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Rutules. Un grand combat s'engage. Pallas est tué par Turnus. Enée l'apprend et accourt pour le venger. Chemin faisant il immole une foule de Rutules; en même temps les assiégés sortant de la ville, viennent fondre sur eux de leur côté. Junon, qui craint en ce moment pour la vie de Turnus, obtient de Jupiter la permission de le soustraire au danger; elle le fait en trompant ce guerrier, et en faisant paroître à ses yeux une ombre vaine qu'il prend pour Enée, qu'il poursuit avec acharnement, et qui, fuyant devant lui comme pour se réfugier vers la flotte, l'attire sur un des vaisseaux. Junon en rompt les amarres. Le vaisseau prend de lui-même le large, et emporte Turnus désespéré vers Ardée sa patrie. En son absence Mézence fond sur les Troyens. Enéc vole à leur secours, attaque et blesse Mézence, qui cette fois échappe à la mort par le généreux dévouement de Lausus son fils, Celui-ci est tué lui-méme par Enée, qui vouloit en vain l'épargner. Le père au désespoir, prend la résolution de mourir ou de le venger. Il revient sur le champ de bataille, attaque de nouveau Enée, et reçoit de lui le coup mortel.

ÆNEIS.

LIBER DECIMUS.

PANDITUR interea domus omnipotentis Olympi;
Conciliumque vocat Divûm Pater atque hominum Rex
Sideream in sedem: terras unde arduus omnes,
Castraque Dardanidûm aspectat, populosque Latinos.

5 Considunt tectis bipatentibus. Incipit ipse :

Cœlicolæ magni, quianam sententia vobis
Versa retro? tantùmque animis certatis iniquis?
Abnueram bello Italiain concurrere Teucris :
Quæ contra vetitum discordia? Quis metus, aut hos,

To Aut hos arma sequi, ferrumque lacessere suasit?
Adveniet justum pugnæ (ne arcessite) tempus;
Cùm fera Carthago Romanis arcibus olim
Exitium magnum, atque Alpes immittet apertas.
Tum certare odiis, tum res rapuisse licebit:
15 Nunc sinite, et placitum lati componite fœdus,

L'ÉNÉIDE.

LIVRE DIXIÈME.

(1) CEPENDANT le palais de la Toute-Puissance s'ouvre dans l'Olympe; le Père des Dieux, le Roi des hommes y assemble les immortels autour du trône étoilé, du haut duquel il regarde toutes les contrées de la terre, le camp des Troyens et les peuples du Latium. Les Dieux prennent séance en ce lieu, à la face de toute la nature (2); et Jupiter leur parle ainsi :

« Augustes habitans des Cieux, pourquoi vos >> sentimens ont-ils changé? et d'où vient entre >> vous tant d'acharnement? J'avois défendu que >>> l'Italie fit la guerreaux Troyens: pourquoi donc >> la discorde s'est-elle allumée contre ma volonté? >> Quel sujet de crainte vous a portés les uns >> ou les autres à courir aux armes, et à tenter >> le sort des combats? Le temps viendra (pour>> quoi le prévenir?) où les guerres seront légi>>> times; lorsque la fière Carthage s'ouvrant les >> Alpes, viendra comme un torrent (3) inonder >> l'Italie, et menacera de renverser le Capitole. >>>> Alors les haines, alors les hostilités seront per>> mises: maintenant laissez les peuples en paix, et consentez à l'alliance que j'ai résolue. >>>

Ainsi parla Jupiter, en peu de mots. L'aimable Vénus (4) lui répondit, mais avec plus d'étendue : « O mon père! ô puissance éternelle, » qui tenez sous vos lois les hommes et les >> Dieux, puisqu'il n'en est plus d'autre que nous >> puissions implorer; voyez-vous à quel point >>> les Rutules nous bravent? avec quelle confiance >> Turnus fait voler ses coursiers superbes à tra>> vers les bataillons, et, fier de ses heureux suc>> cès, se livre à toute sa furie? Les Troyens en>> fermés dans leur camp, n'y sont plus en sûreté ; > on est aux mains dans l'enceinte de la ville, >> sur les remparts même, et les fossés regorgent >> de sang. Enée l'ignore; il est absent. Les au>> riez-vous condamnés pour toujours à soutenir >> des siéges? Troie, à peine naissante, est déjà >> menacée par un nouvel ennemi, par une nou>> velle armée; et le fils de Tydée, avec ses Eto>> liens, va venir d'Arpi fondre de nouveau (5) sur >> les enfans de Teucer. Moi-même, sans doute, >> je dois m'attendre encore à des blessures; moi, >> votre fille, je suis réservée au glaive d'un mor» tel. Si c'est sans votre aveu, si c'est contre vos >> volontés suprêmes que les Troyens sont venus >> en Italie, qu'ils soient punis; que jamais ils >> n'éprouvent votre secours. Mais s'ils n'ont fait >> qu'obéir à tant d'oracles qu'ils recevoient du >> Ciel et des Enfers; comment aujourd'hui peut» on renverser vos décrets et changer les destins? >> Dois-je remettre sous vos yeux (6) nos flottes >> réduites en cendres sur le rivage d'Eryx; le roi >> des tempêtes et les vents furieux déchaînés des >> prisons d'Eolie; Iris envoyée tant de fois du > haut des nues ? Maintenant les Enfers mêmes, > la seule portion de l'univers qu'on n'eût point

Jupiter

Jupiter hæc paucis. At non Venus aurea contrå
Pauca refert:

O Pater, ô hominum Divûmque æterna potestas,
(Namque aliud quid sit, quod jam implorare queamus?)

20 Cernis ut insultent Rutuli, Turnusque feratur
Per medios insignis equis, tumidusque secundo
Marte ruat: non clausa tegunt jam mænia Teucros :
Quin intra portas atque ipsis prælia miscent
Aggeribus murorum, et inundant sanguine fosse.
25 Æneas ignarus abest. Nunquamne levari
Obsidione sines? muris iterum imminet hostis
Nascentis Trojæ, nec non exercitus alter;
Atque iterum in Teucros Ætolis surgit ab Arpis
Tydides. Equidem, credo, mea vulnera restant;
30 Et tua progenies mortalia demoror arma.
Si sine pace tuâ atque invito numine Troës
Italiam petiere; luant peccata, neque illos
Juveris auxilio. Sin tot responsa secuti,
Quæ Superi Manesque dabant; cur nunc tua quisquam

35 Vertere jussa potest? aut cur nova condere fata?
Quid repetam exuştas Erycino in littore classes?
Quid tempestaťum Regem, ventosque furentes
Æolia excitos, aut actam nubibus Irim?
Nunc etiam Manes (hæc intentata manebat

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