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l'ufage de la raifon, pour effacer en eux le péché originel, il falloit bien un autre remede pour les péchés commis après le baptême.

Auffi Jésus-Chrift inftitua-t-il avec folemnité ce fecond facrement, lorfqu'après avoir foufflé fur fes apôtres, il leur dit, les péchés feront remis à ceux à qui vous les remettrez, & ils feront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (a).

N'eft-ce pas là un rit extérieur, établi par Jésus-Chrift, qui communique la grace, puifqu'il remet les péchés; & par conféquent n'eft-ce pas un facrement?

Mais, je dis un facrement dont l'adminiftration exige que celui qui en approche découvre avec détail au miniftre de JéfusChrift les péchés dont il eft coupable, & qu'il peut feul connoître; qu'il lui donne des marques de fa repentance, afin que ce miniftre puiffe juger de fon état, de fes difpofitions & décider fi fes péchés doivent lui être ou remis ou retenus.

Au refte, c'est ainfi qu'on l'a toujours cru dans l'églife, & les peres en fourniffent de fiecle en fiecle un enchaînement de témoignages qui ne laiffe aucun doute.

Tertullien dit expreffément, que Dieu a établi un fecond facrement pour remettre

(a) Joan, 20.

les péchés commis après le baptême, qui ne peut fe réitérer: il l'appelle le facrement de pénitence, une feconde planche, ajoute-t-il, après le baptême (a).

Origene dit, que le pécheur peut trouver un remede à fes fautes, quand il ne rougit pas de les déclarer au prêtre (b).

S. Cyprien affure, que la rémiffion qu'on obtient du prêtre, pour les péchés commis après le baptême, eft valable devant Diet (c).

S. Jérôme enfeigne que les péchés font remis par deux facremens différens, & que les mérites de Jéfus-Chrift nous font appliqués par le facrement de la pénitence, comme par celui du baptême (d).

C'eft auffi ce que dit & répete plufieurs fois S. Jean Chryfoftôme dans fon livre de la pénitence.

Je ne vous cite que des peres des quatre premiers fiecles; tous ceux qui les ont fuivis font parfaitement d'accord fur ce point avec ceux qui les avoient précédés.

Le pere de Ste. Marthe dans fon traité de la confeffion, réunit une grande multitude de pareils témoignages de tous les peres les plus anciens, de S. Irenée

(a) Tertul. lib. de Poenit.

(b) Origen. homil. 2. in Levit. (c) Cypr. lib. de Lapfis.

(d) Hyeron. lib. 1, contra Pelagianos.

de S. Bafile, d'Innocent, de S. Léon, &c.

Que penfez-vous, Monfieur, de cette réunion de la tradition avec la fainte écriture?

LE PROTESTANT.

Monfieur, ce que je defirerois fort de favoir, c'eft ce qu'ont pu répliquer à cela les prétendus réformés, au moins ceux qui ont rejeté le facrement de pénitence?

LE DOCTEUR.

Ils ont fait à peu près ce qu'ils avoient fait au fujet du facrement de l'ordre : la force de la vérité leur a d'abord arraché des aveux très-formels; enfuite ils ont cherché des équivoques, & avec le tems, tout s'en est allé en fumée.

La confeffion fecrete qui fe fait en l'églife, difoit Luther, me plait merveilleufement; elle eft utile & même néceffaire: je fuis bien aife qu'elle foit dans l'églife de Jésus-Chrift, attendu qu'elle eft le feul remede pour les ames affligées (a).

Auffi dans un premier petit catéchisme compofé par Luther & adopté par ceux de fa croyance, on lit que le prêtre, après avoir entendu la confeffion du pénitent,

(a) Luth, de capt. Babyl, tit. de facram. t. 2. pag. 80.

lui dit, ne croyez-vous pas que ma rémission eft celle de Dieu ? oui, répond le pénitent; & moi, reprend le confeffeur, par ordre de notre Seigneur Jésus-Chrift, je vous remets vos péchés au nom du pere & du fils & du S. Efprit, ce qui défigne avec évidence un facrement.

L'abfolution, difoit Mélanahon, par laquelle le pouvoir des clefs remet les péchés à quelqu'un en particulier & en fecret, eft bonne & valable devant Dieu.... & étant telle il faut recevoir la confeffion en laquelle on la demande (a).

Les confeffions de foi luthériennes, d'Augsbourg, de Saxe & autres approuvent cette confeffion : le cardinal de Richelieu en indique les citations précifes (b).

cela

Il eft dit des miniftres, de l'aveu de Calvin lui-même, qu'ils remettent les péchés, & délient les ames; quand nous voyons que leur eft attribué, penfons que cela eft pour notre profit.

Enfuite de la confeffion particuliere, on obtient pardon de ceux à qui Jéfus-Chrift a dit, ce que vous délierez, &c.

Cette abfolution particuliere eft bien efficace & bien fructueuse, &c. (c).

(a) Melanct. in fummâ doctrinâ de Poenitentiâ.

(b) Rich. controv. pag 709.

La confeffion des péchés, difoit Dumoulin, fe fait ou à Dieu feul, ou à l'églife en public, ou au pafleur de l'églife à part, ou à fon prochain qu'on a offenfe: toutes ces confeffions font bonnes & Je pratiquent en nos églifes (a).

La confeffion des péchés, ajoute-t-il, doit être faite à ceux qui peuvent les guérir.

N'étoit befoin, difoit-il encore, que le fieur cardinal [du Perron] nous dit, que la confeffion des péchés eft néceffaire, c'eft ce que nous croyons & enfeignons (b).

Auffi la liturgie anglicane eft expreffe & elle fubfifte encore à cet égard telle qu'elle fut dreffée au commencement de la réforme ; il y eft dit que le miniftre dans le cours de fa vifite du malade, recevra la confeffion qu'il lui fera de fes péchés & lui en donnera l'abfolution, s'il la demande avec grande humilité & affection, & la formule de cette abfolution fe termine comme celle de l'églife catholique en ces termes, par l'autorité de Jésus-Chrift qui m'eft commife, je t'abfous de tous tes péchés, au nom du Pere, & du Fils, & da faint Efprit amen (c).

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(a) Dum. Bouclier, part. 2, fect. 4, pag. 22. (6) Nouveauté du pap. contre le card. du P. 1. 7, C. I. (c) Liturg. Anglic. Ordre pour la vifite des malades, pag. 211. Edition de 1739.

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