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usage, est un signe favorable. Le contraire est un augure fâcheux.

13. Dans le choix des aliments, il faut avoir égard au goût du malade, lors même que sa préférence ne serait pas rigoureusement la meilleure.

14. Ceux qui sont accoutumés au travai! le supportent mieux, quoiqu'ils soient devenus vieux et faibles, que ceux qui, malgré leur jeunesse et leur force, n'en ont pas T'habitude.

15. Si l'on éprouve du dégoût dans une longue maladie, et que les déjections soient pures et liquides, c'est un signe fâcheux.

16. Ceux qui, dans une maladie, éprouvent des inquiétudes, hâillent et frissonnent, sont soulagés en buvant un mélange de moitié vin et moitié eau.

17. Il est dangereux de purger beaucoup et promptement, ou de remplir, ou d'échauffer, ou de refroidir, ou d'émouvoir le corps en queique façon que ce soit; car tout excès est ennemi de la nature. Mais ce que l'on fait peu à peu est efficace, principalement si l'on passe de l'un à l'autre.

18. Quand la crise se fait ou qu'elle est entièrement terminée, il ne faut rien faire, ni par remèdes, ni autrement, qui puisse irriter, mais bien laisser agir la nature.

19. Il faut évacuer les humeurs, qui ont besoin de l'être, par les voies convenables, et surtout par celles où la nature prend son

cours.

20. On doit user rarement de purgatifs dans les maladies aiguës, surtout au commencement, et cela se doit faire avec une grande circonspection.

21. Si la faim presse, il ne faut point travailler.

22. Les accidents sont faibles au commencement et à la fin des maladies, et leur vigueur est en raison de l'intensité du mal.

23. Il est dangereux de purger ceux qui jouissent d'une santé parfaite.

24. Le vomitif doit s'administrer en été, et le purgatif en hiver.

25. Si celui qui est sans fièvre éprouve du dégoût; s'il a des douleurs d'estomac, des vertiges et la bouche amère, c'est signe qu'un vomitif doit lui être administré.

26. Les douleurs situées au-dessus du diaphragme et qui réclament l'évacuation, seront guéries par le vomissement; et celles qui sont au-dessous, par les purgatifs.

28. Si l'on crache du sang, quel qu'il puisse être, c'est un signe fâcheux; mais s'il se présente par bas et qu'il soit d'une couleur foncée, c'est au contraire une bonne marque.

28. La convulsion ou le hoquet qui suit une grande perte de sang est un présage fu

neste.

29. Dans les dyssenteries opiniâtres, e dégoût des viandes est un mauvais signe, et la fièvre en est un plus redoutable encore.

30. Pour ceux dont le tempérament réclame la purgation et la saignée à certains intervalles, il est bon que l'emploi de ces moyens ait lieu au printemps.

31. Les maladies que les médicaments ne peuvent guérir le sont par le fer; celles que le fer ne guérit pas le sont par le feu; et celles que le feu ne guérit pas sont incurables.

32. Si deux douleurs vous saisissent à la fois, la plus violente affaiblit l'autre.

33. Si l'engourdissement et le délire suivent un coup reçu à la tête, c'est d'un fåcheux augure.

34. Quand le sommeil apaise le délire, c'est un heureux signe.

35. Dormir ou veiller avec excès est un présage fâcheux.

36. Si la frénésie survient dans l'état inflammatoire du poumon, c'est un mauvais signe.

37. Les apoplexies se produisent principalement depuis l'âge de quarante ans jusqu'à celui de soixante.

38. Il est impossible de guérir d'une forte apoplexie, et difficile d'échapper à celle qui est faible.

39. Les jeunes gens qui sont attaqués de l'épilepsie peuvent en être guéris par le changement de l'âge, des saisons, des lieux et du régime alimentaire.

40. Ceux qui sont atteints de l'épilepsie avant l'âge de puberté peuvent en guérir; mais ceux qui en sont saisis passé vingtcinq ans meurent presque toujours avec ce mal.

41. La fièvre guérit les convulsions ner

veuses.

42. Il vaut mieux que la fièvre se produise après la convulsion que celle-ci après la fièvre.

43. Si un homme ivre perd instantanément la parole, il peut mourir dans des convulsions, à moins que la fièvre ne survienne et lui fasse recouvrer la parole.

44. Celui qui use trop fréquemment de choses chaudes s'expose aux incommodités suivantes elles rendent le corps efféminé, affaiblissent les nerfs, appesantissent l'esprit, causent des hémorrhagies et des défaillances, et par suite la mort.

45. Le froid et les choses froides causent des convulsions, la tension des nerfs, des meurtrissures et les frissons de la fièvre.

46. Les délires accompagnés de ris sont moins dangereux que ceux qui ont un caractère de gravité.

47. Si celui qui est atteint du hoquet vient à éternuer, le hoquet cesse aussitôt.

aux

48. Le froid est contraire aux os, dents, aux nerfs, au cerveau et à la moelle épinière; mais la chaleur, au contraire, leur est favorable.

49. Si en toussant l'on crache un sang écumeux, c'est que celui-ci vient du poumon. 50. Les choses froides, comme la neige et la glace, sont préjudiciables pour la poitrine elles excitent la toux, des crachements de sang et des fluxions sans nombre.

51. Ceux qui deviennent bossus par suite d'un asthme, de la difficulté de respirer ou dé la toux, meurent avant l'âge de puberté. 52. La ohthisie, qui provient de l'ulcère

du poumon, se manifeste communément depuis l'âge de dix-huit ans jusqu'à trentecinq.

53. Le lait est favorable pour les phthisi ques dont la fièvre est modérée.

54. L'automne est nuisible aux phthisiques. 55. Il faut employer les purgatifs avec les phthisiques, et jamais les vomitifs.

56. Si, dans les violentes douleurs de ventre, certaines extrémités sont froides, c'est un mauvais signe.

57. Si, dans la pleurésie ou dans l'inflammation du poumon, le flux de ventre se produit, c'est un présage fâcheux.

58. Si l'inflammation du poumon survient après la pleurésie, c'est un mauvais signe.

59. Ceux qui tombent souvent et gravement en défaillance, sans cause manifeste, ne tardent point à mourir.

60. Les bègues sont principalement sujets aux longs flux de ventre.

61. Si l'hiver est chaud, pluvieux, et le printemps sec et froid, ils engendrent des dyssenteries.

62. Les flux de ventre se manifestent dans les temps de grandes pluies et en été.

63. Si la fièvre se produit chez ceux qui ont une grande douleur au foie, elle les guérit.

64. Si, dans la jaunisse, le foie devient dur, c'est un fâcheux présage.

65. Lorsque le hoquet se manifeste dutrant l'inflammation du foie, c'est un mauvais signe.

66. Si la toux survient aux hydropiques, c'est un signe défavorable.

67. Lorsque l'eau contenue dans les veines d'un hydropique s'écoule dans le ventre, elle amène la guérison.

68. Si la dyssenterie succède au mal de la rate, c'est un bon signe.

69. Les urines blanches et claires sont un

mauvais signe, principalement chez ceux qui

sont atteints de frénésie.

70. Si l'on saigne une femme enceinte, elle accouche avant le terme, surtout si la gestation est avancée.

71. Si une femme est enceinte d'un enfant mâle, la couleur de son teint est vive; mais elle est pâle, si c'est d'une fille.

72. Une femme n'est jamais ambidextre, c'est-à-dire qu'elle ne fait pas usage des denx mains.

73. Il faut accorder quelque chose au temps, au pays, à l'âge et à la coutume.

74. Les maladies qui sont en rapport avec la nature, l'âge, les habitudes du malade et le temps, sont moins dangereuses que celles. où ces conditions ne se rencontrent pas.

75. Les vieillards sont d'ordinaire moins souvent malades que les jeunes; mais les longues maladies les emportent.

76. Ceux qui sont naturellement gros et replets meurent plus tôt que ceux qui sont maigres.

77. La taille avantageuse du corps sied aux jeunes gens; mais elle est inutile aux vieillards, et leur est plus incommode que a petite.

78. Les maladies de la jeunesse sont . Le crachement de sang, les fièvres aiguës, les phthisies, les épilepsies, etc.

79. Aux vieillards arrivent l'asthme, les catarrhes, les toux, les stranguries, les douleurs des jointures et celles des reins, les vertiges, les apoplexies, les insomnies, les humidités des yeux, du nez, et la surdité.

80. Toutes les maladies viennent en tout temps: quelques-unes néanmoins sont plus fréquentes dans certaines saisons que dans une autre.

81. Au printemps se produisent les manies, les mélancolies, les épilepsies, les flux de sang, les esquinancies, les fluxions, les enrouements, les lèpres, les toux, les dartres, les taches blanches, les pustules ulcérées, les petites tumeurs et les gouttes.

82. Quelques-unes des maladies qui précèdent se manifestent aussi en été; de plus, les fièvres continues et ardentes, les tierces et les quartes, les vomissements, les flux de ventre, l'inflammation des yeux, les ulcères de la bouche et les sueurs.

83. L'automne engendre aussi plusieurs des maladies de l'été, comme aussi des fièvres quartes et erratiques, des maux de la rate, des hydropysies, des phthisies, des dyssenteries, des sciatiques, des esquinancies, des asthmes, des épilepsies, des mélancolies, etc.

84. En hiver surviennent les pleurésies, les inflammations du poumon, les léthargies, les rhumes, les fluxions, les toux, les maux de poitrines, les douleurs des lombes et de la tête, les vertiges, les apoplexies, etc.

85. Les changements de saisons font donc naître des maladies, ainsi que les grandes variations du froid et de la chaleur; et il en est de même de toutes autres choses sujettes à diverses conditions d'existence.

lorsqu'en un même jour il fait tantôt froid 86. Dans toutes les saisons de l'année,

et tantôt chaud, il faut attendre à voir se produire des maladies qui ne se déclarent d'ordinaire qu'en automne.

87. Les vents du midi affaiblissent l'ouïe, troublent et obscurcissent la vue, appesantissent la tête, rendent le corps paresseux et diminuent les forces. Si c'est le vent du nord qui règne, il se produit des toux, des maux de gorge, des frissons, des douleurs de côté et de poitrine, etc.

88. Quand Tété est semblable au printemps, il faut attendre des sueurs abondantes dans les fièvres.

89. Les fièvres aiguës se manifestent dans un temps sec; et si la plus grande partie de l'année est semblable à son commencement, il faut s'attendre à ce que les maladies seront pareilles.

90. Lorsque les saisons sont constantes et qu'elles conservent leur température normale; que les choses propres à cette saison se produisent en temps et lieu, alors les maladies ont également leurs temps réglés, et les crises ont une heureuse terminaison. Mais dans les temps variables, au contraire,

les maladies sont changeantes aussi et d'une appréciation difficile.

91. Entre les constitutions de l'année, les sèches sont plus saines et moins mortelles que celles qui sont pluvieuses.

92. Les maladies qui s'engendrent dans les temps de pluies continuelles sont les longues fièvres, les flux de ventre, les épilepsies, les apoplexies, les esquinancies, etc. Dans les grandes sécheresses, ce sont les phthisies, les ophtalmies, les gouttes, les flux de sang, etc.

93. Les maladies d'automne sont très-aiguës et souvent mortelles; mais il n'en est pas de même de celles du printemps, qui ont presque toujours une heureuse termi

naison.

94. L'automne est funeste aux phthisiques.

95. Entre les saisons de l'année, si l'hiver est sec et froid, le printemps pluvieux et chaud, et que le vent du midi règne, il y aura nécessairement, l'été suivant, des tievres aiguës, des ophtalmies, et des flux de

sang.

96. Mais si l'hiver est pluvieux, que le vent du midi règne, que le printemps soit see et accompagné de la bise, les femmes qui se trouvent en ce dernier temps près du terme de leur gestation, sont sujettes à des accidents, et les vieillards sont attaqués de catarrhes funestes.

97. Lorsque l'été a été sec et que le vent du nord a régné, puis que l'automne s'est montré humide et accompagné du vent du midi, il se produit alors, l'hiver, des douleurs de têtes, des phthisies, etc.

98. Si l'automne est froid et sec, il sera favorable aux femmes et à ceux dont la constitution est naturellement humide; mais les autres seront sujets aux inflammations des yeux, aux fièvres aiguës, à la mélancolie, etc.

99. Il y a des maladies plus supportables ou plus fâcheuses dans une saison que dans une autre; et il est aussi des âges plus conformes ou plus opposés à certains temps, à certains lieux et à certaines façons de vivre.

100. Entre les divers tempéraments, les uns se trouvent mieux ou plus mal en été, et les autres en hiver.

101. Les prédictions des maladies aiguës n'ont rien de déterminé, soit pour la mort, soit pour la santé.

102. Ce qui subsiste des mauvaises humeurs, après la crise imparfaite des maladies, occasionne d'ordinaire des rechutes.

103. Lorsque la crise approche, la nuit qui la précède est communément fâcheuse; mais celle qui suit cette crise est plus douce et plus facile à supporter.

104. Les fièvres quartes qui commencent en été sont la plupart de peu de durée; mais celles qui commencent en automne sont longues et s'avancent quelquefois dans l'hiver.

105. Si le corps de ceux qui ont une grande fièvre ne s'amaigrit point, ou s'il diminue excessivement, c'est un mauvais si

gne. Dans le premier cas, cela présage une longue maladie; dans le second, c'est une preuve de la faiblesse du malade.

106. Les sueurs froides dans une maladie, sont un signe funeste. Dans une fièvre bénigne, elles présagent la longueur de la perturbation.

107. En quelque partie du corps que se montre la sueur, là est le siége de la maladie.

108. Il en est de même partout où le froid ou la chaleur se produit.

109. Lorsqu'il se produit des changements dans tout le corps, c'est-à-dire, lorsqu'il est tantôt chaud, tantôt froid, ou bien offre tantôt une bonne couleur, tantôt une mauvaise, c'est le présage d'une longue maladie.

110. La sueur adondante, soit froide ou chaude, lorsqu'elle coule avec continuité, indique l'intensité ou la faiblesse du mal : froide, elle signifie que la maladie sera longue; chaude, qu'elle aura peu de durée.

111. Ceux chez qui les fièvres ont une longue durée, sont atteints d'abcès ou de douleurs aux jointures.

112. Si le frisson survient à un malade déjà faible et que la fièvre ne diminue point, c'est un présage funeste.

113. Le frisson qui se produit dans une fièvre ardente, est un signe de prochaine guérison.

114. Si dans les fièvres continues l'on sent un grand froid au dehors et une grande chaleur au dedans, c'est un signe mortel.

115. Si dans une fièvre continue, la lèvre, le sourcil, l'œil ou le nez deviennent convulsifs, c'est-à-dire s'ils se renversent ou se retirent, et si le malade, dans une extrême faiblesse, ne voit ni n'entend rien, c'est la marque que la mort approche.

116. La difficulté de respirer et la rêverie dans la fièvre continue, sont des signes de

mort.

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123. Les lassitudes qui viennent d'ellesmêmes, présagent des maladies.

124. En tout mouvement du corps, lorsque la fatigue survient, le meilleur remède pour se délasser est de prendre du repos.

125. Il faut réchauffer les parties qui ont été refroidies, excepté dans les cas où il y a danger d'une effusion présente ou à venir.

126. L'eau froide répandue en abondance sur les jointures enflées et douloureuses qui ne sont point ulcérées, et sur les gouttes et les parties où il y a convulsion, les soulage et en apaise la souffrance; car un médiocre engourdissement assoupit ou ôte tout à fait la douleur.

127. Si autour des plaies violentes et malignes il ne paraît point d'enflure, c'est un mauvais signe.

128. Les tumeurs lâches et molles sont bonnes; mais celles qui sont crues et dures sont mauvaises.

129. Si un érysipèle qui se manifeste au dehors rentre au dedans, c'est un fâcheux présage; mais si du dedans il passe au dehors, c'est un bon signe.

130. Lorsque, dans les maladies de l'os, la chair devient noire et livide, c'est d'un fâcheux augure.

131. Il ne faut pas se fier aux choses qui ne soulagent pas avec raison, ni craindre beaucoup les maux qui arrivent sans raison; car la plupart des choses ont peu de stabilité et n'ont point d'ordinaire une longue durée.

132. Celui qui fait toutes choses selon la règle de la raison, ne doit, quand bien même ces choses ne répondent pas à ses prévisions, rien changer à sa conduite, si tout ce qui lui avait semblé convenable dans le principe, est demeuré dans le même état.

On a pu se convaincre, par ce qui précède et les quelques prescriptions indiquées par Hippocrate, que sa méthode est des plus simples et des plus compréhensibles; qu'elle se montre fort peu exigeante; et qu'un abîme la sépare de la pratique due aux progrès de la science, laquelle pratique, avec son arsenal de remèdes composés et de substances agissant les unes sur les autres, fait de notre corps un véritable laboratoire de chimie. L'oracle de Cos attendait beaucoup plus des efforts de la nature que de ceux de l'art médical, et c'est ainsi que doit penser tout homme raisonnable, même en ayant recours aux lumières des savants.

On attribue aussi à Hippocrate la formule du serment suivant, que prêtent encore, à notre époque, les médecins reçus docteurs ; et l'on voit par les termes de cette formale, combien sont coupables ceux qui se renden! parjures, puisqu'eux-mêmes ont énuméré les devoirs qui leur sont imposés, en faisant la promesse de les accomplir. Voici ce ser

nent:

« Je jure de considérer mon maître à l'égal de mes parents; j'unirai mon existence à la sienne; et, s'il est dans le besoin, je vartagerai mes biens avec lui. Ses fils seront

pour moi des frères; et, s'ils veulent apprendre l'art de guérir, je les instruirai, sans exiger d'eux ni salaire actuel, ni engagement pour l'avenir.

Préceptes courts, explications détaillées, enfin toute la doctrine médicale sera transmise par moi à mes fils, à ceux de mon maître, aux élèves engagés par écrit et assermentés selon la loi médicale; jamais à aucune autre personne

« Je prescrirai aux malades un régime convenable, selon mon pouvoir et mon discernement. Je m'abstiendrai de toute chose nuisible ou injuste. Je ne fournirai jamais de poison, même à ceux qui m'en demanderaient; et je ne conseillerai point le suicide. Je ne procurerai point l'avortement. Je conserverai, comme homme et comme médecin, la pureté et la sainteté des mœurs. Je ne taillerai point ceux qui ont la pierre; et laisserai cette opération à ceux qui en font profession.

« Dans quelque maison que j'entre, venant pour porter secours aux malades, je demeurerai étranger à toute iniquité, à toute corruption, à tout acte criminel à l'égard de femme ou d'homme, de personne libre ou d'esclave. Ce que je verrai ou entendrai dans l'exercice ou même hors l'exercice de ma profession, sur la vie intime, et qui ne sera pas de nature à être divulgué, je le garderai sous silence comme un mystère inviolable.

Si j'accomplis fidèlement ce serment, si je ne le viole en aucune façon, qu'il me soit donné d'être célèbre comme homme et comme médecin, d'être glorifié par tous les hommes, dans tous les temps; mais si je le transgresse, si je me parjure, qu'il m'arrive tout le contraire.» Voy. MÉDECINS et PRÉCEPTES DE L'ÉCOLE DE SALERNE.

APOCO (Prov.). Terme emprunté des Italiens. Ceux-ci disent proverbialement d'un homme qui a peu d'intelligence: C'est un apoco.

APPARENCES. 1. Le peuple est toujours la dupe des apparences; et les plus habiles gens s'y laissent quelquefois tromper. 2. Il y a des événeinents dont il ne faut jamais juger par les apparences.

(L'ABBÉ PRÉVOST.)

APPARENCES (Prov.). On dit d'une chose qui n'a qu'une valeur extérieure: Belle montre et peu de rapport; ou bien : Belle pochette et rien dedans. Le proverbe des Latins était Ad oculos magis quam ad vescam pertinet.

:

APPELANT (Prov.). Lorsque la physionomie d'une personne exprime le mécontentement, on dit quelquefois qu'elle a un visage d'appelant. Cette locution vient, diton, des jansénistes appelant au futur concile.

APPÉTIT (Prov.). Pour exprimer qu'une chose nouvelle ravive le goût, on dit : Changement de viande met en appétit. On emploie aussi cette locution: Pain dérobé réveille l'appétit, ce qui vient peut-être de cet autre proverbe des Hébreux: Aquæ furtivæ dulciores sunt, et panis absconditus suavior: « Les

eaux dérobées sont plus douces, et le pain pris en cachette est plus agréable (Prov. ix, 17.) » Bossuet en rappelant avec blame la disposition qu'a l'espèce humaine d'enfreindre les règles qui lui sont prescrites, s'écrie aussi: Moins une chose est permise, plus elle a d'attraits. Le devoir est une espèce de supplice ce qui plaft par raison ne plaît presque pas; ce qui est dérobé à la loi nous semble plus doux. Les viandes défendues nous paraissent plus délicienses durant le temps de pénitence; la défense est un nouvel assaisonnement qui en relève le goût. »> Amyot avait sollicité un petit bénéfice, et avait dit qu'à cette faveur se bornait son ambition. Cependant il ne tarda point à demander un évêché à Charles IX, et le roi lui ayant témoigné sa surprise de ce prompt changement dans son humilité, il répondit au prince: « Sire, l'appétit vient en mangeant,» réponse qui est demeurée proverbe. ARC (Prov.). Réné d'Anjou, roi de Sicile, avant perdu, én 1453, sa femme, Isabeau de Lorraine, et voulant montrer que son souvenir lui serait toujours cher, prit pour corps d'une devise un arc qui avait la corde rompue, et lui donna pour âme ces mots : Débander l'arc ne guérit pas la plaie. Ceux-ci sont passés en proverbe.

ARGENT. On fait de petites choses avec un petit esprit, de grandes avec du génie, et de tous les genres avec beaucoup d'ar(X.)

gent.

Comme l'argent est aujourd'hui l'essentiel de l'homme, et que sans ce métal aucune qualité ne brille, je suis surpris qu'on ne fasse pas apprendre aux enfants l'économie par règle, au lieu du latin, vu qu'un riche norant passe devant un pauvre savant.

(OXENSTIERN.)

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bles. Il serait donc bien temps que la sagesse populaire fit justice de cet instrument déloyal, comme elle a fait justice de tant d'autres non moins répréhensibles et tout aussi stupides, et qu'elle consentit enfin à examiner avec calme, ce qu'était en réalité la conduite des seigneurs féodaux envers leurs vassaux. Les premiers jouissaient, sans aucun doute, d'une autorité très-étendue sur les seconds; mais cette autorité était exercée, par le plus grand nombre, comme celle du père sur ses enfants. Lorsque le vassal était l'objet d'un acte agressif de la part de l'étranger, il trouvait constamment dans son seigneur une protection dévouée, sans bornes; et si la guerre venait à éclater, si des incursions menaçaient sa famille et sa propriété, il était alors assuré d'avoir un refuge, de la nourriture et des soins dans le manoir dont les tourelles et les remparts dominaient le champ qu'il cultivait. Ce que nous disons des châtelains se rapporte également aux monastères, lesquels répan daient beaucoup de bienfaits parmi les populations qui les avoisinaient, et y entretenaient, avec le travail, la pratique de la religion et le respect pour les bonnes mœurs.

Quant aux redevances, cet autre épouvantail dont on a tant abusé pour entretenir la haine contre le passé, c'est encore un de ces faits dont la plupart des aboyeurs ont parlé sans le connaître autrement que par de ridicules calomnies. En général, ces redevances étaient plus bouffonnes qu'onéreuses; et leur originalité déposait en faveur de la bonhomie de nos pères. Ainsi, pour une pièce de terre, pour une maison, ou toute autre propriété que le seigneur abandonnait à son vassal, il n'exigait, le plus souvent et annuellement, qu'un bouquet on un chapeau de roses ou de violettes, un gâteau où un lièvre, même une simple cabriole ou une grimace qu'y avait-il fà de si tyrannique? aujourd'hui, nous le répétons, rien ne subsiste de toutes ces choses, qu'on les juge bonnes ou mauvaises. Il n'y a plus de seigneurs, plus de priviléges, et nos institutions ont établi un même niveau pour toutes les classes. Nous disons pour toutes les classes, parce qu'en effet dans tous les temps et sous quelque gouvernement que ce soit, il y aura incessamment une classification parmi les hommes. Ainsi nous n'avons plus, en droit, chez nous, l'aristocratie de naissance, ni celle des priviléges; mais nous avons, nous aurons, il y aura partout, tant que le monde et des sociétés existeront, l'aristocratie de l'intelligence, celie des emplois, celle de la richesse, et ajoutons même celle de la force.

(N.)

L'argent est un vrai séducteur, Combien de désirs il fait naître! Mais si c'est un bon serviteur, C'est souvent un fort méchant maître. ARGOULET (Prov.). C'était le nom d'une sorte d'homme d'armes, qui servait dans les forces militaires avant l'emploi de l'artillerie. Lorsque celle-ci apporta des modifications dans l'équipement des soldats, les argoulets furent pendant un temps regardés comme gens à peu près inutiles, ce qui fit dire proverbialement d'une personne qui n'inspirait aucune crainte: C'est un pauvre argoulet. ARISTOCRATIE. Ce croque-mitaine du moyen âge a cessé d'exister, du moins en France, et l'on n'évoque plus son fantôme 1. Une aristocratie ancienne et opulente, dans ce pays qu'avec des intentions coupa- ayant l'habitude des affaires, n'a qu'un

La noblesse est le soutien du trône : si l'on abat les colonnes, que deviendra l'édifice qu'elles appuyaient. (BACON.)

Des hommes qui ont leur nom dans l'histoire, qui se lient à tout le passé d'une nation, ne sont jamais nuls dans leur patrie. (FIÉVÉE.)

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