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X X X I.

Des Bauquieres.

Les bauquieres Z (PI. II & III.) font des efpeces de fablieres, ou de fortes pieces de bois, qui s'étendent depuis l'étrave jufqu'aux eftains, prenant tout le contour intérieur du navire à la hauteur des ponts; de forte que la bauquiere s'appuie fur toutes les alonges, auxquelles elle eft attachée par deux clous à pointe perdue, qui traverfent la bauquiere & pénetrent dans le membre, des deux tiers de fon épaiffeur: vis-à-vis les courbes & les porques, elle eft affujettie par les chevilles de ces pieces.

Cette bauquiere fupporte l'extrêmité des baux qui lui font affemblés à queue d'aronde.

Les pieces qui compofent les bauquieres, s'affemblent par des empatures; & il faut éviter qu'elles fe rencontrent vis-à-vis celles des gouttieres & des préceintes, & auffi vis-à-vis les fabords, afin que les liaisons horizontales foient plus parfaites.

L'épaiffeur des bauquieres du premier pont doit être double de celle des vaigres, ou prefque des deux tiers de l'épaiffeur des membres fur lefquels elles s'appuient. L'épaiffeur des bauquieres du fecond pont doit avoir les trois quarts de celle des bauquieres du premier pont; & celles du gaillard ont les trois quarts de l'épaiffeur des bauquieres du fecond pont: on leur conferve toute la largeur que les pieces peuvent porter.

X X X II.

Des Gouttieres ou Tire-point. 16.

La tonture des ponts fait que l'eau coule vers les bords où l'on met une piece qui forme le premier bordage horizontal, ou du pont, & le commencement du bordage vertical, ou de la premiere vaigre de l'entre-pont: cette piece qui regne tout-au-tour du vaifleau, fe nomme la

gouttiere: elle est entaillée d'un pouce & demi, ou de deux pouces vis-à-vis chaque bau & chaque barrot; on l'entaille auffi à mi-bois vis-à-vis chaque aiguillette de porque, de forte qu'on partage l'entaille entre la gouttiere & l'aiguillette.

La gouttiere repofe fur les entremises, qui font des pieces qui s'étendent d'un bau à l'autre : elle eft clouée fur les baux, & arrêtée sur les membres, par des chevilles qui percent les bordages, les membres, la gouttiere, les deux ferres, & qui font clavetées en dedans fur des viroles. On arrête auffi avec des chevilles, les trois virures de bordages qui joignent les ferres, pour délivrer aifément ces bordages, afin de chaffer les chevilles qui affujettiffent les gouttieres, parce qu'elles font fréquemment expofées à des radoubs.

C'est dans les gouttieres qu'on perce les dalots ou les trous par lefquels l'eau doit s'échapper.

Il faut que la partie de la gouttiere qui porte fur les baux, fans y comprendre l'entaille qui forme la gouttiere, ait la même épaiffeur que le bordage qui la touche.

On laiffe les gouttieres de toute la longueur des pieces, & on supplée à leur largeur, par des pieces de rempliffage, qu'on devroit appeller les fourrures de gouttière, qui s'étendent d'une aiguillette à l'autre.

XXX II I.

Des Serre-Gouttieres. 17.

Les ferre-gouttieres font des pieces (Pl. II & III.) femblables aux hiloires, qui font tout le tour du vaiffeau joignant les fourrures de gouttiere ainfi on nomme ferre-gouttieres, les deux virures des bordages du pont, qui fe mettent immédiatement à côté de la fourrure de gouttiere. Leur épaiffeur eft à peu près la même que celle des hiloires; leur largeur eft environ égale à trois fois leur épaiffeur, non compris l'endentement à l'égard de leur longueur, elle eft indéterminée, auffi-bien que

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celle des gouttieres, des hiloires, des préceintes, des bauquieres & des ferre-bauquieres, parce qu'on eft obligé de les ajuster les unes à l'égard des autres, en variant les longueurs, afin que plufieurs ne fe trouvent point avoir leurs extrêmités fur les mêmes parties du vaisseau, qui alors n'en recevroit qu'une liaison fort imparfaite; c'est ce que les conftructeurs entendent, quand ils difent qu'il faut doubler les écarts. Il eft auffi néceffaire de prêter attention aux fabords, quand on fait la diftribution des préceintes & des ferre-bauquieres, afin de les arranger de maniere que les écarts ne fe rencontrent pas vis-à-vis, parce qu'il faut conferver le plus de liaison qu'il eft poffible en ces endroits qui font affoiblis par les ouvertures des fabords.

Ce qu'on vient de dire a fon application aux hiloires à l'égard des écoutilles : enfin il faut être perfuadé que toutes les pieces dont on vient de parler, font prefque les feules liaisons horizontales des vaiffeaux; & qu'ainfi il faut avoir grande attention de ne les point affoiblir par la rencontre des écarts, ni par les ouvertures des fabords & des écoutilles.

X X X IV.

Des Serre-Bauquieres. 18.

On appelle Serre, en général, des bordages fort épais, qui font entaillés vis-à-vis les pieces fur lefquelles ils repofent en ce fens la bauquiere pourroit être regardéc comme une ferre ; & beaucoup de conftructeurs la nomment effectivement la ferre-bauquiere; mais d'autres ont confervé ce nom pour une véritable ferre 18 (Pl. II), qu'on pofe fous la bauquiere ; & comme on ne l'endente pas ordinairement vis-à-vis les membres, c'est véritablement une vaigre.

X X X V.

Des Hiloires. c.

Les hiloires (Pl. II & IV.) font des pieces de bois droites, qu'on place fur les baux de long en long du vaiffeau, à peu près parallèlement à fon grand axe.

On place deux cours d'hiloires à chaque côté de la grande écoutille, & deux autres cours de chaque côté du vaisseau, entre celles dont on vient de parler & les ferre-gouttieres on les entaille d'un pouce & demi ou de deux pouces vis-à-vis chaque bau, & on les y affujettit -par des clous à pointe perdue, qu'on chaffe dans le bau jufqu'aux trois quarts de fon épaiffeur.

Les hiloires, tant du premier que du fecond pont, -doivent avoir d'épaiffeur le tiers de celle des baux du pont où elles font placées, & leur largeur doit être double de leur épaiffeur.

Si on fait attention que, quand les vaiffeaux arquent, toutes les pieces du bas de la carene tendent à s'approcher, & que celles des ponts tendent au contraire à s'éloigner, on concevra que toutes les pieces qui forment les hiloires, les bauquieres, les gouttieres, &c, doivent être bien unies les unes avec les autres, & folidement attachées aux baux & à la partie de l'avant & de l'arriere où elles aboutiffent: en un mot, ce font des tirants dont on ne peut efpérer aucun fervice, fi toutes leurs parties ne font pas affez bien unies pour ne faire en quelque façon qu'un feul tout,

X X X V I.

Des Courbes. d.

On appelle Courbes, des pieces de bois (Pl. II & III) qui ont deux branches; elles forment une équerre plus ou moins ouverte, & tiennent lieu de ce que les menuifiers appellent des gouffets, & les charpentiers des

bâtimens civils, des liens : elles fervent à réunir deux pieces, dont les rencontres font des angles plus ou moins ouverts; une des branches de la courbe eft fortement attachée sur une des pieces, & l'autre branche fur l'autre piece qu'il s'agit de joindre à la premiere : cet affemblage eft très-folide & fort ufité dans la construction.

Lorfque les courbes font petites, on les appelle des Courbatons on les emploie pour affujettir les barrots des gaillards, & beaucoup d'autres pieces.

Outre les liaisons que les baux reçoivent par les bauquieres, les gouttieres & les ferres, ils font encore affujettis aux membres par des courbes, dont une branche est solidement affujettie aux baux avec des chevilles clavetées fur des viroles; l'autre branche répond, autant qu'il eft poffible, fur un membre auquel elle est attachée, comme la premiere l'est au bau.

On eft quelquefois obligé de donner une direction oblique à la branche verticale, pour éviter la rencontre d'un fabord, & auffi parce que la piece l'exige; car comme les courbes font des pieces rares, il faut employer celles qui se présentent, telles que le hazard les a formées.

La rareté des courbes de bois a engagé à en faire de fer, & elles font très-bonnes.

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Plus les courbes de bois ont d'épaiffeur, & plus leurs branches font longues, meilleures elles font leur largeur n'eft pas fi importante.

On a mis en question, lequel étoit le plus avantageux de placer les courbes horizontalement ou verticalement; fi on les plaçoit horizontalement, une des branches s'appliqueroit fur le côté vertical du bau, & l'autre embrafferoit plufieurs membres, à peu près comme font les guirlandes; mais on a coutume de les placer verticalement, ou dans le fens des membres, parce que dans cette fituation elles portent les baux, & elles appuient contre les membres les ferre-bauquieres & les bordages qui font entre les fabords.

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