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Et du froid et de la chaleur Pour l'olivier crains la rigueur. D'humidité, de sécheresse, Chaque excès l'affecte et le blesse. Des bas-fonds exclus l'olivier : Sache qu'il est meilleur fruitier

Sur les hauteurs; mais son branchage
Y doit pouvoir braver l'orage.

En sol léger fais le venir,
L'olivier s'y trouve à ravir.

En terre pierreuse et calcaire
On trouve encore qu'il prospère
Et c'est alors qu'il produira
Une huile qu'on recherchera.

En sol gras il a plus d'ombrage,
Mais moins d'olives en partage.

Chacun pourra, selon mon sens,
D'oliviers avoir de bons plants.
Transplantés par des mains habiles
Leurs rejetons sont tôt fertiles.

Un coin bien net et pas trop frais,
C'est ce qu'il faut pour leur succès;
Et quand ils sont d'heureuse race,
Que le greffoir jamais n'y passe.

Sont-ils forts? prends les rejetons
Et fais-moi tes plantations.

Je crois qu'il faut que l'on commence Lorsque dans février l'on avance. Consultant la localité,

Un autre dit: après l'été;

Car en humide et froide terre Cet usage serait contraire.

Fais la fosse, planteur soigneux, A l'avance, autant que tu peux.

Dans le fond, c'est de la prudence, Ménage au centre une éminence;

L'onde en découle et peut nourrir
Les racines sans les pourrir.

Plus la fosse a large ouverture,
Mieux elle vaut... Qu'on se rassure.
Aux racines seront laissés
Trois pouces en long, c'est assez.
Puis, mesurant l'arbre, on le taine,
Lui laissant deux mètres de taille.

S'il est possible, tiens auprès,
Terre fertile et terreau prêts.
Verse au trou cet engrais d'élite,
Tu verras quels jets il excite.

Dès que l'olivier est planté,
Que le terrain soit humecté;

Et, si la chaleur le dévore, Reviens-y deux étés encore.

Ne coupe jamais, garde-t'en,
Les pousses de son premier an.
La seconde année on ne touche
Qu'à celles du bas de la souche.

Dans la troisième on éclaircit
Les branches que l'on répartit.
La suivante, quatre branchettes
Equi-distantes et bien nettes,
Prépareront vers le milieu
Aux jets futurs un libre jeu.

Plante, de même que tes vignes,
Tes oliviers en droites lignes ;

Qu'en tout sens ils soient séparés

De douze pas bien mesurés.
Tout olivier que l'on émonde
En beaux fruits davantage abonde;
Mais pour opérer sans écart
Il faut bien connaître son art
Pour cet ouvrage difficile,

S'il se peut trouve un homme habile.
Est-il bien taillé ? l'olivier
Se renouvelle tout entier.

Il faut aussi que tu diriges
En tout sens les nouvelles tiges.
Le premier an, n'y touche pas;
Au second tu commenceras.

Il faut alors qu'on éclaircisse,
Pour qu'au troisième on répartisse.
Au quatrième attends pour trouver
Les branches qu'il doit conserver.

Il faut que l'arbre toujours reste Bien net de toute herbe funeste;

Ce que d'ordinaire on obtient, Quand un labour sur l'autre y vient. Mais dès que la fleur est venue, N'en approche pas la charrue.

Moins l'an s'est montré productif, Plus à labourer sois actif.

Mais pendant que le soc opère, A la souche bêche la terre.

Il faut bien extirper surtout Tout buisson qu'on y voit debout. Quiconque émonde et fume ensuite Ses oliviers, s'en félicite.

A l'olivier terreau bien gras, Fumier, bonne terre et plåtras, Font un bon engrais qui l'excite. Il aime aussi la terre cuite,

Mais si tu l'as pendant deux ans Bien exposée à tous les vents.

Quant aux fumiers, mets-en la couche Assez distante de la souche.

Les racines les chercheront,

Et, sois-en sûr, les trouveront.
Par l'abandon, maigre de sève,
L'olivier soigné se relève.

L'olivier te donne en février
Un plus grand produit qu'en-janvier.
Quelques-uns diront le contraire;
A l'homme instruit je m'en réfère.

Herrera donne pour certain
Qu'en cueillant l'olive à la main,
Non à la gaule, l'on pressure
Tous les ans à pleine mesure.
Je ne puis l'affirmer ainsi;
Mais entends-moi crier merci

Pour l'arbre qu'ainsi l'on mutile,
Sans lui faire rendre plus d'huile.
Le maître, témoin de son deuil,
Se sent venir la larme à l'œil.

Sitôt de l'arbre retirée, Que l'olive soit pressurée.

Qui la laisse trop fermenter Mauvaise huile veut récolter.

La qualité devient moins bonne Sans que le fruit plus d'huile donne.

Est fou qui croit qu'en fermentant L'olive davantage rend.

Seulement elle est plus tassée Et plus compacte est la pressée. Ce qui démontre au connaisseur Quelle est la cause de l'erreur.

Qui Donne veut garder son huile La transvase, s'il est habile.

CHAPITRE IX.

Vignes.

Rien comme toi ne répondit,
Bonne vigne, au soin qu'on en prit.
Le cultivateur mal habile
Seul t'accuse d'être stérile.

En lieux bas sème le froment,
Sur les hauts, plante le sarment.

Près d'un chemin, c'est un adage,
La vigne a mauvais voisinage.

Si tu veux voir doubler ton vin,
De ta vigne enclos le terrain.

Le cep, sur des terres pierreuses,
Jette des pousses merveilleuses.

D'un sol calcaire les raisins
Donnent toujours les meilleurs vins.
En un sol où règne le sable,
Fort peu de vin, mais délectable.

Et sur un terrain argileux
Quels ceps et quel vin généreux!
Le Prieuré, le Carignène
En sont une preuve certaine.

Vigne touffue en pays plat;
Sur les côteaux vin délicat.

Terre en talus toujours rapporte
Un heureux vin qui reconforte.

Pour qu une vigne ait de bon vin,
Que le soleil y donne en plein!
Car le sarment se bonifie
Quand la chaleur le vivifie.

Désigne tes plants et crois-moi,
Ne te fie à d'autres qu'à toi.
A les connaître je t'engage
Avant de les mettre en usage.

En vigne ayant pleine vigueur
Choisis tes plants avec lenteur;
Car tout sarment n'est pas propice,
Et toute vigne a quelque vice.
Après le trente-un janvier
Plante tes vignes le premier.
Au mois de mars on plante, même
Aux approches du saint carême.
L'homme sensé séparera
Les qualités qu'il plantera;
Aisément ainsi la vendange
Suivant chaque espèce se range.
Le cultivateur bien instruit
Plus d'une qualité choisit.

Quatre ou cinq toujours lui suffisent, Mais plus nombreuses elles nuisent.

Dans un trou dûment préparé Que le sarment soit enterré.

Qui l'avant-pieu met en pratique,
Doit planter droit et non oblique.
Un tel système a du succès,
Et cela sans beaucoup de frais.

Quand chaque sarment a sa fosse,
On en obtient du fruit précoce;
Mais si l'on creuse un long fosse,
Chaque sarment est mieux placé.

Plus il est grand, plus le trou donne
Cette vigueur qui nous étonne.
De terre qu'amenda le vent
Garnis bien le pied de ton plant:
Tu peux t'en procurer sur place
En la prenant à la surface.

Le sol doit être bien tassé
Autour du cep, mais non presse.
S'il est humide, l'on est sage
En s'écartant de cet usage.

Les sarments faut-il raccourcir?
De ciseaux on doit se servir;
Et pour tailler en faire usage
Offre un merveilleux avantage.

Qui vigne en plaine veut planter,
Entre les rangs doit adopter,

Pour labourer avec aisance,
Près de deux mètres de distance
Plus le sol sera généreux,
Plus il faudra d'espace entre eux.

En pays froid lorsque tu plantes
Que tes files soient bien distantes;
Mais pour les voir grandir, il faut
Les éloigner en pays chaud.

La vigne veut qu'on la façonne Toujours avant qu'elle bourgeonne.

Le soc y passant après coup,
Plus que la grêle y détruit tout.

Bêche bien et bine ta vigne
Quand des Gémeaux brille le sigue.
La vigne qu'on négligera
De jour en jour dépérira.

Qu'autour des ceps d'un an à peine La bêche souvent se démène.

De chiendent le moindre scion Nuit à la végétation.

Qui vigne taille au bas des côtes, Doit laisser les tiges plus hautes, L'humus qui d'en haut descendra Par degrés les raccourcira.

On taille un cep? règle constante, Que l'œil en dehors se présente.

Qui le tourne en tout autre sens, A mes yeux manque de bon sens.

CHAPITRE X. Horticulture.

Jardin que pourvoit la culture, Epargne plus d'une mouture.

Pommes de terre, herbages frais Et légumes sont pains tout faits.

Eau, travail, fumier et science D'un bon jardin voilà l'essence.

DICTIONN. DE LA SAGESSE POPULAIRE.

3

En agriculture, que l'art

Ait toujours une grande part.

Le jardinier qui ne sait guère A bientôt appauvri sa terre;

Mais, par les soins d'un homme instruit, En produisant elle enrichit.

Le jardin à des soins oblige
Que nul autre terrain n'exige.
Les fruitiers ont peu de succès
Quand on les rapproche à l'excès.
Entre les arbres taillés, pense
Qu'il faut six mètres de distance.

En terre triturée on peut
Ensemencer tout ce qu'on veut.
Pour le jardin qu'on se procure
De bon fumier en pourriture.

Un arbuste est-il transplanté ?
Qu'il soit à l'instant humecté.
Si tu ne plantes pas toi-même,
Tu suis un ruineux système.

Du froid garde tout arbrisseau;
En été donne-lui de l'eau.

CHAPITRE XI.

Constructions rurales. Fais une maison qui convienne A ton état, à ton domaine.

Quand on a de l'argent mignon, Sans besoin qu'on ait le maçon.

Point de luxe... Qu'on le bannisse Toujours d'un champêtre édifice.

Mais tu dois tout faire avec goût Sans que trop fort en soit le coût.

Que la maison, solide et grande, Par l'utile se recommande.

N'y loge jamais, pour ton bien, Si l'air n'y circule pas bien;

Pour ton usage et ton étable Qu'il s'y trouve de l'eau potable.

Que le grenier bien sec et grand Jamais ne sente le relent.

Qu'un air frais souvent y pénètre, Et toujours sous les yeux du maître.

Au cellier, la chaleur qu'il faut,
sont dix degrés, jamais plus haut.
Que le soleil jamais n'y donne
Et que surtout rien n'y résonne.
Loin du moulin la saletél
L'huile demande propreté.
Veilles-y bien et ne t'étonne
Du bon conseil que je te donne.

Dans des magasins bien tenus,
Tes outils dureront bien plus.

Tes paillers à l'écart confine; Crains pour eux péril et ruine.

Le bétail doit être toujours A l'aise dans les basses-cours.

Fais-leur une étable attrayante Non-une prison effrayante.

Comme le porc fouit jour et nuit, Avec soin pave son réduit.

Qu'en ses champs le maître ménage Un bon logis pour son usage.

Il voit sa ferme assidûment, S'il s'y trouve commodément.

Et plus il visite sa terre,

Plus, sous ses yeux, tout y prospère.
Aires

Pour avoir une aire à souhait,
On durcit à grands coups de hie
La terre d'abord aplanie

Et puis l'argile qu'on y met.
Qu'aucune herbe jamais n'y croisse;
Point de crevasse en ton terrain,
Ou tu verras avec angoisse
Cent pestes envahir ton grain,
Et frustrer le maître et la ferme,
Du blé pur que l'épi renferme
Prends toujours bien soin de remplir
Tout vide, ou le rat y pullule;
La taupe sans yeux y circule,
Mille insectes vont t'assaillir :
Rejette au loin tant d'immondice.
Fais la guerre au hideux crapaud;
Loin de l'aire qu'il se blottisse;
Chasse la fourmi comme il faut ;
Elle volerait à toute heure
Du grain pour fournir sa demeure.

CHAPITRE XII.
Administration.

L'économie est un trésor
Qui t'enrichira plus que l'or

Du ciel, écrit Caton le sage, Je n'eus que deux lots en partage : La culture premièrement, Et l'épargne secondement.

Des achats fuyant la manie, A vendre borne ton envie : C'est Caton qui l'a dit aussi, Et moi je le répète ici.

Jamais, sans juste économie, Ne prospère une métairie.

Sans bonne administration Malheur à l'exploitation !

Les comptes que veut la culture Ne vont pas bien sans l'écriture;

Il faut chiffrer, et, chaque soir, Compulser le DoIT et l'AVOIR.

Activité, règle sévère, C'est ce qui fait que l'on prospère.

Sans épargner, travailler bien, D'ordinaire ne mène à rien

Ordre, économie et prudence Te sauveront de l'indigence,

Chaque jour exigeant son pain, Chaque jour songe à faire un gain. De trous une bourse criblée D'écus ne fut jamais gouflée

Tu ne peux pas toujours gagner, Mais tu peux toujours épargnet.

Si tu te vois dans la détresse,
Aux champs tu rempliras ta caisse,

Lorsque tu n'en as plus besoin,
Serre ta charrue avec soin.

Range de même, afin qu'il dure,
Chaque instrument d'agriculture.

A tout mauvais temps exposés,
Les outils sont bientôt usés.

Sous la main on a chaque chose
Quand à sa place on la dépose.

Quand le temps s'oppose au labour,
Aux outils consacre ce jour.

Tout bois que l'on peinture à l'huile,
Sera bien plus longtemps utile.

Bien marié, l'agriculteur
Ne sait pas quel est son bonheur.

Ce que fermière économise,
Impossible qu'on nous le dise.

Qui champs achète sans argent Se rend plus pauvre en achetant.

Ne livre jamais ta charrue Qu'à personne bien entendue.

Qui par sa faute perd un œuf, Aussi bien pourra perdre un bœuf,

En bon état, sans qu'elle serve, Tiens une charrue en réserve; Lorsque l'une vient à faiblir, L'autre est toute prête à servir.

De tout muni pour tout usage,
Tu feras à point chaque ouvrage.
Un seul jour fais-tu le lambin?
De huit jours tu perdras le gain.

A demain jamais ne diffère
Ce qu'aujourd'hui tu pourras faire,
Qui lui-même mène son bien
Ne doit s'occuper de plus rien.

Que son œil partout se promène,
Ou fort mal ira son domaine,

Propriétaire peu soigneux Fut de tout temps nécessiteux,

Et si des cafés il s'approche, Il court à l'hôpital en coche

De qui travaille avec lenteur La bourse n'a pas de rondeur.

Qui tient sa paille toute enclose En aura trop petite dose.

Ce qu'il faut à profusion
Ne peut tenir dans la maison.

Meules d'herbe prends soin de faire
Comme on en voit d'épis à l'aire;
Celui-là manquera de foin,
Qui peut l'enfermer avec soin.

Du grenier prends un soin extrême:
Mais au pailler songe de même.
Qui paille ou foin prodiguera,
Tant qu'il en ait, en manquera,

Au cœur de l'hiver conjecture
Si tu dois changer de mesure.

Qui comptera sur plus d'un gain
Peut s'attendre à profit certain.

Qui cueille un peu de chaque chose
S'il craint la gêne c'est sans cause.

Tel frais te semble bien petit,
Et la maison s'en appauvrit.

Tout doucement vient la richesse
Qu'accroissent travail et sagesse.
Petits gains, répétés souvent,
Te rendent enfin opulent.

Petit gain, perte imperceptible,
Au bout de l'an tout est sensible.
Cultivateur, tiens-le pour dit;
Sans le travail point de profit.

Qui travaille avec énergie Aura du pain toute sa vie,

Entre ton grain sec; autrement Crains qu'il ne sente le relent.

Et si tu veux qu'il se conserve, Que la pelle souvent te serve.

La pomme de terre est du pain; Dieu l'envoya contre la faim.

L'agriculteur, tant soit peu sage, A forfait donne chaque ouvrage.

Des domestiques trop nombreux Dépensent plus sans faire mieux.

Ta ferme, sans rapport, publie Ta sottise ou ton inertie.

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Qu'aux champs rien ne se perde en vain, Chaque chose y procure un gain.

Faute d'un travail plus utile, Du fumier va grossir la pile.

Sans luxe domaine exploité A toujours bien plus rapporté

Aux champs je vais te dire comme Tu dois choisir ton majordome:

Qu'une parfaite probité Soit sa première qualité;

Qu'il connaisse bien la culture Et secrets de toute nature;

Qu'il puisse affronter la rigueur Du froid comme de la chaleur; Qu'il dirige hommes et charrue Et partout promène sa vue.

En bétail expert, s'il t'en faut,
Il les achète sans défaut.

Qu'il traite bien ton domestique
Et qu'à toute chose il s'applique.
Que levé toujours le premier,
Il gagne son lit le dernier.

Il devra non-seulement lire,
Mais compter et souvent écrire;
Commis pour te représenter,
Il doit en tout le mériter.

Traite avec douceur et prudence
Ceux qui sont sous ta dépendance;
Car à tel maître, tel valet;

Rien n'est plus vrai, chacun le sait.

Tolère qu'un valet t'avise, Mais jamais qu'il te contredise

Valet, manquant de probité,
Ne doit pas être supporté;

Et s'il a mauvaise conduite,
De ta maison qu'il parte vite.
Sur ce chapitre êire indulgent,
C'est être plus que négligent.

Dans la direction sois ferme,
Sans pourtant dépasser un terme.
Qui veut se faire respecter,
Doit reprendre sans s'emporter.
Tout maître, doué de prudence,
Veut unité dans la puissance.
Quand tout le monde fait la loi,
Le royaume est en désarroi.

Le paresseux propriétaire De récolter en vain espère.

Fermière assidue au rouet A toujours chemise à souhait.

Dormant la grasse matinée
N'espère pas de bonne année.
Celui qui se lève matin
Seul remplit son grenier de grain.

Qui beaucoup dort et se repose
devenir pauvre s'expose.

Un peu de paille est sous tes pas ? Sans la lever ne passe pas.

De fumier la moindre poignée Se retrouve au grain de l'année.

Ouvrage dûment commencé Est au début fort avancé.

Avant d'affermer une terre, Médite ce que tu dois faire.

Pense qu'avec ton métayer Tu vas vraiment t'associer.

Si tu chéris tes enfants, sème Et, crois-moi, laboure toi-même ; Ou si le travail te fait peur, Délègue un bon cultivateur.

Si par toi ton fermier s'obère, A ton grenier tu fais la guerre.

Si tu fatigues ton terrain, En culture tu n'es pas fin.

Par métayer si tu cultives, De tes plus beaux fruits tu te prives. Au lieu d'être maître et seigneur, Tu n'es qu'un simple collecteur.

Que sans toi le fermier ne puisse Sous-fermer suivant son caprice.

Paie avec soin à tes valets
Les gages que tu leur promets.
S'il n'est payé, ton domestique
Avec insolence réplique;

Ta dette croft, forme un faisceau, Et bientôt est un lourd fardeau.

Veux-tu de bons valets? N'engage Ami, filleul, ni parentage.

Paie exactement en travaux

Ta taxe aux chemins vicinaux.

Les fruits ont leur valeur? Vends vite;
On est dupe quand on hésite.

Domaine du maître oublié
Ne lui rapporte que moitié.

Et souvent s'y trouve engloutie
Du capital bonne partie.

APHORISMES D'HIPPOCRATE. La connaissance de quelques-uns des principes qu'enseignait le père de la médecine, peut être utile, même à beaucoup de personnes étrangères à la pratique de l'art. Il est bon, en effet, dans l'usage de la vie, d'écouter les conseils de celui qui a dit, au frontispice de son œuvre : « La vie est courte, l'art est long, l'occasion est prompte, l'expérience trompeuse, le jugement difficile; et il ne faut pas seulement faire bien son devoir, mais il faut que le malade et ceux qui sont présents fassent aussi le leur, et que les choses soient bien faites. >>

I. Il n'est pas bon de manger trop, ni de souffrir la faim, ni de faire rien au delà de la nature.

2. Les maladies de plénitude sont guéries par la diète, et celles qui viennent de l'inanition disparaissent au moyen d'un régime fortifiant. Ainsi les contraires sont guéris par les contraires.

3. La diète rigoureuse et continue, dans les maladies longues et aiguës, ne convient pas et est dangereuse.

4. Les malades, en prenant trop peu d'aliments, augmentent leur mal, et, pour les personnes saines, la nourriture pour fait nieux supporter leurs maux. Le régime d'une nourriture insuffisante est plus dangereux encore que l'excès contraire.

5. Aux maladies extrêmes on doit approprier les remèdes extrêmes.

6. La nourriture doit être interdite dans tous les accès et paroxismes fiévreux.

7. Ceux qui croissent ont beaucoup de chaleur naturelle, et leur tempérament réclame une nourriture abondante. Les vieillards, au contraire, qui conservent peu de cette valeur, doivent se montrer sobres; c'est parce que leur corps devient froid, qu'ils ne se trouvent plus exposés aux fièvres continues.

8. Le régime d'une nourriture humide est nécessaire aux tempéraments fébriles, et surtout aux enfants.

9. Les malades supportent mieux la nourriture dans l'hiver et au printemps, que dans l'été et dans l'automne.

10. Il faut rétablir pen à peu le corps depuis longtemps débilité; mais opérer avec promptitude sur celui où la perturbation s'est produite récemment.

11. Si, après la maladie, l'on mange avec appétit, mais que le corps ne se guérisse pas, c'est un mauvais présage.

12. Avoir l'esprit sain dans une maladie, et trouver bons les aliments dont on fait

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