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persévérance la pragmatique, qui seule avoit fait jusqu'alors le droit commun royaume. (On applaudit ). »

du

« Et c'est ce concordat irréligieux, cette convention simoniaque qui, au temps où elle se fit, attira sur elle tous let anathêmes du sacerdoce françois, c'est cette stipulation criminelle de l'ambition et de l'avarice, ce pacte ignominieux qui imprimoit, depuis des siècles aux plus saintes fonccions, la tâche honteuse de la vénalité qu'aujourd'hui nos prélats ont l'impudeur de réclamer au nom de la religion, à la face de l'univers, à côté du berceau de la liberté, dans le sanctuaire même des loix régénératrices de l'empire et de l'autel ! (Les applaudissemens de la gauche étouffent les murmures de la droite. »

<< Mais, dit-on, le choix des pasteurs confié à la disposition du peuple, ne sera plus le produit de la cabale. >>

que

<< Parmi les plus implacables détracteurs du rétablissement des élections, combien en est-il à qui nous pourrions faire cette terrible réponse? Est-ce à vous d'emprunter « l'accent de la piété pour condamner une «<loi qui vous assigne des successeurs

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<< dignes de l'estime et de la vénération de «<< ce peuple, qui n'a cessé de conjurer le «< ciel d'accorder à ses enfans un pas«teur qui les console et les édifie? Est-ce « à vous d'invoquer la religion contre la « stabilité d'une constitution qui doit en « être le plus inébranlable appui, vous << qui ne pourriez soutenir un seul instant << la vue de ce que vous êtes, si tout-à« coup l'austère vérité venoit à manifester « au grand jour les ténébreuses et lâches «< intrigues qui ont déterminé votre élé«vation à l'épiscopat ; ( on applaudit ) « vous qui êtes les créatures de la plus « perverse administration; vous qui êtes «le fruit de cette iniquité effrayante qui << appeloit aux premiers emplois du sacer << doce ceux qui croupissoient dans l'oisi« veté et l'ignorance, et qui fermoit im<< pitoyablement les portes du sanctuaire à « à la portion sage et laborieuse de l'ordre « ecclésiastique»? ( La partie droite murmure et s'agite.

M. Gérard, cultivateur, ce sont des vérités(Une grande partie de l'assemblée applau dit).

Mirabeau continue « Comment ces

hommes, qui font ostentation d'un si grand zèle pour assurer aux églises un choix de pasteurs dignes d'un nom si saint, comment ont ils donc pu se taire si long-temps lorsqu'ils voyoient le sort de la religion et le partage des augustes fonctions de l'apostolat abandonnés à la gestion d'un ministre esclave des intrigues qui environnoient le trône ? Les occasions de s'élever contre un sacrilége trafic se présentoient au clergé à des époques régulièrement renaissantes mais que faisoit-ils dans ces assemblées ? Au lieu de chercher un remède à la déplorable destinée de la religion, et d'éclairer la sagesse d'un prince religieux et juste, sur l'impiété qui laissoit le soin de pourvoir de pasteurs l'église de France aux impitoyables oppresseurs du peuple, ils portoient puérilement aux pieds du monarque un vain et lâche tribut d'adulation et des contributions dont il imposoit la charge à la classe pauvre, assidue et résidente des ouvriers évangéliques. (Nouveaux applaudissemens). Et! qui ne voit que demander

une autre forme de nominations aux offices ecclésiastiques, eût été, dans nos prélats, condamner trop ouvertement leur création

anti-canonique, et s'avouer à la face de la nation, pour des intrus qu'il falloit destituer et remplacer ? »

«Que si n'osant réprouver d'une manière absolue le rétablissement de la forme élective, pour les offices ecclésiastiques, les prélats répètent encore que le mode décrété par le corps constituant est contraire aux formes anciennes, qui toujours accordèrent au sacerdoce les honneurs de la prépondérance, nous leur demanderons s'ils ont trouvé cette influence fondée sur une loi précise de la constitution évangélique, et si elle étoit un effet des règles sur lesquelles Jésus-Christ a organisé le régime de la religion? Nous leur demanderons quelles furent les premières élections qui suivirent immédiatement la fondation du christianisme? La multitude des disciples choisit, sur l'invitation des apôtres, sept hommes pleins du Saint-Esprit et de sagesse, pour les aider dans les soins de l'apostolat ces hommes reçurent des apôtres. l'imposition des mains, et ils furent les premiers diacres. >>

« Et de nos jours, quand et comment le clergé intervenoit-il donc dans le travail de

- la distribution des places diocésaines et paroissiales? Il y avoit des siéges pontificaux à remplir, et le roi les donnoit; il y avoit des titres de riches abbayes à conférer, et la cour les conféroit une très-grande partie des bénéfices-cures étoit à la dispos tion des patrons ou collateurs laïcs, et ces laïcs en disposoient: un non-catholique, un juif, par la simple acquisition de certaines seigneuries, devenoient les arbitres de la destinée de la religion, et de l'état moral d'un grand nombre de paroisses; ainsi les grands titres et les grandes places de l'église se distribuoient sans la participation et même à l'insçu du clergé; et ce qui lui restoit de droit sur les nominations obscures et subalternes, ne servoit qu'à rendre plus pu blique et plus sensible sa nullité en admi nistration bénéficiale. »>

« Sans doute il fut un âge de l'église où le sacerdoce présidoit les assemblées convoquées pour créer des pasteurs, et où le peuple régloit, sur le suffrage du clergé, la détermination de son choix. Mais pourquoi nos prélats, au lieu de s'arrêter à des temps intermédiaires où les formos primitives étoient déja alterées, ne remon

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