Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

conftructeurs à beaucoup augmenter la rentrée des vaiffeaux.

Quand on augmente beaucoup cette rentrée, le fecond pont trop rétreci n'a plus affez d'étendue pour le recul des canons : lors même qu'ils font retenus par des bragues fort courtes, il ne refte entre eux & les mâts de hune de rechange, qu'un paffage étroit, qui gêne ceux qui font chargés du fervice du canon, auffi-bien que les officiers qui commandent les batteries hautes.

D'ailleurs il eft certain que, quand le fecond étroit, les mâts ne font pas auffi folidement affujettis par pont eft les haubans, que quand ce pont a plus de largeur: car il est incontestable que les haubans retiennent d'autant plus puiffamment les mâts, que l'angle qu'ils font avec le mât, ou les uns à l'égard des autres, eft plus ouvert. Voilà les objections qu'on fait contre la rentrée des œuvres mortes elles font affurément bien fondées; mais il faut prendre garde d'en abufer, & que la folidité de ces objections n'engage à paffer d'un excès dans un autre; car je crois appercevoir qu'il y auroit de l'inconvénient à trop diminuer la rentrée.

Pour fe mettre à portée de fe tenir dans un juste milieu, il eft à propos de difcuter les objections qu'on a faites contre la rentrée. Je vais commencer par ce qui regarde le recul des canons; je parlerai enfuite de l'affujettislement des mâts : ces deux objets font bien dignes d'attention; mais il ne les faut pas confondre.

On ne peut difconvenir que les mâts de hune, placés comme ils le font ordinairement, joint à l'embarras qui se trouve entr'eux & les canons, ne rendent le paffage difficile aux officiers dont la préfence peut être néceffaire dans toute l'étendue de la feconde batterie, furtout pendant une action; & ce feroit propofer un mauvais expédient, que de dire qu'ils peuvent marcher fur les mâts de hune, puifqu'ils feroient expofés à un danger manifeste de s'eftropier quand la mer eft agitée, furtout lorfque, par Ics temps d'humidité, la fuperficie des mâts eft glif

fante. Il feroit plus convenable de placer les mâts de hune fur des chandeliers dont la hauteur fût moindre que celle du vibord, pour les garantir en partie des boulets & de la mitraille : ce feroit revenir à un ancien ufage que les Anglois ont confervé ; ils mettent même pardeffus tous les canots; & comme ces poids élevent le centre de gravité, on pourroit defcendre les mâts fur le pont, lorfqu'on n'est point dans le cas de fe battre. Il est donc aifé de débarraffer le second pont des vaiffeaux, & de fe procurer tout l'emplacement néceffaire pour fervir le canon, fans augmenter la largeur du fecond pont : c'eft fans doute pour cette raifon qu'anciennement, quand les François mettoient les mâts de hune fur des chandeliers, leurs vaifseaux avoient plus de rentrée qu'ils n'en ont eu depuis. Mais la tenue des mâts eft un autre article fort important, & qui paroît exiger absolument la diminution de la rentrée: c'est ce que nous allons examiner.

&

Il eft certain que les mâts feront d'autant mieux retenus, que les haubans feront un angle plus ouvert : mais on ne peut pas augmenter cet angle à volonté, parce que, plus il fera ouvert, moins bien on pourra orienter la grande voile. Ainfi d'un côté la fûreté des mâts, d'un autre la facilité d'orienter la grande voile, exigent qu'on obferve un milieu, & qu'on évite les excès : je fuppofe que la pratique ait appris quel doit être ce milieu, qu'il eft prouvé par l'ufage, que les haubans d'un vaiffeau de 74 canons doivent faire un angle d'un certain nombre de degrés, afin que les mâts foient bien affujet& que la voile foit bien orientée; il eft important de conferver cet angle: or je dis qu'il peut l'être, quoiqu'on augmente la rentrée du fecond pont, relativement à la largeur du premier.

tis,

Il n'eft pas douteux, en raifonnant d'après l'exemple donné plus haut, que les haubans d'un vaiffeau A, qu'on fuppofe avoir peu de rentrée, 3 pieds 10 pouces, par exemple, feroient un angle plus ouvert, & que fes mâts feroient plus folidement affujettis que ceux d'un vaiffeau B,

qu'on fuppofe avoir 5 pieds 11 pouces de rentrée, puifle premier pont étant fuppofe avoir la même largeur, & les mâts la même hauteur, la rentrée du vaiffeau B

que

feroit de 5 pieds II pouces, & que celle du vaisseau A ne feroit que de 3 pieds 10 pouces : mais fi le vaiffeau B avoit fes mâts moins longs que ceux du vaiffeau A, malgré la grande rentrée de fon fecond pont, fes haubans pourroient faire un angle auffi ouvert que ceux du vaiffeau A; & alors fes mats feroient auffi folidement affujettis. J'ai vu des Alûtes qui étoient dans ce cas-là : ainsi, quand on veut juger fi les mâts font fuffifamment tenus, ne faut pas feulement examiner la rentrée du second pont; on doit de plus prendre garde si les mâts sont de même hauteur.

ne

Je fuppofe que les mâts du vaiffeau B font auffi élevés que ceux du vaiffeau A: mais fi les porte - haubans avoient plus de fortie, en ce cas les mâts du vaiffeau B feroient auffi-bien affujettis que ceux du vaisseau A: la largeur des porte-haubans eft donc encore une confidération qui eft digne d'attention. Ce n'eft pas là le feul écueil où on eft tombé dans la comparaison qu'on a faite de la largeur du fecond pont: relativement à la largeur du premier : pour le faire comprendre, je fuppofe deux vaisseaux, auxquels on donneroit une mâture d'égale longueur, dont l'un, comme le vaiffeau A, auroit 43 pieds 1 pouce de largeur, & l'autre, comme le vaiffeau C, 45. Je fuppofe encore que le vaisseau A avoit 3 pieds 10 pouces de rentrée au niveau de fon fecond pont, que le vaiffeau C avoit à cette même hauteur 5 pieds 9 pouces de rentrée. D'abord l'œil fera choqué de la grande rentrée du vaiffeau C; & on fe confirmera dans cette idée, fi les alonges de revers de proue ont beaucoup de fortie, & celles de pouppe peu de rentrée : car le contrafte fera paroître le milieu fort rentré, & le rétreciffement paroîtroit encore plus grand, fi l'entre-pont du vaiffeau C étoit fort bas. Néanmoins on auroit tort de dire que les mâts du vaiffeau C ne font pas folidement

&

le

établis, & qu'on manque de place fur fon pont pour
service du canon, puifque le fecond pont de ce vaiffeau
eft fuppofé auffi large que celui du vaiffeau A, qui ne pa-
roît pas avoir trop de rentrée. Le coup d'œil eft donc
trompeur;
n peu & on auroit tort de décider généralement que
tous les vaiffeaux qui rentrent beaucoup, manquent
d'emplacement fur leur fecond pont, ou qu'ils courent
rifque de démâter: il paroît au contraire que les conftruc-
teurs qui (dans le deffein de faire des vaiffeaux qui euf-
fent peu de creux) ont augmenté la largeur des vaiffeaux
à la ligne de flottaison, ont très-bien fait de beaucoup
rentrer les œuvres-mortes, puifque fans cela ils n'auroient
fait que des vaiffeaux pefants par les hauts, & dont les
voiles auroient été mal orientées. En un mot, quoique
la rentrée du fecond pont du vaiffeau C, relativement
à la largeur du premier, foit d'; + 1, & que celle du
vaiffeau A ne foit que de+, le fecond pont du
vaiffeau C étant, par notre fuppofition, auffi large que
celui du vaiffeau A, fes mâts doivent être auffi folide-
ment affujettis, & le fervice du canon auffi commode:
d'où je conclus que, pour décider qu'un vaiffeau a trop
de rentrée, il ne faut pas s'en rapporter au coup d'œil, ni
au rapport de la largeur du premier pont à celle du fecond,
mais mesurer bien exactement fi le vaiffeau, qui paroît
avoir trop
de rentrée, a effectivement fon fecond
plus étroit que ceux des vaiffeaux de même rang, qu'on
a jugé être bien proportionnés, évitant de prendre pour
objet de comparaison certains vaiffeaux qui excedent dans
toutes leurs dimensions.

XXIII.

3 49

pont

De la largeur du couple du Coltis, & de fon éloignement du

dehors de l'Etrave.

Le coltis à la liffe du plat-bord, a communément 2 Ch. 1, art. 44, pieds moins de largeur que la liffe de hourdi a de longueur.

Ch. 1, art. 22.

La largeur du couple du coltis à fa liffe, eft augmentée d'un tiers de celle qu'il a à la liffe du fort, en se relevant quarrément fur la quille, ou fuppofant que ce couple tombe perpendiculairement fur elle : la grande fortie de l'alonge du revers du coltis, fert à donner plus de folidité aux boffoirs, plus de facilité pour l'abordage, & à rejetter en dehors les lames qui, fans cela, tomberoient fur le gaillard d'avant.

A l'égard de la diftance du coltis au dehors de l'étrave, pour les vaiffeaux depuis 60 canons jufqu'à 100, on a coutume de prendre 5 lignes par pied de la longueur. Pour les vaiffeaux de 56 canons, 4 lignes.

Pour les frégates de 22 canons, 3 lignes, & ainsi jusqu'aux plus petites corvettes.

Autrefois on faifoit tomber le couple du coltis perpendiculairement fur la quille: mais maintenant, pour diminuer l'équerrage des membres, on le place de façon qu'il faffe avec elle un angle de 20 degrés.

X XI V.

De la fituation des Mâts.

Le milieu du diametre du grand mât eft placé en arriere du milieu du vaiffeau de 7 ou 8 lignes par pied de la longueur totale.

Le devant du mât d'artimon eft placé entre la cinquieme & la fixieme partie de la longueur totale.

Il y a des conftructeurs qui placent l'avant du grand mât plus à l'arriere qu'au milieu, d'autant de fois 4 lignes qu'il y a de pieds dans cette longueur.

Exemple pour un Vaiffeau de 74 canons.

[blocks in formation]
« ZurückWeiter »