Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

tous hautement que c'eft cette écriture qui doit déterminer & fixer la croyance.

LE DOCTEUR.

Ah! Monfieur, fur ce point les textes abondent dans les livres de l'un & de l'autre teftament.

Les anciens prophetes ont tous annoncé, en parlant de l'églife de Jéfus-Christ, qui devoit fuccéder à la loi de Moïfe, qu'elle fubfifteroit toujours, pour conduire les fideles au ciel par la foi, & par conféquent qu'elle auroit les moyens de rendre cette foi certaine.

« Quand le rédempteur de Sion fera » arrivé » dit Ifaïe » voici l'alliance que »je ferai avec eux, dit le Seigneur ; » mon efprit qui eft en vous, & mes pa» roles que j'ai mifes dans votre bouche »ne fortiront point de votre bouche, » ni de la bouche de vos enfans, ni » de la bouche des enfans de vos enfans, »jufques dans l'éternité (a).

[ocr errors]

Dans tout fon chapitre 54, il avoit déja parlé de l'églife de Jéfus-Chrift, & après lui avoir promis de l'édifier en ces termes, « J'arrangerai moi-même toutes » les pierres pour vous rebâtir, & vos » fondemens feront des faphirs.. » Vous ferez fondée dans la justice, &

(a) Ifaïe, 59. 20.

...

» ceux qui vous étoient autrefois étran»gers, fe joindront à vous. » Il termine tous ces traits par ces paroles mémorables: » Toute arme forgée contre vous fera bri» fée, & vous jugerez en jugement toute » langue qui ofera vous réfifter (a). »

Voilà donc l'églife de Jésus-Chrift char gée d'enfeigner, affurée de conferver la parole de Dieu dans toute fa pureté juf qu'à la fin du monde, & établie juge des langues & de la doctrine,

Mais c'eft fur-tout dans le nouveau teftament que les textes fe préfentent en foule, Et d'abord S. Pierre dans fa feconde épître, renverse en entier le faux fystême que ce foit l'écriture qui doive affurer. notre foi.

[ocr errors]
[ocr errors]

<< II y a dit-il, dans les lettres de » Paul notre très-cher frere, quelques » endroits difficiles à entendre, que des » hommes ignorans & légers détournent » à de mauvais fens, auffi-bien que les » autres écritures , pour leur propre » ruine (b). »

L'écriture fainte eft donc obfcure; on peut fe méprendre fur l'intelligence de fes textes, & par conféquent il faut une autorité diftinguée d'elle, qui en détermine avec certitude le fens.

(a) Ifaie, $4 17: ~ha. Pet, 2, 16

En effet, que porte l'acte même de la fondation de l'églife, que je vous ai déja plufieurs fois cité ?

[ocr errors]

« Allez », dit le Sauveur parlant à fes apôtres, & en leur perfonne à tous ceux qui devoient leur fuccéder jusqu'à là fin du monde « Allez, ENSEIGNEZ TOUS » LES PEUPLES, les baptifant au nom du » Pere & du Fils, & du Saint Efprit, » LEUR APPRENANT à obferver tout ce que je vous ai commandé. »

[ocr errors]

i ne dit pas, allez & portez-leur mes livres, mais allez, enfeignez les, appre nez-leur.

Or, l'effence même de l'enfeignement ne confifte-t-elle pas à expliquer ce qu'on enfeigne, à en développer, à en fixer le éritable fens?

Si le maître qui enfeigne, préfente un livre, & que ce livre ait quelque obfcurité, n'eft-ce pas à lui à l'interpréter ?

Mais qu'ont-ils à annoncer, ces grands prédicateurs & leurs fucceffeurs jufqu'à la fin du monde ? les vérités les plus fublimes, les dogmes les plus aur deffus de la raison humaine. A qui s'adreffent-ils ? à des inconnus, à des fauvages, à des barbares, Simples, groffiers, illitérés ? & par conféquent à quoi doivent-ils s'attendre à des réfiftances de leur part, à des répliques, Ades questions: & comment les réfou

dront-ils ces questions? comment fixeront-ils la croyance de leurs auditeurs, fi ce n'est par l'autorité de l'églife?

Suppofons par exemple, qu'un miffionnaire foit allé, après le quatrieme fiecle, annoncer la foi chrétienne à des idolâtres: » Que nous dites-vous, miniftre du Dieu » fuprême,» lui auront-ils répliqué dès fon premier difcours, « vous nous an» noncez un feul Dieu, & vous voulez »nous baptifer au nom de trois? ce pere, » ce fils, ce faint efprit, dont vous nous » parlez, font-ils donc une même chofe,. » font-ils un feul & même Dieu ?

» Oui », leur aura-t-il répondu, «< ces » trois perfonnes font un feul & même » Dieu; Jéfus-Chrift l'a ainfi prêché fur » la terre, la fainte écriture qu'il nous » a laiffée le confirme, & l'église qu'il a » fondée, à qui il a promis fa perpé»tuelle affiftance, l'a expreffément dé»cidé. » Une telle réponse aura levé leurs doutes, & fixé leur croyance.

Mais s'il étoit allé leur dire, au contraire, « Le pere, & le fils forment-ils » un feul Dieu? c'eft une difficulté qu'il » ne m'appartient pas de réfoudre; on en » a vivement difputé, & cette difpute a » partagé l'univers : voici le moyen de

vous en éclaircir : Jéfus-Chrift a laiffé » des écritures à fon églife, & il veut

» que les fideles y puifent leur foi; on » y trouve des textes qui femblent fe » contredire, & qui favorifent les deux

opinions; c'eft un gros livre, je vous » le donnerai, vous l'étudierez bien, & » vous vous déterminerez vous-mêmes.

» Eh! nous ne favons pas lire, » auroient-ils répondu avec impatience; » quand nous faurions lire, que com>> prendrions-nous dans ce gros livre ; >> expliquez-le nous vous-même ; vous » exigez de nous une foi ferme & conf» tante; déterminez, fixez donc au moins » ce que nous devons croire. »

Mais je vous ai déja rapporté, Monfieur, plufieurs textes des plus précis : ce font tous ceux par lefquels Jéfus-Chrift a promis l'infaillibilité à fon églife.

Vous favez qu'il dit à Pierre: Et moi je te dis que tu es pierre, & c'eft fur cette pierre que j'édifierai mon églife églife, & les portes de l'enfer ne prévaudront point contr'elle (a).

L'églife de Jéfus-Chrift, bâtie fur la pierre, ne tombera donc jamais dans l'erreur, puifque jamais les portes de l'enfer ne prévaudront contr'elle. Elle eft d'ailleurs établie pour enfeigner les hom mes, & pourquoi Jéfus-Christ lui affure

(«) Matt. 16, 18,

« ZurückWeiter »