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L'archevêque Dom Jean Péculiar (1), son successeur, confirma, le mois d'août 1145, les fondation et donation de son prédécesseur, et à son tour il lui donna la moitié des dîmes de toutes les rentes de l'archevêché (2).

En 1146, le roi Dom Alphonse Henriques autorisa et confirma ces donations, en ordonnant que les fermes et domaines donnés par Dom Payo Mendes et usurpės après la mort de ce prélat lui fussent restitués.

Après l'entrée des Templiers en Portugal, vers l'année 1125, l'administration de l'ermitage et de l'hôpital constitua une commanderie de cet ordre militaire, à ce qu'il semble par donation de l'archevêque Dom Payo à son neveu Dom Gualdim Paes, maître de l'ordre du Temple en Portugal (3).

Ce furent les Templiers qui apportèrent à cet ermitage le corps de l'évêque-martyr saint Jean-Marc, qui y est encore conservé et vénéré de nos jours.

Le petit hôpital adjoint à l'ermitage constitua après cela l'hôpital de Saint-Marc, commencé par le chanoine Diogo Gonçalves et auquel l'archevêque Dom Ferdinand da Guerra légua dix livres sur son testament du 2 septembre 1467.

C'était la confrérie des pèlerins de Notre-Dame de RocAmadour qui se chargeait des dépenses de l'hôpital, du culte et des suffrages dans l'ermitage jusqu'au moment de son extinction au XIVe siècle; ses biens, de même que ceux d'autres institutions semblables de la ville de Braga, passèrent sous l'administration du Sénat municipal de la même ville.

On ne connaît pas quelle fut la date exacte de l'origine de cette institution à Braga, cependant nous ne doutons pas que

(1) Dom Payo fut consacré archevêque de Braga par Dom Bernard, moine de Cluny, archevêque de Tolède et légat apostolique en Espagne. Il gouverna le diocère de Braga de 1119 à 1137. D. Rodr. da Cunha. Hist. eccl. de Braga, page II, chap. 52. Bellino, Archéol. chr., page 60. Senna Freitas, ouv. et lieu cités.

(2) Dom Jean Péculier (nom dérivé du latin Pecus) gouverna ce diocèse de 1139 à 1175. Dom Rodr. da Cunha (ouv. cité, partie II, chap. 57) affirme que ce prélat était Français.

(3) Monast. de Thomar. Liv. des Mestrados.

l'archevêque Dom Payo Mendes n'ait été son introducteur, peut-être par inspiration, ou peut-être par simple imitation de son prédécesseur dans ce diocèse, Dom Maurice Bourdin, archevêque métropolitain de Braga de 1110 à 1119, luimême successeur de saint Géraud (1).

La confrérie de Notre-Dame de Roc Amadour fournissait spécialement des remèdes et donnait abri aux pauvres malades et pèlerins (2). Relativement au culte, elle avait un chapelain avec la charge de célébrer annuellement une messe de Requiem tous les lundis, une du Saint-Esprit tous. les jeudis et une de Notre-Dame tous les samedis (2).

On célébrait aussi, aux dépens de la confrérie, 200 messes pour les âmes des bienfaiteurs décédés (3).

En 1505, l'archevêque métropolitain, seigneur de Braga et primat des Espagnes, Dom Diogo de Souza (4), organisa, avec une plus grande amplitude, le grand hôpital de SaintMarc.

A cet effet, le même archevêque lui adjoignit, avec les rentes et biens qu'elles possédaient encore, les léproseries de Saint-Lazare, Sainte-Marguerite et Saint-Laurent, l'hôtellerie de pèlerins de la rue Nova, la confrérie du Corps de Dieu, et encore celle de Notre-Dame de Roc-Amadour.

Cependant, l'administration de ses biens resta, comme jusqu'alors, entre les mains du Sénat municipal de Braga qui la conserva 50 années de plus, jusqu'au moment où Dom Frey Barthélemy des Martyrs, le charitable, le saint archevêque de Braga, la laissa définitivement, le 19 octobre 1559, avec le grand hôpital de Saint-Marc qu'il avait

(1) Voyez 1 partie, 2 IV, et l'Introduction.

(2) Il existe encore de nos jours, sur le compromis de la Miséricorde de Braga, l'obligation de donner aux pauvres du bois à brûler la nuit de Noël.

(3) Arch. de l'hôpital de Saint-Marc de Braga. Instit. de l'hop. par Dom Diogo de Souza. (Communication du docteur Manoël Monterio, illustre archéologue et avocat de cette ville.)

(4) Ce fut un des plus illustres prélats des diocèse et ville de Braga, laquelle lui doit plusieurs de ses meilleurs monuments.

aussi augmenté (1), à la confrérie de la Miséricorde de Braga créée encore au temps de l'archevêque dom Diogo de Souza, et celle-ci encore de nos jours la conserve sous son administration.

En 1770 et 1780, l'hôpital et la chapelle de l'église SaintMarc furent l'objet de considérables accroissements, d'après les plans de l'ingénieur Charles Amarante, et ne formèrent * plus qu'un seul édifice vaste et majestueux. L'église est située au centre. C'est là que repose, depuis le 27 avril 1718, le corps du martyr saint Jean-Marc, transporté de son ancien tombeau; il y est encore devant le maître-autel, du côté de l'évangile.

L'hôpital de Saint-Marc a 11 infirmeries sous les invocations suivantes : Saint-Come et Damien, Saint-Jean

de-Dieu, Saint-Benoit, Saint-Blaise, Saint-Dominique, Saint-André Avellin, Saint-Lazare, SaintSébastien, Saint-Roch, - Saint-Jean-Marc, - Saint-Marc.

7.

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Notre-Dame de Roc-Amadour à Chaves

Le village de Chaves, dans la province de Traz os-Montes, avait jadis deux hôtelleries de malades et pèlerins : l'une, fondée par Laurenço Pires de Chaves, l'autre fondée par la reine Dona Mafalda, épouse du roi Dom Alphonse Henriques, le premier roi de Portugal.

Très certainement c'était celle-ci qu'administraient les confrères de Notre-Dame de Roc-Amadour, et il ne serait pas difficile d'admettre que la reine eût eu une toute spéciale dévotion pour cette célèbre image de la Vierge, car dans les domaines de son père, sainte Marie de Rocamadour était très vénérée (2).

Cependant, ce qui est hors de doute, c'est que les deux

(1) Saci, Vie du saint archevêque D. Barthélemy des Marlyrs. Paris, 1826, chap. VII, page 63.

(2) Edmond Albe, Les Miracles de Roc-Amadour, page 96, no 12 et note 3. La reine Dona Mafalda était fille d'Amédée III, comte de Savoie et de Maurienne.

T. XXXIV.

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hôtelleries étaient très petites, malgré l'immensité de biens que la confrérie possédait dans tout ce territoire (1).

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L'image de Notre-Dame de Roc-Amadour n'existe plus à Chaves. Les confréries offraient une redevance annuelle (census) au sanctuaire de Roc-Amadour.

8. L'Image de Notre-Dame de Roc-Amadour à Soza

D'après notre opinion, l'image qu'on vénère encore de nos jours dans un autel de l'actuelle église paroissiale de SaintMichel de Soza, près Aveyro, n'est pas la primitive. Au con

(1) Figueirêdo, ouv. cit., tomes II et CXVI, p. 165. Viterbo, ouv. cit., verb. Roca-Amador.

(2) Notre-Dame de Roc-Amadour à Chaves. - Petite image polychromée en pierre, portant l'inscription: N.-D. de Reclamador; elle existait autrefois dans une chapelle des environs de Noval, près Chaves (d'après un dessin à la plume de M. Coelho).

traire, tous les détails démontrent en elle une sculpture du XIVe siècle.

L'image de Soza a 0m 83 centimètres de hauteur et 0m 41 centimètres dans la base. Elle est toute taillée dans un seul bloc de pierre calcaire. La Vierge est représentée debout, tenant en sa main droite un fruit, une grenade, et sur le bras gauche elle porte l'enfant Jésus, vêtu d'une tunique de couleur marron foncé. La Vierge porte une cou

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ronne à fleurons dorés, et elle est vêtue d'un manteau bleu et d'une robe rouge. Les vêtements de la Vierge tombent droit et unis au corps et elle a les pieds chaussés. L'enfant Jésus soutient entre les mains un parchemin déroulé, certainement représentatif de l'Évangile; il a les cheveux coupés, suivant le costume portugais du' xive siècle, et les pieds nus. L'actuelle église paroissiale de Saint-Michel de Soza ne remonte qu'à la fin du XVIIe siècle ou au commencement du XVIII.

(1) Notre-Dame de Roc-Amadour à Soza, près Aveiro (d'après une photographie).

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