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autre jour; ayez la bonté de me fixer celui auquel je pourrai revenir.

LE DOCTEUR.

Je ferai libre les deux premiers jours. de la femaine prochaine.

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QUATRIEME ENTRETIEN.

La fainteté, l'un des quatre caracteres de l'églife de Jésus-Chrift, appartient à l'églife romaine, & non aux fociétés proteftantes. L'indéfectibilité, la vifibilité & l'infaillibilité, font trois autres propriétés effentielles de l'églife de Jésus-Chrift, qui conviennent à l'églife romaine, & non à la prétendue réforme.

LE PROTESTANT.

Nous devons, Monfieur, parler aujour d'hui de la fainteté, l'un des caracteres de l'églife de Jéfus-Christ que vous attribuez à l'églife romaine.

LE DOCTEUR.

Oui, Monfieur, & je ne m'arrêterai point à établir que la fainteté est un des caracteres diftinctifs de l'églife de JéfusChrift, parce que cela eft prouvé par le fymbole des apôtres, & que les proteftans n'en difconviennent point. Je me bornerai à vous faire voir que cette fainteté eft un des attributs de l'églife romaine, & non des fectes qui en font féparées.

Je dis donc, que l'églife romaine eft fainte. Elle l'eft dans fon origine, puifqu'elle a été fondée, comme je vous l'ai prouvé, par Jéfus-Chrift même qui eft le faint des faints. Elle eft fainte dans fa doctrine, dans fes facremens, fa morale, fes préceptes qui n'ont pour but que de conduire les hommes à la fainteté; elle l'eft dans fes enfans, & dans cette multitude innombrable de juftes de tout fexe, de tout âge, de tout état, qui fe glorifient de la reconnoître pour mere. Enfin pour qu'on ne pût pas révoquer fa fainteté en doute, Dieu à daigné, par un avantage réfervé à elle feule, la confirmer par d'éclatans miracles.

Jamais les proteftans n'ont pu attaquer la pureté de la morale de l'églife romaine, ni la fainteté de fes loix, qu'en les calomniant. Depuis la naiffance du chriftianifme on a recueilli avec foin les regles de conduite ou canons de tous les conciles foit particuliers, foit œcuméniques. Or ces canons qui forment de grands volumes, ont tous pour objet, fans en excepter un feul, d'étendre le royaume de Dieu, d'entretenir l'union, l'édification, la charité, de réprimer les paffions & tous les genres de défordres, de rendre au culte divin fon luftre, à l'état de fes miniftres sa majesté, de porter tous fès enfans à la

pureté des mœurs, & à la vraie fageffe.

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Qu'ordonne-t-elle aux fideles par les fix préceptes généraux qu'elle leur fait apprendre, & réciter dès leur tendre enfance? De fanctifier les dimanches & les jours confacrés à célébrer la mémoire des principaux myfteres de la religion, ou à honorer Dieu par le culte qu'on rend aux faints, dont il a couronné les vertus, de participer en certains tems aux facremens que Jésus-Christ a inftitués pour le falut de nos ames, de pratiquer des jeûnes, des abftinences pour expier nos péchés par des mortifications que nous négligerions, peut-être, fi l'on ne nous en faifoit pas un précepte.

Que fait-elle enfuite, cette église fainte, & pourquoi ces chants facrés, ces inftitutions de pfalmodies, ces longs offices du jour & de la nuit, ces cérémonies auguftes, ces proceffions multipliées ? Pourquoi emploie-t-elle le fon des cloches, la fplendeur du fervice divin, la décoration des temples, l'abondance des inftructions? Pourquoi, fi ce n'eft pour élever à Dieu les ames des fideles, pour les dé tacher de la terre, & les rappeller au ciel?

Mais quel fpectacle de fainteté & de perfection évangélique nous préfente encore cette églife! Spectacle perpétué

depuis les apôtres, & répandu de toutes parts fous mille formes diverses.

Tous les miniftres des faints autels " tous les pafteurs des ames frappés de la majefté de leur état, de la fublimité de leur vocation, devenus à leurs propres yeux, fuivant la vive expreffion de faint Pierre, le peuple d'élite, le facerdoce royal, la nation fainte (a), forment le grand projet de vivre dès-à-préfent, par anticipation de la fpiritualité du ciel, comme des anges fur la terre. De peur d'être détournés de leurs fonctions auguftes par les foins temporels, d'être partagés dans l'entier abandon qu'ils ont fait d'eux mêmes à Dieu, par la néceffité de pourvoir à l'éducation, aux befoins d'une famille, ils renoncent à toute union conjugale. Que dis-je? des milliers de chrétiens fervens, de l'un & de l'autre fexe, se sentent infpirés de furajouter au premier vœu de chasteté perpétuelle, ceux de pauvreté & d'obéiffance, la clôture perpétuelle, la vie la plus auftere, les mortifications les plus effrayantes, le renoncement le plus abfolu.

L'Efprit-Saint qui anime toujours cette église fi chérie, & qui peut feul opérer de fi merveilleux effets, fufcita en différens

(a) 1. Petri 2. 8,

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