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DQ .572 V.7

pt.1

INTRODUCTION.

L'histoire d'un pays soumis sans secousses à une domination étrangère ne présente en général qu'un médiocre intérêt. Telle serait celle du Pays de Vaud, si, aux époques mêmes où il était privé de son indépendance, il n'avait conservé un certain degré de liberté intérieure. De là vient, sans doute, que l'étude de ses institutions, de ses mœurs et de ses coutumes, est un des objets les plus importants qu'il puisse offrir à l'attention de ceux qui veulent s'occuper de son passé.

Le souvenir des anciennes franchises du Pays de Vaud a même joué un certain rôle politique, lors de la révolution qui l'a affranchi de la domination bernoise. On se rappelle qu'à cette époque les traditions relatives aux anciens Etats du pays

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donnèrent lieu à une polémique d'autant plus vive, que les documents sur lesquels elle aurait dû s'appuyer n'étaient pas encore connus du public.

Depuis lors plusieurs de ces documents ont été livrés à la publicité, cependant beaucoup d'entre eux et des plus importants ne le sont point encore. Leur nombre très-considérable, la difficulté de les classer et de faire un choix, n'ont pas été les moindres obstacles qui se soient opposés à leur publication.

C'est à la Société d'histoire de la Suisse Romande qu'il appartenait de combler cette lacune, et le moment actuel est d'autant mieux choisi, que des entreprises semblables s'exécutent ou ont été exécutées dans les pays voisins. On peut espérer que l'ensemble et la comparaison de ces différents travaux pourra conduire à des résultats importants pour la science.

En nous occupant à réunir les documents relatifs à l'histoire de nos institutions, nous avons senti la nécessité de diviser notre travail et de n'en publier pour le moment qu'une partie. En premier lieu, nous avons dû nous attacher essentiellement aux chartes, statuts et franchises, qui se rapportent à l'histoire du droit public ou du droit privé. Ce cadre pourra paraître un peu trop spécial au premier abord, mais on ne tardera pas à reconnaî

tre qu'en comprenant les documents qui se rattachent aux questions de droit public, et par conséquent de souveraineté, il embrasse des points fondamentaux pour l'histoire générale du pays.

Nous avons dù faire aussi une distinction quant aux lieux. Lausanne, ville principale du pays, siége d'un Evêché puissant et célèbre dont l'histoire est encore assez peu connue, a fixé en premier lieu notre attention. Les lois et les institutions civiles y acquirent de bonne heure un développement plus complet que dans le reste du pays. Elles revêtirent un caractère différent de celles de la partie soumise à la maison de Savoie, différence qui subsista même après la conquête bernoise. D'ailleurs, la ville de Lausanne étant demeurée à peu près indépendante de la domination savoyarde, ses institutions conservèrent un cachet beaucoup plus marqué de nationalité et d'originalité. Il est à remarquer, enfin, que ses lois forment un tout assez circonscrit, pour qu'il soit facile d'en apprécier l'ensemble et d'en faire l'objet d'une étude complète.

Ces considérations nous ont déterminés à commencer par la publication des pièces qui concernent la ville de Lausanne, jusqu'à l'époque de la conquête bernoise. Nous y avons joint celles qui se rapportent aux quatre paroisses de La Vaux, à la

ville d'Avenches et aux autres terres qui relevaient immédiatement des Evêques de Lausanne'. Les sources des époques qui précèdent se trouveront dans le Chartulaire de Conon d'Estavayer. Ce recueil important, connu sous le nom de Chartulaire de Lausanne, ne tardera pas à être imprimé dans son entier, et devra prendre place avant le nôtre.

Nous espérons que notre travail pourra être continué pour l'époque qui a suivi la réformation. Nous espérons aussi qu'il pourra s'étendre à la partie du Pays qui ne relevait pas des domaines de l'Evêché. Toutefois cette dernière portion de l'œuvre rencontrera d'assez grands obstacles, soit en raison de la difficulté de réunir les documents, soit en raison de la difficulté plus grande encore d'en faire un tout systématique. M. Grenus a déjà fait connaître la traduction d'un grand nombre d'actes qui se rapportent aux bonnes villes du Pays de Vaud. Son excellent recueil a rempli une partie de la tâche et il pourra servir de guide à ses successeurs. Cependant il reste encore quelque chose à faire après lui, et une partie des matériaux a déjà été rassemblée dans ce but.

Les convenances de la société d'histoire nous ont engagés à diviser la présente publication en deux parties ou livraisons. La première comprend depuis le onzième siècle jusqu'à la fin du quatorzième. La seconde depuis le commencement du quinzième siècle jusqu'à la réformation.

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