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Vains apprêts! faux hymen! où chacune de nous
Se trouvera l'épouse, et n'aura point d'époux.
Elle dit, et se tait, et rêve à son délire.
Comme elle lante brûle, et comme elle soupire:
C'est toi, toi qu'elle invoque, Hyménée! et son cœur
De la fête attendue accuse la lenteur.

Cependant à son tour Télétuse inquiète,
Craint cet hymen autant qu'Iante le souhaite;
Et pour le différer, elle cherche toujours
Un spécieux prétexte, et d'apparens détours.
Une feinte langueur, un présage, un faux songe,
Couvre de ses délais l'officieux mensonge.
Mais l'instant trop long-tems retardé pour l'amour,
Jusqu'au jour de l'hymen ne laisse plus qu'un jour.
En longs cheveux épars, d'Iphis accompagnée,
Elle va dans le temple, et de larmes baignée,
Elle tombe à genoux : Déesse de Pharos,
Toi qu'adore à Memphis le Nil aux sept canaux,
J'implore ton secours : prends pitié de ma crainte.
C'est toi de qui j'ai vu la pompe auguste et sainte,
L'appareil, les flambeaux, les sistres résonnans.
J'ai reçu, j'ai suivi tes ordres tout-puissans.
Si, déguisant son sexe, Iphis fut conservée,
toi qu'elle vit, c'est toi qui l'as sauvée.
Sur la mère et la fille achève tes desseins,
Et préviens le danger de l'hymen que je crains.

C'est par

Auxilioque juva. Lacrymæ sunt verba secutæ.
Visa Dea est movisse suas, et moverat, aras.
Et templi tremuêre fores, imitataque Lunam
Cornua fulserunt; crepuitque sonabile sistrum.
Non secura quidem, fausto tamen omine læta,
Mater abit templo. Sequitur comes Iphis euntem,
Quàm solita est, majore gradu: nec candor in ore
Permanet, et vires augentur, et acrior ipse est '
Vultus et incomtis brevior mensura capillis.
Plusque vigoris adest, habuit quàm foemina. Jam, qua
Fœmina nuper eras, puer es. Date munera templis :
Nec timidâ gaudete fide. Dant munera templis.
Addunt et titulum : titulus breve carmen habebat:
Dona puer solvit, quæ fœmina voverat, Iphis.
Postera lux radiis latum patefecerat orbem,
Cùm Venus et Juno, sociosque Hymenæus ad ignes
Conveniunt; potiturque suâ puer Iphis Ianthe.

Cette métamorphose est peinte avec des traits pleins de précision, et choisis avec un goût exquis.

Cette inscription votive est remarquable par sa concision. Il semblait impossible de la rendre avec élégance, même en prose. Le traducteur a fait de son mieux pour en conserver la tournure, malgré la gêne de la rime et de la mesure.

Telle fut sa prière; et ses larmes coulèrent. Soudain l'autel trembla : les voûtes s'ébranlèrent. Isis d'un feu plus pur allume son croissant, Et le sistre appendu résonne en frémissant. Télétuse s'étonne : elle craint, elle espère, Sort du temple, et la fille accompagne sa mère. Iphis marche d'un pas plus ferme et plus hardi. Ses cheveux sont plus courts, et sa taille a grandi. Son visage est plus mâle : une virile audace De sa beauté modeste a remplacé la grace. Elle a changé de sexe, et dans sa chère Iphis, Sa mère avec transport embrasse et trouve un fils. Allez au temple, allez, portez-y votre offrande : Soyez reconnaissans: le bienfait le demande. Ils retournent au temple apporter leurs présens, Et ce vers consacra leurs voeux reconnaissans : << Iphis, jeune garçon, acquitte sa famille

» Du vœu qu'elle avait fait, quand Iphis était fille ». L'aube du lendemain a ramené le jour :

Junon et l'Hyménée, et Vénus, et l'Amour
Unissent aux autels et l'amant et l'amante.

Iphis, heureux époux, possède son Iante.

a

REMARQUES

SUR LE LIVRE IX.

FABLE I. Page 119.

Cependant le héros, témoin de sa douleur,
Veut, du dieu qui gémit, apprendre le malheur.

Ce livre est, en grande partie, consacré à la louange d'Hercule. Le poète y expose le combat avec Achéloüs, la défaite du centaure Nessus, la jalousie de Déjanire à la nouvelle de l'amour d'Hercule pour Iole, l'envoi de la tunique empoisonnée, le sacrifice sur le mont Eta, les horribles douleurs du héros, le délire terrible de sa fureur, son bûcher, sa mort et son apothéose. Il raconte encore sa naissance dans la fable d'Alcmène et de Galantis. Dans tous ces tableaux, le pinceau d'Ovide, qui trouve toujours sur sa palette le ton de couleurs que le sujet demande, développe la plus grande énergie; et sa touche mâle et vigoureuse répond à la force extraordinaire et gigantesque du héros fabuleux qu'il avait à peindre. Puis il raconte l'aventure touchante de Dryope; et à l'occasion du rajeunissement d'Iolas par Hébé, nouvelle épouse du demi-dieu, il rappelle en forme de prédiction, par l'organe de Thémis, les événemens les plus mémorables du siége de Thèbes. Ensuite

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