2me, ordre, portant du 24 & du 12 avec des gaillards, percés de 12 fabords.

3me, ordre, portant du 24 & du 12 fans gaillards.

Enfin les vaiffeaux du quatrieme rang, peuvent être divifés en 4 ordres : fçavoir;

En Angleterre il y a 6 rangs de vaisseaux : sçavoir;

Il faut confulter l'ordonnance de 1689, au tit. 2, 2, liv. 13, qui établit cinq rangs de vaiffeaux, & admet un premier & fecond ordre dans le fecond & troisieme rang : elle fixe auffi les longueur, largeur & creux des vaiffeaux dans les différens rangs & ordres. Ces proportions font très-différentes de celles qu'on fuit aujourd'hui ; & on a très-bien fait de s'en écarter, car prefque tous les gros vaisseaux avoient leur premiere batterie noyée.

On pourroit encore établir le rang des vaiffeaux fur la longueur du maître bau, ou fur la plus grande largeur, qui, comme nous le verrons dans la fuite, devroit être la dimension la moins fujette à variation: dans cette fuppofition, les vaiffeaux de 48 à 49 pieds de bau, feroient du premier rang, premier ordre.

Et ainfi des autres. En obfervant cette regle, la largeur des vaiffeaux feroit fixe & invariable, & on proportionneroit l'artillerie à la largeur des vaiffeaux, afin que les canons euffent leurs reculs; car on ne peut guere mettre que du 18 & du 6 fur un vaiffeau qui n'a que 34 à 35 pieds de maître bau, du 18 & du 8 fur ceux qui n'ont que 37 pieds; & on peut mettre du 18 & du 12 fur ceux qui ont 38 pieds, &c. Nous ferons voir dans la fuite qu'il réfulteroit des avantages confidérables, de fixer la largeur des vaiffeaux de tous les rangs.

On peut dire en général qu'il y a de l'inconvénient à multiplier les rangs & les ordres des vaiffeaux, parce qu'il en réfulte une grande confufion entre les agrêts & les apparaux : ainfi laiffant les conftructeurs maîtres de fixer les principales dimenfions, l'étendue des gaillards & dunettes, &c, on pourroit se borner à fixer, par le nombre & le calibre des canons, quatre rangs de vaiffeaux, trois rangs de frégates, & deux efpeces de bâtimens de charge. En partant de ce principe, voici comme on a pensé qu'on pourroit établir ces différens rangs.

Les vaiffeaux du premier rang devant être regardés comme des citadelles flottantes qui doivent être à la tête des armées navales, pour impofer par la force de leur artillerie, porteroient fur leur premier pont 32 canons de 36, fur le fecond, 34 de 24, fur le troifieme, 30 de iz, & fur les gaillards, 18 de 6, pour éviter la bricole. Total

114 canons.

Les vaiffeaux du fecond rang porteroient fur le premier pont 30 canons de 36, fur le fecond, 32 de 18, & fur les gaillards, 18 de 8. Total 80 canons.

Les vaisseaux du troifieme rang porteroient fur leur premier pont 26 canons de 24, fur le fecond pont, 28 de 12, & fur les gaillards, 10 canons de 6. Total 64.

Les vaiffeaux du quatrieme rang, qu'on peut nommer groffe frégate, porteroient fur leur premier pont 24 canons de 18, fur leur fecond, 26 de 12, rien fur les gaillards. Total 50.

A l'égard des frégates, comme on verra dans la fuite qu'il eft avantageux qu'elles portent leurs canons en une feule batterie, celles du premier rang porteroient 26 canons de 12, celles du fecond, 26 canons de 8, & celles du troifieme, 20 canons de 6.

Les corvettes porteroient 12 ou 8 canons de 4.

&

Pour ce qui eft des bâtimens de charge, comme les flûtes, depuis 4 jufqu'à 800 tonneaux, elles auroient un entrepont & des gaillards: mais les gabarres qui doivent porter au plus 300 tonneaux, n'auroient qu'un pont des gaillards. Cette diftinction des vaiffeaux ne s'écarte pas beaucoup de celle qu'avoit propofé M. Groignard, lorfqu'il fut confulté fur cet article.

I I I.

De la longueur des Vaiffeaux.

La longueur des vaiffeaux eft la premiere dimenfion qu'il faut établir, quand on en veut faire le plan. Quelques conftructeurs la mefurent de rablure en rablure; d'autres, du dehors de l'étrave au dehors de l'étambot: les uns prennent cette mefure du bout de l'étrave à la tête de l'étambot ; d'autres la prennent au niveau du premier pont, & enfin d'autres à la ligne de flottaifon. Mais la longueur abfolue des vaiffeaux doit fe prendre du dehors de l'étrave au dehors de l'étambot, à la hauteur de la premiere batterie, puifque cette longueur est principale

ment établie fur le nombre des fabords, leur largeur, & la distance qu'on met d'un fabord à l'autre.

Néanmoins quand il s'agit d'examiner un plan, il faut prendre la longueur du vaiffeau à la ligne de flottaison, parce que cette mefure comprend la carene, qui eft la feule partie exposée à l'eau, & qui, pour cette raifon, est la plus importante pour juger des bonnes qualités d'un vaiffeau : ainfi c'eft fur cette longueur qu'on doit calculer le déplacement d'eau, pour déterminer la ligne de flottaifon par les méthodes dont nous parlerons dans la fuite.

On a donc coutume, pour établir la longueur d'un vaiffeau, de fixer combien il y a de fabords à la premiere batterie; quelle largeur doivent avoir ces fabords; combien de diftance on veut donner de l'un à l'autre ; à quoi on ajoute deux distances & un quart, ou deux distances & demie d'entre les fabords pour l'avant, à compter du premier fabord de l'avant au-dehors de l'étrave, & une distance & demie pour l'arriere, à compter du dernier fabord de l'arriere dans la fainte-barbe, au dehors de l'étambot on additionne enfuite toutes ces fommes, & le produit donne la longueur du vaiffeau, de l'étrave à l'étambot, à la hauteur de la premiere batterie.

Nous avons dit qu'il falloit laiffer entre le premier fabord de l'avant & l'étrave, un certain efpace, & auffi une certaine diftance entre le dernier fabord de l'arriere & l'étambot. Il eft bon de fçavoir qu'on laiffe cet efpace à l'avant, parce que les vaiffeaux fe rétreciffant en cet endroit, le canon de l'avant n'auroit pas affez d'efpace pour fon recul: ainfi on laiffe deux diftances de fabord, plus ou moins, fuivant le rétreciffement du vaiffeau; fans cette attention, le premier canon resteroit inutile, d'autant que l'efpace eft diminué non feulement par l'arrondiffement du vaiffeau, mais encore par le taquet des bittes qui fe trouve derriere lui. Il faut aufli avoir attention qu'on puiffe placer à la feconde batterie un fabord qui foit en avant du premier fabord de la premiere batterie,

Chap. I,

& que le canon qu'on y mettra ait auffi fon recul.
Pour ce qui eft de la diftance du dernier fabord de l'ar-
riere à l'étambot, elle ne peut être moindre que d'une
distance & demie de fabord; car il faut un espace suffisant
pour manœuvrer entre le canon & la courbe qui embrasse
la liffe de hourdi. On peut donc fixer la plus petite diftan-
ce, en additionnant: 1°. une demi-diftance de fabord;
2o. l'épaiffeur de la courbe qui embraffe la liffe de hour-
di; 3. l'épaiffeur de la liffe de hourdi; 4°. le bouge ex-
térieur de cette liffe; 5°. la faillie de l'étambot en dehors
de la liffe de hourdi.

Mais toutes ces mefures précises paroiffent affez inu-
tiles : il vaut mieux laiffer plus d'efpace que moins; car
je pense qu'il eft plus avantageux d'avoir peu de canons
pourvu qu'ils foient d'un gros calibre, & qu'on les puiffe
fervir avee beaucoup de facilité, que d'en avoir un plus
grand nombre, fans pouvoir les fervir commodément.
Les Anglois tomboient dans ce défaut, ils s'en font cor-
rigés depuis peu.

Comme on établit la longueur des vaiffeaux fur le nombre des fabords, fur leur largeur, fur l'efpace qu'on doit laiffer entr'eux pour le fervice du canon, &c, il convient de traiter préliminairement de ces différentes parties: nous reviendrons enfuite à terminer ce qui regarde la longueur des vaiffeaux.

IV.

Du nombre des fabords de la premiere batterie.

Le nombre des fabords de la premiere batterie dépend art. 47. du rang des vaiffeaux qu'on veut conftruire, & de l'intention du constructeur qui, fuivant certaines circonftances, peut s'écarter d'un usage qui est assez unanimement fuivi par tous les conftructeurs, & même par prefque toutes les nations. Voici quelques exemples qui donneront une idée de cet ufage pour différens rangs de vaiffeaux.

Un

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