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X. Portrait de Jésus-Christ, d'après Nicéphore.

La 2. Légende est prise dans Nicéphore Calliste, historien du 14° siècle, qui soigneusement, quoique peu critiquement, a recueilli toutes les traditions qui existaient de son temps.

<< Voici le portrait de notre Seigneur Jésus-Christ, d'après » ce que nous en ont appris les anciens, et tel, à peu-près, » qu'on peut le rendre dans une description par écrit et tou» jours imparfaite. Son visage était remarquable par sa beauté » et par son expression. Sa taille était de sept palmes au moins » (5 pieds 4 p. 2 lig.). Ses cheveux tiraient sur le blond, ils » n'étaient pas fort épais, mais un peu crépus à l'extrémité. » Ses sourcils étaient noirs, mais pas exactement arqués. Ses » yeux tirant sur le brun et pleins de vivacité, avaient un char>> me inexprimable. Il avait le nez long. Sa barbe était rousse >> et assez courte; mais il portait de longs cheveux. Jamais le » ciseau n'a passé sur sa tête; nulle main d'homme ne l'a » touchée, si ce n'est celle de sa Mère, lorsqu'il était encore >> enfant. I penchait un peu la tête, et cela lui faisait perdre » quelque chose de sa taille. Son teint était à peu près de la » couleur du froment (lorsqu'il commence à mûrir). Son visage » n'était ni long ni allongé, il tenait beaucoup de celui de sa » Mère, surtout pour la partie inférieure. Il était vermeil. La » gravité, la prudence, la douceur et une clémence inaltérable, » se peignaient sur sa figure. Enfin, il ressemblait en tout à sa » divine et chaste Mère1. »

On voit que la description de Nicéphore ne diffère guère de celle de Lentulus que pour la couleur des yeux que l'un fait bleus et l'autre bruns; tout le reste est assez semblable, à part quelques détails énoncés par l'un et omis dans l'autre. Il est probable qu'ils ont puisé aux mêmes sources.

Voir en outre dans les Annales 2 les détails que nous avons

tenue par H. Lemnich, dans Vindicatio incarnati veri Messiæ promissi, Rostochii, 1666, et combattue par Reiske, de imaginibus Jesu Christi, par Varenius, Rationarium de Script. Eccl., et par Glaber, Dissert. lena, 1819. Voir le latin de cette lettre, seul texte connu, dans les Annales, t. viii,

p. 376 (1re série)

1 Nicéphore, Hist. eccl., 1. 1, c. 40; Pat. grecque, t. 145, p. 747. 2 Voir Annales, t. vill, p. 377, et la planche p. 384 (1 série).

donnés sur les portraits du Christ, trouvés aux Catacombes, et gravés sur des médailles juives et chrétiennes. A la planche où nous les avons réproduits, il faut ajouter la belle figure donnée par M. Porret dans son grand ouvrage les Peintures des Catacombes.

Tels sont les seuls renseignements qui nous restent sur la personne divine du Christ.

A. BONNETTY.

Traditions primitives.

MEMOIRE

SUR

L'AUTHENTICITÉ DES LIVRES CHINOIS,

L'INCENDIE QU'ILS ONT EU A SUBIR,

Et leur rétablissement subséquent.

70 ET DERNIER ARTICLE.

Inventaire général des anciens livres chinois, au 1° sièclo avant J. C., rédigé par Lieou-Hiâng et Lleou-Hin, son fils avec les remarques critiques de Pan-Kou, historien du 1° siècle après J.-C.

Observations de M. Bonnetty sur la fin du précédent article. Les prescriptions de Moïse citées précédemment garantissaient le peuple Juif de ces superstitions, que l'Eglise aussi a sévèrement défendues, mais depuis qu'on enseigne en philosophie, qu'il faut chercher la règle des actions dans les facultés naturelles, toutes ces superstitions, en particulier celle des nombres, ont reparu dans la société chrétienne.

33

Tsah tchên. Sur l'art divinatoire en différents genres.

18 ouvrages énumérés, par Licôu-Hiâng.

18 écoles.

313 livres.

Observations de Pan-Kou. « L'art divinatoire « mêlé, D ou de différents genres, recueille et représente par des figures toutes les affaires des hommes, il s'enquiert dans ses recherches des indices certains du bien et du mal.

« Le Yih King dit : «Quand on pronostique une chose, on sait qu'elle arrivera (tchen ssé tchi lâï)2. » Les pronostics sont en très-grand nombre; ils sont loin de se réduire à une seule

1 Voir le dernier article au No précédent ci-dessus, p. 72.

2 Hi-thseu, 2° partie, tcháng 12,

VI SÉRIE. TOME VII. No 38; 1874. (86 vol, de la coll.) 9

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espèce les songes passent pour être les plus grands. C'est pourquoi, sous les Tchêou, il y avait un établissement officiel pour ce genre de divination'. Et le Chi King (Livre des Vers) contient une pièce2 dans laquelle on rapporte les songes d'un homme qui avait rêvé d'ours et de serpents ou de dragons de diverses espèces, comme ceux qui sont figurés sur les bannières portées aux funérailles. Et ces songes furent proposés à l'interprétation d'un homme expérimenté dans l'art de la divination, pour examiner s'ils signifiaient du bonheur ou de l'adversité.

<< Quant aux trois modes de divination ou d'interprétation (des songes), le Tchun-thşiêou en parle comme étant propres à flatter les personnes en les interprétant d'une manière favorable (Tchûn-thsèiou tchi choue yao ye). Il y est dit : « Ce que » les hommes craignent le plus, c'est que le souffle qui les anime ne se consume promptement (jin tchi sso ki: k'i k'i » yân), et, pour le retenir, les pronostics heureux qu'on leur > fait les relèvent de leur abattement (i t'siu tchî yân yêou jîn » hing yiè). » L'homme qui s'abandonne ordinairement luimême, les pronostics heureux lui rendent du courage et le relèvent; mais l'homme qui est absolument privé de toute force physique et morale, les pronostics les plus heureux ne le relèveront pas (jin wou hiâ yên, yân pouh tseu tsoh). C'est pourquoi on dit que « la vertu ou la force d'âme (teh) est supé»rieure à tout (ching), sans recourir aux pronostics de bon

1 Voir à ce sujet le Tchêou-li, nommé aussi Tchéou-koudn « Magistratures des Tchêou », au kiouan 24, où les fonctions du Grand augure (Ta pouk sont décrites, et où l'on indique les trois règles ou modes d'interprétation des songes. »

2 Chi-King, sido yà. Section Ki fou tchi chi, k. 5, fol, 16, p. 2. ch. IV, ode 5. Le P. Lacharme a ainsi traduit le passage en question (ouvrage cité p. 95):

« Humi sternuntur storeæ ex paleis intextæ, quibus superponuntur matta opere subtiliore contextæ; ibi decumbit et somnum carpit (vir sapiens), somno evigilans: somnia, inquit, mea mihi interpretare; fausta sunt somnia; quomodo fausta ? non somniasti nisi ursos, nisi ursos peï dictos, nisi dracones houeï dictos, nisi serpentes.

» Accedunt vates somnia interpretaturi. Ursi illi, inquiunt, prolem masculam portendunt; serpentes autem prolem femininam. »

» heur; » dont le sens est que l'on doit repousser toute espèce de pronostics et ne pas y croire (i yin pouh hoëï).

» Les mûriers et les fruits de la terre croissent ensemble; ils se développent d'une manière luxuriante; le cri des faisans s'élève dans les airs; mais on les délaisse pour ne s'occuper que des hommes de guerre (ling woû-ting wei tsoùng)1. »

Ainsi, ceux qui ont l'esprit aveuglé, troublé, ne réfléchis sent pas en eux-mêmes et s'effrayent à la vue des pronostics. C'est pourquoi, dans une ode véhémente du « Livre des vers2, » il est dit « On appelle les vieillards ainsi que ceux qui sont › préposés à l'interprétation des songes. » En se livrant à ces pratiques (divinatoires), on porte de grands préjudices à sa maison d'abord, et, en fin de compte, au milieu de ses chagrins, on ne peut arriver à surmonter les calamités que l'on voulait prévenir (châng cheh pén, eûlh yéou mouh nêng ching hioung kiu ye.) »

Observations de M. Pauthier.

Nous croyons que l'on ne s'exprimerait pas d'une manière plus nette, plus sensée, de nos jours, sur un sujet qui a préoccupé toute l'antiquité et qui est même loin d'être négligé de notre temps.

On remarque, dans cette section, parmi les ouvrages énumérés au Catalogue, un «Traité pour obtenir la pluie, ou pour la faire cesser » (Thsing yù tchi yù, en 26 livres); un autre intitulé « La manière de cultiver la terre, selon la doctrine de Chîn-noûng, en labourant et ensemençant dans telle saison, et à tel jour (Chin-noûng kiào thiân siâng thoù kêng tchoùng en 14 livres); etc.

:

Observations de M. Bonretty.

En lisant les observations de Pan-Kou, on voit qu'au milieu des superstitions la plus accréditées, il y avait encore des es

Sse-kou dit que ce paragraphe est tiré du Kido ssé où hing tchi Description des sacrifices sans victimes faits aux cinq éléments. »

Chi King. Sido yà, section Ki fou tchi tchi. Ode Tching youeh (K. 5, fol. 23, strophe 5). Le texte chinois du Chi King ajoute à la phrase citée : « Tous ⚫ disent d'une commune voix : Nous sommes du nombre des hommes les plus »sages et les plus éclairés ; et cependant, comment pourrions-nous discerner le måle et la femelle parmi les corbeaux ?

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