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de la France? Et c'est ce moment où vous rendez sa destinée inséparable de celle de la nation, où vous l'incorporez à l'existence de ce grand empire, où vous consacrez à la perpétuité de son règne et de son culte, la plus solide portion de la substance de l'état; c'est ce moment où vous la faites' si glorieusement intervenir dans cette sublime division du plus beau royaume de P'univers, et où plantant le signe auguste du chritianisme sur la cime de tous les départemens de la France, vous confessez à la face de toutes les nations et de tous les siècles, que Dieu est aussi nécessaire que la liberté au peuple françois ; c'est ce' moment que nos évêques ont choisi pour vous dénoncer comme violateurs des droits de la religion, pour vous prêter le caractère des anciens persécuteurs du christia nisme, pour vous imputer, par conséquent, le crime d'avoir voulu tarir la dernière ressource de l'ordre public, et éteindre le dernier espoir de la vertu malheureuse. (La salle retentit d'applaudissemens )».

<< Et nous ne pouvons pas douter, Messieurs, que ce ne soit dans une intention aussi Tome IV. EXO

malveillante (1), qu'on cherche à insinuer que la religion est perdue, si c'est le choix du peuple qui décerne les places ecclésiastiques. Car nos évêques savent, comme toute la France, à quel odieux brigandage la plupart d'entr'eux sont redevables du caractère qu'ils déploient maintenant avec tant de hardiesse, contre la sagesse de vos loix; (Nouveaux applaudissemens.) certes, il en est plusieurs qui auroient trop à rougir de voir se dévoiler au grand jour les obscures et indécentes intrigues qui ont déterminé leur vocation à l'épiscopat; ( Les applau dissemens recommencent) et le clergé, dans sa conscience, ne peut pas se dissimuler ce que c'étoit que l'administration: de la feuille des bénéfices. Je ne veux pas remuer ici cette source impure qui a si long-temps infecté la France de sa corrup-tion profonde, ni retracer cette iniquité publique et scandaleuse qui repoussoit loin des dignités du sanctuaire, la portion saine et laborieuse, de l'ordre ecclésiastique, qui faisoit ruisseler, dans le sein de,

(1). Page 23 de l'exposition.

l'oisiveté et de l'ignorance, tous les trésors de la religion et des pauvres, et qui couronnoit de la thiare sacrée, des fronts couverts du mépris public, et flétris de l'empreinte de tous les vices. (Les spec. tateurs applaudissent. ) Mais je dirai que des prélats d'une création aussi anti-cano. nique, des prélats entrés dans le bercail du troupeau du Seigneur, par une porte aussi profane, sont les véritables intrus que la religion réprouve, et qu'ils ne peuvent, sans blesser toute pudeur, condamner la loi qui leur assigne pour successeurs', ceux qui obtiendront l'estime toujours impartiale et pure de leurs concitoyens ».

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« On sait, disent-ils, à quel point la « forme qu'on propose pour les élections, <<< est contraire aux règles anciennes.... Il n'y a pas d'exemple d'une forme d'élection,sur laquelle le clergé n'ait pas eu la prin<< cipale influence; cette influence est anéan→ << tie, il y a des départemens dans lesquels << on ne compte pas un ecclésiastique parmi « les électeurs (1)». Vous deviez bien frémir,

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(1) Page 23 el 24 de l'exposition.

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vous qui brûlez de tant de zèle pour la restauration de l'ancienne discipline, lorsque, sous l'ancien régime, le clergé se mêloit' si peu du choix des premiers pasteurs, et qu'un ministre vendu aux volontés et aux caprices de ce qu'il y eut jamais de plus pervers et de plus dissolu autour du trône, distribuoit, en mercenaire, les honneurs et les richesses de l'église de France, au commandement des mêmes oppresseurs qui se jouoient des larmes du peuple, et qui trafiquoient impunément du bonheur et du malheur des hommes ! Pourquoi donc ne vit-on jamais sortir des assemblées du clergé, ni doléances, ni réclamations ni remontrances contre un abus qui tuoit si visiblement la religion dans ses plus intimes élémens, et qui corrompoit si scandaleusement toutes les sources de morale ?>

« Non, messieurs, on ne veut pas sincérement l'ordre et la justice; on ne veut que brouiller et bouleverser. On n'est irrité que de la force de la digue que vous avez opposée au torrent des passions sacerdotales. On cherche à paralyser la constitution de l'état, pour faire revivre l'ancienne constitution du clergé; on aspire à faire évanouir tous

vos travaux dans les longueurs et la conti nuité des interruptions qu'on y apporte, et à voir toutes nos scènes politiques se dénouer dans les horreurs d'une guerre religieuse.»>

« Ceux qui revendiquent la part qu'avoit autrefois le clergé à l'élection des ministres de l'église, sont-ils de bonne foi? Il n'y a qu'un mot à leur répondre : le voici. Si le clergé actuel ne doit jamais devenir constitutionnel et citoyen,son intervention dans le choix des pasteurs seroit un mal public, et le foyer du trouble résideroit à perpétuité dans le sein de l'église de France. S'il prend enfin l'esprit de la révolution et de la liberté, le peuple s'honorera d'invoquer sa sagesse et d'écouter ses conseils dans toutes les grandes déterminations qu'il aura à statuer pour le maintien des loix, et pour la juste distribution des emplois religieux et politiques.»>

«L'influence de l'ancien clergé sur les élections ecclésiastiques n'a point d'autre origine que le respect et la confiance du peuple. Vous savez, prélats qui m'entendez, vous savez qu'il ne tient qu'à vous de vous faire adorer des hommes, et de devenir les oracles de tous leurs conseils. Ressemblez à vos.

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