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chair de notre Sauveur Jésus-Chrift, qui a été attaché à la croix pour nos péchés, & que le pere éternel a reffufcité.

Vous voyez que fuivant S. Ignace l'euchariftie eft véritablement la chair de notre Sauveur, & qu'il n'y a que les hérétiques qui penfent le contraire.

S. Juftin martyr, qui mourut dans le fecond fiecle, dit, en parlant de l'eucharistie, dans fa feconde apologie des chrétiens: Nous ne la prenons pas comme un pain & un breuvage ordinaire; mais comme notre Sauveur a donné pour notre falut fa chair & fon fang, de même il nous a été enfeigné que l'aliment fur lequel l'action de grace & les paroles qui nous viennent de lui ont été proférées, eft la chair & le fang de Jéfus incarné.

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S. Irenée, qui a vécu dans le fecond fiecle & qui étoit difciple de S. Polycarpe enfeigne, de la maniere la plus claire, la préfence réelle de Jésus-Chrift dans l'euchariftie; voici ce qu'il écrit dans fon 4. livre contre les héréfies, ch. 32: JéfusChrift en prononçant fur le pain ces paroles : Ceci eft mon corps ; & en nous affurant que le calice eft fon fang, nous a montré la nouvelle oblation de la nouvelle alliance, & l'é glife la recevant des apôtres, l'offre à Dieu tout l'univers: & dans le même livre, ch. 34, en

par

difoient que Jésus-Chrift n'eft pas le fils de Dieu créateur du monde, il dit: Comment pourront-ils s'affurer que le pain confacré par l'action de grace eft le corps du Seigneur, & que le calice eft fon fang, s'ils ne veulent pas reconnoître qu'il eft le fils de celui qui a créé l'univers, qui fait fructifier les arbres, qui fait couler les fontaines, & forme le froment dans l'épi? Comment ofentils avancer que nos corps refteront dans la pourriture & ne reffufciteront point, tandis qu'ils font nourris de la chair & du fang de Jésus-Chrift? Qu'ils changent donc de fentiment, ou qu'ils ceffent d'offrir ce que je viens de dire: quant à nous notre doctrine eft conforme à l'euchariftie, & l'euchariftie la confirme.

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Et dans le livre 5, ch. 2, il ajoute : Comment pourront-ils nier que notre chair foit fufceptible du don de Dieu qui eft la vie éternelle, tandis qu'elle eft nourrie du corps & du fang de Jésus-Chrift?

Tertullien, qui a vécu dans le fecond & le troifieme fiecle, s'éleve avec force contre des fculpteurs chrétiens qui fabri quoient les idoles des païens ; & pour dépeindre l'énormité de leur crime, il dit: Comment ofent-ils toucher le corps du Sei gneur avec ces mêmes mains qui ont été employées à fabriquer des corps d'idoles? If compare le crime de ces fculpteurs à celui

des Juifs qui porterent leurs mains facrileges fur le corps adorable du Sauveur. Ils ofent, dit-il, approcher du corps du Seigneur des mains qui font des corps aux démons.... ô forfait! Les Juifs n'ont porté qu'une fois les mains fur Jésus-Chrift, & ceux-ci outragent tous les jours fon corps.... ô mains dignes d'être coupées! (a)

Il faifoit en cela allufion à l'usage ancien, qui étoit de recevoir, pour communier, la fainte euchariftie dans la main. pour se la porter foi-même à la bouche.

Il ajoute encore que notre chair eft nourrie du corps & du fang de Jésus-Chrift (b); ce qui feroit évidemment faux, fi dans l'eucharistie nous ne recevions le corps de notre Seigneur que par la foi.

Origene, qui eft mort au milieu du troifieme fiecle, difoit, Homil. 113, in exod.: O vous, qui affiftez aux divins myfteres, vous recevez le corps du Seigneur avec la plus grande vénération, vous apportez le plus grand foin pour ne pas en laiffer tomber la moindre parcelle; vous croyez qu'en cela la plus légere négligence feroit un crime, & vous avez raifor. Il ajoute dans l'Homélie 15 fur l'évangile: Quand vous recevez cet aliment faint & incorruptible; quand vous recevez le pain &

(a) Lib. de idol. c. 7.

le breuvage de vie, vous manger le corps & vous beuvez le fang du Seigneur. Alors le Seigneur entre dans vous, & vous devez dire humblement avec le centenier: Seigneur, je ne fuis pas digne que vous entriez chez moi; car s'il entre chez un indigne, il y entre pour fa condamnation. Dans l'Homélie 7, fur le livre des nombres, Origene dit encore: Autrefois la manne étoit une figure; mais à préfent la chair du verbe divin eft véritablement un aliment, ainfi qu'il le dit luimême: Ma chair eft véritablement une nourriture. Ce qui étoit auparavant défigné par une figure eft préfentement accompli dans la réalité.

Affurément les calviniftes ne diront pas qu'Origene regardoit l'euchariftie comme une fimple figure & une repréfentation du corps & du fang de Jéfus-Christ.

S. Cyprien, expliquant la quatrieme demande de l'oraifon dominicale, dit: que nous touchons, nous recevons le corps de Jésus-Chrift, & que fon corps eft notre pain; & ailleurs, en parlant des chrétiens qui, après avoir eu le malheur de facrifier aux idoles, vouloient être trop promptement réconciliés & approcher de la fainte table, il s'exprime ainfi : Ils veulent donc enlever comme par violence le corps du Sauveur & fe rendre plus coupables en le recevant que lorfqu'ils l'ont renié (a). Mais fi en rece(a) Cypr. de lapfis.

vant l'eucharistie on ne recevoit que la représentation du corps de Jéfus-Christ & non ce corps même, pourroit-on imaginer qu'il y eût un plus grand crime à communier indignement qu'à renier notre Seigneur?

Dans le quatrieme fiecle, comme les peres dont les écrits nous font parvenus font en plus grand nombre, les témoignages fe multiplient bien davantage.

Voici ce qu'on lit dans les actes du premier concile général de Nicée (Dyatipofes rédigées par Gélafe de Cyzique): Apprenons par la foi, que fur la fainte table réfide l'agneau de Dieu qui efface les péchés du monde & eft immolé d'une maniere non fanglante par les prêtres ; & recevant véritablement fon précieux corps & fon fang, croyons que ce font là les gages de notre réfurrection. Que pourroit-on imaginer de plus précis?

Eufebe de Coefarée, qui mourut l'an 340, difoit: Etant en poffeffion d'un facer-. doce & d'un facrifice plus excellent que ceux des anciens Juifs, ne retournons point à ces foibles élémens qui ne contiennent que des images & des figures & non pas la vérité en elle-même (a). ・・

Il ajoute ailleurs : C'est l'efprit-faint qui confacre les dons offerts. Le pain devient

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