Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

AVANT-PROPOS

Il vient un moment où les questions longtemps débattues et finalement épuisées par la science et l'érudition doivent être discutées et résolues sous les yeux même du public.

L'histoire des origines de la Confédération suisse peut être rangée parmi ces procès qui, définitivement jugés au tribunal de la critique, sont à peine introduits devant celui de l'opinion. Nous nous sommes donc proposé de porter le débat sur un théâtre un peu plus vaste que celui où il a été jusqu'à présent presque exclusivement renfermé, et d'apprendre à la grande majorité de ceux qui voudront bien nous lire ce qu'ils ne doivent plus ignorer.

La simple narration des faits et l'exposition de la controverse qui s'y rattache suffiront à instruire les

uns; les autres trouveront, dans les notes et l'appendice, avec les compléments du texte, les autorités et les preuves qu'ils ont le droit de réclamer.

Nous savons mieux que personne tout ce qui manque à l'histoire qui va suivre, pour captiver l'intérêt, et à l'historien qui la raconte et la discute, pour suppléer à cette insuffisance. Nous n'ignorons pas davantage que notre livre renferme des passages et des conclusions qui peuvent déplaire. Mais, si l'on y reconnaît, malgré tous ses défauts, l'œuvre d'un citoyen heureux d'être libre et d'un critique qui préfère la recherche de la vérité au prestige de la tradition, on lui aura rendu le seul témoignage qu'il ambitionne, celui d'être un livre qui répond bien aux sentiments dont s'est inspiré son auteur.

Genève, le 12 décembre 1867.

LES ORIGINES

DE LA

CONFÉDÉRATION SUISSE

PREMIÈRE PARTIE

LES ORIGINES

DE LA

CONFÉDÉRATION SUISSE

PREMIÈRE PARTIE

L'HISTOIRE

Au pied et vers le centre de la chaîne des Alpes, qui forme entre l'Allemagne et l'Italie comme une muraille naturelle, se trouve, du côté du Nord, un lac profondément encaissé et découpé en plusieurs bassins, sur lesquels débouchent trois vallées, que séparent les unes des autres et des contrées voisines cette nappe d'eau ou de hautes et abruptes montagnes. Arrosées par des rivières torrentielles ou par d'insignifiants ruisseaux, partagées à des hauteurs diverses en vallons plus étroits, enfermées entre des pentes sur lesquelles se succèdent, jusqu'à la région des neiges, les prairies, les forêts et les rochers, ces vallées n'offrent que peu d'espace pour la culture des terres, et elles sont même, à cet égard, inégalement favorisées.

Les troupeaux y font les principales richesses, et l'on y

« ZurückWeiter »