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refuge à la morale, cette partie de la philosophie la seule nécessaire au bonheur de 'homme, et que l'homme eût entièrement perdue sans eux. »

L'appréciation des actes d'autrui ou des sentences qui les décèlent, nous donne l'utile enseignement de pouvoir, en dépit de certaines apparences trompeuses, reconnaître si le bien qu'on nous présente n'est point un piége que nous tend l'esprit du mal; ou si le châtiment qui nous est infligé n'a pour objet, au contraire, que de nous être favorable dans un avenir plus ou moins prochain. Les maximes qui ont aussi pour but de mettre en évidence les travers et les ridicules du monde, servent à nous prémunir contre ces mêmes écarts.

L'examen que nous faisons, non-seulement des actions de nos semblables, mais encore de leurs pensées, de leurs théories diverses, a rarement pour résultat de nous inspirer l'estime pour l'humanité; mais si Dieu cependant a mis en nous l'amour du bien, cette étude est toujours profitable, puisqu'en nous faisant connaître les fautes, ce qui conduit à les commettre, elle nous aide aussi, nous le répétons, à nous éloigner des écueils, et nous fournit en même temps des exemples propres à rendre plus efficaces les conseils que nous nous trouvons dans le cas de donner, et qu'il est pour nous un devoir d'offrir à ceux qui s'égarent. Il est donc incontestablement utile de dévoiler le néant, les dangers ou le ridicule de certaines positions; non pas pour les attaquer au moyen du désordre ou d'autres armes répréhensibles; mais bien pour se mettre à l'abri soi-même de perturbations analogues, et surtout pour mieux faire, si la destinée nous conduit à ces positions. << Comme les hommes ne se dégoûtent point du vice, dit La Bruyère, il ne faut pas se lasser de le leur reprocher : ils seraient peut-être pire, s'ils venaient à manquer de censeurs ou de critiques. >>

Il résulte de ce que nous venons de dire, qu'un recueil de maximes, pour être réellement profitable, ne doit pas uniquement tracer le tableau de ce qui est bien, mais qu'il doit, au contraire, offrir aussi celui de ce qui est mal. Dans le premier cas, l'homme, aveuglé par son orgueil, croirait n'apercevoir que la règle à laquelle il se soumet de sa propre volonté ; dans le second, forcé de comparer les actes que l'on condamne avec ceux qu'il accomplit, son bon sens le place dans la nécessité d'adopter la bonne ou la mauvaise voie, et s'il s'engage alors sur cette dernière, c'est tout à fait en connaissance de cause

Il est encore une autre considération dans l'exposé qui est fait de nos travers. C'est que notre amour-propre, notre vanité nous portant incessamment à justifier nos vices, nos défauts, nos intentions, nos mouvements intérieurs, il est bien de nous instruire que toutes ces capitulations que nous faisons avec notre conscience, n'échappent nullement à l'œil scrutateur du sage, du moraliste; qu'on ne se méprend que rarement sur le mobile de nos actions; et que ce que nous tentons souvent de faire admettre pour de la charité, de la générosité, de la prudence, du courage et autres vertus, ne se montre au miroir véritablement investigateur, que sous l'aspect de sa réalité, c'est-à-dire comme le produit du mensonge, de l'hypocrisie, du charlatanisme. L'homme, bien convaincu alors qu'il peut être deviné, se tient du moins sur ses gardes s'il n'aime mieux consentir à prendre pour guides les préceptes qui mènent à se conduire honorablement.

Toutes les époques ont eu leurs inspirations louables et leurs inspirations répréhensibles; mais la nôtre appelle peut-être des préservatifs plus nombreux contre les atteintes portées aux bonnes mœurs, puisque, outre les passions inhérentes à l'esprit humain, il faut aujourd'hui combattre chaque jour, à chaque heure, à tout instant, les effets déplorables de la mauvaise presse, de cette presse, qui, dans les utopies soi-disant régénératrices et dans le roman-feuilleton, va porter, jusqu'au foyer du pauvre, les idées ennemies de la morale et de la religion, c'est-à-dire, toutes les torches incendiaires propres à n'amonceler que des ruines au sein de la société. Le livre qui a pour objet de faire connaître, de signaler à l'attention de tous, les abîmes qu'il faut fuir et les ports dans lesquels on trouve en toute circonstance un refuge assuré; le livre, qui, en abordant toutes les questions controversées,

fait toujours pencher la balance du côté où se trouve le bon sens, et l'amour véritable du bien et de l'ordre public; ce livre-là mérite alors de porter le titre de SAGESSE POPU

LAIRE

Dans les proverbes, les axiomes, les sentences, etc., la morale et les sentiments religieux se trouvent le plus souvent en relief, parce que d'eux seuls émanent le droit, le devoir, la justice, le bien-être sans lesquels aucune société ne saurait subsister, et qu'il est alors de l'intérêt de chacun de défendre ces éléments, ces garanties de sa propre conservation. • Tous les préceptes de la morale, dit l'abbé Prévost, ne sont pas de la même utilité; mais comme ils tiennent tous l'un à l'autre, et qu'ils se rapportent tous à certains principes d'une importance et d'une nécessité reconnues, cette relation seule doit suffire pour les faire respecter. D'ailleurs, ceux mêmes qui n'ont point une influence si immédiate sur les mœurs, en ont quelquefois sur le bon ordre de la société. On ne les nommera alors, si l'on veut, que civils et économiques. Le nom n'y fait rien. Mais loin de devenir par là moins respectables, il semble plutôt qu'ils acquièrent un nouveau degré de considération en passant, si j'ose parler ainsi, de l'usage particulier à l'usage public; car la nécessité de la morale n'est qu'un intérêt personnel; et celle de la civilisation, qui sert à l'entretien de la paix et du bon ordre, est en effet l'intérêt de tout le monde. »

Il est après cela des maximes qui, inspirées par le même sujet, semblent pourtant en contradiction les unes avec les autres, et surtout n'avoir pas la même portée logique. C'est qu'elles ont envisagé ce sujet sous divers aspects et en raison de certaines positions. En se plaçant alors au même point de vue, on perçoit facilement le sens moral qu'elles ont voulu donner à leur appréciation. Il ne faut pas oublier d'ailleurs qu en toutes choses il est un libre arbitre laissé à l'homme; seulement, lorsqu'on lui présente, nous l'avons dit, le tableau du bien et celui du mal, il est tout à fait évident que c'est dans le but de l'amener, pour sa conduite, au choix des principes les plus dignes de l'estime générale.

Plus l'aphorisme ou l'axiome offre de brièveté, mieux il vaut, parce qu'il s'incruste alors plus aisément dans la mémoire et devient aussi d'un emploi plus facile lorsqu'il est invoqué. De même le soldat qui court à l'ennemi, ne manquerait pas de phrases et de figures de rhétorique pour exprimer son enthousiasme et exciter celui des autres; mais il se borne à crier : En avant! et ces deux mots opèrent des merveilles. Les croisés s'appelaient au combat contre les infidèles, en disant simplement: Dieu le veut! Et quand l'écho des armées de la vieille monarchie française répétait, de phalange en phalange: Montjoie et saint Denis! tous les rangs s'ébranlaient à la fois, saisis d'un pieux transport qui se traduisait en un courage énergique.

Pour que les maximes eussent toutes aussi un caractère essentiellement juste, il faudrait que chacun des écrivains de qui elles nous viennent, n'eut traité pour ainsi dire qu'un. sujet auquel il aurait consacré ses méditations. Mais il est loin d'en être ainsi, parce que la nature de l'homme le porte à arrêter ses regards sur toutes choses, à étendre ses horizons, à trancher même a priori sur les matières les plus éloignées de ses études habituelles et de sa position dans le monde. Il en résulte dès lors des conclusions fréquemment erronées ou incomplètes qui ne sauraient être admises comme règles; et telles sont beaucoup de celles qu'on rencontre dans Montaigne, Bacon, La Rochefoucauld, La Bruyère et tant d'autres, lorsqu'il leur arrive de pénétrer si résolument dans le domaine de la politique, de la guerre, des sciences, des arts, etc. On peut être en effet un penseur estimable, un philosophe érudit, un prosateur élégant, et ne faire cependant qu'un méchant diplomate, un triste tacticien militaire, et un ignorant critique de la science et de l'art

Depuis Salomon, Théophraste, Zoroastre, Sénèque, Confucius et autres moralistes de l'antiquité, il s'est produit jusqu'à nos jours un grand nombre de recueils de maximes. Quelques-uns de leurs auteurs se sont même rendus illustres par ce genre de méditation; mais ceux-là, quelque juste, quelque agréable que soit leur esprit, ne sont pas toujours

ceux qui impressionnent le mieux la multitude. Celle-ci accueille avec plus de sympathie la phrase triviale qui est comme un reflet de sa propre idée, de la tournure particulière de de son imagination, et elle considère alors cette phrase comme son bien. Telle est, par exemple, le caractère du proverbe, dont l'origine est en effet essentiellement populaire. Quant à la multiplicité des recueils de maximes et de pensées, elle s'explique par ce fait que, pour composer un livre de cette nature, il n'est pas besoin de se livrer à un travail assidu et fatigant, mais simplement de prendre note, à mesure qu'elles se présentent à notre esprit, des réflexions que fait naître instantanément le spectacle ou l'examen de certaines choses. Nous disons instantanément, parce que les pensées qui surgissent ainsi proviennent le plus souvent des éclairs de la raison. C'est ainsi qu'en butinant au fur et mesure, au sein des masses, certaines observations dictées par le seul bon sens, on obtiendrait une œuvre morale des plus recommandables.

Les maximes, nous en avons déjà fait la remarque, se présentent sous les figures les plus variées; leurs formules se multiplient chaque jour; mais, nous devons le dire, et chacun le reconnaîtra sans peine, si ces formules sont en nombre immense, celui des préceptes qui leur donnent naissance est au contraire extrêmement borné. La morale se renferme effectivement dans peu de lois, et nous en trouvons la preuve dans l'enseignement de Jésus-Christ. Le sage pourrait donc rigoureusement inscrire sur un seul feuillet le code entier devant servir de règle à sa conduite.

Suard a dit, au sujet des plus célèbres moralistes modernes : « La Rochefoucauld humilie l'homme par une fausse théorie; Pascal l'afflige et l'effraye du tableau de ses misères; La Bruyère l'amuse de ses propres travers; Vauvenargues le console et lui apprend à s'estimer. » Cette appréciation manque d'exactitude. La Rochefoucauld, homme du monde, en a peint les vices avec des couleurs vraies; seulement il a eu le tort de considérer la plupart de ces vices comme des conditions d'existence pour la société, et n'étant pas susceptibles par conséquent d'être extirpés ou améliorés. Pascal ne s'est pas montré plus sévère, plus inexorable pour nos fautes que les Pères de l'Eglise. La Bruyère ne saurait être plaisant que pour les esprits superficiels, et les gens sensés s'affligeront, au contraire, de cette variété de caractères dépravés dont se compose l'humanité. Quant à Vauvenargues, son optimisme porte trop fréquemment atteinte à la morale, telle du moins que le devoir impose de la pratiquer.

Pour former le Dictionnaire qui nous a été confié, nous nous sommes attaché non-seulement à faire le meilleur choix possible dans l'œuvre des moralistes, mais encore à recueillir ce que d'autres compilateurs ont négligé de comprendre dans leur travail. Nous avons joint enfin, à ces premiers matériaux, les pensées que nous avions extraites nousmême de nos lectures diverses, depuis de longues années, et notre recueil se distingue, sous le rapport de ses éléments, de la plupart des ouvrages qui ont été consacrés au même sujet.

Nous avons donné avec soin les origines des proverbes, lorsqu'il nous a été possible de nous les procurer; mais le nombre de ces origines est néanmoins peu considérable, parce que, d'une part on ne s'est guère occupé de les conserver, et que de l'autre on a du renoncer à en accueillir qui étaient évidemment forcées ou tronquées. Nous-même avons dû en ramener plusieurs à leur véritable acception.

Du reste, nous le redisons encore, les proverbes ont été en faveur dans tous les temps et l'on s'est fait constamment une distraction de les rassembler. Caton l'ancien avait pour eux une passion égale à celle que Cervantes place dans l'un des héros de son immortel roman; et les grammairiens Zenobius et Diogenianus, qui vivaient sous Adrien, s'appliquèrent à en recueillir un grand nombre. Au moyen âge, Apostolius, Erasme et Adrien Junius réunirent les dictons qui se trouvaient épars dans les auteurs grecs et latins; Joseph Scaliger publia les vers proverbiaux des Grecs; Martin del Rio, les adages de la Bible; André Scot, ceux du Nouveau Testament; Novarius, ceux des Pères de l'Eglise ; el

Jean Drusus, ceux des Hébreux. Les proverbes des Arabes et des Persans turent traduits en latin par Scaliger, Erpenius et Levinus Warnerus; puis Boxtornius rassevabl. ceux de l'ancienne langue britannique; ceux des Espagnols furent publiés par Hernand Nunès; et enfin Grutère inséra dans son Florilegium ethico politicum, les sentences des Grecs et des Latins, avec les proverbes répandus en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en France et en Espagne. De nos jours ont paru chez nous les dictionnaires de proverbes de MM. La Mésangère, Boinvilliers, de Méry, Quitard, Desciseaux, etc.

Nous devons prévenir qu'en nous livrant quelquefois dans le présent livre à des commentaires, nous n'avons eu nullement la prétention d'ajouter à l'excellence des maximes dont nous avons fait choix; mais comme celles-ci n'offrent pas toutes, cependant, à notre point de vue moral, un caractère d'unité tel que nous le désirions, nous avons cherché à établir cette unité au moyen d'observations ramenées à un même principe.

L'esprit de parti doit être nécessairement tout à fait étranger à un livre de la nature du nôtre. La morale n'a en effet pour but unique que l'amélioration du sort de l'homme, quels que soient d'ailleurs sa race, sa nation, son drapeau. Elle attaque le mal partout où elle le rencontre; elle glorifie le bien de quelque part qu'il se manifeste. La morale, c'est l'esprit de l'Evangile, le commentaire des préceptes de Jésus-Christ. La morale, c'est la pratique de la religion, ou, en d'autres termes, le sentiment religieux présidant à tous les actes qui s'accomplissent dans la société, en dehors des devoirs imposés par le dogme. D'après cette manière de voir, ce serait aussi faire preuve de non sens, d'absence de chɛrité chrétienne surtout, que de repousser les maximes morales de certains hommes, parce que leur nom ne figure que rarement parmi ceux qui demeurent constamment éclairés des bonnes doctrines. C'est un devoir, au contraire, lorsqu'on obtient de ces hommes-là des élans religieux, généreux, de nature à être utiles, de s'empresser de les recueillir comme un triomphe du bien sur le mal, de la vertu sur les inspirations coupables.

"

Outre l'objet principal que nous nous sommes proposé dans ce dictionnaire, t que nous venons d'exposer, notre travail sera une ressource pour ceux qui écrivent. Il est peu d'auteurs, effectivement, qui n'aient le desir, dans une occasion ou dans l'autre, d'appuyer une assertion, une opinion ou un fait, sur ce qu'ont dit, dans des cas analogues, des hommes qui font autorité dans les lettres, ou qui, au moins, ont émis des pensées justes et nettement exprimées. L'embarras est alors, si la mémoire n'est pas suffisamment meublée, ou si elle fait défaut, de se procurer immédiatement l'appui qu'on cherche; car il est incontestable qu'on pourrait parcourir infructueusement un grand nombre de volumes, en se trouvant condamné à y fouiller au hasard. Notre livre fait disparaître cet inconvénient, et l'investigation y devient très-facile, puisque sa division par ordre de matières, conduit directement où sont réunies des réflexions sur le sujet qu'on traite. Enfin, les mêmes éléments fournissent des épigraphes, autre avantage qui n'est pas sans importance, puisqu'une épigraphe convenablement appropriée au sujet fait connaître tout d'abord dans quel esprit l'ouvrage est rédigé.

Il est quelques distinctions qu'il n'est pas inutile de rappeler ici. L'apophthegme est un mot ou une phrase d'un personnage célèbre et ancien. Le caractère de la maxime est d'offrir des termes choisis et concis. La sentence et l'axiome, qui sont aussi des maximes, doivent toujours être graves et se rattachent principalement à la philosophie et à la religion. L'aphorisme est le précepte d'une science quelconque. « Le proverbe, dit l'abbé Roubaud, est une sentence populaire ou un mot familier et plein de sens; l'adage est un proverbe piquant et plein de sel. Le proverbe annonce une vérité naïve tirée de l'observation; l'adage donne à cette vérité une pointe pour la rendre plus pénétrante. Il n'y a que du sens et de la précision dans le proverbe, il v a de l'esprit et de la finesse dans l'adage. »

DICTIONNAIRE

DE LA

SAGESSE POPULAIRE.

ABOMINATION (Dicton). Pour désigner les excès d'une grande impiété, on dit que c'est l'abomination de la désolation. Cette expression est tirée de l'Ecriture sainte. (Marc. XIII, 14.) « L'abomination de la désolation, dit Bossuet, est la même chose que les armées des païens autour de Jérusalem. Le mot d'abomination, dans l'usage de la langue sainte, signifie idole. Les armées romaines portaient dans leurs enseignes les images de leurs Césars et de leurs dieux; ces enseignes étaient aux soldats un objet de culte, et parce que les idoles, selon l'ordre de Dieu, ne devaient jamais paraître dans la terre sainte, les armées romaines en étaient bannies. Quand Jérusalem fut assiégée, elle était environnée d'autant d'idoles qu'il y avait d'enseignes, et l'abomination ne parut jamais tant où elle ne devait pas être, c'est-à-dire, dans la terre sainte et autour du temple.

ABRON. Grec qui était renommé par ses mœurs licencieuses. Les anciens disaient, proverbialement, mener la vie d'Abron, pour signifier une conduite débauchée.

ABSENCE (Prov.). On dit communément que les absents ont tort, et l'on croit que ce proverbe nous vient de cet autre des Romains: Hæres non erit, « il n'héritera pas, » qu'ils employaient aussi à propos des ab

sents.

ABUS. 1. Les abus inévitables sont des lois de la nature.

2. Avant d'attaquer un abus, il faut voir si on peut ruiner ses fondements.

(VAUVENARGUES.) ACCIDENT. Un accident subit, dit Tacite, étonne même les plus grands hommes.

ACCO (Prov.). Les Grecs avaient ce proverbe: Se mirer dans ses armes comme Acco dans son miroir. Acco était une vieille femme, qui, s'étant regardée un jour dans un miroir, devint folle d'y voir ses traits aussi flétris. Mais après cela elle allait à chaque instant à ce fatal miroir pour s'y contempler et s'y adorer.

ACCOUCHÉE (Dicton). Pour qualifier tous les propos frivoles et les commérages qui se font autour d'une femme qui vient d'être

A

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délivrée, on emploie ce dicton: Les caquets de l'accouchée. On se sert aussi de ce proverbe: Elle est parée comme une accouchée, quand on parle d'une femme qui, quoique au lit, est remarquable par une toilette recherchée, et l'on justifie cette locution par le passage suivant que l'on trouve dans le livre qui a pour titre: Le, Miroir des vanités et pompes du monde: « Il y a la caquetoire. parée tout plein de fins carreaux pour asseoir les femmes qui surviennent, et auprès du lit une chaire ou fauteuil, garni et couvert de fleurs. L'accouchée est dans son lit, plus parée qu'une épousée, coiffée à la coquarte, tant que diriez que c'est la tête d'une marote ou d'une idole. Au regard des brasseroles, elles sont de satin cramoisi ou satin paille, satin blanc, velours, toile d'or ou toile d'argent, ou autre sorte que savent bien prendre et choisir. Elles ont carquans autour du col, bracelets d'or, et sont plus phalérées qu'idoles ou reine de cartes. Leur lit est couvert de fins draps de Hollande ou toile cotonine tant déliée que c'est rage, et plus uni et poli que marbre. Il leur semble que ce serait une grande faute, si un pli passait l'autre. Au regard du chalit, il est de marqueterie ou de bois taillé à l'antique et à devises. »

ACTIONS. 1. Il semble que nos actions aient des étoiles heureuses ou malheureuses à qui elles doivent une grande partie de la louange et du blâme qu'on leur donne.

2. Nous aurions souvent honte de nos plus belles actions, si le monde voyait tous les motifs qui les produisent.

3. C'est en quelque sorte se donner part aux belles actions, que de les louer. (LA ROCHEFOUCAULD.) Une approbation donnée sur le témoignage des actions flatte celui qui la reçoit et iustifie le goût de quiconque la donne.

(LA BRUYÈRE.).

ACTIONS (Prov.). Les espagnols ont ce proverbe Las obras de cada uno pinzel de su natura: « Les actions de chaque homme sont le pinceau de son naturel.»

ADMIRATION. Pour être admiré, il faut

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