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Telle était la disposition des esprits, lorsque la jeune archiduchesse Marie-Antoinette arriva dans la cour de Versailles, au mo

ment où le parti qui l'y amenait était près d'être renversé (1)..

Madame Adélaïde avouait hautement son éloignement pour une princesse de la maison d'Autriche; et lorsque M. Campan fut prendre ses ordres, au moment de partir avec la maison de la dauphine, pour aller la recevoir aux frontières, elle lui dit : Qu'elle désapprouvait le mariage de son neveu avec une archiduchesse, et que, si

(1) Voyez dans les Éclaircissemens historiques, sous la lettre (A), un morceau qui fait connaître la force, les moyens, les projets, les espérances de deux partis qui divisaient, à cette époque, la cour de Louis XV.

Ces Éclaircissemens et Pièces historiques se partagent en deux classes. Ceux que madame Campan avait pris elle-même le soin de recueillir ou de rédiger, seront imprimés dans le caractère des Mémoires dont ils sont inséparables, et désignés par des astérisques. Des lettres' capitales indiqueront les documens que l'éditeur a cru devoir rassembler.

(Note de l'édit.)

elle avait des ordres à donner, ce ne se

rait pas pour envoyer chercher une Autrichienne.

CHAPITRE II.

Naissance de Marie-Antoinette marquée par un désastre mémo

rable. — Vers du poëte Métastase.

pereur François I.

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-Un trait du caractère de Marie-Thérèse. Elle ordonne à l'archiduchesse Josèphe d'aller prier dans le caveau destiné à la famille impériale. — Éducation des archiduchesses. Charlatanisme employé pour faire croire à des connaissances qu'elles n'avaient pas. Marie-Antoinette a la bonne foi d'en convenir. Sa modestie, sa facilité pour apprendre. Instituteurs que lui avait donnés la cour de Vienne. Instituteur que lui envoie la cour de France. L'abbé de Vermond. Comment il est admis au cercle de la famille impériale. Rôle équivoque qu'il joue à la cour de France.

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Le

Son portrait. Changement dans le ministère français. cardinal de Rohan remplace le baron de Breteuil comme ambassadeur à Vienne. -Portrait de ce prélat: son luxe, ses prodigalités, ses fautes à la cour de Marie-Thérèse.

MARIE-ANTOINETTE-JOSEPHE-JEANNE de LORRAINE, archiduchesse d'Autriche, fille de François de Lorraine et de Marie-Thérèse, naquit le 2 novembre 1755, jour du tremblement de terre de Lisbonne; et cette catastrophe qui semblait marquer d'un sceau fatal l'époque de sa naissance, sans

être pour la princesse un motif de crainte superstitieuse, avait pourtant fait impression sur son esprit. Comme l'impératrice avait déjà un grand nombre de filles, elle désirait vivement avoir encore un fils, et paria, contre son vou, une discrétion avec le duc de Tarouka qui avait soutenu qu'elle donnerait le jour à un archiduc. Il perdit par la naissance de la princesse, et fit exécuter en porcelaine une figure qui avait un genou en terre, et présentait des tablettes sur lesquelles le célèbre Métastase fit graver les vers suivans (1):

Jo perdei : l'augusta figlia
A pagar m'a condannato ;
Ma s'è ver che a voi somoglia,
Tutto il mondo ha guadagnato.

La reine s'entretenait avec plaisir des premières années de sa jeunesse. Son père,

(1) La réputation de Métastase s'étant répandue en Europe, après le succès de son opéra, intitulé: Didone abbandonota, l'empereur Charles VI l'appela dans sa cour. Il reçut le titre de poeta cesareo avec un traitement de trois mille florins. Ce fut à Vienne, où il vécut aimé, estimé, honoré même de l'impératrice Maric

l'empereur François, avait fait une profonde impression sur son cœur ; elle le perdit qu'elle avait à peine sept ans. Une de ces circonstances qui se gravent fortement dans la mémoire des enfans, lui rappelait souvent ses dernières caresses. L'empereur partit pour Inspruck; il était déjà sorti de son palais, lorsqu'il donna l'ordre à un gentilhomme d'aller prendre l'archiduchesse Marie-Antoinette et de l'apporter à sa voiture. Quand elle fut arrivée, il ten-dit les bras pour la recevoir, et dit, après l'avoir pressée contre son cœur : « J'avais >> besoin d'embrasser encore cet enfant. >> L'empereur mourut subitement pendant ce voyage, et ne revit jamais sa fille chérie.

La reine parlait souvent de sa mère avec un profond respect, mais elle avait formé tous ses projets pour l'éducation de ses en

Thérèse, qu'il composa la plupart de ses chefs-d'œuvre. N'oublions pas que, dans le nombre des poésies légères qui étaient pour sa muse d'agréables délassemens, et qu'il offrait aux jeunes archiduchesses, se trouve une cantate flatteuse pour la nation française.

(Note de l'édit.)

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