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une entaille faite dans le mur situé à l'angle de la rue qui est à notre main droite, et que nous allons remonter jusqu'à ce que nous trouvions à main gauche un tronçon de colonne couché dans le pavé. Ce tronçon indique l'emplacę, ment de la maison sur le seuil de laquelle se tenait sainte Véronique lorsqu'elle essuya la figure trempée de sueur du Christ (VI station)'.

Ce lieu fut témoin d'un des derniers miracles de Jésus, qui a voulu récompenser la foi de cette femme. Son véritable nom était Bé̟rénice; mais elle fut canonisée sous celui de sainte Véronique (vera icon, vraie image)".

Voici encore une vieille tradition du pays` dont je ne garantis pas l'authenticité. On raconte que Notre-Seigneur, passant devant la boutique d'un cordonnier, voulut se reposer un instant; ce juif fanatique le frappa en lui criant de marcher. Jésus se leva, et, en s'éloignant, lui dit : « Tu marcheras toi-même,

1. Quaresmius, t. II, p. cription de Jérusalem, no 44.mois de mai; t. VII.

230.

Adrichomius, des

2. Coll. des Bollandistes,

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et jusqu'à la fin des siècles. Cette légende du Juif-Errant, si populaire, se vérifie depuis dix-huit siècles: la nation déicide erre depuis lors, accomplissant, comme prix du sang divin (haq-ed-dem), la terrible sentence portée contre l'homme impitoyable '. Ces quelques pierres en escaliers qui sont dans le mur de droite faisaient partie, toujours d'après la tradition, de la maison de cet homme qui devait personnifier son peuple. Que la tradition soit vraie ou fausse, la menace prophétique du Sauveur représente bien le sort réservé au peuple juif, qui erre dans le monde sans patrie, sans foyer, pour n'avoir point compris les grands enseignements du christianisme!

Nous sommes arrivés à une partie descriptive assez difficile à saisir.

Cette colonne de pierre grisâtre qui est en face de nous appartenait jadis à la Porte Judiciaire, sous laquelle Jésus fit sa deuxième chute (VIIe station).

Ici finissait donc la ville et commençait la

1. Isaac Laquedem.

pente du Calvaire, appendice du mont Acra. Cette rue et ses maisons que vous voyez n'existaient pas au temps de la Passion; elles étaient remplacées par des jardins 1; au milieu passaient les circuits de la route qui conduisait au sommet du Golgotha; la rapidité de la pente avait sans doute exigé ces détours dont nous avons une preuve certaine par l'emplacement zigzagué des différentes chapelles commémoratives. Malgré les nouvelles constructions élevées sur le mont Calvaire, nous pouvons cependant retrouver toutes les stations du chemin de la Croix.

A une cinquantaine de pas, dans la rue de la Colonne Judiciaire, Notre-Seigneur rencontra les filles de Sion et leur dit ces mémorables paroles: « Filles de Sion, ne pleurez pas sur moi, mais sur vous-mêmes » (VIII° station).

Une colonne témoigne de ce souvenir.

Il faut maintenant nous engager dans ce bazar voûté; à gauche, et à la sortie des

1. Saint Luc, XIX, 41.

2. Luc, XXIII, 28.

voûtes, nous remarquerons trois colonnes en calcaire gris. Selon l'opinion générale, elles indiquent l'endroit de la troisième chute (IXe station).

En prenant la petite ruelle à droite, nous arrivons sur le parvis de l'église de la Résurrection, dans l'intérieur de laquelle sont les cinq dernières stations. Pénétrons-y donc tout de suite, allons jusqu'à l'extrémité de l'abside; c'est là que les soldats juifs se partagèrent les vêtements du Christ et tirèrent au sort sa tunique, afin que la parole de l'Écriture fût accomplie (Xe station)1:

« Et Jésus portant sa croix alla au lieu appelé le Calvaire, en hébreu Golgotha, où ils le crucifièrent2.

« Et Jésus, jetant de nouveau un grand cri, rendit l'esprit.

« Et aussitôt le voile du temple fut déchiré et les pierres se fendirent. »

Un escalier conduit au Calvaire où sont

1. Jean, XIX, 23, 24. — 2. Jean, XIX, 18. — 3. Matt., XXVII, 50, 51.

deux chapelles, l'une à droite dite du Crucifiement (XIe station), et l'autre à gauche, à l'endroit où fut plantée la croix et où le Christ expira (XIIe station).

On voit sur cette partie du Golgotha un déchirement dans le roc.

« Or, après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple, demanda à Pilate qu'il lui permît d'enlever le corps de Jésus, et Pilate le permit; il vint donc, et enleva le corps. Et Nicodème vint aussi portant un mélange de myrrhe et d'aloès, et ils l'enveloppèrent de linges avec des aromates, selon la coutume Juive1. »

En descendant du Calvaire par le second escalier qui ramène à la porte de l'église, nous verrons devant nous une grande pierre en marbre rosé appelée pierre de l'Onction : c'est là que Notre-Seigneur fut embaumé (XIIIe station).

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Or, il y avait au lieu où Jésus avait été crucifié, et dans ce jardin, un sépulcre neuf;

1. Jean, XIX, 38, 39, 40.

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