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Note (N), page 266.

<< MADAME de Boufflers croyait avoir besoin de l'appui de madame la duchesse de Polignac, et sollicita sa faveur par toutes les offres que peut inspirer la reconnaissance la plus délicate et la plus empressée. Madame de Polignac, s'applaudissant des bons offices rendus à madame de Boufflers, crut pouvoir lui proposer sans indiscrétion de lui céder, pendant quelques mois, cette même maison d'Auteuil dont on l'avait tant priée de disposer toutes les fois que la cour serait au château de la Muette, qui en est fort près. Soit que madame de Boufflers ne s'attendît pas que sa reconnaissance fût mise à cette épreuve, soit que le service en question ne lui parût plus de la même importance, elle se permit de refuser très-poliment ce qu'elle avait offert de si bonne grâce, et termina ses excuses par les vers sui

vans :

Tout ce que vous voyez conspire à vos désirs ;
Vos jours toujours sereins coulent dans les plaisirs;
La cour en est pour vous l'inépuisable source;
Ou, si quelque chagrin en interrompt la course,
Tout le monde, soigneux de les entretenir,
S'empresse à l'effacer de votre souvenir.

Mon Amélie (1) est seule ; à l'ennui qui la presse,

Elle ne voit jamais que moi qui s'intéresse,

Et n'a pour tout plaisir qu'Auteuil et quelques fleurs,

Qui lui font quelquefois oublier ses malheurs.

Ces vers, lus dans la société de madame de Polignac, furent trouvés généralement détestables; mais, après

(1) La comtesse Amélie, sa belle-fille.

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ÉCLAIRCIS. HIST.ET PIÈCES OFFIC.

les avoir jugés avec cette sévérité, on ne fut pas peu surpris d'y reconnaître la main d'un assez bon faiseur. Ils sont, pour ainsi dire, mot à mot dans la troisième scène du second acte de Britannicus, entre Néron et Junie :

Britannicus est seul : quelqu'ennui qui le presse

Il ne voit dans son sort que moi qui s'intéresse,
Et n'a pour tout plaisir, Seigneur, que quelques pleurs
Qui lui font quelquefois oublier ses malheurs.

Mais sans partialité, quelque douceur, quelque harmonie qu'ait l'ensemble du morceau, s'il n'était pas de Racine, ne serait-on pas blessé, de nos jours, de l'espèce d'obscurité qu'il y a dans le régime du verbe entretenir, si éloigné du mot plaisir auquel il se rapporte; de la répétition des qui, que, quelque chagrin, quelque ennui, quelques pleurs, quelquefois, etc. ? Ne faut-il pas l'autorité de Racine pour faire sentir le prix de tant d'heureuses négligences? Ne serait-ce pas le caractère de naïveté qui en résulte, et qui sied si bien à la timide Junie, qui en forme tout le charme? et ce charme n'est-il pas perdu dans l'application qu'en a faite madame de Boufflers? » (Correspondance de Grimm, mars 1781, T. V.)

FIN DES ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES ET PIÈCES OFFICIELLES.

TABLE.

NOTICE.

AVANT-PROPOS de l'auteur.

Pages.

pro

I

67

CHAPITRE PREMIER. Cour de Louis XV.-Son goût pour la chasse.-Son caractère. Il vend des priétés sous le seul nom de Louis de Bourbon.Le débotter du roi.-Singuliers noms d'amitié qu'il donnait à ses filles.-Leur éducation tout-à-fait négligée. Prières auprès d'un moribond. - Menuet couleur de rose.-Caractère de Mesdames. -Orgueil tempéré par la peur de l'orage.-Retraite de madame Louise aux Carmélites de SaintDenis. Madame Campan trouve la princesse faisant la lessive.-Paroles qu'on lui prête à sa mort.-Grave décision sur le maigre.—Abbé qui se permet d'officier comme un prélat.-Chagrins que cause aux filles de Louis XV son attachement pour madame Du Barry.-Elle assiste au Conseil-d'État.-Elle jette au feu tout un paquet de lettres cachetées adressées au roi.-La cour divisée entre le parti du duc de Choiseul et celui du duc d'Aiguillon.-Les filles de Louis XV peu disposées en faveur du mariage du dauphin avec une archiduchesse d'Autriche.

77

Pages.

CHAP. II.-Naissance de Marie-Antoinette marquée par un désastre mémorable.-Vers du poëte Métastase. Pressentimens de l'empereur François Ier. Un trait du caractère de Marie-Thérèse. -Elle ordonne à l'archiduchesse Josèphe d'aller prier dans le caveau destiné à la famille impériale. -Education des archiduchesses.-Charlatanisme employé pour faire croire à des connaissances qu'elles n'avaient pas.-Marie-Antoinette a la bonne foi d'en convenir.-Sa modestie, sa facilité pour apprendre.-Instituteurs que lui avait donnés la cour de Vienne.-Instituteur que lui envoie la cour de France.-L'abbé de Vermond. -Comment il est admis au cercle de la famille impériale.—Rôle équivoque qu'il joue à la cour de France. Son portrait.—Changement dans le ministère français.-Le cardinal de Rolian remplace le baron de Breteuil, comme ambassadeur à Vienne.-Portrait de ce prélat: son luxe, ses prodigalités, ses fautes à la cour de MarieThérèse.

CHAP. III. Arrivée de l'archiduchesse en France. -Madame de Noailles, sa dame d'honneur. Comment elle s'attira le surnom de madame l'Étiquette. - Brillante réception de la dauphine à Versailles. Sa beauté, sa franchise grâce et noblesse de son maintien. Elle charme Louis XV.-Jalousie de madame Du Barry.— Evénement malheureux de la place Louis XV. -Trait de sensibilité de la dauphine.-Mot spirituel.-Anecdotes.-Elle fait son entrée à Paris.

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Pages.

-

Froideur du

- Enthousiasme des habitans. dauphin.-Intrigue de cour.-Société intime du dauphin, des princes ses frères, et de leurs épouses. Les trois princesses et les deux frères du dauphin jouent la comédie en cachette.— Singulière circonstance qui interrompt ce genre d'amusement.-Les courtisans se rapprochent de Marie-Antoinette et du dauphin.

CHAP. IV.-Maladie de Louis XV.-Tableau de la cour.-Renvoi de madame Du Barry.-Bougie placée sur une fenêtre, et qu'on souffle au moment de la mort du roi.-Les courtisans quittent son antichambre pour se précipiter dans les appartemens de Louis XVI.-Départ de la cour pour Choisy.-Terme de la douleur sur la mort du feu roi.-M. de Maurepas, ministre.-Entretien de la reine avec M. Campan au sujet du duc de Choiseul.-L'abbé de Vermond en prend ombrage.-Louis XVI l'aimait peu.-Influence de l'exemple sur les courtisans. - Enthousiasme qu'inspire le nouveau règne.— Révérences de deuil à la Muette.-Anecdote à ce sujet.-On donne injustement à la reine le titre de moqueuse.-Premiers couplets contre elle.-Le roi et les princes ses frères se font inoculer.-Séjour à Marly. La reine désire voir le lever de l'aurore.-Calomnies dont elle est l'objet.—Le joaillier Boehmer.-Mademoiselle Bertin.-Changement dans les modes.-Hauteur des coiffures.

Étiquettes dont la reine ne peut supporter le joug.-Repas publics servis par des femmes.

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