, in-4.- De indulgendo ægrorum appetitui, ibid., 1742, in-4. De insomniis, ibid., 1742, in-4. De institutis et scholis medicis in Ægypto, deque medicinæ statu in Græcia ante Hippocr. tempora, Helmstadt, 1745, in-4. Disquisitio de viis genituræ ad ovarium et conceptione, etc., ibid., 1746, in-8. -- GERING (ULRIC), impr., né dans le canton de Lucerne, vint à Paris en 1469, sur l'invitat de J. de La Pierre, Von Stein, Allem., prieur de Sorbonne, avec Martin Crantz et Michel Friburger, pour y fonder une imprimerie. Ils établirent leur atelier dans la maison de Sorbonne, et le prem. ouvr. qui sortit de leurs presses fut: Gasparini Barzizii Pergamensis epistolæ (1470), in-4. Ils publièrent ensuite Summa casuum conscientiæ Barthol. Pisani, in-4; la Rhétorique de Fichet; L.-A. Flori epitome rerum romanarum (1471), in-4; Jacobi Magni sophologium, 1475, in-fol. Crantz et Friburger s'étant retirés de l'entreprise, Gering resta seul chargé de la direct., et mourut en 1510, après avoir partagé ses biens entre les colléges de Sorbonne et de Montaigu. GERLAND ou GARLAND, premier prieur de St-Paul de Besançon, mort vers 1149, avait professé avec succès la théologie et le droit canon dans cette abbaye. Il est auteur d'un ouvrage intitulé: Candela juris pontificii, compilation de passages des SS. PP. et d'extr. des conciles, des canons, des décrétales, etc. Don Martenne en a inséré la préface dans son Thesaurus anecdolorum, t. Ier, et l'on en connaissait des copies dans les bibliothèq. de St-Victor, des Dominicains de la rue St-Jacques, de Ste-Geneviève, etc. Il ne faut pas confondre l'écrit de Gerland avec la Candela evangelica de J. Juste, chartreux, Cologne, 1527, in-8. On a confondu Gerland avec Jean de Garlande et avec un Gerland ou Gerlandus, Sicilien, évêque de Girgenti, qui vivait à la fin du 11o S. GERMAIN (dom MICHEL), bénédictin, né à Péronne en 1645, accompagna Mabillon dans ses voy. en Allemagne et en Italie, aida ce savant religieux dans la collation des MSs. et l'explication des monuments qu'il avait dessein de publier, eut part à son Traité de diplomatique, et lui fournit quelq. matériaux pour les Actes des SS. de l'ordre de St-Benoît. Il mourut à St-Germain-des-Prés en 1694. On a de lui: Comment. de antiquis regum Francorum palatiis (cet écrit forme le 4e liv. de la Diplomatique de Mabillon). Hist. de l'abbaye GERLE (A.-C.), chartreux, fut élu en 1789 dé- | goire de Tours, etc. Parmi les autres écrits attriputé du clergé de Riom aux états-généraux. Par-bués à ce saint, on distingue une Explicat. de l'antisan des nouvelles opinions polit., il se fit remar- cienne liturgie gallicane, insérée au tome V du quer par son exaltation dans la séance du Jeu-de- Thes. anecdotor. Paume, et ne tarda pas à vouloir, mais en vain, entretenir l'assemblée des prédict. d'une visionn. nommée Susanne Labrousse, depuis condamnée à Rome à une réclusion perpét. Ayant été nommé électeur de Paris en 1792, il devint l'âme des conciliabules qui se tenaient chez une autre prétendue prophét. connue sous le nom de Catherine Théos, fut incarcéré comme complice de cette femme en 1794, et recouvra sa liberté par la protection de Robespierre, à qui il n'avait pas manqué de prédire les plus hautes destinées, et à qui il écrivait | souvent pour expliquer ses visions. L'époque de la mort de dom Gerle n'est pas connue; on sait seulement qu'il fut employé pendant quelque temps dans les bureaux du ministère de l'intérieur sous le régime impérial. roy. de N.-D. de Soissons, Paris, 1675, in-4. Monasticon gallicanum, seu historiæ monaster. ordinis S. Benedicti in compendium redactæ, etc.; ce dernier ouvr. resté MS. était à la bibliothèque de St-Germain-des-Prés. On en a des extr. dans la Gallia christiana. GERMAIN (PIERRE), habile ciseleur, né à Paris en 1647, fut présenté par le peintre Lebrun à Louis XIV, qui le chargea de la gravure des tables d'or destinées à la couverture du Recueil de ses conquêtes. Ce travail lui valut un logement au GERMAIN (St) d'Auxerre, né dans cette ville, de parents chrétiens, dans les dernières années du 4 S., se rendit à Rome, et obtint en peu de temps, par son savoir et son éloquence, un gr. crédit à la cour d'Honorius, qui lui accorda le gouvernement de sa ville natale avec le titre de général (dux) des troupes de plus. provinces. A la mort de St-Louvre. Il exécuta plusieurs autres ouvr. pour les Amator, évêque d'Auxerre, Germain fut choisi appartem. de Versailles, un gr. nombre de mépour lui succéder dans son siége (418), et il mou- dailles et jetons, etc., et mourut en 1682. GER rut à Ravenne le 31 juillet 448, après 30 ans d'é- MAIN (Thomas), fils du précédent, archit., sculpt. piscopat, pendant lesq. il alla deux fois combattre et orfévre, né à Paris en 1673, fit le voy. d'Italie l'hérésie des pélagiens dans la Grande-Bretagne, sous la protection du ministre Louvois, exécuta, et employa sa médiat. en faveur des Armoriques, pour les jésuites de Rome et pour le grand-duc de contre lesquels Aétius venait d'envoyer une armée Toscane, plus. ouvr. d'orfévrerie très remarq., commandée par Évaric. Quelques critiques attri- se lia d'intimité avec le sculpteur Legros, reçut de buent à St Germain d'Auxerre un ouvr. MS. con- lui des leçons utiles, et bâtit à Livourne une église servé dans la biblioth. de St-Gall sous ce titre : estimée des architectes. De retour en France, il Liber S. Ambrosii in laude sanctor. compositus. executa pour la cour et pour les princes étrangers On trouve dans Surius, au 31 juillet, la Vie de St un grand nombre d'ouvr. d'orfévrerie qui le plaGermain, écrite par le prêtre Constance, et mise cèrent au niveau de la réputation de son père, et en vers par Éric, moine d'Auxerre. Arnaud d'An- dirigea d'après ses dessins la construct. de l'église dilly en a donné une trad. franç. St GERMAIN de de St-Thomas du Louvre. Cet habile et laborieux Paris, successeur d'Eusèbe dans le siége épiscop. artiste mourut en 1748, échevin de la ville de de cette ville, était né dans le territoire d'Autun, Paris. C'est lui que Voltaire a immortalisé dans sa vers la fin du 5e S., et mourut le 21 mai 576, jour pièce des vous et des tu. où l'Église célèbre sa fête. Ce pieux évêque, l'un de ceux qui honorent le plus l'Église de France, assista à la plupart des conciles tenus de son temps, et y parut avec éclat. C'est par ses soins que fut bâtie l'église de Ste-Croix, dont il fit la dédicace sous l'invocat. de St Vincent (aujourd'hui St-Germain-des-Prés ), et à laq. il joignit un monastère qu'il exempta de toute juridiction après l'avoir richement doté. La Vie de ce saint, écrite par Fortunat, a été insérée dans le Rec. de Surius, et, avec les correct. de Mabillon, au tome Ier des Actes de St Benoît. Elle est portée au 28 mai dans les bolland. On a de St Germain de Paris une Lettre à Brunehaut, où il l'exhorte à ménager un accommodement entre Chilpéric et Sigebert: elle se trouve au 1er vol. des Monuments de l'hist. de France de Duchesne; dans l'Appendice des œuvres de Gré GERMAIN (AUGUSTE-JEAN), pair de France, né à Paris en 1786, était fils d'un ancien directeur de la banque, depuis député aux états-généraux de 1789. A peine parvenu à sa 20o année, il fut nommé chambellan, puis comte par Napoléon, qui se l'attacha comme officier d'ordonnance. Il fit en cette qualité les campagnes de 1808 en Espagne, et de 1809 en Autriche, se signala par la défense du fort de Kuffstein, et fut envoyé comme plénipot. près du gr.-duc de Vurtzbourg en 1813. Nommé l'année suiv. adjudant-command. dans la garde nationale de Paris, il se prononça pour la restauration de la famille royale dès le 31 mars, devint ensuite préfet de Saône-et-Loire, resta sans emploi durant les cent-jours, et, après le second retour du roi, fut préfet de Seine-et-Marne. L'ordonnance du 5 mars 1819 l'appela à la chambre des pairs; il y signalą GERMAIN.-V. ROSTAING. des vues politiques aussi sages qu'élevées, et un | femme forte et savante possédait d'ailleurs les talent distingué comme orat. Une fièvre putride qualités les plus aimables. l'enleva inopiném. en 1821. Son Éloge, prononcé à la chambre par M. le duc de Broglie, est au Moniteur du 9 juin. GERMAIN (SOPHIE ), mathématic., née à Paris le 1er avril 1776, morte le 17 juin 1831, entendait souvent causer chez son père, membre de l'assemblée constituante, de l'imminence d'un bouleversem. social. Ayant lu, par hasard, dans l'Histoire des mathémat. de Montucla, le récit de la mort d'Archimède, que la prise de Syracuse n'avait pu distraire de ses méditat. géométriques, elle se passionna pour une science capable d'opérer de telles diversions, et surmonta tous les obstacles que sa famille opposait à un goût aussi extraordinaire pour son sexe et pour son âge. Elle traversa ainsi la terreur, fixa l'attention de Lagrange, et fit de si étonnants progrès, que, l'Institut ayant proposé un prix extraordinaire à l'aut. du Mémoire dans lequel ou parviendrait à soumettre au calcul les vibrations des lames élastiques, elle mérita, après un triple concours, d'être couronnée en 1816. Sophie Germain, qui venait de découvrir les lois des vibrat. des surfaces élastiques, continua à en développer les conséquences dans ses Recherches, 1820, dans un Mémoire nouveau, 1826, dans un article des Annales de physique et de chimie, 1828. Pendant les journées de juillet, elle composait un Mémoire sur la courbure des surfaces, inséré dans les Annales de M. Crelle, à Berlin. Mais déjà un cancer l'avait amenée aux portes du tombeau. Sophie Germain ne s'appliquait pas seulement à la géométrie : l'histoire, la géographie, les sciences naturelles, la philosophie, occupaient aussi son esprit vraim. supérieur. Cette GERMAINS, habitants de l'ancienne Germanie, aujourd'hui l'Allemagne, formaient un gr. nombre de peuplades indépendantes qui ne figurent en corps dans l'hist. que quand elles se réunissaient pour repousser des ennemis communs. Ils défendirent long-temps leur indépend. contre les Rom., et Arminius, un de leurs gén., défit dans une gr. bataille Varus, lieut. d'Auguste; mais peu d'ann. après ils furent vaincus et soumis par Tib.-Drusus, qui prit de cette conquête le surnom de Germanicus. Les Germains avaient à peu près les mêmes mœurs et la même religion que les Gaulois ; ils adoraient Odin, que l'on croit être le même que Teutatès, et lui sacrifiaient des victimes humaines. Ils étaient grands, robustes et tellem. belliqueux, qu'on ne les désignait que sous le nom d'hommes de guerre (ger, guerre; main ou mann, homme). GERMAN Y LLORENTE (BERNARD), peintre, né à Séville en 1685, reçut les prem. leçons de son père, se perfectionna à l'école de Christophe Lopez, surpassa bientôt ses maîtres, acquit une gr. réputation, devint peintre de la cour de Philippe V, et mourut dans sa patrie en 1757. Ses principaux tableaux, dans lesquels on retrouve quelquefois le pinceau de Murillo, se voient à Séville. Ce sont des sujets de dévotion; et comme il s'est plu à représenter presque toujours la Vierge sous la figure d'une bergère, il a reçu de ses contemporains le surn. de Peintre de bergères. L'harmonie des poses et la correct. du dessin sont les qualités qui distinguent plus particulièrement le talent de cet artiste. Le coloris de ses dernières compositions n'a pas été à l'épreuve du temps. FIN DU TOME DEUXIÈME. BESANÇON, IMPRIMERIE DE CH. DEIS. |