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société, et les atteintes du sort ou de la malignité des hommes qui peuvent en troubler les charmes, ne doivent point être reprochés à la nature.

2. On ne connaît la force de l'amour qu'au moment qu'on l'éprouve.

3. Ce n'est point par les yeux d'autrui que le cœur se détermine.

idole, à une existence vulgaire indigne de ces temps antiques où on lui élevait des autels. Toutefois, nous pensons que le siècle actuel nous conduit à l'accomplissement d'une révolution toute pacifique qui amè. nera, sans commotion aucune et par la seule suprématie de l'égoïsme et du positivisme, le complet anéantissement de la puissance de l'amour. Nous ne prétendons pas déclarer, tant s'en faut, que ce nouvel ordre de choses sera pour le mieux, même en amour, car nous trouvons au contraire que les extrêmes offrent toujours des inconvénients ou des dangers: nous voulons simplement faire remarquer que les vieux jeunes gens de la génération présente ne semblent nullement disposés à prendre pour devise: L'amour et une chaumière; et qu'on s'achemine vers une époque où la femme sera, à la honte des mœurs, tarifée comme une marchandise. (N.)

Ne te livre point à des amours effrénés, c'est la plus dangereuse de toutes les passions. (PHOCYLIDE.) L'amour a tous les charmes d'une sirène, et les transports d'une furie. (BACON.)

1. L'amour et la vénération s'accordent mal ensemble.

2. L'amour est plus hardi que la haine. (Balthasar GRACIAN.)

1. Il en est du véritable amour, comme de l'apparition des esprits : tout le monde en parle, mais peu de gens en ont vu.

2. En amour, celui qui est guéri le premier, est toujours le mieux guéri.

3. Toutes les passions nous font faire des fautes, mais l'amour nous fait faire les plus ridicules.

4. Quand nous aimons trop, il est mal aisé de reconnaître si on cesse de nous ai

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7. On ne doit pas s'étonner si quelques nations, qui n'étaient pas éclairées de la foi, ont fait une divinité de l'amour Ses effels et ses sentiments sont étranges, extraordinaires, et paraissent surnaturels.

8. Quand on aime, cn doute souvent de ce qu'on croit le plus.

9. Un honnête homme peut être amoureux comme un fou, mais non pas comme un sot. (LA ROCHEFOUCAULD.)

1. Un amour favorisé n'a plus que quelJues intervalles de constance: il se relâche, ombe et s'anéantit.

2. Il n'y a guère de gens qui ne soient honteux de s'être aimés, quand ils ne s'aiment plus. (LA BRUYÈRE.)

Tous les pas d'un amour content sont des démarches languissantes. (ST-Evremont.) 1. Unjuste penchant anime les deux sexes l'un pour l'autre; il est établi pour la douceur autant que pour la conservation de la

4. L'amour ne nous rend point criminels, lorsque l'objet est légitime, et qu'il ne fait point négliger ce que nous devons au Créa(L'abbé PRÉVOST.)

teur.

Les anciens n'ont guère traité l'amour, que par ce qu'il a de plus physique et de grossier; ils n'y ont presque vu qu'un besoin animal, qu'ils ont dédaigné rarement, de déguiser sous les couleurs d'une tendresse délicate. Je n'impute pas aux poëtes grecs et latins cette grossièreté : les hommes n'étaient pas alors plus avancés en matière d'amour; et les poëtes de ce temps n'auraient pas pu, si leur goût avait été plus délicat que le goût général.

(LA MOTTE.) L'amour nous trompe presque toujours: il prend quelque forme qui n'est pas la sienne, et le cœur, d'intelligence avec lui, sait nous cacher son penchant de peur d'alarmer la raison et la pudeur. C'est l'esprit qui nous touche, et jusqu'à ce que l'amour se soit rendu le maître il est presque toujours ignoré. (X.)

1. Il n'y a point de déguisement qui puisse longtemps cacher l'amour où il est, ni le feindre où il n'est pas

2. L'amour est une passion plus utile au théâtre qu'à la vie des hommes: elle est toujours dangereuse pour eux. (Y.) Les imaginations víves aiment mieux de loin que de près. (M DU DEFFANT.) L'amour avec des manières est un dieu; sans manière c'est une bête. (LA ROCHE.)

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Le premier amour est une fleur odorante et belle, qui conserve longtems ses parfums; le second amour est la même fleur, mais sèche et décolorée, et qu'on ne reconnait qu'à peine. (BEAUSSANT.)

Celui qui est incapable d'aimer est nécessairement incapable d'un sentiment magnanime, d'une affection sublime. Il peut ĕtre probe, bon, industrieux, prudent; il peut avoir des qualités douces et même des vertus par réflexion; mais il n'est pas homme, il n'a ni âme ni génie.

(DE SÉNANCOURT.) Dans ce monde où l'amour' nous trompe et nous [enivre, Toujours vers l'avenir par l'espoir emportés, Nous ne vivons jamais, nous aspirons à vivre. (Gustave DROUINEAU.) Ensemble ils sont heureux, séparés ils languissent. (La princesse DE SALM.) L'amour est comme la fortune; il est moins difficile de l'acquérir que de le con(DEBBRUÈRES.)

server.

En général, un homme cesse d'aimer lorsqu'il a obtenu; l'affection d'une femme augmente lorsqu'elle a accordé,

(A. DE CHESNEL.)

AMOUR (Prov.). Il y a ce proverbe : L'amour apprend les dues à danser. Ce qui signifie que par lui les esprits les plus vulgaires reçoivent une sorte de transformation à leur avantage.

On dit aussi, au sujet des vieillards qui se laissent subjuguer par une passion qui ne sied qu'à la jeunesse : Les lunettes et les cheveux gris sont les quittances d'amour. Ce proverbe n'est pas toutefois signé d'Anacréon.

AMOUR DE DIEU. L'amour de Dieu, dit l'auteur des Maximes Chrétiennes, n'exclut point la crainte de ses jugements, plus on l'aime et plus on craint d'être à jamais séparé de lui.

AMOUR DU PROCHAIN. La raison est perfectionnée par le plus heureux sentiment de l'âme, par cet amour vertueux qui unit l'homme à tous les hommes. Cet amour universel n'est point une qualité qui nous soit étrangère : il est l'homme lui-même, ou, si l'on veut, c'est une qualité essentielle de l'homme et innée en lui, qui lui inspire d'aimer ses semblables. (CONFUCIUS.)

L'amour du prochain est de tous les sentiments le plus sage et le plus habile : il est aussi nécessaire dans la société civile pour le bonheur de notre vie, que dans le christianisme pour la félicité éternelle.

(LA ROCHEFOUCAULD.)

AMOUR FILIAL. Le propre de l'homme, dit Confucius, est d'aimer; mais l'amour pour ses parents est son premier devoir, et sert de règle pour aimer les autres.

AMOUR MATERNEL. Que pourrionsnous exprimer sur cet admirable sentiment, qui n'ait déjà été dit, qui ne soit d'ailleurs apprécié par tout le monde ? L'amour maternel est la plus sublime des vertus que Dieu a placées dans le cœur de la femme; et cette vertu est non-seulement si belle, mais encore d'une telle importance pour l'ordre de l'univers, qu'elle brille aussi de tout son éclat jusque dans l'espèce la plus infime des animaux.

AMOUR PATERNEL. L'amour paternel, dit Vauvenargues, ne diffère pas de l'amour-propre. Un enfant ne subsiste que par ses parents, dépend d'eux, leur doit tout; ils n'ont rien qui leur soit si propre. Aussi un père ne sépare point l'idée d'un fils de la sienne, à moins que le fils n'affaiblisse cette idée de propriété par quelque contradiction; mais plus un père s'irrite de cette contradiction, plus il s'afflige, plus il prouve ce que je dis,

AMOUR PLATONIQUE. Ce genre d amour n'est qu'une imposture que réprouve la morale, et que la prudence doit aussi repousser. Malheur à la femme candide qui se laisserait prendre à un tel piége; honte à l'époux qui tolérerait un pareil lien.

AMOUR POETIQUE (Prov.). C'est aussi l'amour platonique, et les Italiens lui donnent proverbialement le nom de Petrarche volmente, c'est-à-dire l'amour à la façon de Pétrarque.

AMOUR-PROPRE. 1. Il est très-difficile de se guérir de la bonne opinion de soi-même.

2. Moins on vaut et plus on se flatte. (Balthasar GRACIAN.)

1. L'amour-propre est l'amour de soimême, et de toutes choses pour soi; il rend les hommes idolâtres d'eux-mêmes, et les rendrait les tyrans des autres, si la fortune leur en donnait les moyens. Cet amour ne se repose jamais hors de soi, et ne s'arrête dans les sujets étrangers que comme les abeilles sur les fleurs, pour en tirer ce qui lui est propre.

2. L'amour-propre fait tous les vices et toutes les vertus morales, selon qu'il est bien ou mal entendu (LA ROCHEFOUCAULD.)

L'amour-propre est le primum vivens et l'ultimum moriens, le premier vivant et le dernier mourant de notre cœur. Quand on le chasse par la porte, il rentre par la fenê(AMELOT DE LA HOUSSAYE.)

tre.

Un excès d'amour-propre corrompt les meilleures qualités de l'âme, les rendant ou inutiles, ou ridicules, ou pernicieuses. (L'abbé PREVOST.)

Un piége dans lequel nous tombons tous, c'est de croire tout le monde sans cesse occupé de nous en bien ou en mal, tandis que le plus souvent on n'y pense guère. (J.-J. ROUSSEAU.)

1. L'amour-propre est un ballon plein de vent faites une piqûre, il en sort des tempêtes.

2. Il n'est pas rare de montrer de l'humeur contre ceux qui nous forcent à examiner ce que nous avions admis sans réflexion. (VOLTAIRE.)

1. Un amour-propre excessif ne détruit pas les bonnes qualités, mais il les gâte. 2. L'amour-propre enfante également des béros et des sots. (A. DE CHESNEL.) AMOUR-PROPRE (Prov.). On dit de celui qui se trouve épris d'un grand amour de soi, qu'il s'aime sans rivaux. Ce sont les termes dont se sert Cicéron à propos d'un certain Hirtius : Quam se ipse amans sine rivali.

AN QUARANTE (Prov.). En parlant d'une chose qui n'est point susceptible d'inspirer la moindre crainte, on dit Je m'en moque comme de l'an quarante. Voici ce qui a donné lieu à ce proverbe Au commencement du xr siècle, on croyait généralement à une fin prochaine du monde, et c'était l'opinion que Jésus-Christ lui-même avait assigné comme terme à son Eglise et à la société tout entière, la date de 1040. Les esprits se trouvaient grandement agités par cette croyance. Mais lorsque l'époque si redoutée fut passée, la moquerie fit place à l'appréhension, et le proverbe qui vient d être indique naquit.

ANE (Prov.). 1. Les Grecs, pour exprimer la discussion que fait souvent naître une bagatelle, disaient: Disputer sur l'ombre d'un dne, et l'on donnait pour origine à ce proverbe l'historiette suivante que Démosthène avait racontée, disait-on, aux Athéniens, pour obtenir qu'ils prêtassent plus d'attention qu'ils n'avaient l'habitude de le faire à ses paroles. Un jour d'été, un

jeune homme, voulant se rendre d'Athènes à Mégare, loua un âne. Vers le midi, le cavalier ne trouvant aucun arbre pour se préserver du soleil, qui était brûlant, eut l'idée de mettre pied à terre et de s'asseoir à l'ombre que projetait sa monture. Mais le maître de l'âne, qui avait accompagné l'animai, prétendit que cette place lui appartenait de droit, attendu qu'il avait loué l'ane,

mais non pas l'ombre que cette bête procurait. Les deux hommes ne purent se mettre d'accord; des paroles on en vint aux coups; et comme ceux-ci ne furent pas plus heueux pour vaincre l'obstination de l'un et l'autre champion, tous deux eurent recours à la justice.

2. Il y avait autrefois, dans la ville de Beaune, une famille distinguée de négociants qui portait le nom de L'ane, et on la citait dans le commerce, en disant les anes de Beaune. Dans la suite, les malins, équivoquant sur le dicton, se plurent à désigner la totalité des habitants sous la dénomination d'ânes de Beaune.

3. On dit proverbialement, pour exprimer qu'on donne toujours moins de soins aux intérêts publics qu'aux siens propres : L'ane du commun est toujours le plus mal.

4. Autrefois on disait aussi d'un bon domestique, qu'il devait avoir oreille d'ane, ce qui signifiait que son lot était de tout écouter sans réplique, tout entendre sans faire écho. ANE COURONNÉ (Prov.). Le roi de France Louis IV, surnommé d'Outre-Mer, se trouvant de passage à Tours, alla entendre la messe à l'église Saint-Martin. Le comte d'Anjou, Foulques II, s'y trouvait déjà sous l'habit d'un moine et chantant à gorge déployée. Les seigneurs de la suite du roi, qui reconnurent le comte s'amusèrent beaucoup de sa passion pour le plain-chant, et les railleries auxquelles ils se livrèrent furent encouragées par la propre gaieté du monarque. Foulques s'étant aperçu de la chose, fut très-scandalisé d'une conduite qu'il n'attribuait qu'à une sorte d'ignorance et de dédain pour l'art, et il écrivit à Louis, à ce sujet, ces lignes qui, depuis, ont eu tant de célébrité et dont les derniers mots sont devenus proverbe : « Au roi de France, le comte d'Anjou, salut. Apprenez, Monseigneur, qu'un roi non-lettré est un âne couronné. » ANE DE BURIDAN (Prov.). On dit souvent d'une personne que certaines considérations rendent indécise: C'est l'àne de Buridan. On rattache l'origine de ce dicton à une sorte de sophisme qui contribua à rendre célèbre Buridan, recteur de l'Université de Paris, vers la fin du x siècle. Il supposait un âne également pressé de la soif et de la faim, et placé entre un seau d'eau et une mesure d'avoine. - « Que fera l'àne?» demandait-il alors. Et si on lui répondait, comme cela devait nécessairement arriver, que l'âne ne serait point assez simple pour ne boire ni manger,» il s'écriait aussitôt : « Donc l'animal se tournera d'un côté plutôt que de l'autre; donc il a le franc arbitre »

ANE DE MARTIN (Prov.). Pasquier ra conte, d'après Alciat, cette anecdote dont i' faut leur laisser la responsabilité. Un nommé Martin, titulaire d'une abbaye appelée Asello, avait trouvé pour incription, sur la porte de ladite abbaye :

Porta, patens esto; nulli claudaris honesto. Fatigué des nombreuses visites que cette ins

cription lui attirait, il fit placer après le mot honesto. L'abbé fut alors débarrassé de tout nulli le point qui se trouvait devant le mot importun; seulement, l'expédient auquel il avait eu recours ne fut pas goûté par ses supérieurs, et il perdit son bénéfice. Après cela, on remania derechef l'inscription que l'on présenta ainsi :

Pro solo puncto caruit Martinus asello; mais cette fois encore la critique trouva à redire; et comme le mot asello offrait une équivoque, on répéta plaisamment : Pour un point Martin perdit son dne, phrase qui devint un proverbe.

ANGLAIS (Prov.). Cette qualification est donné assez fréquemment par les débiteurs à leurs créanciers, et l'on dit : J'ai payé tous mes anglais, pour exprimer qu'on s'est libéré avec ceux à qui l'on devait. Cette locution vient, dit-on, de l'époque où le roi Jean se trouvait en Angleterre, ce qui obligea la France à s'imposer extraordinairement pour payer aux Anglais la rançon du prince.

ANGUILLE (Prov.). 1. On dit de celui qui fait usage d'un niauvais moyen pour arriver au résultat qu'il se propose, qu'il rompt l'anguille au genou, ce qui signifie qu'au lieu de se servir d'un couteau comme il le faudrait, il cherche à rompre le reptile comme on ferait d'un morceau de bois.

2. On fait usage aussi du proverbe suivant en parlant d'une affaire qui paraît obscure et dont il faut se défier: Il y a quelque anguille sous roche.

ANGUILLE DE MELUN (Prov.). On représentait à Melun le mystère de Saint-Barthélemy, qui fut écorché, et il était d'usage, dans ces sortes de représentations, de parodier jusqu'aux moindres détails du sujet dout on avait fait choix. Le saint était joué par un nommé Languille, qui fut attaché à une croix, afin d'être en apparence écorche; mais comme celui qui le liait vint à lui faire mal, il poussa un cri, et les spectateurs de dire Languille crie avant qu'on ne l'écorche. De là le proverbe qui, pour désigner un homme peureux, dit : Il est comme l'anguille de Melun, qui crie avant qu'on ne

l'écorche.

ANSES (Prov.). On dit trivialement: Faire le mot à deux anses, pour exprimer l'action d'une personne qui, de même que les poissardes, place les mains sur ses hanches pour disputer.

ANTHOLOGIE DE LA SAGESSE. 1. Que vos amis absents aient autant de place dans votre mémoire que les présents.

2. Ne vous enrichissez pas des voies injustes, et songez que vous recevrez de vos

enfants le traitement que vous aurez fait à vos pères.

3. Jeune homme, considère s'il n'est pas trop tôt pour te marier. Vieillard, prends garde qu'il ne soit trop tard.

4. Le sage est toujours assez riche, mais il est bien rare que le riche soit sage.

5. La grande envie de parler est un signe de folie.

6. Rien de plus funeste que la malignité : elle blesse même Thomme de bien qu'elle touche.

7. Rien de plus rare qu'un tyran qui parvient à la vieillesse.

8. Ne faites pas ce que vous blâmez dans les autres, mais faites ce que vous entendez louer en eux.

9. La félicité du corps consiste dans la santé, et celle de l'esprit dans le savoir. (THALES.)

1. Que ta langue ne soit pas l'interprète du mensonge.

2. Que tes premiers respects soient pour les dieux, et les autres pour ton père.

3. L'homme n'a rien si fort à craindre que la perte du bonheur.

4. Ne contracte pas d'amitiés à la légère, et conserve toujours celles que tu as faites. 5. Ne jugeons pas du bonheur d'un homme avant sa dernière heure.

6. Tant que tu vivras, cherche à t'instruire.

7. Il faut plus se fier à la probité d'un homme qu'à son serment.

8. Il en est des lois comme des toiles d'araignées, qui retiennent les choses légères, mais sont rompues par les pesantes.

(SOLON.)

1. Nous ne pouvons travailler plus glorieusement qu'à nous acquérir l'amitié de nos concitoyens.

2. Ne dis rien des dieux que ce qu'il t'est permis d'en dire.

3. Ne fais pas d'autre provision que de sagesse : c'est le seul bien que la fortune ne peut enlever.

4. Parmi les bêtes domestiques, la plus à craindre est le flatteur.

5. Il vaut mieux être juge entre ses ennemis qu'entre ses amis, parce que, dans le premier cas, on se fait un ami, et, dans l'autre, un ennemi.

6. La bonne conscience est seule audessus de la crainte.

7. La loi : c'est la raison.

(BIAS.)

1. Ne désire point l'impossible, et regarde comme impossible tout ce qui est injuste. 2. Soyez le maître chez vous, et ne cherchez pas à l'être chez les autres.

3. L'homme généreux ne perd jamais la mémoire des bienfaits qu'il a reçus; mais il oublie aisément ceux que sa main répand.

4. Rien n'est si difficile que de se connaître soi-même l'amour-propre exagère toujours notre mérite à nos yeux.

5. Il vaut mieux perdre que de faire un gain honteux.

6. Tu parles mal des autres : tu ne crains donc pas le mal qu'ils diront de toi?

7. C'est moins la mor: qui est horrible que le fantôme sous lequel on nous la fait envisager.

8. Fais-toi pardonner ta puissance par ta douceur mérite d'être aimé, redoute d'être craint.

9. Il faut être plus prompt à soulager un ami dans sa disgrâce qu'à le féliciter de son bonheur.

10. Où la loi parle, que les orateurs se taisent.

11. Il vaut mieux perdre que de s'enrichir par des voies injustes, parce que l'un ne fait de la peine que pour un temps, au lieu que l'autre afflige toujours votre conscience.

(CHILON.)

1. Ne ris point de l'affront que l'on fait à une personne, parce que tu te la rends par là ennemie.

2. Comme tu ne dois pas sortir de ton logis sans penser à ce que tu vas faire, tu n'y dois pas rentrer sans méditer sur ce que tu as fait.

3. Applique-toi davantage à écouter qu'à parler.

4. Que l'ingratitude ne loge point dans ton âme.

5. Heureux le prince qui ne croit rien de ce que lui disent ses courtisans.

6. Il n'y rien de si commun dans le monde, que l'ignorance et les grands parleurs. (CLÉOBULE.)

1. Fais le même visage à ton ami malheureux, qu'à celui que la fortune favorise. 2. Garde inviolablement la parole que tu as donnée.

3. Prends garde qu'en parlant beaucoup, tu ne laisses échapper quelque secret.

4. Que l'espoir du gain ne soit point le mobile de tes actions.

5. Les plaisirs n'ont que des biens périssables à nous offrir, mais l'honneur nous en fournit d'immortels.

6. Quand tu parles de ton ennemi, songe qu'un jour peut-être tu deviendras son ami. (PÉRIANDRE.)

1. Rends un dépôt avec autant de fidélité qu'on a mis de bonne foi à te le confier. 2. Il est aussi lâche de médire de son ennemi que de son ami même.

3. C'est un témoignage de notre prudence de prévenir les disgraces avant qu'elles nous arrivent; mais c'est une marque assurée de la fermeté de votre cœur, de les souffrir sans murmurer quand elles sont arrivées.

4. Si tes amis ont quelques différends, ne te mêle point d'être leur juge; car c'est le moyen de te brouiller avec l'un ou l'autre, et peut-être avec tous les deux.

5. Ne divulgue pas tes desseins, afin que, s'ils sont renversés, tu ne sois point exposé à la risée d'autrui.

6. Attends de tes enfants, dans ta vieillesse, ce que tu as fait toi-même pour ton père.

7. Le sort est le tyran des hommes et des dieux.

8. Ne consacrons d'autel qu'à la nécessité,

9. Il faut au peuple enfant des verges et des lois.

10. Pour connaître un mortel, donne-lui du pouvoir.

11. Ne mens jamais, même en plaisantant, pour n'en pas contracter l'habitude.

12. Le plus noble empire est celui de commander à ses passions: il vaut mieux se gouverner soi-même que de gouverner les autres, et il y a plus de gloire à observer les lois qu'à les imposer.

13. Ce n'est point avec l'arme de la parole qu'il faut attaquer les méchants pour aller à eux prenez vos arcs et vos flèches. (PITTACUS.)

1. Les petits chagrins sont expansifs, les grandes douleurs sont muettes.

2. C'est un défaut de tout croire, c'en est un autre de ne rien croire.

3. Le meilleur remède aux injures, c'est de les oublier.

L. Quand un ambitieux vous dit qu'il renonce à l'ambition, n'en croyez rien : c'est un amant qui se querelle avec sa maîtresse, ne prenez pas un moment d'humenr de sa part pour une rupture.

5. Notre âme est plus forte que la fortune elle seule décide de notre bonheur ou de notre malheur.

6. La véritable amitié est celle avec laquelle on meurt, et pour laquelle on consent à mourir.

7. Ne remets jamais ton bonheur au pou voir d'autrui.

8. La colère est fille de l'orgueil de là ce faux air de noblesse qui la caractérise; mais elle est dans le fond la plus petite et la plus vile de toutes les passions.

9. Le lâche succombe même avant l'attaque l'homme de courage est inébranlable; s'il est renversé, il combat à genoux,

10. Nous ne vivons pas, nous nous usons les uns contre les autres.

11. Une grande fortune est une grande

servitude.

12. On se plaint d'être malheureux comme s'il y avait quelqu'un exempt de le devenir. Demandez à chaque homme les annales de sa vie, vous verrez que pas un seul n'a eu le bonheur de naître impunément.

13. Dans un homme qui peut tout, il faut moins considérer ce qu'il a fait, que ce qu'il aurait pu faire.

14. L'homme enrichi vit mécontent de sa fortune. Lors même qu'il lui en a peu coûté pour l'acquérir, il blâme les moyens dont il s'est servi, et regrette ceux qu'il n'a pas employés.

15. La vertu ne veut point d'amants intéressés : c'est avec une be ouverte et sans plis qu'il faut venir dans ses oras. La vertu ist elle-même sa récompense. (SÉNÈQUE.)

:

1. L'avarice est une passion bien singulière les autres passions travaillent à se satisfaire, l'avarice se tourmente sans cesse pour n'être jamais satisfaite.

2. Ce qui nuit plus que toute autre chose à la tranquillité de l'âme, c'est de ne pas sa

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grande réputation? Dire de belles choses et 12. Que faut-il faire pour s'élever à une faire de grandes actions. (PLUTARQUE.)

1. La vie des morts consiste dans le souvenir des vivants.

2. Ne nous emparons pas exclusivement de la conversation, comme d'un bien qui l'entretien, comme dans tout autre chose, nous appartienne en propre il faut, dans laisser aux autres leur part.

3. Que chacun examine les qualités qui lui sont propres, et qu'il s'applique à les régler. Qu'il ne s'avise pas d'essayer si les qualités des autres ne lui siéraient pas mieux que les siennes rien ne sied mieux à personne que ce qui lui appartient.

:

4. Quand on fait peu de cas de sa réputation, on méprise les vertus.

5. Je préfère le témoignage de ma conscience à tous les discours qu'on peut tenir sur moi,

6. La reconnaissance est non-seulement une grande vertu, mais elle est la mère de toutes les autres vertus, et le plus grand mal qu'on puisse dire d'un homme, c'est de le taxer d'ingratitude.

7. L'homme vraiment vertueux l'est partout et avec tous.

8. La véritable grandeur d'âme ne peut Atre imitée par l'orgueil, c'est une qualité qui se fait connaître d'elle même, et dont aucune passion ne saurait prendre le masque

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