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Hoc ubi cognovit, Troja populator, Atrides,
Ne non ex aliquâ vestram sensisse procellam
Nos quoque parte putes, armorum viribus usus,
Abstrahit invitas gremio genitoris : alantque
Imperat Argolicam cœlesti munere classem.
Effugiunt quo quæque potest. Euboea' duabus,
Et totidem natis Andros fraterna petita est.
Miles adest; et, ni dedantur, bella minatur.
Victa metu pietas consortia pectora pœnæ
Dedit: et ut timido possis ignoscere fratri,
Non hîc Æneas, non, qui defenderet Andron,
Hector erat; per quos decimum durastis in annum.
Jamque parabantur captivis vincla lacertis:
Illæ tollentes etiamnum libera coelo

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Brachia; Bacche pater, fer opem, dixêre: tulitque Muneris auctor opem : si miro perdere more 4 Ferre vocatur opem. Nec quâ ratione figuram Perdiderint, potui scire, aut nunc dicere possim. Summa mali nota est : pennas sumsêre, tuæque Conjugis in volucrem, niveas abiêre columbas.

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Euboea insula est Bootic adjacens, admodùm longa. 2 Andros insula est una è Cycladibus, ab Andro, Anii filio, denominata.

3 Pœnæ, c'est-à-dire ut in exilium asportarentur.

4 Ac si diceret Anius, perdere miro modo non esse opem ferre.

5 Nempe Veneris. Nam columbæ Veneri sunt dicatæ.

Ce don fit leur malheur. Peut-être ignorez-vous
Que les revers de Troie ont rejailli sur nous.
Instruit de leur puissance et de leur renommée,
Atride par leurs mains veut nourrir son armée.
Pour punir leur refus, par ses ordres cruels
On vient les arracher de mes bras paternels.
Deux prennent vers l'Eubée une fuite inutile;
Deux autres dans Andros cherchent un vain asyle.
Chez leur frère accourus de barbares soldats,
S'il ne livre ses soeurs, menacent ses états.
La guerre et les fléaux qu'elle entraîne avec elle.
Font céder au danger l'amitié fraternelle.

Il les livre, et peut-être on doit lui pardonner:
Assiégé de périls qu'il n'eût pu détourner,
Pour résister dix ans à la Grèce obstinée,
Il n'avait point d'Hector, il n'avait point d'Enée.
On prépare à ses sœurs des fers injurieux :
Leurs bras libres encor se lèvent vers les cieux :
O toi qui par nos mains signalas ta puissance,
Dirent-elles, Bacchus, viens, prends notre défense!
Bacchus à leur prière accorde son secours :
Mais quel secours, hélas ! je les perds pour toujours.
Un pouvoir inconnu leur a donné des ailes;
Elles changent de forme; et colombes nouvelles,
Elles vont se mêler à ces oiseaux si doux,
Messagers de Vénus, dont vous fûtes l'époux.

XI. Pergit iter Æneas. Stupenda metamorphosis:

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TALIBUS atque aliis post quàm convivia dictis ! Implerunt; mensâ, somnum petiêre, remotâ. Cùmque die surgunt, adeuntque oracula Phoebi; Qui petere antiquam matrem, cognataque jussit Litora. Prosequitur rex, et dat munus ituris, Anchise sceptrum, chlamyden pharetramque nepoti, Cratera Æneæ, quem quondam miserat illi Hospes ab Aonris Therses Ismenius oris. Miserat hunc illi Therses, fabricaverat Alcon Myleus, et longo cælaverat argumento.

Urbs erat, et septem posses ostendere portas. Hæ pro nomine erant, et, quæ foret illa, docebant. Ante urbem exsequiæ, tumulique, ignesque, rogique, Effusæque comas, et apertæ pectora, matres Significant luctum. Nymphæ quoque flere videntur,

1 Hæc idcircò a poëtá narrantur, ut aptiùs sequentem metamorphosim connectat cum superiore.

2 Italiam unde Dardanus in Phrygiam fuerat profectus. Sic et Virgilius:

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Dardanidæ duri, quæ vos a stirpe parentum

Prima tulit tellus, eadem vos ubere læto
Accipiet reduces ; antiquam exquirite matrem.
Hic domus Ænea cunctis dominabitur annis,

Et nati natorum, et qui nascentur ab illis.

Nam septem portæ significant eas esse Thebas Baotias, quæ septem portas habuisse dicuntur.

XI. Énée poursuit sa route. Métamorphose

singulière.

APRÈS cet entretien, et quelque autre semblable, Pour chercher le repos, on écarte la table,

Et la nuit se consacre aux douceurs du sommeil.
Au lever de l'Aurore, Enée à son réveil
Consulte d'Apollon l'oracle prophétique.
L'oracle lui répond: Cherche ta mère antique,
Et le pays natal de tes premiers aïeux.

Il s'embarque ; et joignant ses dons à ses adieux,
Le prêtre d'Apollon l'accompagne au rivage.
Du vénérable Anchise un sceptre est le partage;
Celui du jeune Ascagne un arc et son carquois;
Celui d'Enée un vase: Anius autrefois
Reçut du roi Thersès ce magnifique ouvrage,
De l'hospitalité cher et précieux gage.
Jugez de sa richesse; un roi l'avait donné,
Jugez du prix de l'art; Alcon l'a façonné.

Sur l'airain ciselé par cet artiste habile,
Des malheureux Thébains on reconnaît la ville.
Des femmes en désordre, et les cheveux épars,
Pleurent sur des bûchers au-dehors des remparts.
Des Naïades en deuil sur leurs urnes gémissent,
Et semblent regretter leurs sources qui tarissent.

Siccatosque queri fontes : sine frondibus arbos

Nuda riget rodunt arentia saxa capellæ.

:

Ecce facit mediis, natas Orione, Thebis,

Hanc non foemineum ' jugulo dare pectus aperto,
Illam demisso per fortia vulnera telo

Pro populo cecidisse suo; pulchrisque per urbem
Funeribus ferri, celebrique in parte cremari;
Tum de virgineâ geminos exire favillâ,

Ne genus intereat, juvenes, quos fama Coronas
Nominat, et cineri materno ducere pompam.
Hactenus antiquo signis fulgentibus ære,
Summus inaurato crater erat asper acantho '.
Nec leviora datis Trojani dona remittunt;
Dantque sacerdoti, custodem turis, acerram;
Dant pateram, claramque auro gemmisque coronam.
Inde recordati Teucros a sanguine Teucri 3
Ducere principium, Creten tenuêre; locique
Ferre diu nequiêre Jovem : centumque relictis
Urbibus, Ausonios optant contingere portus.
Sævit hiems, jactatque viros: Strophadumque receptos
Portubus infidis exterruit ales Aëllo.

Et jam Dulichios portus, Ithacamque, Samenque,

Non timidum, sed virile et audax.

Acanthus frutex est spinosus semper florens

3 Primam enim originem se putabant ducere a Teucro qui e Cretá in Phrygiam profectus arcem Trojanam ædificavit.

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