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longs détails des fautes purement vénielles, dont l'accufation eft très-utile fans être abfolument néceffaire.

D'ailleurs l'églife n'ayant point fait encore de loi de fe confeffer en des tems marqués, ceux qui ne fe reprochoient pas des péchés mortels demeuroient en paix dans leur innocence; les grands pécheurs reftoient dans leurs défordres, & différoient quelquefois jufqu'à la mort à demander non feulement la pénitence, mais même le baptême.

Ce fut en 1215, que l'églife voyant que le facrement de pénitence étoit trop négligé, porta dans le concile général de Latran, la loi de fe confeffer au moins chaque année, loi qui a toujours fubfifté depuis, & eft devenue pour les fideles une fource abondante de bénédiction & de ferveur.

LE PROTESTAN T.

Mais Monfieur, pourquoi appelle-ton dans l'église ce facrement inftitué pour remettre les péchés commis après le baptême, le facrement de pénitence?

LE DOCTEUR.

Monfieur vous prévenez par votre

queftion ce qui me refte à vous dire fur ce point de doctrine important & de grande étendue, puifque feul il en réunit plufieurs, & c'eft pourquoi il faut le remettre à un autre entretien.

obtiendra plus facilement le pardon de Dieu lui-même, fans en faire l'aveu à ses miniftres?

3°. Au moins, alors, traitant immédiatement avec Dieu, faudroit-il avoir des difpofitions plus parfaites de repentance & de ferveur, qu'en recourant au pouvoir des clefs qui a toujours fans doute quelque efficacité: eh, qui fera donc affez téméraire pour fe promettre ces difpofitions, fur-tout quand il ne voudra pas s'humilier en recourant au pouvoir donné par Jésus-Chrift à fes miniftres?

LE PROTESTANT.

Monfieur, ces raisons font bien frappantes, & d'ailleurs quelles reffources ne doivent pas trouver des pécheurs toujours fi foibles, fi fouvent ignorans! quelle force, quelles confolations dans les corrections, les lumieres, le zele, la charité, les avis des miniftres de Jéfus-Chrift! & n'en feroit-ce pas affez pour établir la néceffité de recourir à eux dès que ce font eux que ce divin Sauveur a voulu rendre les dépofitaires de fes droits fuprêmes?

Mais, Monfieur, cette confeffion fecrete faite à l'oreille d'un pasteur, a-t-elle toujours été en ufage dans l'é

glife, comme elle l'eft aujourd'hui dans l'églife romaine?

LE DOCTEUR.

Oui, Monfieur, avec la différence néanmoins, non pas de doctrine, mais de difcipline feulement & d'ufage qu'a néceffairement exigé la diverfité des tems & des circonftances.

Depuis le premier fiecle jufqu'à nous les miniftres de Jéfus-Chrift ont exercé le pouvoir de remettre ou de retenir les péchés, & pour cet exercice les pécheurs ont eu recours à eux.

C'eft un fait conftant établi par les textes des peres & des conciles, dont Bellarmin & les autres théologiens scolaftiques ont fait d'amples recueils.

Dans les premiers fiecles les grands crimes étoient bien peu communs parmi les chrétiens, l'églife impofoit pour eux de fortes pénitences, fouvent publiques, & elle différoit quelquefois leur abfolution jufqu'à la mort du pénitent.

Alors les confeffions fecretes étoient plus rares, parce que l'on péchoit moins, que d'ailleurs la rigueur des pénitences & la longueur des délais de l'abfolution imprimoient plus de crainte, qu'enfin la

longs détails des fautes purement vénielles, dont l'accufation eft très-utile fan's être abfolument néceffaire.

D'ailleurs l'églife n'ayant point fait encore de loi de, fe confeffer en des tems marqués, ceux qui ne fe reprochoient pas des péchés mortels demeuroient en paix dans leur innocence; les grands pécheurs reftoient dans leurs défordres, & différoient quelquefois jufqu'à la mort à demander non feulement la pénitence, mais même le baptême.

Ce fut en 1215, que l'église voyant que le facrement de pénitence étoit trop négligé, porta dans le concile général de Latran, la loi de fe confeffer au moins chaque année, loi qui a toujours subfisté depuis, & eft devenue pour les fideles une fource abondante de bénédiction & de ferveur.

LE PROTESTANT.

Mais, Monfieur, pourquoi appelle-ton dans l'église ce facrement inftitué pour remettre les péchés commis après le baptême, le facrement de pénitence?

LE DOCTEUR.

Monfieur vous prévenez par votre

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