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qui lui font effentielles, & qu'on ne trouve que dans l'églife romaine. Voudriez-vous bien auffi me donner quelques inftructions fur ces propriétés.

ler,

LE DOCTEUR.

Je n'aurois pas oublié de vous en parmais j'abrégerai ce que j'ai à vous en dire parce que ce ne feront que des conféquences de ce que je vous ai déja expliqué.

L'églife de Jésus-Christ a des propriétés qui, fans être renfermées en propres ter mes dans les deux fymboles de la foi chrétienne, le font implicitement. Les peres & les théologiens les réduifent à trois principales, qui font l'indéfectibilité, la vifibilité & l'infaillibilité.

L'indéfectibilité ou perpétuité de l'églife confifte en ce qu'elle a dû fubfifter toujours depuis fa fondation, & qu'elle doit fubfifter fans interruption jufqu'à la fin du

monde.

Sa vifibilité confifte en ce qu'on a toujours pu & qu'on pourra toujours la reconnoître, la diftinguer avec certitude de toute autre fociété & recourir à fon tribunal & à fes décisions.

On entend par fon infaillibilité, qu'elle ne peut tomber dans l'erreur.

Ces trois propriétés appartiennent à l'église de Jéfus-Chrift, & on en trouve des

preuves évidentes dans la fainte écriture, & même dans les deux fymboles.

Jéfus-Chrift a promis à fes apôtres qu'il feroit avec eux & leurs fucceffeurs tous les jours & jufqu'à la fin du monde : fon églife eft donc indéfectible.

Ce divin fauveur a dit expreffément : » Si votre frere a péché contre vous » dites-le à l'églife, & s'il n'obéit pas à

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l'églife, qu'il foit à vos yeux comme un » païen & un publicain (a). » Pour cela il faut qu'elle forme un corps à qui on puiffe recourir, un tribunal qui donne des décifions & à qui on doive obéir : elle eft donc vifible.

Dieu veut le falut des hommes; JésusChrist a donné fon fang pour eux : mais hors de l'églife il n'y a point de falut. Il faut donc que l'églife de Jéfus-Chrift fubfifte jufqu'à la fin des fiecles, pour que, jufqu'à la fin des fiecles, les juftes puiffent être fauvés. Il faut encore pour cela qu'ils puiffent toujours reconnoître cette églife, & la diftinguer de toute autre fociété : elle doit donc être indéfectible & vifible. Son infaillibilité eft garantie par l'affiftance perpétuelle que Jéfus-Chrift lui a promife, & parce qu'il a prédit que les portes de l'enfer ne prévaudroient jamais contr'elle.

(a) Matth. 18. 17.

Ces trois propriétés font renfermées implicitement dans les fymboles de la foi chrétienne, car ces fymboles ont été faits pour être récités par tous les fideles, & dans tous les tems. Pour que dans tous les tems on puiffe dire, je crois en l'églife, il faut que cette églife foit indéfectible; pour faire profeffion de croire en cette églife, & l'appeller catholique, il faut qu'on fache comment la reconnoître, qu'on puiffe recourir à elle, & qu'elle foit répandue de toutes parts: elle est donc visible. Enfin fi on doit l'appeller fainte & croire ce qu'elle enfeigne, il faut qu'elle foit infaillible.

Il ne me refte plus qu'à vous prouver que ces propriétés conviennent à l'église romaine, & non aux fociétés de la préten due réforme.

Je vous ai fait voir dans nos entretiens précédens que l'églife romaine avoit fubfifté fans interruption depuis les apôtres jufqu'à nous. Je vous ai prouvé dans notre fecond entretien qu'elle étoit celle que Jésus-Chrift a fondée. Or l'églife que JéfusChrist a fondée doit, fuivant fes promef fes, fubfifter jufqu'à la fin du monde : donc l'églife romaine eft indéfectible.

Elle a toujours été vifible, puifqu'elle a toujours formé un corps, qu'elle a toujours eu un chef connu, des évêques &

des pafteurs fubordonnés, & qui correfpondent avec lui, des loix publiques, un culte, des cérémonies, & tout ce qui peut rendre une fociéte visible. Je vous ai prouvé, en parlant de la catholicité, que cette églife étoit plus nombreufe & plus étendue que les autres fociétés féparées d'elle. Enfin elle fera toujours vifible, car puifqu'elle eft l'églife que Jéfus-Chrift a‍fondée, c'eft dans fon fein que les hommes doivent fe fanctifier, & il faut pour cela qu'ils puiffent toujours la connoître.

L'infaillibilité eft affurée à l'église romaine par les promeffes du Sauveur que je vous ai déja fi fouvent rappellées, & j'acheverai de mettre cette vérité dans le plus grand jour, en vous prouvant dans l'un de nos premiers entretiens, qu'on ne peut avoir une foi certaine que dans fon fein.

Quant aux fociétés proteftantes, il est évident qu'elles ne peuvent s'attribuer aucune de ces propriétés. De qui tiendroient-elles l'indéfectibilité, puifque ce n'eft pas Jésus-Chrift qui les a fondées ? où étoient-elles avant Luther & Calvin? & puifqu'elles n'existoient pas il y a trois fiecles, qui ofera pour l'avenir répondre de leur durée ? elles deviendront ce que font devenues toutes les fectes que l'église romaine a retranchées de fon fein depuis

fa naiffance. Où font aujourd'hui, & depuis fi long-tems, les manichéens, les valentiniens, les gnostiques, les bafilidiens, les carpocratiens, les ariens, les macédoniens, les monothélites, &c. &c.? Où font-ils? dans le néant, où retomberont toujours ceux qui abandonnent leur véritable mere, la fainte épouse de JéfusChrist.

Pendant plus de quinze fiecles les fociétés proteftantes étoient bien invifibles, puifqu'elles n'exiftoient pas, & aujour d'hui même elles ne forment point un corps, elles n'ont ni centre de communion, ni chef visible, ni tribunal fubfif

tant.

Quelques-uns de vos miniftres ont ofé avancer que leurs fociétés fubfiftoient avant Luther & Calvin, dans un certain nombre de juftes, qui fans prendre part à l'extérieur, difent-ils, aux erreurs de l'églife romaine, profeffoient intérieurement la doctrine qui eft aujourd'hui celle des prétendus réformés.

Mais cette fuppofition est un pur fruit de leur imagination : quelles preuves en ont-ils données? Ils n'en ont pu trouver de veftige dans aucun des monumens de l'hiftoire eccléfiaftique. D'ailleurs fi ces prétendus juftes ne profeffoient pas extérieurement leur doctrine, comment les

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