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existé de princesse qui eût un éloignement plus marqué pour toutes les lectures sé

rieuses.

par

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Tant que dura le règne de Louis XV, les ennemis de Marie-Antoinette n'essayèrent pas de changer l'opinion publique sur son compte. Elle était toujours l'objet des voeux, et de l'amour des Français en général, et particulièrement des habitans de Paris qui, privés de la posséder dans leur ville, venaient successivement à Versailles, la plupart attirés le seul désir de la voir. Les courtisans ne partageaient pas entièrement cet enthousiasme vraiment populaire qu'avait inspiré madame la dauphine : la disgrâce de M. le duc de Choiseul l'avait privée de son véritable appui, et le parti qui dominait à la cour, depuis l'exil de ce ministre, était, par ses opinions politiques, aussi opposé à sa famille qu'à elle-même. La dauphine était donc à Versailles environnée d'ennemis.

Cependant tout le monde cherchait extérieurement à lui plaire : l'âge de Louis XV et le caractère du dauphin avertissaient assez

la prévoyante sagacité des courtisans, du rôle important qui était réservé à cette prin cesse, si, sous le règne suivant, le dauphin finissait par lui être attaché.

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Maladie de Louis XV. - Tableau de la cour. - Renvoi de madame Du Barry. Bougie placée sur une fenêtre, et qu'on souffle au moment de la mort du roi. Les courtisans quittent son antichambre pour se précipiter dans les appartemens de Louis XVI. Départ de la cour pour Choisy. - Terme de la douleur sur la mort du feu roi. - M. de Maurepas, ministre. - Entretien de la reine avec M. Campan, au sujet du duc de Choiseul.-L'abbé de Vermond en prend ombrage.-Louis XVI l'aimait peu. Influence de l'exemple sur les courtisans. Enthousiasme qu'inspire le nouveau règne. Révérences de deuil à la Muette. — Anecdote à ce sujet. — On donne injustement à la reine le titre de moqueuse. Premiers couplets contre elle. Le roi et les princes ses frères se font inoculer. - Séjour à Marly. - La reine désire voir le lever de l'aurore. Calomnies dont elle est l'objet. Le joaillier Boehmer. Mademoiselle Bertin. — Changement dans les modes. . Hauteur des coiffures. Étiquette dont la reine ne peut supporter

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le joug. Repas publics servis par des femmes. Simplicité de la cour de Vienne. · Contributions levées d'une manière

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VERS les premiers jours de mai 1774, Louis XV, annonçant par la force de sa constitution une existence encore assez longue, fut attaqué d'une petite vérole con

fluente des plus funestes. Mesdames inspirèrent, à cette époque, à madame la dauphine un sentiment de respect et d'attachement dont elle leur donna des preuves multipliées lorsqu'elle fut sur le trône. En effet, rien ne fut plus admirable et plus touchant que le courage avec lequel elles affrontèrent la maladie la plus horrible ; l'air du palais était infecté; plus de cinquante personnes gagnèrent la petite vérole pour avoir seulement traversé la galerie de Versailles, et dix en moururent (1).

(1) On lit, dans les Souvenirs de Félicie, les détails suivans sur la maladie du roi et sur le dévouement de Mesdames:

« Le roi est à toute extrémité: outre la petite vérole, il a le pourpre; on ne peut entrer sans danger dans sa chambre. M. de Létorière est mort pour avoir entr'ouvert sa porte afin de le regarder deux minutes. Les médecins eux-mêmes prennent toutes sortes de précautions pour se préserver de la contagion de ce mal affreux, et Mesdames, qui n'ont jamais eu la petite vérole, qui ne sont plus jeunes, et dont la santé est naturellement mauvaise, sont toutes trois dans la chambre, assises près de son lit et sous ses rideaux; elles passent là le jour et la nuit. Tout le monde leur a fait à ce sujet les plus fortes représentations; on leur a dit que c'était plus que

La fin de ce monarque approchait : son règne, assez paisible, avait conservé une force imprimée par la puissance de son prédécesseur; d'un autre côté, sa faiblesse avait de même préparé les malheurs de celui qui régnerait après lui. La scène allait changer l'espoir, l'ambition, la joie, la douleur, tous les sentimens qui s'emparaient diversement des cours des courtisans, déguisaient vainement sous un extérieur uniforme. Il était aisé de démêler les différens motifs qui leur faisaient, à chaque instant, répéter à tous cette phrase : « Comment va >> le roi? » Enfin, le 10 mai 1774, se termina la carrière de Louis XV (1).

se

d'exposer leur vie, que c'était la sacrifier. Rien n'a pu les empêcher de remplir ce pieux devoir. »

(Note de l'édit.)

(1) Louis XV, dès qu'il connut la maladie dont il était attaqué, désespéra de sa guérison. Je n'entends point, dit-il, qu'on renouvelle la scène de Metz, et il ordonna le renvoi de madame Du Barry. Mais les amis de la favorite n'avaient point encore abandonné la victoire. Les deux partis qui divisaient la cour s'attaquaient avec chaleur au pied du lit sur lequel était étendu Louis XV. On se disputait, pour ainsi dire,

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