Veux-tu purger ton cnamp? Prends soin D'y faire germer le sainfoin. Faire paître les blés. Lorsque les blés tu feras paître, A moissonner ne t'aventure Mais tardant trop, à juste titre A moissonner sois diligent El ne perds pas un seul instant. Laisse bien marir, pour qu'il serve, Le blé qu'à semer on réserve. Battre. Qui bat au rouleau son froment, En récolte plus qu'autrement. Aux haras qui livre son aire, Fait besogne pire et plus chère, Sans qu'il puisse déterminer Le temps qu'il doit se résigner, Attendant que son tour amène Les cavales dans son domaine. Qui d'un rouleau s'est assuré, Prend son jour et bat à son gré. Son travail se fait sans colue, Et sa dépense diminue. CHAPITRE III. Engrais. L'agriculture et le fumier Le sol jamais ne s'appauvrit Si tu ne fumes pas ton bien Sans fumier, pas de bon terrain; Sans bétail, fosse à fumier vide, Et sans fumier, travail aride. La moisson provient en entier, Non du semoir, mais du fumier. Si le pain vient de la farine, Le fumier du grain est la mine. Pour l'engrais il faut du bétail, Comme il en faut pour le travail, Fosse à fumier trop exiguë Veut grenier de peu d'étendue. Deux gros bœufs fument jusqu'au bout Soixante-quinze ares en tout Et dix brebis n'éngraissent guère Que ce qu'un boeuf fume de terre Avec fumier tout ira bien, Et sans fumier tu n'auras rien Fumer son champ outre mesure Sans doute nuit à la culture; Mais parmi nous c'est un excès Qui n'aura pas lieu, je le sais. Pour l'emploi des engrais, sans cesse Du terrain observe l'espèce. De deux qualités sont tes champs Que les fumiers soient différents. Tu feras nettoyer l'étable Que la pile en règle se fasse A l'ombre qui tient son fumier Veux-tu voir le fumier putride? Voulant ton fumier bien tenu, Mêler les terres est un art Les terres qu'on doit transporter Veulent qu'on sache bien compter Porte sable en terre argileuse, Argile en terre sablonneuse. De tous, le sable de la mer Sera d'un revenu plus clair. Quand tu veux employer l'argile, Va doucement en homme habile; Automne, hiver, n'importe quand Mais toujours montre-toi prudent. Le fumier s'accroît de la terre Qu'on ramasse sous la litière. A-t-on de la marne ? On s'en sert, Ou l'on ne sait pas ce qu'on perd. Mais qu'elle soit d'abord laissée A tous les airs bien exposée; En grand avant de l'employer, En petit il faut l'essayer. L'écobuage en mainte terre La chaux jetée avec fréquence Le gypse rendra la jeunesse Les légumineuses jamais N'ont reçu de meilleurs engrais Mais que toujours l'emploi s en fasse Si c'est en automne, à mes yeux, La poudre des chemins hattus De tout détritus d'arbre ou plante Ne vas pas mépriser l'ordure Des oiseaux fort bonne est la fiente; Le fumier que le cheval rend En automne, un parc de brebis, Des arbres conserve la feuille Si de limon ton champ se couvre, Enterrer les plantes produit Des lacs et des étangs la vase, Un peu de sel, mais non sans frais, Du fumier que le tanneur laisse Ton fumier au champ ne voiture Si tu veux l'employer entier De froment récolte abondante Veut au champ du fumier qui sente. Si le terrain est en talus, Fume-moi le haut beaucoup plus ; Le bétail a toujours été De ton terrain, de tes étables, Bétail nombreux, chance certaine, Que le bétail ait à l'étable Loin de l'étable l'envoyer, A ton bétail ne donne pas Traite ton bétail doucement, Après dur travail ne plains point Que ton cheval jamais ne trotte, Pour faire saillir ta cavale, Un observateur nous explique Ne plains donc rien, c'est nécessaire, Jamais tu ne regretteras L'auge qu'au porc tu donneras. Tout, propre ou non, sans qu'on le trie, Rivière à sec est sans poisson A-t-on malade quelque bête? Le sel qu'il prend est d'ordinaire As-tu deux bœufs bien accouplés? Pour tes labours conserve-les? Qui de bétail veut faire emplette. Dedans avise à le nourrir, Bétail tenu dans le bien-êtrè, Elève, c'est de la sagesse, Qu'au marché bétail n'aille point La graisse, on le sait, dissimule Défaut de bœuf, cheval ou mule. Chacun, quand on a bien cherché, Est de quelque vice entaché. L'œil du maître au bétail procure Graisse avec peu de nourriture. Bétail, que le maître ne voit, Est plus altéré qu'il ne boit. Que cheval ou boeuf nul n'acquière Bien acheter veut un talent CHAPITRE V. Prairies. Jamais de bétail sans prairie, Ou ton travail est duperie. Veux-tu récolter force grain? Mets en prés beaucoup de terrain. Beaucoup de foin, peu de semence Donnent une récolte immense. Les prés donnent la vie aux champs, Si tu vois de mauvaises herbes Ton champ, dès-lors, pour en finir En pré devra se convertir. La terre que le blé harasse, Le pré rend la vigueur au champ Le tiers encor peut bien aller Moins la terre se trouve bonne, Plus à la prairie on en donne. Ton champ pourra, sans nul danger En pré quelconque se changer Car le blé jamais ne prospère Comme une plante fourragère. Tout terrain peut avec succès Devenir pré sans de grands frais. Je prédis prompte pénurie A toute ferme sans prairie. Prépare la terre avec soin Avant que d'y semer le foin; Et le soc de la charrue que Ne l'ait en tout sens parcourue Qu'enfin cinq labours y soient faits Tes prés en deviendront parfaits. Mais fume-les en abondance Avant d'y jeter la semence; Et comme il faut peu la couvrir, Si tes prés sont à l'arrosage, Lors d'ôter l'eau qu'on se dépêcлo Mais surtout ne l'inonde pas;! Suivant le bétail, qu'on y pense, Les plantes dûment divisées Les deux extrêmes s'unissant, Des prés que donne la nature, Venons à ceux que l'art procure. Qui chaque plante traiterait, L'avoine, quand elle prend graine, Pour ton bétail est une aubaine. Fais des raves et des navets, C'est un revenu des plus nets. Qui les sème sans les confondre A ses soins les voit mieux répondre. Pré de betteraves semé Pour tout bétail est estimé. Donne-lui les soins qu'il demande, Et tu verras quelle provende ! A l'égard du pré naturel, Voici l'usage universe! : Lorsqu'on voit que l'épi s'ébauche, Sans retard il faut que l'on fauche; Mais, dans un pré que l'art a fait, Fauche quand la fleur apparaît; Le trèfle rouge, la luzerne Et même le sainfoin... discerne ! S'agit-il de plantes à grain? Dès qu'il paraît fauche soudain. Toutefois le blé turc exige Qu'on laisse un peu grandir sa tige: D'en couper même ne prends soin Qu'à mesure de ton besoin. Mais que le fer tranche la plante Qui son pré trop tard fauchera, Tous les ans sème-moi tes prés, Pré qu'on a défriché naguère Tes prés fauchés, en homme leste, Quand l'herbe est sèche, promptement Entre-la sans perdre un moment. Crains que, si le temps se dérange, Ton herbe en fumier ne se change. CHAPITRE VI. Arrosage. Ruisseau fugitif, en été, A mes yeux a toujours été, De l'argent dont souvent on laisse Dans la mer tomber la richesse. Ruisseau non saigné, jour et nuit, Sans féconder le sol s'enfuit. Les moulins font à mainte terre Une trop redoutable guerre; Ils prennent mille et rendent cent Et le sol se trouve impuissant. Il serait temps qu'une mesure Cependant,je ne prétends pas L'onde étant le sang de la terre, Souvent sans eau verra sa terre Qui n'arrose pas, le pouvant, En culture n'est pas savant. En été jamais ne tourmente La feuille dit à qui l'inspecte Que toute plante ait son breuvage, Quand tu mets fin à l'arrosage. L'arrosage, en sol argileux, Sera rare, mais copieux. L'argile, une fois bien imbue, Retient longtemps l'onde reçue. Mais, si le terrain est léger, L'arrosage a peu de succès, Du bétail de belle apparence Avec terre, eau, soleil, engrais, Qui ne prospère est un niais CHAPITRE VII. Arbres. Rien n'est charmant comme l'ombrage D'un épais et riant bocage: Oui l'arbre, avec son vêtement Avant de bâtir ta maison Laboureur qui plante sans cesse, De ses fils fonde la richesse. Sur ton terrain, près d'un ruisseau, D'arbres aligne un vert rideau. Terres où les arbres abondent, Mieux que toute autre aux soins répondent. Ministres, princes, empereurs. Tout arbre heureusement se dresse Qui d'excellents arbres voudra Quand la graine à tomber commence, Mais quant aux arbres délicats, De planter au pieu ne te hâte, Tes plants auront succès complet, Tant que l'arbre a'courte stature, En sol aride et privé d'eau Plusieurs ont le funeste usage Cette défense despotique Porte à la transplantation Plus la fosse est large et profonde, Quand l'arbre est en feuilles, crois-moi, A l'arbre qu'ailleurs tu destines Est-il touffu? Qu'on l'éclaircisse Elle peut être un peu tassée, A l'arbre résineux apporte A prospérer tu le destines? Epargne branches et racines. L'arbre est-il transplanté? Prends soin L'arbre, que souvent on replante, Quand aura commencé février, Peu surent à tailler s'instruire, Laisse au tronc, par l'art averti, Qu'assez les branches s'élargissent Branches parasites a mort : Par la greffe, par sa magie, A l'analogie avec art La greffe doit avoir égard. L'arbre à pépin, qu'on ne l'oublie, Quand au sauvageon elle adhère, Qui veut voir ses soins triompher A deux époques doit greffer : Savoir, dès que février commence Jusqu'à ce que mai prend naissance; Au mois de juin recommencer; Mais, quand septembre vient, cesser. Le climat d'ailleurs est un maître Qu'ici nous devons reconnaître. De greffer toujours on s'abstient Quand la pluie ou le vent survient. La greffe même ne comporte Froid rigoureux ni chaleur forte. Surtout il te faudra tâcher, En greffant, de bien attacher Ensemble l'une et l'autre écorce. Qu'un liber à l'autre s'allie, CHAPITRE VIII. Oliviers. Que de la paix l'arbre prospère Soit celui qu'à tous on préfère. |