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longueur, & d'exprimer le contour de tous les couples ou de toutes les côtes qui en forment la figure, tels qu'on les voit fur la carene du vaiffeau en chantier, qui eft repréfenté dans la vignette.

Le plan que nous nous propofons de faire présentement, doit donc exprimer les coupes du vaiffeau prifes en plufieurs endroits de fa longueur, & toujours perpendiculairement à la ligne de flottaifon.

On avoit coutume anciennement de repréfenter le plan de chaque coupe du vaiffeau, dans autant de plans particuliers: mais comme toutes ces coupes diminuent en proportion, depuis la maîtreffe coupe, qui eft approchante du milicu du vaiffeau, jufqu'aux deux extrêmités, on a trouvé plus commode & plus fatisfaifant de les repréfenter toutes projettées les unes fur les autres dans un même plan: ainfi ce que nous nous propofons de faire, eft de repréfenter le contour des principales coupes d'un vaiffeau, telles qu'on les apperçoit, en plaçant l'œil dans l'axe du vaiffeau, & fucceflivement vis-à-vis l'étrave, pour marquer les coupes de l'avant, & vis-à-vis l'étambot, pour marquer celles de l'arriere on a repréfenté dans la vi gnette un vaiffeau dans cette pofition.

Ainfi, pour fe former une idée jufte d'un plan de projection, il faut imaginer un vaiffeau établi fur un chantier dans la même position qu'il eft à la mer, & qu'on ait tracé fur fa carene (qui eft blanche) à des distances égales, & vis-à-vis les couples de gabari, des lignes noires verticales, qui fuivent tous les contours du vaiffeau, ayant attention qu'une de ces lignes réponde au maître couple qui forme la partie la plus renflée du vaisseau : fi enfuite on fe recule vers l'avant, fuivant une ligne qui foit la prolongée de la quille, on appercevra d'un même coup d'œil toutes ces lignes, parce que le vaiffeau diminuant fuivant une certaine progreffion depuis la coupe de plus grande dimenfion (qu'on nomme le maître couple) jufqu'à fon étrave, toutes les lignes qui repréfentent les coupes moindre dimenfion, doivent donc fe projetter fur le plan

de

de la coupe de la plus grande dimenfion, ou fur le plan du maître couple: ainfi les lignes noires qu'on fuppofe tracées fur la carene, repréfenteront la projection des coupes, & exprimeront réellement le contour des membres, de forte qu'en prenant les ordonnées de ces courbes, on peut les tranfporter fur un plan, pour faire un vaiffeau tout-pareil; c'eft auffi ce que font les conftructeurs, pour tracer des gabaris femblables à ceux qui font représentés fur leur plân..

Si on fe place dans la prolongée de la quille, vis-à-vis l'étambot, pour confidérer le vaiffeau dans la position qui eft repréfentée dans la vignette qu'on voit au commencement de ce chapitre, on appercevra, au moyen des lignes noires, la projection de toutes les coupes de l'arriere fur l'aire du maître couple, & les lignes courbes indiqueront le contour des membres de cette partie. Il eft évident que fi le fpectateur fe plaçoit fur une ligne hori. zontale perpendiculaire à la quille, pour voir le vaiffeau comme il eft repréfenté dans la vignette du troifieme chapitre, il appercevroit la projection des lignes noires fur un plan qu'on imagineroit élevé verticalement fur la quille; & alors elles paroîtroient droites, comme on les a représentées fur le plan d'élévation, chapitre 3.

Comme les deux côtés d'un vaiffeau doivent être exactement pareils, on a jugé qu'il étoit fuffifant de repréfenter les couples de l'avant d'un côté (celle de ftribord, par exemple), & les couples de l'arriere auffi d'un côté (com me de babord): moyennant cela, on apperçoit sur un même plan toutes les coupes, tant de l'avant, que de l'ar

riere.

L'explication des noms de la plupart des pieces qui entrent dans la compofition d'un vaiffeau, ayant été donnée dans le chapitre premier, il fuffit de rappeller ici que le corps d'un vaiffeau eft formé par plufieurs côtes, qu'on nomme couples ou levées (ces mots font fynonymes): le dehors de ces pieces repréfente les coupes du vaiffeau, perpendiculaires à la ligne de flottaifon, ou le contour des

membres qui terminent les coupes dont nous avons parlé.

Les couples diminuent en avant & en arriere du maître couple, fuivant de certaines proportions que nous expliquerons dans la fuite de ce chapitre : mais il faut commencer par détailler les différentes méthodes que les conftructeurs emploient pour tracer le maître couple, qui est celui du vaiffeau qui a le plus de capacité; on le nomme auffi le maître gabari. I I.

Du Maître Couple.

Le maître couple eft celui d'un vaiffeau qui a les plus grandes dimenfions: tous les conftructeurs different en quelque chofe dans la figure qu'ils lui donnent; ce qui fait qu'il y a bien des méthodes pour le tracer, chaque conftructeur en adoptant une qu'il croit préférable à toutes les autres. Nous ne donnerons la préférence à aucune de ces méthodes; c'est un point des plus délicats de la théorie de la conftruction, qu'il ne convient point de décider dans un Traité pratique comme celui-ci : mais nous allons décrire plufieurs de ces méthodes, afin qu'un jeune conftructeur puiffe choifir celle qui lui paroîtra la plus propre à donner à fon vaiffeau la figure que la théorie lui aura indiquée comme la meilleure : au refte, ces méthodes ne différent que par la façon de tracer les arcs ou les contours de la coupe du vaiffeau à l'endroit de fa plus grande largeur. Nous allons expliquer, dans un article particulier, certaines opérations préliminaires (qui conviennent également à toutes) pour éviter des répétitions inutiles.

ΙΙΙ.

Opérations préliminaires pour tracer le Maître couple.

Pl. VII.

Tirez la ligne AB, qui doit être au moins de la plus grande largeur du vaiffeau : cette ligne peut s'appeller la ligne de l'acculement, parce que c'eft fur elle que fe termine

l'acculement de la maîtreffe varangue; & elle représente le champ fupérieur de la quille.

Tirez la ligne CD, parallele à AB, & auffi longue qu'elle : elle doit être éloignée de AB, de la quantité de relevement qu'on veut donner à la maîtreffe varangue; elle peut être appellée la ligne du relevement, parce qu'elle termine le relevement de la maîtreffe varangue.

Divifez l'efpace entre AB & CD, en deux parties égales: tirez la ligne EF, parallele aux précédentes, nous la nommerons la ligne du plat de la varangue.

Tirez la ligne G H, parallele aux précédentes, & éloignée de A B de la quantité qu'on veut donner de creux: c'eft la ligne du creux, ou la ligne du premier pont au milieu du vaiffeau,

Au deffous de cette ligne, on trace la ligne de flottaifon, autant éloignée de celle du creux, qu'elle l'est au plan d'élévation prife fur le maître couple : tirez la ligne İK parallele à GĤ, & qui en soit éloignée de la distance qu'on fe propofe de mettre entre le premier & le second pont, de planche en planche; c'eft la ligne du fecond pont.

Tirez la ligne LM, parallele à IK, & qui en foit éloignée de l'efpace qu'on fe propofe de mettre entre le fecond & le troifieme pont, ou depuis le fecond pont jufqu'au plat-bord; c'eft la ligne du troifieme pont dans les vaiffeaux du premier rang, ou du plat - bord dans les vaiffeaux à deux ponts. On voit dans la planche VII, figure premiere & feconde, la correspondance de ces lignes dans preles deux plans d'élévation & de projection.

Toutes ces lignes paralleles & horizontales étant tracées, abaiffez la perpendiculaire NO, qui divife le vaiffeau en deux parties égales; & comme fur un plan de projection, on a coutume de tracer les couples de l'avant, d'un côté, & ceux de l'arriere, de l'autre, cette ligne, que appellerons la ligne du milieu, coupe l'étrave & l'étambot en deux parties égales.

nous

Tracez les lignes PQ, RS, paralleles à NO, éloignées l'une de l'autre de la plus grande largeur du vaiffeau, ou

éloignées de NO, de la demi-largeur : nous les nomme rons, pour cette raifon, les lignes de la largeur.

Tracez la ligne TV, parallele à NO, & qui en foit éloignée de la moitié de l'épaiffeur de l'étrave; c'est la Ligne de l'étrave.

Tracez la ligne XY, parallele à NO, & qui en foit éloignée de la moitié de l'épaiffeur de l'étambot; c'eft la ligne

de l'étambot.

Tracez les lignes Z, &, paralleles à NO, & qui divifent l'efpace OQ, OS, en deux parties égales, ou la largeur du vaiffeau en 4; ce font les lignes du quart: du point à, où la ligne du creux GH eft coupée par la ligne du milicu ON, tracez les diagonales aA, aB.

La ligne SQ indique le deffous de la quille : on ne la marque pas ordinairement quand on fait un plan de projection.

REMARQUE.

Les lignes ci-deffus conviennent prefqu'à toutes les méthodes qui font en ufage pour tracer le maître gabari; c'est pourquoi dans toutes celles dont nous parlerons dans la fuite, nous renverrons toujours aux mêmes lignes & aux mêmes lettres, toutes les fois que nous en aurons befoin.

I V.

Méthode pour tracer un maître Couple, dont la varangue n'eft ni fort platte, ni très-acculée. Pl. VIII.

Il faut commencer par tracer toutes les lignes horizontales & verticales, défignées par des lettres majufcules dans la planche VII, lefquelles fervent à déterminer la largeur & le creux du vaiffeau, à fixer la longueur de la maîtreffe varangue, fon acculement, ainsi que la hauteur de la ligne de flottaifon au milicu; & la méthode fuivante donnera la figure du maître couple,

Divifez la ligne a &, qui marque l'extrêmité de la varangue, en trois parties égales, portez-en une de a en b. Divifez

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