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X I X.

Des Proportions du Gouvernail.

La longueur du gouvernail doit être de l'épaiffeur de la quille & de celle de la contre-quille, à quoi on ajoute un pied & demi ou deux pieds, pour placer la barre.

Sa largeur eft différente dans toutes les parties de sa longueur à l'endroit de la quille, il a autant de pouces que le vaiffeau a de pieds de farge; au droit de la flottaison, il a les trois quarts de fa plus grande largeur; deux pieds plus haut que la flottaifon, il a une moitié de fa plus grande largeur, & au bout d'en haut un peu plus du

tiers.

REMARQUE.

Les dimenfions du gouvernail devroient être réglées plutôt fur la longueur du vaiffeau, que fur fa largeur, la force de la réfiftance devant être proportionnée à la force du mobile : je crois que quelques conftructeurs de Brest ont fuivi cette regle.

Plufieurs font que la coupe horizontale de la partie plongée augmente de largeur, en s'éloignant du vaiffeau: ainfi ils la forment en queue d'aronde, dans la vue que fon angle avec la quille foit moins obtus.

Les articles fuivans font peu importans: néanmoins; comme il y a des conftructeurs qui en ont établi les dimenfions pour chaque rang de vaiffeau, il eft bon de les connoître, ne fût-ce que pour fçavoir de combien on s'en écarte; d'ailleurs ce font des à peu près qui font toujours utiles.

X X.

De l'Eperon.

Ch. I, art. 38.

Pour avoir la fortie de l'éperon au dehors de l'étrave, Ch. I, art.55 quelques conftructeurs prennent, pour les vaiffeaux, la

douzieme partie de la longueur de l'étrave à l'étambot; pour les frégates, la treizieme partie; & pour les corvettes, la quatorzieme.

EXEMPLE.

Un vaiffeau de 90 canons, qu'on fuppofe avoir 168 pieds de longueur, la fortie de l'éperon feroit de 14 pieds.

Un vaiffeau de 74 canons, qu'on suppose de 151 pieds 3 pouces de longueur, la fortie de l'éperon feroit de 12 pieds 7 pouces 3 lignes.

Une fregate de 28 canons, qui auroit 101 pieds de long, la fortie de l'éperon feroit de 7 pieds 9 pouces 2 lignes.

REMARQUE.

Comme l'éperon eft une chose fort inutile, il eft bon de le raccourcir, & de diminuer fa péfanteur le plus qu'il eft poffible. Les conftructeurs d'aujourd'hui le font beaucoup plus court que les anciens : ils le reftreignent à ce qui eft néceffaire pour affujettir le beaupré, & pour placer les poulies qui fervent à orienter la mifaine, ainfi que toutes les autres voiles d'avant qui font de grand usage, furtout pour faire arriver les vaiffeaux : car c'eft l'opération à laquelle la plûpart se refusent le plus. Ainfi les constructeurs se contentent de donner à l'éperon la quinzieme partie de la longueur, tant pour les vaiffeaux que pour les frégates.

X X I.

De la Sortie de la voûte d'Arcaffe.

Beaucoup de constructeurs font cette voûte égale à la quête de l'étambot: mais pour établir plus précisément, il fuffit de joindre à la largeur du gouvernail par en haut, l'épaiffeur du montant de voûte, celle des bordages, & y ajouter 3 ou 4 pouces pour le jeu de la tête du gouvernail.

Pour avoir la fortie de la voûte d'arcaffe ou de la platte

bande du revers de pouppe, au dehors de la tête de l'étambot, on prendra 2 lignes 8 points par pied de la longueur du vaiffeau: ainfi, pour un vaiffeau de 1 10 canons & de 171 pieds, la voûte fera de 3 pieds 2 pouces. Cette regle s'obferve pour tous les vaiffeaux, jufqu'à 50 canons inclufivement.

Depuis les corvettes jufqu'aux vaiffeaux de 50 canons, on prend 3 lignes par pied de la longueur du vaiffeau.

Pour la contre-voûte du montant de revers de pouppe, on donne de faillie hors de la voûte, entre la moitié & les deux tiers de la faillie de la voûte hors l'étambot.

REMARQUE.

On doit diminuer la voûte le plus qu'il eft poffible, à cause du service des canons de retraite ou de la faintebarbe: dans plufieurs vaiffeaux, la voûte les rend inutiles; c'est cependant la meilleure défense d'un vaiffeau attaqué par plufieurs d'ailleurs cette faillie occafionne un poids qu'il eft bon de diminuer.

XXI I.

De la rentrée des œuvres-mortes.

Dans la conftruction de la partie du vaiffeau qui eft hors de l'eau, qu'on nomme l'œuvre-morte, on fait rentrer les membres, ou on les rapproche de l'axe du vaisfeau.

1o. Pour préfenter à la lame une furface arrondie, fur laquelle elle a moins d'effet que fi le côté du vaiffeau étoit plat. 2°. Pour rapprocher de l'axe du vaiffeau les poids qui font au deffus de la ligne de flottaison : ainfi plus l'œuvremorte a de rentrée, moins les canons fatiguent les côtés du vaiffeau. 3°. Parce que les haubans faisant un angle plus aigu, la grande voile en est mieux orientée. 4°. Par la rentrée on gagne beaucoup de légèreté : car on ne peut faire rentrer le fecond pont d'un vaiffeau, par exem

de

ple, d'un pied plus qu'un autre, fans que les baux de ce fecond pont ne fe trouvent plus courts d'un pied: ainfi à un vaiffeau de 74 canons, autant de baux, autant de pieds cubiques de bois de diminution; de plus, ces baux plus courts ne doivent point être d'un aufli fort équarriffage que ceux qui ont 1 pied de plus de longueur, parce qu'ils ont moins de portée : le pont étant moins large, il faut une moindre quantité de bordages pour le couvrir, & moins de cloux pour les attacher. Il est évident que cette fouftraction de poids au fecond pont, il fuit une pareille diminution fur les gaillards, dunettes, &c; ce qui doit abaiffer le centre de gravité, & mieux faire porter la voile il ne faut cependant pas porter la rentrée à l'excès; on interromproit le fervice des batteries hautes, & la position des haubans feroit moins avantageufe pour affermir les mâts: mais il eft très-important de ne commencer la rentrée qu'au deffus de l'endroit où le vaisseau s'incline, étant chargé par le vent.

:

En avant, vis-à-vis le mât de misaine, on donne de la faillie à l'œuvre-morte, pour faciliter l'abordage, & pour empêcher que la pate de l'ancre ne prenne fous la quille: nous en allons parler.

Quelques conftructeurs prennent pour la rentrée, le tiers de la longueur de l'alonge de revers; par exemple, l'alonge de revers d'un vaiffeau de 64 canons, a 13 pieds 2 pouces de longueur : le tiers 4 pieds 4 pouces 8 lignes, eft une rentrée affez convenable à un pareil vaiffeau, bien entendu qu'il ne s'agit que d'un bord, ou le tiers de la distance qu'il y a de la ligne du fort au plat-bord.

Enfin, fuivant plufieurs conftructeurs, la rentrée des vaiffeaux à trois ponts doit être de 6 pieds de chaque côté.

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Comme il faut donner des exemples, je choisis le Superbe, qui a paffé pour avoir peu de rentrée, & le Magnifique, qu'on a jugé en avoir beaucoup.

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I

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6

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Ainfi le Magnifique avoit 2 pieds 1 pouce plus de rentrée au niveau du fecond pont, que le Superbe.

REMARQUE.

J'ai fuffisamment indiqué, au commencement de cet article, les raisons qui ont engagé les conftructeurs à rétrecir le haut des œuvres-mortes des vaiffeaux; elles font connues & avouées de tous les marins : mais on n'est point d'accord fur la quantité de ce rétrecissement.

La légéreté des œuvres-mortes, l'utilité qu'il y a de rapprocher les poids de l'axe des vaiffeaux, la facilité qu'on a à mieux orienter les voiles pour pincer le vent, l'avantage de diminuer l'effort de la lame fur les flancs du vaisseau, font les raisons qui ont engagé quelques

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