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dans l'écriture l'inftitution faite par JésusChrift de ces quatre facremens, comme on y trouve celle du baptême, de l'euchariftie & de la pénitence.

Je réponds d'abord en général que tout n'eft pas dans l'écriture, & comme je vous l'ai déja dit, Jésus-Chrift n'a pas voulu que tout y fût écrit, pour montrer que l'écriture ne fuffifoit pas feule pour régler la croyance des fideles. C'eft ainfi qu'elle ne parle point du miniftre qui peut conférer validement le baptême, du fujet qui peut validement le recevoir, & spécialement fi on doit l'adminiftrer aux enfans avant l'ufage de la raifon, des cérémonies néceffaires pour baptifer, telles que font l'immerfion, l'infufion, l'afperfion; & je pourrois entrer dans un pareil détail non feulement à l'égard des autres facremens, mais de divers points effentiels de la religion.

Cette feule réponse fuffit; mais on peut y joindre encore d'autres réflexions bien fatisfaifantes.

1o. Comme ces quatre facremens font moins effentiels, qu'ils ne devoient être adminiftrés qu'après la Pentecôte, & que notre Seigneur n'a pas voulu redefcendre visiblement fur la terre après fon Ascenfion, on ne doit pas s'étonner de ne pas trouver dans l'écriture le détail de ce qui

2o. Nous favons au moins par l'écriture, que Jésus-Chrift refta après fa réfurrection, quarante jours fur la terre; qu'il donna pendant ce tems à fes apôtres beaucoup d'inftructions, beaucoup d'ordres pour le gouvernement de fon églife, qui fe trouvent exprimés feulement en général par ces termes: Il leur parloit du royaume de Dieu (a). Comme ce fut pendant ce tems qu'il inftitua précifément le facrement de pénitence (6), les interpretes & les peres préfument avec beaucoup de vraisemblance, que ce fut auffi alors qu'il prescrivit aux apôtres ce qui concernoit les autres fa

cremens.

3°. Il a cependant bien pu le faire après

la Pentecôte car nous lifons dans l'écriture, que par des voies qu'elle ne nous apprend pas, il donnoit alors, ainfi que le Saint-Esprit, des ordres aux apôtres : en voici quelques exemples.

Pendant qu'ils facrifioient au Seigneur, & qu'ils jeûnoient, le Saint-Esprit leur dit : Séparez-moi Saul & Barnabé, pour l'œuvre à laquelle je les ai appellés (c).

Ne négligez pas, écrivoit S. Paul à Timothée, la grace qui eft en vous, qui vous a

(a) A&t. 1, 3.
(b) Joan. 20.
(c) A&t. 13, 2v

C

été donnée, fuivant une révélation prophétique, par l'impofition des mains des prêtres (a). Quoi qu'il en foit, Dieu a pu feul inftituer des facremens: ainfi quoique l'inftitution de quelques-uns ne fe trouve pas dans l'écriture, il est toujours certain qu'elle vient de Dieu.

Je vais entrer à présent dans le détail -de ce qui concerne les facremens de confirmation, de pénitence, d'extrême-onction, d'ordre & de mariage; mais je réserverai pour le dernier celui de la pénitence, parce qu'il fe trouve lié avec la doctrine du purgatoire & des indulgences, dont je vous parlerai dans l'entretien fuivant.

LE PROTESTANT.

Vous dites donc, Monfieur, que ces cinq cérémonies, la confirmation, la pénitence, l'extrême-onction, l'ordre & le mariage, font de vrais facremens: pour l'établir, il n'y a, ce me femble, , qu'à leur appliquer la définition que vous avez apportée, montrer que ce font des rits extérieurs que Dieu a inftitués pour communiquer fa grace aux hommes.

LE DOCTEUR.

C'est ce qui me fera bien facile.

Quant à la confirmation, nous lifonst aux actes des apôtres un texte décifif.

Philippe, l'un des fept diacres, fut envoyé par les apôtres à Samarie pour y annoncer l'évangile : il convertit & baptifa beaucoup de Samaritains; mais comme il n'étoit que diacre, & que fuivant l'inftitution de Jésus-Chrift, les feuls apôtres & les évêques leurs fucceffeurs, avoient le pouvoir d'impofer les mains pour communiquer le Saint-Efprit, les apôtres envoyerent de Jérufalem à Samarie les deux principaux d'entr'eux, S. Pierre & S. Jean.

Lorfqu'ils furent arrivés, dit le texte facré, ils prierent pour ces nouveaux convertis, afin qu'ils reçuffent le Saint-Efprit; car il n'étoit encore defcendu für aucun d'eux, mais ils avoient feulement été baptifés au nom du Seigneur Jéfus; alors ils leur impoferent les mains,& ils reçurent le Saint-Esprit (a).

Nous trouvons affurément ici deux facremens, c'est-à-dire deux rits extérieurs qui communiquent la grace; favoir le baptême, & l'impofition des mains jointe à la priere: ces deux rits font très-différens, puifque les Samaritains avoient reçu l'un, & que pour recevoir l'autre, il leur fallut attendre l'arrivée des deux apôtres.

Il y a donc un facrement de confirma

(a) A&, ch. 8, v. 15, 16, 17,

tion qui donne le Saint-Esprit, outre celui du baptême.

Mais combien d'autres textes annoncent expreffément la même chofe?

S. Paul va à Ephese, il y trouve environ douze hommes baptifés du baptême de Jean, il les inftruit; Ils furent baptifés dit le texte facré, au nom du Seigneur Jéfus ; enfuite il leur impofa les mains, & l'Esprit Saint defcendit fur eux (a). Voilà encore bien diftinctement les deux facremens du baptême & de la confirmation.

Auffi quand cet apôtre parle dans fon épître aux Hébreux, des premiers facremens du chriftianisme, il exprime encore nettement le baptême & la confirmation.

,

Ne parlant plus, dit-il, de ce qu'on enfeigne à ces Néophites, touchant le baptême l'impofition des mains, la réfurrection des morts, & le jugement éternel..... Car il eft impoffible que ceux qui ont été une fois baptifés, rendus participans du S. Efprit, &c. (b)

Voilà encore le baptême, enfuite l'impofition des mains avec la participation du Saint-Efprit, c'eft-à-dire, la confir

mation.

Ce que l'églife pratiquoit alors, elle l'a toujours pratiqué depuis, fans aucune inter

(a) Act. 19, 5.

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