Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

lui, la piété de Mesdames fut l'image consolante qui s'offrit à lại (1). (Mém. histor. et polit., par Soulavie, T. I.)

Note (G), page 174.

« LORSQUE l'exclusion du duc de Choiseul du ministère fut décidée, il ne fut plus question que de choisir entre les trois proposés, et chers au feu dauphin et aux enfans de Louis XV, depuis surtout qu'ils avaient été exilés par les intrigues de madame de Pompadour si détestée de la famille royale. Le dauphin les avait recommandés à son successeur. Ces trois ministres étaient M. le cardinal de Bernis, M. de Maurepas et M. de Machault. Le cardinal fut d'abord écarté, quoique proposé par madame Adélaïde, qui observa cependant que le cardinal pouvait avoir, dans le premier traité de 1756 avec l'Autriche, un titre capable de former un parti avec la reine. Le duc d'Aiguillon, qui conduisait l'intrigue, opéra pour son oncle Maurepas.

M. de Machault se trouvant plus impartial sur la question relative à la politique extérieure, Louis XVI se détermina en sa faveur. Il s'y détermina d'ailleurs parce que M. de Machault passait pour avoir un carac

(t) Ces notes, relatives à la dernière maladie de Louis XV, m'ont été données par M. de La Borde, premier valet de chambre de Louis XV (qui a laissé des Mémoires précieux sur la cour de Louis XV); par l'abbé Dupinet, chanoine de Notre-Dame, qui les tenait de M. l'archevêque de Paris; par le cardinal de Luynes; par madame d'Aiguillon; par le duc de Fronsac, et par le maréchal de Richelieu. J'ai puisé dans les partis opposés ce que j'avais à dire sur les intrigues qui tourmentèrent le mourant.

(Note de Soulavie.)

tère de probité fortement prononcé. Le roi, dans cette circonstance, écrivit une lettre d'invitation à cet ancien garde-des-sceaux, dans laquelle il peint le caractère timide et embarrassé de son esprit. Il dit qu'il partage avec toute la France sa juste douleur de la mort de Louis XV, tandis que toute la France en avait appris la nouvelle avec délices. Il reconnaît qu'il a de grands devoirs à remplir, qu'il manque des connaissances nécessaires au gouvernement, et il invoque la probité et l'habileté de M. de Machault.

» L'abbé de Radonvilliers, rôdant autour du jeune roi dans ces circonstances, pour placer un mot à propos suivant ses vues, affrayé du retour de l'inflexible et sévère Machault, l'ennemi du sacerdoce, fit observer à madame Adélaïde que les mœurs de cet ancien ministre étaient très-sévères et très-jansénistes, et qu'il serait très-déplacé à la cour dont le caractère avait beaucoup changé dans les dernières années de Louis XV. Il ajouta qu'il fallait s'attendre à des coups violens et terribles s'il était rappelé, parce qu'il s'était rouillé dans son exil, tandis que M. de Maurepas avait conservé dans le sien la facilité, les grâces et l'esprit des Français. Il fit encore observer que la lettre invitatoire du roi qui appelait M. de Machault, pouvait convenir également à M. de Maurepas, et proposa de demander au roi d'en changer seulement l'enveloppe.

L'ex-jésuite Radonvilliers avait un but secret qu'il ne manifestait pas. Les jésuites et les sulpiciens ne pouvaient souffrir M. de Machault depuis que, par l'édit de 1748, il avait proscrit toute donation de biensfonds au clergé en France. Maurepas était au contraire l'ami de M. d'Aiguillon, dévoué aux jésuites et détesté des parlemens. Le jeune roi, cédant à ces observations,

[ocr errors]

permit que la même lettre signée en faveur de M. de Machault fût adressée à M. de Maurepas. Radonvilliers et d'Aiguillon, sans le savoir, préparaient la ruine de l'État. M. de Maurepas était bien au-dessous de sa place dans les affaires relatives à la conservation d'un grand empire. M. de Machault était,au contraire un homme réfléchi et profond, capable de le conserver, comarc l'ont été les empires de Russie, de Turquie, l'Angleterre et l'Autriche, etc. Machault avait une sorte d'esprit prévoyant,, et Maurepas ne paraît s'être intéressé à conserver l'État que pendant la durée de sa vie. L'abbé de Radonvilliers, faisant observer que le duc d'Aiguillon était le seul et dernier partisan qui restât aux jésuites dans le cabinet de Versailles, imagina que M. de Maurepas, oncle du duc, l'y maintiendrait. L'esprit de corps, dans cette circonstance, favorisa parmi les trois candidats le plus chétif, et M. de Maurepas, qui n'avait ni génie, ni caractère prononcé, ni des vues assez élevées pour devenir principal ministre, fut préféré. » (Mémoires historiques et politiques du règne de Louis XVI, par Soulavie, T. II.)

Note (H), page 199.

le

Liste de plusieurs personnages recommandés par M. dauphin à celui de ses enfans qui succèdera à Louis XV; confiée à MM. de Nicolaï avec plusieurs autres papiers.

M. de Maurepas est un ancien ministre qui a conservé, suivant ce que j'apprends, son attachement aux vrais principes de la politique que madame de Pompadour a méconnus et trahis.

M. le duc d'Aiguillon est d'une maison qui s'est illustrée du système politique que la France sera tôt ou tard obligée, pour sa sûreté, de ramener. Il se formera avec l'âge, et il peut être utile à beaucoup d'égards. Ses principes sur l'autorité royale sont purs comme ceux de sa famille, qui sont sans lacune depuis le cardinal de Richelieu.

Mon père a renvoyé un homme roide de caractère avec quelques erreurs dans l'esprit, mais un honnête homme, M. de Machault. Le clergé le déteste pour ses sévérités contre lui; l'âge l'a beaucoup modéré.

M. de Trudaine jouit d'une grande réputation de probité et d'attachement, avec beaucoup de connais

sances.

M. le cardinal de Bernis est enfin récompensé des services qu'il a rendus à la maison d'Autriche. Mais son système politique, relatif à cette puissance, était conçu avec plus de mesure que celui du duc de Choiseul. Il a été renvoyé parce qu'il n'a pas assez fait pour l'impératrice, et qu'il s'est ressouvenu qu'il était Frangais. S'il modère son ressentiment trop connu contre un parti puissant dans le clergé, et le plus attaché à notre maison, il peut devenir très-utile.

M. de Nivernois a de l'esprit, des grâces; il peut être employé dans les ambassades où il faut en avoir absolument. C'est là qu'il faut le placer.

M. de Castries cst bon pour le militaire, il a de l'honneur et du savoir.

M. du Muy est la vertu personnifiée. Il a hérité de toutes les qualités que je sais, par ouï-dire, qu'avait M. de Montausier. Il sera ferme dans la vertu et dans l'honneur.

MM, de Saint-Priest se sont avancés par madame de

Pompadour, mais ils ont de la capacité et du désir de s'avancer. Le père doit être bien distingué du fils et du chevalier. Celui-ci peut un jour devenir très-utile.

M. le comte de Périgord est prudent et honnête homme.

M. le comte de Broglic a de l'activité et de l'esprit', comme aussi des combinaisons politiques.

M. le maréchal de Broglie a des talens pour le commandement en cas de guerre.

M. le comte d'Estaing a les talens de son état.

M. de Bourcet a des connaissances sûres, ainsi que baron d'Espagnac.

[ocr errors]

M. de Vergennes est dans les ambassades; il a un esprit d'ordre, sage et capable de conduire une longue affaire dans les bons principes.

7

Il y a dans le parlement, dans les familles des présidens, des hommes de talens très-attachés à leurs devoirs; aussi quelques-uns parmi les conseillers.

il

y en

M. le président Ogier est d'un caractère propre aux négociations difficiles et orageuses; mais il y a dans la magistrature des esprits en effervescence, et des hommes qui tiennent à d'autres qui sont incapables d'être employés ailleurs qu'au parlement à cause de l'activité de leur tête.

Quant au clergé, M. de Jarente a élevé dans ce corps bien des sujets dignes d'être ignorés. Il a pris le contrepied de son prédécesseur qui voulait un clergé exemplaire et attaché à la religion. M. de Jarente fait des choix de personnes trop semblables à lui.

M. l'évêque de Verdun est trop connu pour avoir besoin de recommandation, ainsi que sa famille dont l'attachement est bien connu.

M. le duc de La Vauguyon est également trop connu

« ZurückWeiter »