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ils font députés aux fonctions auguftes du facré miniftere, quand ils contractent fur la terre quelque engagement, & le plus confidérable fans doute eft celui qui unit indiffolublement l'homme & la femme par le mariage; enfin dans ces derniers momens qui doivent décider de leur fort éternel, où l'ame accablée par des maux cruels & de ténébreuses langueurs, conferve fi peu de forces, de lumieres & de liberté, n'eft-ce pas alors qu'elle a befoin plus que jamais d'un fecours particulier du ciel? je me foumets donc bien volontiers à ce que l'églife enfeigne fur ces facremens de confirmation, d'ordre, d'extrême-onction, de mariage; & je ne vois point d'objection férieufe à y faire.

Votre intention eft fans doute, Monfieur, d'entrer à préfent dans la difcuffion du facrement de pénitence?

LE DOCTEUR.

Ce facrement étoit abfolument néceffaire à l'églife.

Jéfus-Chrift avoit bien établi le baptême pour remettre les péchés; mais ce baptême étant une régénération pour l'homme, lui donnant une nouvelle naiffance & imprimant en lui un caractere ineffaçable, il ne pouvoit être réitéré; de plus ce facrement s'adminiftrant même aux enfans ayant

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l'ufage de la raifon, pour effacer en eux le péché originel, il falloit bien un autre remede pour les péchés commis après le baptême.

Auffi Jésus-Chrift inftitua-t-il avec folemnité ce fecond facrement, lorsqu'après avoir foufflé fur fes apôtres, il leur dit, les péchés feront remis à ceux à qui vous les remettrez, & ils feront retenus à ceux à qui vous les retiendrez (a).

N'est-ce pas là un rit extérieur, établi par Jésus-Chrift, qui communique la grace, puifqu'il remet les péchés; & par conféquent n'eft-ce pas un facrement?

Mais, je dis un facrement dont l'adminiftration exige que celui qui en approche découvre avec détail au miniftre de JéfusChrift les péchés dont il eft coupable, & qu'il peut feul connoître; qu'il lui donne des marques de fa repentance, afin que ce miniftre puiffe juger de fon état, de fes difpofitions & décider fi fes péchés doivent lui être ou remis ou retenus.

Au refte, c'est ainfi qu'on l'a toujours cru dans l'églife, & les peres en fourniffent de fiecle en fiecle un enchaînement de témoignages qui ne laiffe aucun doute.

Tertullien dit expreffément, que Dieu a établi un fecond facrement pour remettre

(a) Joan, 29.

les péchés commis après le baptême, qui ne peut fe réitérer : il l'appelle le facrement de pénitence, une feconde planche, ajoute-t-il, après le baptême (a).

Origene dit, que le pécheur peut trouver un remede à fes fautes, quand il ne rougit pas de les déclarer au prêtre (b).

S. Cyprien affure, que la remiffion qu'on obtient du prêtre, pour les péchés commis après le baptême, eft valable devant Dieu (c). S. Jérôme enfeigne que les péchés font remis deux facremens différens, & que par les mérites de Jéfus-Christ nous font appliqués par le facrement de la pénitence, comme par celui du baptême (d).

C'eft auffi ce que dit & répete plufieurs fois S. Jean Chryfoftôme dans fon livre de la pénitence.

Je ne vous cite que des peres des quatre premiers fiecles; tous ceux qui les ont fuivis font parfaitement d'accord fur ce point avec ceux qui les avoient précédés.

Le pere de Ste. Marthe dans fon traité de la confeffion, réunit une grande multitude de pareils témoignages de tous les peres les plus anciens, de S. Irenée,

(a) Tertul. lib. de Poenit.
(b) Origen. homil. 2. in Levit.
(c) Cypr. lib. de Lapfis.

Hyeron. lib. 1, contra Pelagianos.

Qu'ajouter encore à tous ces témoignages d'une tradition conftante? cet aveu de Zuingle qui rend compte non feulement de fon fentiment, mais de celui des autres prétendus réformés : je ne doute pas, difoit-il, que le mariage ne foit un facrement, parce qu'il eft un figne de l'union entre Jésus-Chrift & fon églife; & nous n'y réfiftons pas.

Joignez à ceci, Monfieur, ainfi que, je vous l'ai déja dit, à l'égard du mariage, comme des trois autres facremens, le confentement certain de l'églife grecque & la décifion de l'église univerfelle dans le concile de Trente.

LE PROTESTANT.

Indépendamment de cette autorité de l'écriture & de l'église à laquelle je ne vois pas de réponse, tout étant faint dans la nouvelle alliance, rien ne me paroît plus digne de Dieu que d'élever les vues des chrétiens, de les porter à la perfection, de leur ouvrir des fources de grace & de falut dans les principales circonftances de leur vie, fpécialement lorfqu'ils font leur premiere entrée dans un fiecle pervers, qui les expofe à tant de tentations, quand

15, 17, 18, 24 & 25. Liv. de fanctâ Virgin. ch. 12. Liv. 5, contra Julian. ch. 9. Lib. de Pecc. Orig. c. 34. Liv. 1. de Nuptiis & concup. ch. 10, 17 & 21.

ils font députés aux fonctions auguftes du facré miniftere, quand ils contractent fur la terre quelque engagement, & le plus confidérable fans doute eft celui qui unit indiffolublement l'homme & la femme par le mariage; enfin dans ces derniers momens qui doivent décider de leur fort éternel, où l'ame accablée par des maux cruels & de ténébreufes langueurs, conferve fi peu de forces, de lumieres & de liberté, n'eft-ce pas alors qu'elle a befoin plus que jamais d'un fecours particulier du ciel? je me foumets donc bien volontiers à ce que l'église enseigne fur ces facremens de confirmation, d'ordre, d'extrême-onction de mariage; & je ne vois point d'objection férieufe à y faire.

Votre intention est fans doute, Monfieur, d'entrer à préfent dans la difcuffion du facrement de pénitence?

LE DOCTEUR.

Ce facrement étoit abfolument néceffaire à l'églife.

Jésus-Chrift avoit bien établi le baptême pour remettre les péchés; mais ce baptême étant une régénération pour l'homme, lui donnant une nouvelle naiffance & imprimant en lui un caractere ineffaçable, il ne pouvoit être réitéré; de plus ce facre

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