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comme c'était la veille du Sabbat des Juifs et que ce sépulcre était proche, ils y déposèrent Jésus'. »

Le saint tombeau est recouvert par ce petit édifice qui est au centre de l'église de la Résurrection (XIV et dernière station).

« Pour le chrétien et pour le philosophe, pour le moraliste ou pour l'historien, ce tombeau est la borne qui sépare deux mondes, le monde ancien et le monde nouveau; c'est le point de départ d'une idée qui a renouvelé l'univers, d'une civilisation qui a tout transformé, d'une parole qui a retenti sur tout le globe. Ce tombeau est le sépulcre du vieux monde et le berceau du monde nouveau. »

1. Jean, XIX, 41, 42. 2. Lamartine.

V

L'Ecce Homo. L'hôpital des chevaliers de Saint-Jean. L'église de la Résurrection. Le feu sacré.

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Je n'ai pas voulu interrompre par des récits étrangers la marche du grand drame qui vient de se dérouler sous nos yeux; je vais ajouter maintenant quelques notes sur les monuments devant lesquels nous sommes passés sans les examiner.

Les auteurs ont fait de nombreuses disserlations tant sur la disposition du palais de Pilate que sur l'existence et le but de l'Arc actuellement appelé Ecce Homo; l'examen des

lieux, renouvelé dix fois, vingt fois, cent fois, ne m'a pas encore permis de me former une opinion arrêtée; je crois cependant devoir signaler une récente découverte qui présente quelque intérêt au point de vue archéologique. Dans les travaux de déblaiement entrepris le long du pilier septentrional de l'Arc dit Ecce Homo, on a trouvé, s'appuyant sur ce même pilier, un second arc en pierres anciennes; il est seulement moins élevé et plus étroit que celui qui traverse la rue; les ornements des corniches sont d'ailleurs identiquement les mêmes. Une simple inspection de ces arcs suffit pour démontrer leur origine commune, et faire supposer que, pour l'harmonie, le grand arc avait, s'appuyant sur son côté méridional, un autre arceau de même dimension que celui dont nous venons de parler. Cette idée me semble d'autant plus juste qu'en visitant le couvent de derviches situé au sud du grand arc, j'ai reconnu l'existence d'une ancienne chapelle latine dont la courbe de la voûte rappelle en tous points celle de l'arceau septentrional.

J'ajouterai de plus comme renseignement que la base du pilier nord, mise à jour, est de beaucoup inférieure au milieu actuel de la rue, et concorde parfaitement avec celui du pavé de mosaïque trouvé à la chapelle de la Flagellation. Il faut donc reconnaître que, depuis Pilate, le sol de cette rue a subi de grands exhaussements.

On a trouvé aussi une pierre usée sur laquelle s'aperçoivent les traces d'une ancienne inscription de deux lignes. J'ai cru y reconnaître les lettres.... OAAI.... Ne serait-ce pas là l'inscription signalée par Bonifacius (Le perenni cultu), rappelant les paroles de Pilate: Tolle, tolle, crucifige eum?

Retournons maintenant dans la petite ruelle que nous avons déjà traversée et qui nous a conduits sur le parvis de l'église de la Résurrection. Au commencement du onzième siècle, les chevaliers de Saint-Jean se bâtirent là un grand couvent dont on voit encore le portail assez bien conservé, ainsi que quelques belles ruines de la chapelle autrefois placée sous l'invocation de Sainte-Marie la

tine. C'est en face de ce monument que les drogmans hiérosolymitains placent les ruines de la prison de saint Pierre. Je ne puis accepter leur version par les raisons que j'ai données précédemment.

Le parvis de l'église de la Résurrection a environ vingt mètres carrés de superficie. Il devait être fort beau, alors que dégagé des couvents qui l'étreignent, il donnait entrée dans la maison de Dieu par un portique majestueux que soutenaient d'élégantes colonnes. Aujourd'hui, il n'en reste plus que quelques chapiteaux bien conservés dont le style rappelle celles de la chapelle de Sainte-Hélène.

La petite mosquée qui s'élève en face de ce parvis a sa légende. On raconte qu'après la prise de Jérusalem par Saladin, on proposa à ce conquérant de faire sa prière au saint tombeau. L'usage était de convertir immédiatement en mosquée tout endroit où le chef

1. Dans le couvent cophte, on voit une citerne remarquable par sa dimension et par les gracieuses colonnes qui en soutiennent la voûte. Elle est connue sous le nom de Sainte-Hélène.

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