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d'une abbaye prospère de se mettre au moins partiellement à la mode du jour? Les textes sont muets sur ce point.

Les raccords des deux parties sont assez maladroits et non dissimulés.

Chaque galerie comprend, comme dans le cloître roman, cinq travées dont les deux extrêmes sont communes à deux galeries, les trois autres ouvrant sur la cour centrale (fig. 15 et 25).

Les baies, au lieu d'ètre fermées par des arcs dou bles, comme dans la partie romane, ne comprennent qu'un seul arc ogival reposant sur des piliers sans chapiteaux. Le tout est simplement cannelé et repose sur un socle compliqué, où les cannelures se prolongent jusqu'au sol.

L'appareillage est plus grossier qu'à l'époque romane et composé de moellons irréguliers, qui devaient être recouverts d'un enduit, comme ils le sont encore à l'intérieur du cloître, tout au moins dans les parties où les baies ont été fermées.

Plusieurs d'entre elles, en effet, ont été bouchées, sans doute lorsqu'après la Révolution le cloitre fut partagé entre plusieurs propriétaires. Une maçonnerie grossière, percée d'une porte non moins grossière, a en effet garni les baies, transformant chaque travée en écurie, porcherie ou grange. Cette utilisation barbare a eu cependant ce bon côté d'éviter partiellement la destruction ou la dégradation des parties ainsi transformées. Presque toutes ces baies étaient jadis garnies d'élégants remplages dont il ne reste qu'un bien faible fragment visible dans une des baies. Dans les ouvertures, qui ont été bouchées, d'une muraille, il

T. XXXIV.

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semble qu'il en reste des parties plus importantes. Lorsque l'Administration des Beaux-Arts effectuera les nettoyages nécessaires, il est probable que des parties importantes en seront retrouvées.

Voûtes. De nouvelles voûtes ont été étendues sur tout l'ensemble du cloître, lors de la restauration du xv siècle. On voit fort bien, à certains arrachements, qu'elles sont plus élevées qu'elles n'étaient à l'époque romane. Ces nouvelles voùtes sont gothiques. Les arcs sont en calcaire fin (pierre de Carennac), et les voussures en travertin, ce qui leur donne une grande légèreté, une certaine élasticité et une grande résistance. Les arcs, surtout les doubleaux, sont en assez mauvais état.

La retombée des arcs se fait des deux côtés des galeries sur des consoles sculptées, toutes d'un dessin différent.

Les arcs des voûtes se pénètrent mutuellement et se profilent les uns dans les autres en forme de V.

Les clefs de voûte sont garnies d'écussons sculptés, la plupart en mauvais état et qu'il nous a été impossible d'étudier. C'est un travail qui sera peut-être possible ultérieurement lors des nettoyages projetés.

Les galeries étaient percées de portes multiples communiquant avec les divers bâtiments. Il y avait deux portes dans la partie romane, qui ouvraient dans l'église pour permettre les processions monacales entre l'église et le cloitre. Elles ont été reprises. au xve siècle et sont surmontées d'archivoltes flamboyantes. Elles sont bouchées par une maçonnerie grossière.

Une et peut-être deux autres communiquaient avec la chapelle du Saint-Sépulcre et ont été enlevées (voir Eglise). C'est peut-être une de celles-là qui constitue aujourd'hui la porte d'entrée de la chapelle du château de Castelnau-de-Bretenoux. Une autre donnait accès aux caves. Enfin trois autres permettaient d'accéder au réfectoire et aux cuisines. Une autre de ces dernières existe en place à l'heure actuelle. C'est une porte assez étroite en ogive lancéolée. Les autres ont été sans doute vendues et dispersées ailleurs, et nous ne pouvons savoir quel était leur aspect.

Enfin, au bout de la galerie qui aboutit à la cour d'entrée, une dernière porte qui fut sans doute une porte fortifiée (voir Architecture militaire), a été remplacée, au XVIIIe siècle, par une porte en anse de panier.

Très variées étaient les consoles supportant la retombée des voùtes. Plusieurs ont disparu. A l'angle de la tour d'escalier existe encore un chapiteau sur colonnette représentant un moine en chaire, et un autre, à plus grande échelle, faisant la coulpe. Les têtes en ont été cassées.

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Escalier. Il existe encore, à l'angle Nord-Est du cloître, un très bel escalier à vis, en mauvais état, qui conduisait à l'étage supérieur. Il est complètement découronné et se désagrège chaque jour davantage.

Un acte décrivant les diverses parties du monastère lors de sa vente comme bien national, nous dit que c'est à son sommet qu'était la salle du trésor. Cette salle eut été bien étroite. Peut-être faut-il comprendre simplement qu'il desservait ladite salle?

Jardins. De vastes jardins s'étendaient à la par. tie orientale et occupaient près de la moitié de la surface totale du monastère. Nous ignorons comment ils pouvaient être distribués. Ils constituent, à l'heure actuelle, les jardins du Château et possèdent des annexes jusque sur les voùtes du cloitre et de l'ancienne chapelle du Saint-Sépulcre.

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Le Doyenné, appelé aujourd'hui le Château, constituait les appartements privés du Doyen de Carennac, avec toutes leurs dépendances. Il est occupé, à l'heure actuelle, par la famille Louradour, qui s'est attachée non à le restaurer, mais à empêcher d'irrémédiables dégradations.

Il compose un quadrilatère de 20 mètres sur 10. Son style est celui du xvIe siècle et il ne semble pas qu'il ait succédé à un autre bâtiment plus ancien. Tout au contraire, il parait avoir été bâti en débordant sur l'enceinte primitive pour donner au principal personnage du monastère un cadre plus digne d'un chef de communauté. Sans doute le doyen avait-il occupé jusque-là une partie spéciale des bâtiments claustraux, le pavillon appelé encore Tour du Prieur? Le développement du confort et du luxe, et peut-être la monopolisation du titre de doyen entre les mains des grandes familles du pays expliquentils l'agrandissement et l'isolement du logement du doyen, sans doute au moment de l'organisation de la Commande.

Quelle que soit d'ailleurs la cause de sa construc

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