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moyen de garder le pouvoir quand il lui échappe : c'est de passer du capitole au forum et de se placer à la tête du nouveau mouvement.

2. Les marquis, les comtes, les barons de maintenant, n'ayant ni priviléges, ni sillons, les trois quarts mourant de faim, se dénigrant les uns les autres, ne voulant pas se reconnaître, se contestant mutuellement leur naissance; ces nobles à qui l'on nie leur propre nom, ou à qui on ne l'accorde que sous bénéfice d'inventaire, peuvent-ils inspirer quelque crainte? (CHATEAUBRIAND.) Je ne sais pas s'il est bien à propos de tourner en si grand ridicule le peu de gentilshommes qui nous restent; c'est une bonne et loyale race qui s'en va et dont il ne faudrait pas trop se moquer. Ils ont fait de grandes choses, et les plus grandes choses de notre histoire. Ils ont été braves, polis et même savants bien avant le reste de la nation. Ils ont payé de leur personne dans toutes les grandes affaires de la monarchie. Maintenant qu'ils sont dépassés tout à fait par la bourgeoisie, un peu de respect, dont seraient entourés les grands noms que les révolutions et les guerres n'ont pas emportés avec elles, ne ferait de tort à personne. (Jules JANIN.)

ARMOIRE (Prov.). Dans plusieurs pays, les jeunes filles ont habitude d'employer des moments particuliers à préparer de longue main leur trousseau, c'est-à-dire, à filer du lin, du chanvre, qu'elles convertissent en toile; à tricoter des bas, etc. On appelle cela faire son armoire, et cette phrase est devenue proverbe.

ART. Sur chaque art, il faut s'en rapporter à ceux qui sont experts plutôt qu'à toute autre personne. (VALERE MAXIME.)

Il n'est pas de serpent, ni de monstre odieux, Qui, par Tart embelli, ne puisse plaire aux yeux. (BOILEAU-DESPREAUX.)

Un écrivain moderne a remarqué judicieusement que l'invention des arts a coûté peu d'efforts. Dans leur origine, ils sont dus presque tous, ou à la simple application des lumières naturelles, ou à la force de nos besoins, ou même aux caprices du hasard. Mais ce qui est né si facilement, ne reçoit pas de même ses accroissements et sa perfection. La connaissance et l'établissement des principes, leur liaison avec les effets, l'ordre des conséquences, l'usage et le choix des moyens, forment une carrière longue et pénible où la seule raison sert de guide, et ne s aide que de la justesse et de la pénétration de l'esprit. De là le proverbe ars longa, C'est un pays découvert à la vérité, mais dont il reste à mesurer l'étendue, à connaître toutes les parties, à vérifier la nature; en un mot, un pays dont il faut approfondir toutes les propriétés, pour le rendre aussi utile qu'il peut l'être à ses nouveaux habitants; et le mérite de cette entreprise ne surpasse-t-il pas celui de l'avoir découvert? (L'ABBÉ PRÉVOST.)

ART D'ECOUTER. On a fait une maxiine

de cet art, laquelle maxime est considérée comme l'une des plus convenantes, des plus utiles et des plus habiles dans les relations sociales. Il en est parlé en plusieurs endroits du présent recueil. Ici nous en faisons uniquement l'application à la pratique médicale, car l'art d'écouter devient pour elle un auxiliaire psychologique des plus puissants, et il apporte dans le traitement de toute perturbation, autant d'influence et peut-être d'avantages que les médicaments employés. Voici ce qu'a dit à ce sujet le docteur Caillau, médecin très-estimable du xvir siècle :

« Le médecin est obligé, dans certaines circonstances, en écoutant quelques-uns de ses malades, de se prêter avec complaisance à leurs goûts dominants et à la formation de tableaux qui peuvent émouvoir leur âme. Eh! qui mérite, en effet, de la part du praticien, plus de condescendance, je dirai presque de respect, que celui qui souffre? S le malade veut être plaint, il veut surtout être écouté à l'entendre, personne n'a souffert comme lui, personne n'a été, comme lui, pressé par de douloureux aiguillons; il accuse la nature entière; le temps, pour l'accabler, ne vole plus et se traîne avec lenteur sur de longues minutes et d'éternelles heures. Dans le récit des maux que l'homme malade éprouve, il n'oublie aucune circonstance, il s'appesantit sur tous les mots; et ceux qui connaissent le cœur humain, et toutes les chimères dont aiment à se repaître les malades, ne sont point étonnés que celui dont parle Molière, regrette aussi vivement d'avoir oublié de demander à son médecin s'i! devait se promener en long ou en large. Le malade, en effet, observe tout, craint toujours un malentendu, redoute une méprise, compte les incidents de point en point, entre sans miséricorde dans tous les détails, et se fait centre unique de toutes les affections. On ne voit que soi quand on souffre. Alors nous comparons, nous rapportons tout à nous-mêmes. L'art de raconter les choses en substance n'est point un art à l'usage d'un malade. Il est tour à tour égoïste, curieux, défiant, flatteur, susceptible, ombrageux; parler de ses souffrances est son premier besoin, sa suprême loi. O vous, qui l'écoutez, gardezvous de l'interrompre et de le troubler dans cette jouissance, quelquefois l'unique pour lui! Quelle joie il goûte quand il peut, en présence de son médecin, s'étendre complaisamment sur l'origine et les causes de son mal, qu'il croit souvent connaître si bien! Oh! combien d'expédients n'imagine-til pas pour vous forcer à l'entendre ? l'oreille au guet, l'esprit tendu, il tourne autour de chaque phrase, double sans pitié la longueur du texte par la longueur du commentaire. Le moi est toujours dans sa bouche; sa conversation est un miroir qui représente toujours sa figure; il est enfin, de sa vie, de ses pensées, de ses rêves, perpétuellement le citateur, le sujet et le journal. Pour la plupart des hommes, ce personnage serait insupportable; mais à côté de son médecin,

la droit à tous les égards, puisqu'il est

malade. »

ARTABAN (Prov.). Un roi des Parthes, Artaban IV, combattait contre les Romains, et déjà la majeure partie des deux armées était détruite; mais le farouche guerrier s'écriait encore, après trois jours de carnage, qu'il ne déposerait son glaive qu'après que le dernier des Romains ou des Parthes aurait perdu la vie. Ayant été vainqueur, il ceignit son front d'un double diadème et prit lui-même le titre de grand roi. C'est depuis cette époque qu'il a été d'usage de dire: Fier comme Artaban, pour qualifier importance et l'orgueil d'un personnage quelconque.

ATHEISME. L'athéisme étant une proposition comme dénaturée et monstrueuse, difficile et mal aisée d'établir aussi en l'es

prit humain, pour insolent et déréglé qu'il puisse être, il s'en est vu assez par vanité et par fierté de concevoir ces opinions non vulgaires et réformatrices du monde, en affecter la profession par contenance, qui, s'ils sont assez fous, ne sont pas assez forts pour l'avoir planté en leur conscience. Pourtant ils ne lairront de joindre leurs mains vers le ciel, si vous leur attachez un bon coup d'épée en la poitrine, et quand la crainte ou la maladie aura abattu et appe

santi cette licencieuse ferveur d'humeur vo

lage, ils ne lairront pas de se revenir, et de

laisser tout discrètement manier aux créances et exemples publics. Autre chose est un dogme sérieusement digéré; autre chose, ces impressions superficielles, lesquelles nées de la débauche d'un esprit débauché, vont nageant témérairement et incertainement à la fantaisie: hommes bien misérables et écervelés qui tâchent d'être pire qu'ils ne peuvent. (MONTAIGNE.)

Il est certain qu'il ne saurait y avoir d'athée convaincu; car il faudrait pour cela que son système l'eût conduit à la démonstration, c'est-à-dire, qu'il n'y ait effectivement point de Dieu. Mais on ne peut nier que l'illusion ait été assez forte sur plusieurs génies pour voiler aussi pleinement à leurs yeux l'idée de Dieu que s'il n'en existait point. Ainsi une fausse persuasion, un acquiescement précipité à des sophismes dont ils n'ont pas su se démêler, ont retenu dans cette malheureuse erreur, quantité de phitosophes qui ont été, par conséquent, appelés à bon droit athées. Dieu n'a jamais fait de miracles pour convaincre les athées, parce que ses ouvrages doivent suffire. Personne ne nie la Divinité, que ceux qui croient avoir intérêt qu'il n'y en ait point. L'athéisme est plutôt sur les lèvres que dans le cœur. Les nations les plus barbares ont une idée imparfaite de la Divinité. Un athée contemplatif ne se trouve guère. (BACON.)

Je voudrais que l'athée m'expliquât pourquoi l'âme, dans les divers accidents malheureux, s'adresse à un être suprême comme pour attirer sa compassion, et d'où vienhent les sentiments de reconnaissance qui

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Il y a moins d'athées, depuis que les physiciens ont reconnu qu'il n'y a aucun être végétant sans germe, aucun germe sans dessein, et que le blé ne vient pas de pourri(VOLTAIRE.)

ture.

Il n'y a point d'athées, il n'existe que des fanfarons qui n'osent pas avouer l'admiration et la crainte que Dieu leur inspire. (A. DE CHESNEL.)

ATTENTE (Prov.). Un très-ancien proverbe dit: Mal attend qui ne perattend. Cela signifie qu'il est inutile d'attendre, si l'on n'a pas la patience d'attendre jusqu'à la fin.

AUMONE. Lorsque vous faites l'aumône, dit l'Evangile, que votre main gauche ne sache point ce que fait votre main droite. (Matth. vi, 3.)

aumônes qu'on fait pendant sa vie, sont plus AUMONE (Prov.). Pour exprimer que les méritoires que les legs qu'on laisse après soi, un proverbe dit: La chandelle qui va devant vaut mieux que celle qui va derrière. Dans l'Ecriture on trouve : Si multum tibi fuequum impertiri stude. (Tob. iv, 9.) rit, abundanter tribue; si exiguum, etiam exi

AVARICE. Ne sois pas prodigue: la prodigalité conduit à l'indigence. Mais ne sois pas avare; car l'avarice est la mère de bien des crimes. (PHOCYLIDE.) L'avarice est un mépris de l'honneur, dans la vue d'un vil intérêt.

(THEOPHRASTE.)

On ne croit pas être avare, parce qu'on n'entasse pas ses richesses sans en faire aucun usage, et qu'au contraire on vit avec splendeur et noblesse; mais on se trompe, car toutes les passions, qui ne peuvent être satisfaites que par cette voie, en renferment le désir. Comme une fausse magnificence & des charmes pour tout le monde, et satisfait la vaine gloire ainsi que la sensualité, il s'ensuit de là que la plupart des hommes se livrent à une avarice aussi étendue que le sont les cupidités. (NICOLE.)

1. L'avarice produit souvent des effets contraires il y a un nombre infini de gens qui sacrifient tout leur bien à des espérances douteuses et éloignées; d'autres méprisent de grands avantages à venir pour de petits. intérêts présents.

2. Les passions en engendrent souvent qui leur sont contraires : l'avarice produit quelquefois la prodigalité, et la prodigalité l'avarice. (LA ROCHEFOUCAULD.) On peut passer de la prodigalité à l'avarice, mais on ne revient point de l'avarice à la prodigalité. (LA BRUYÈRE.)

L'avarice est une extrême défiance des événements, qui cherche à s'assurer contre les instabilités de la fortune, par une excessive prévoyance, et manifeste cet instinct avide, qui nous sollicite d'accroître, d'étayer, d'affermir notre être. Basse et déplo

rable manie, qui n'exige ni connaissance, ni vigueur d'esprit, ni jeunesse, et qui prend par cette raison, dans la défaillance des sens, la place des autres passions.

(VAUVENARGUES.)

L'avarice, comme un exacteur cruel, nous prescrit sans cesse une nouvelle tâche, les travaux se succèdent sans fin; et le terme où l'on comptait se reposer, s'éloigne à mesure qu'on croit s'en rapprocher. (YOUNG.)

Aucun véritable héros n'a été avare. Afficher l'avarice, c'est dire aux hommes: N'attendez rien de moi, je paierai toujours mal vos services; c'est éteindre l'ardeur que tout sujet a naturellement de servir son prince. Ce n'est pas des trésors sans circulation qu'il faut avoir. C'est un ample revenu. Tout roi et tout particulier, qui ne fait qu'entasser de l'argent, n'y entend rien il faut le faire circuler pour être vraiment riche. Tout avare est un petit génie.

(VOLTAIRE.)

L'avare ne raisonne point et ne forme aucun projet d'avenir. Il n'est en proie qu'à une unique pensée, celle d'entasser argent sur argent. Il n'a communément d'autre vice que sa manie; mais aussi il est complétement dépourvu de vertus, même de l'amour de la famille. (A. DE CHESNEL.) L'avarice est le châtiment du riche.

(Maximes chrétiennes.) AVENIR. Qui connaît à fond le passé, sait l'avenir. (CICERON.)

Il n'y a point de paix pour l'homme qui s'inquiète de l'avenir, qui se rend malheureux, même avant le malheur; qui prétend s'assurer jusqu'à la fin de sa vie la possession des objets auxquels il attache son bonheur. Le repos est perdu pour un tel homme. L'attente de l'avenir lui enlèvera même le présent dont il pouvait jouir. Le regret et la crainte des pertes sont deux états également douloureux pour l'âme. (SÉNÈQUE.)

Ne t'appuie point sur la terre; ses biens sont plus frêles que les roseaux souvent ses plaisirs sont armés d'une pointe qui perce le cœur et y tue l'espérance. (YOUNG.)

1. Un moineau se pose aussi gafment sur l'instrument de mort que sur un rosier : à qui peut s'envoler, qu'importent les souffrances de la terre.

2. Nous ne sommes que des générations de passage, intermédiaires, obscures, vouées à l'oubli, formant la chaîne pour atteindre les mains qui cueilleront l'avenir.

(CHATEAUBRIAND.)

Non, l'âme ne tombe pas dans un piége, elle ne rencontrera pas dans les ténèbres de la tombe cette captivité effroyable, cette affreuse chaîne qu'on nomme le néant; elle y continuera, dans un rayonnement plus magnifique, son vol et sa destinée immortelle; elle continuera une autre vie sans laquelle celle-ci ne serait digne ni du Dieu qui la donne, ni de l'homme qui la reçoit. Les penseurs ne se défient pas de Dien: 1s attendent avec sérénité, quelques-uns avec joie, cette fosse qui n'a pas de fond; le

trouvera ses ailes. corps y trouvera une prison, mais l'âme y (Victor HUGO.) Heureux celui qui trouve dans le rêve de l'avenir la consolation des maux du pré(A. DE CHESNEL.)

sent.

Le présent est pour ceux qui jouissent, l'avenir pour ceux qui souffrent. (X.) AVENIR (Prov.). Pour exprimer combien l'avenir est incertain, même pour les choses dont on croit pouvoir disposer dans le plus bref délai et sans le moindre empêchement, on a coutume de dire, en France: Vin versé n'est pas avalé. Les Espagnols, dans le même sens s'écrient: De la main à la bouche se perd la soupe.

On dit encore, en parlant de l'avenir: Les jours se suivent, mais ils ne se ressemblent pas; pensée qu'Hésiode avait ainsi présentée Un jour est pour nous une bonne mère, dans un autre jour nous trouvons une mardtre; et qu'Erasme a traduite de la sorte: Ipsa dies quandoque parens, quandoque noverca est.

AVENTURE (Prov.). Antoine de Bourbon, père de Henri IV, possédait dans les environs de Blois, au hameau nommé le Gué-du-Soir, une maisonnette appelée la Bonne-Aventure, dans laquelle il avait rassemblé quelques femmes d'esprit. Le poëte Ronsard, qui n'aimait pas le prince, fit alors contre lui et ses galanteries supposées, une chanson qui avait pour titre : La bonne aventure au gué, chanson qui obtint une grande vogue, et devint un dicton populaire pour exprimer un joyeux événement.

AVEUGLES (Prov.). On dit d'une personne de peu de mérite, mais qui cependant a obtenu l'avantage dans certaine occasion Borgne est roi entre aveugles. C'est un proverbe que les Latins traduisaient ainsi : Inter cæcos regnat strabus.

AVOCAT. Si la profession d'avocat avait pour but la défense de l'opprimé, c'està-dire celle du faible contre le fort, ou bien encore celle de la veuve et de l'orphelin, ce serait sans aucun doute la plus noble des professions et la plus digne du respect de tous. Mais il est loin d'en être ainsi. L'avocat n'a peut-être pas deux visages; mais il dispose de deux langues, et sa bouche souffle tour à tour le froid et le chaud. Après avoir épousé la cause de la jeune fille séduite, il fera le lendemain s'il le faut, c'està-dire pour de l'argent, l'apologie du séducteur; pour arracher le plus grand criminel à l'échafaud, il apportera autant d'éloquence que s'il s'agissait de préserver la vertu du même châtiment; et, à la honte de l'esprit humain, cette éloquence recueillera, dans l'un et l'autre cas, le même tribut d'éloges.

De nos jours, l'avocat s'est engagé aussi sur une nouvelle voie, non moins condamnable que toutes celles qu'il avait déjà parcourues il appelle maintenant le scandale, presque la diffamation en aide; it fouille dans la vie privée, pour y chercher des actes étrangers aux besoins de la cause, comme on dit en style de palais; et se fiant encore plus

aux commérages qu'il met en relief qu'aux arguments que lui fourniraient les seuls faits incriminés et sa droiture; il cherche plutôt à se rendre favorables ceux qui l'écoutent en éveillant leur gaîté ou leur malignité, qu'en faisant un appel loyal à leur conscience. Les honnêtes gens doivent donc se mettre constamment en garde contre la faconde et les piéges de l'avocat; ou, bien mieux encore, il serait à souhaiter qu'ils ne les écoutassent jamais, et qu'ils s'éclairassent simplement des dépositions des témoins et du débat établi entre le ministère public et les parties. Au surplus, nous allons voir comment des hommes d'élite ont apprécié l'avocasserie. (N.)

Les avocats ne se soucient guère d'éclairer l'esprit. Ils se contentent de persuader par l'entremise des passions. Ils vont droit au cœur et non pas à l'esprit. Ils tâchent d'exciter l'amour, la haine, la colère. Ils ne montrent les objets que d'un côté : les uns seulement du côté du bien, les autres du côté. du mal. (BAYLE.)

Le barreau est devenu la profession de ceux qui n'en ont point, et l'éloquence, qui aurait dû choisir, avec une autorité absolue, des sujets dignes d'elle dans les autres conditions, est obligée, au contraire, de se charger de ceux qu'elles ont dédaigné de recevoir. La plus libre et la plus noble des professions devient la plus servile et la plus mercenaire. Que peut-on attendre de ces ames vénales qui prodiguent leur main et leur voix? qui vendent publiquement leur réputation? (D'AGUESSEAU.)

Comment y aurait-il de procès au monde, si jamais une mauvaise cause ne trouvait d'avocat pour la défendre ? (DIDEROT.)

Les notaires, les avocats et les avoués dans les villes, sont une classe qui possède exclusivement les vanités de l'aristocratie, sans en avoir la dignité, et l'égoïsme de la démocratie, sans en avoir l'énergie.

(BURKE.)

1. Les avocats sont chaleureux de langue et froids de cœur, têtus, pointilleux et grands enfileurs de paroles. Ennemis de la logique,. parce que la logique va droit à son but.

2. Les avocats parlent pour qui veut, tant qu'on veut, sur ce qu'on veut.

(DE CORMENIN.) Etonnez-vous qu'après une jeunesse, passée à assouplir l'esprit au grand art de parler sans idées, de discuter sans conviction, de tout attaquer et de tout protéger, la notion du juste se perde, que l'homme se trouve sans force pour saisir la vérité dans la loi, sans courage et sans désintéressement pour la défendre ! Etonnez-vous qu'avocat il plaide toutes les causes; que, député, il suive et quitte successivement tous les partis; et qu'enfin sa vie publique se passe en dissertations de tribune et en commission, la vie administrative en paperasserie impuissante, la vie privée en spéculation équivoque ! (ANSELME PETETIN.) AXIOMES DE GUERRE. Une ville n'est point sans murailles, lorsque, au lieu de bri

ques, elle a autour de vaillants hommes qui la défendent. (LYCURGUE.)

Il vaut mieux manger le pays ennemi que le sien. (CYRUS.) La victoire dépend, non du nombre, mais du courage du soldat. (CAMBYSE.) Les arbres coupés reviennent en peu de temps, mais les hommes morts sont perdus. pour toujours. (PÉRICLES) C'est une chose terrible que de faire une retraite à la vue de l'ennemi. (XENOPHON.) La valeur serait inutile, si tous les hommes étaient justes. (AGÉSILAS II.)

Il vaudrait mieux une armée de cerfs commandée par un lion, qu'une armée de lions commandée par un cerf. (CHABRIAS.) Un soldat doit plus craindre son général que l'ennemi. (CLEARQUE.) Aucune forteresse n'est imprenable pourvu qu'un mulet chargé d'or y puisse mon(PHILIPPE DE MACÉDOINE.)

ter.

Un général ne doit rien remettre au lendemain. (ALEXANDRE LE GRAND.) Il faut conserver par la douceur ce qui a été acquis par la force. (ANTIGONE.) 1. J'aime mieux conserver un seul citoyen, que de tuer mille ennemis. 2. Il faut ouvrir une porte à l'ennemi qui fuit. (SCIPION L'AFRICAIN.) 1. La guerre ne souffre ni interruption ni retard dans le commandement. 2. On doit s'étudier à connaître le caractère du général qu'on a en tête.

3. La prudence consiste à savoir résister et céder à propos.

4. Dans une armée, le nombre des étrangers ne doit pas être plus grand que celui des citoyens on ne doit pas se reposer de la défense de la patrie, sur des soldats qui n'y sont attachés ni par l'affection, ni par l'intérêt. (POLYBE.)

Un général doit plutôt regarder derrière. que devant soi. (SERTORIUS.) Tout favorise le vainqueur, tout est contraire au vaincu. (TACITE.)

1. Deux choses servent à conquérir et à agrandir les Etats: Les soldats et l'argent.

2. Il faut agir à l'égard de l'ennemi, comme le médecin envers son malade, c'est-àdire, le vaincre par la faim plutôt que par le fer.

3. L'audace et la diligence étonnent plus que les préparatifs de la force. (CESAR.) Enrichissez-vous des dépouilles de l'ennemi, et non des biens des citoyens.

(AURÉLIEN.)

Un soldat inexercé est toujours un conscrit, quels que soient son âge et le nombre de ses campagnes. (VÉGÈCE.)

Le devoir d'un général c'est de vaincre, non pas de combattre seulement.

(ALPHONSE LE MAGNANIME, roi d'Aragon.) En quelque pays que nous fassions la guerre, les gens d'église, les femmes, tes enfants et le pauvre peuple, ne sont point nos ennemis. (DUGUESCLIN.)

Un général doit être soldat dans l'occasion. (TAMERLAN.) Il vaut mieux trouver un tombeau en ga

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(GUSTAVE ADOLPHE.)

1. La place d'un roi est où se trouve le 'danger.

2. Il faut ne rien exposer au hasard de ce qu'on peut demander à la prudence; c'est toujours l'impatience de gagner qui fait perdre. (LOUIS XIV.)

1. L'expérience nous apprend que, s'il y a des malheurs imprévus à la guerre, il y a aussi des bonheurs qu'on n'aurait osé se promettre.

2. La diligence et l'activité, sont les plus grands moyens de réussite dans les affaires de guerre. (Le comte D'HARCOURT.)

1. Il faut avoir été battu deux ou trois fois, pour pouvoir devenir quelque chose. 2. On doit cacher le faible d'une armée, comme on cache les infirmités du corps.

3. En fait de guerre, il y a deux parts, celle du général et celle du hasard, la part du nasard est même toujours la plus forte. (TURENNE.)

Il faut essuyer courageusement le feu de l'ennemi, et ne le charger qu'après l'avoir reçu. (FEUQUIÈRES.)

1. Dès que l'on cesse de se défendre, il faut prendre l'offensive.

2. A la guerre, tout dépend d'en imposer à l'ennemi dès qu'on a gagné ce point, on ne doit plus lui donner le temps de reprendre cœur. (VILLARS.)

Une femme est un meuble embarrassant pour un homme de guerre, qui oublie souvent son devoir pour penser à sa fortune. (Le prince EUGÈNE.)

1. Tout l'art de la guerre est dans les jambes.

2. Faire la guerre sans rien donner au hasard, c'est le plus grand point de perfection et d'habileté d'un général.

(Le maréchal de SAXE.) La loi est aux yeux de tout bon citoyen, de tout bon militaire, l'objet le plus sacré. On dit, je le sais bien, et dans ma jeunesse je l'ai dit comme les autres : La lettre tue et l'esprit vivifie (II Cor. 11, 6); mais comme j'ai

toujours vu que, sous prétexte de cette vivification, on se permet les plus grands écarts, je vous ordonne de vous en tenir à la lettre de la loi. Souvenez-vous toujours qu'on fait plus de mal que de bien, quand on propose inconsidérément les changements même les plus avantageux, et quand on emploie la violence pour les faire adopter

(Le maréchal de BELLE-ISLE.)

1. Il faut combattre un corps faible avec une troupe nombreuse.

2. Si l'on est bien posté sur un terrain, on peut y attendre un ennemi plus fort; si l'avantage est égal, il faut marcher à lui.

3. Il faut en venir aux batailles pour terminer les querelles. (FRÉDÉRIC LE GRAND.) 1. La santé est indispensable à la guerre et ne peut être remplacée par rien.

2. L'art de la guerre se réduit pour ainsi dire à ce seul principe, réunir sur un point donné une plus forte masse que l'ennemi.

3. Il ne faut jamais entreprendre que sur un seul point à la fois et toujours en masse. 4. Il faut faire à l'ennemi un pont d'or, ou lui opposer une barrière d'acier.

5. Il est des batailles qui placent un empire entre la victoire et la défaite.

6. Entre une bataille perdue et une bataille gagnée, la distance est immense, il y a des empires.

7. On ne gagne pas des batailles avec de l'expérience.

8. Les soldats changent quelquefois ; ils sont braves un jour, et lâches l'autre.

9. Un régiment ne périt jamais devant l'ennemi, il s'immortalise.

10. L'unité du commandement est la chose la plus importante à la guerre deux armées ne doivent jamais être placées sur un même théâtre.

11. La discipline lie les troupes à leurs drapeaux. Ce ne sont pas des harangues, au moment du feu, qui les rendent braves : les vieux soldats les écoutent à peine, les jeunes les oublient au premier coup de canon. Le geste d'un général aimé, estimé de ses troupes, vaut autant que la plus belle harangue.

12. Il faut éviter les marches de flanc, et lorsqu'on en fait, on doit le faire les plus courtes possibles et avec une grande rapi

dité.

13. Dans un pays où il y aurait des cyclopes, des bossus, on tirerait un bon parti de compagnies de cyclopes et d'autres de bossus.

14. Il n'est point de subordination ou de crainte pour des estomacs vides.

15. Quand on ne craint pas la mort, on la fait rentrer dans les rangs ennemis.

16. En bataille comme à un siége, l'art consiste à faire converger un grand nombre de feux sur un même point.

17. Le sort d'une bataille est le résultat d'un instant, d'une pensée: on s'approche avec des combinaisons diverses, on se mêle, on se bat un certain temps; le moment décisif se présente, une étincelle morale prononce, et la plus petite réserve accomplit,

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