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à moins qu'il ne se trouvât parmi ces mémoires des réclamations de toute justice; mais au moins on était sûr que les certificats originaux, les titres de famille, que l'on a souvent l'imprudence de joindre aux mémoires ou pétitions, étaient fidèlement renvoyés. La reine emportait dans son cabinet particulier tous les mémoires qu'elle avait le projet d'apostiller ou de remettre elle-même aux ministres.

Surintendant des finances, domaines et affaires: M. Berthier, intendant de Paris.

Cette charge était presque sans fonctions.

Intendant de la maison et des finances : M. Gabriel de Saint-Charles.

Point de fonctions.

Lecteur: M. l'abbé de Vermond.

Ce simple titre fait peu connaître les fonctions et le pouvoir de cet homme. Ayant été l'instituteur de la reine avant son mariage, il avait conservé un pouvoir absolu sur son

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esprit. Il était son secrétaire intime, son confident, et malheureusement son conseiller.

Lectrice: Madame la comtesse de Neuilly; Madame de La Borde en survivance.

Cette dernière dame a épousé depuis peu d'années M. de Rohan-Chabot; son premier mari a été victime de la révolution. Il avait été premier valet de chambre de Louis XV, et était frère de la comtesse d'Angiviller.

La charge de lectrice fut sans fonctions sous le règne de Marie-Antoinette, l'abbé de Vermond s'étant opposé à ce que la lectrice eût l'avantage de lire à la reine; il trouvait bon cependant que les femmes ou premières femmes le remplaçassent. Madame Campan avait habituellement cet honneur.

Secrétaire du cabinet: M. Campan.

Il était chargé de toute la partie de correspondance qui ne regardait pas les secrétaires des commandemens ou l'abbé de Vermond. Il possédait la confiance de sa maî

tresse, et remplaça l'abbé de Vermond qui émigra le 17 juillet 1789, jusqu'à sa fin arrivée en septembre 1791. La reine voulut bien donner des larmes à sa mort occasionée par la douleur que ce serviteur fidèle éprouva pendant les scènes sanglantes de la révolution. Son sang tourna entièrement dans la nuit du 5 au 6 octobre, à Versailles, et les premiers symptômes d'une hydropisie de poitrine se manifestèrent le lendemain.

M. Campan était de plus bibliothécaire de la reine depuis son arrivée en France, quoiqu'elle en eût laissé le titre à M. Moreau, historiographe de France. Elle était arrivée de Vienne avec de fortes préventions contre cet homme de lettres dont, à la vérité, le caractère et la conduite politiques avaient souffert pendant les troubles parlementaires, vers la fin du règne de Louis XV. Elle lui fit notifier de remettre les clefs de sa bibliothèque à M. Campan, en lui faisant dire que, respectant la nomination du roi, elle lui laissait son titre et les appointemens de sa place.

Il est à présumer que l'abbé de Vermond,

pendant qu'il remplissait ses fonctions d'instituteur à Vienne, avait été effarouché de la nomination d'un homme de lettres à la place de bibliothécaire de la jeune dauphine, d'autant que M. Moreau, charmé de son nouveau poste, avait fait imprimer un ouvrage ayant pour titre : Bibliothèque de madame la dauphine. Il y traçait un cours d'histoire et d'étude pour la princesse. L'abbé de Vermond, voulant rester seul chargé de ce genre de fonctions, prépara de loin si parfaitement sa chute qu'il la fit à son premier pas. Ce M. Moreau vient de mourir très-âgé, à sa terre de Chambourcy près de Saint-Germain. Cette disgrâce, dont il fut si vivement affecté, a probablement préservé ses jours et sauvé sa fortune.

La reine avait :`

Deux valets de chambre ordinaires;
Un huissier ordinaire;

(Les fonctions des charges, ayant cette dénomination d'ordinaire, étaient de remplacer ceux qui ne pouvaient venir faire leur service de quartier.),

Quatre huissiers de la chambre servant

par quartier ;

Deux huissiers du cabinet;

Deux huissiers de l'antichambre;
Huit valets de chambre par quartier ;

Six garçons de la chambre, ou, pour donner une idée plus juste de cette charge, valets de chambre de la chambre à coucher. Ces six charges, chez la reine et chez le roi, étaient très-préférées à celles de valets de chambre, parce qu'elles étaient beaucoup plus dans l'intérieur. Chez le roi, elles étaient montées successivement à quatrevingt mille francs de finances.

Un valet de garde-robe ordinaire ;

Deux valets de garde-robe, servant six mois chacun;

Un garçon de garde-robe, transportant les toilettes de taffetas et les corbeilles de la chambre à la garde-robe des atours. Un garde-meuble ordinaire de la chambre: M. Bonnefoi du Plan.

Il était de plus concierge du petit Trianon. C'est lui qui a fait dessiner et exécuter

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