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militibus strenuis et honestis dominis, Johanne, Castellano de Montenaken, Daniele de Ghoert, Reynero, dicto Pinckart de Versene, Henrico de Gudegoven, sive de Opleuwe, armigero, Johanne de Montenaken, receptore reddituum Comitatus Lossensis dicte dyocesis Leodiensis, ac pluribus aliis.

Copie dans le Privilegieboeck, p. 48, et dans le Statuetboeck, p. 31.

1319, 4 mars. Par acte passé à Nieuwenhoven, lezSt-Trond, devant le notaire Henri, dit Knoep, Chrétien, dit Vanderbyst, Jean, dit Gheirnoit, Daniel de Zerkingen, Conon de Natenbande, Henri, dit Van den Dycke, et Henri, dit Laggart, échevins de St-Trond, déclarent à Adam (de Ordingen), abbé, Gheymare, prieur, Walter, prévôt, Jean, cellérier, et Jean de Myrle, chapelain du monastère : 1o qu'ils ne veulent aucunément se constituer partie adverse de l'abbé, dans le procès qu'il a intenté aux maïeur, échevins, maîtres, jurés et conseillers de la ville de St-Trond, devant la cour romaine, où Bertrand de St-Génèse a été, par autorité papale, député comme auditeur;- 2o qu'ils savent pertinemment bien que l'abbé a la même haute et basse juridiction dans la moitié de la ville, dont les limites sont connues, que l'évêque a dans l'autre moitié;—3o que l'évêque, en ce qui concerne la juridiction temporelle, n'a aucun droit dans la moitié de la ville qui appartient à l'abbé, comme l'abbé n'a aucun droit, dans l'autre moitié, qui appartient à l'évêque; -4° que dans tout ce qui s'est passé, ils n'ont aucunément voulu porter atteinte, ni aux droits, ni à la juridiction de l'abbé, et qu'à l'avenir ils les sauvegarderont.

Par le même acte, Henri Laggart, échevin susmentionné, reconnait qu'il a agi injustement, dans le procès qu'il a soutenu devant Englebert Franchois et Loynnald, chanoines de Liége, commissaires délégués de l'évêque, au sujet des injures faites à l'abbé, par la violation de ses droits et de sa juridiction. - Les témoins de cet acte furent Jean de Hoesden, chanoine de St-Denis à Liége, maître Henri de Geldonia, avocat de la cour de Liége, et le chevalier Adam de Kerchem.

Copie dans le Statuet boeck, p. 32, et dans l'Ordonnantienboeck, p. 11. Publié par PIOT, Cart., t. I, p. 449.

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NOTES. Le 22 février 1314 (nouveau style), Adolphe de la Marck, le prévôt, le doyen, les archidiacres et tout le chapitre de l'église de Liége, sur les instances réitérées des bourgeois de St-Trond, leur octroyèrent l'institution d'un corps municipal, composé de deux maîtres et de douze conseillers; les deux maîtres seraient nommés par l'évêque, ou sede vacante, par le chapitre, chaque année, dans l'octave de la S. Jean-Baptiste. La

nouvelle institution serait régie par la loi communale en vigueur dans la cité de Liége. Toutefois, si l'évêque ou le chapitre laisse passer l'octave de la S. Jean-Baptiste, sans pourvoir au remplacement des bourgmestres, celui ou ceux qui aura ou auront reçu, à cet effet, mandat spécial de l'évêque, ou même l'écoutête, pourra ou pourront de l'avis des susdits bourgeois, procéder à la nomination des nouveaux magistrats; faute de quoi, les anciens resteront en fonctions, jusqu'à ce que d'autres leur aient eté substitués régulièrement. Au surplus, les maîtres auront droit de prélever, sur les revenus de la ville, dix livres petit tournois, payables à chacun d'eux annuellement. A part ces dispositions particulières, la constitution municipale de St-Trond sera la même que celle de Liége, et ce, nonobstant les édits publiés par les précédents évêques de Liége; ces édits sont révoqués par la présente institution. (Voy. SCHOONBROODT, Inventaire, p. 137, n° 501.)- Le 5 mars suivant, les bourgmestres, les écoutêtes, les échevins, les jurés et toute la ville de St-Trond, déclarèrent recevoir ces institutions, telles qu'elles sont créées, et promirent d'y rester constamment fidèles; toutes réserves faites sur leur liberté personnelle et sur les droits de la ville, auxquels ils ne veulent pas qu'il soit fait préjudice. (V. ibid., p. 138, n° 503, et PIOT, Cart., t. I, p. 440.) Peu de temps après, le 6 septembre 1314, l'évêque fit savoir, que, pour réformer des abus qui entretenaient le trouble dans la ville de St-Trond, il avait, avec le consentement du chapitre, statué, que les échevins de la dite ville rendraient justice à la requisition des maîtres et des écoutêtes, comme cela se faisait antérieurement; que l'échevinage serait annuel; que les maîtres et les douze conseillers jurés lui présenteraient à la Nativité de la Sainte-Vierge, une liste de vingt-et-un candidats, choisis tant parmi les simples bourgeois, que parmi les échevins en fonctions, et que dans ce nombre l'évêque désignerait les sept échevins nouveaux; il est entendu que les dits maîtres et conseillers prêteront serment de ne présenter à l'évêque, que des hommes capables de bien remplir leurs fonctions. (V. SCHOONBROODT, p. 139, no 508.)

La seconde clause de ce nouveau réglement rencontra une opposition sérieuse dans le corps des échevins, qui, élus à vie, refusèrent de renoncer à leur siége. Mais l'évêque, les ayant fait convoquer par son écoutête, aussi bien ceux de l'abbé que les siens, fit saisir le plus grand nombre d'entre eux, les retint prisonniers pendant plusieurs jours, et les obligea malgré eux à résigner leur siége. Il remplaça ensuite ses sept échevins à vie, par sept échevins qui seraient annuels, et menaça de remplacer aussi ceux de l'abbé. Celui-ci, du conseil de quelques amis, rendit alors annuels quatre de ses échevins, mais les trois autres

refusèrent de renoncer à leur siége à vie et quittèrent la ville. Quelques hommes instruits firent alors comprendre à l'abbé que son procédé était contraire au droit de la ville et de l'empire. L'abbé ne sachant que faire et voyant approcher l'époque à laquelle les échevins annuels devraient être remplacés, s'adressa, le 31 août 1315, au magistrat d'Aix-la-Chapelle, le priant de lui tracer au plus tôt la ligne de conduite qu'il avait à suivre. (PIOT, t. I, p. 442.) Les échevins d'Aix-la-Chapelle déclarèrent que, d'après le droit commun de l'empire, la ville de St-Trond ne pouvait pas avoir des échevins annuels, qu'on avait eu tort de destituer les échevins à vie et que ceux qui les avaient destitués, devaient les remettre en fonctions. (5 septembre 1315). (Voy. PIOT, Cart., t. I, p. 444, n° CCCXLVIII.)

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Sur ces entrefaites, les maîtres de la commune et leurs partisans se mirent à violer de toute part les droits du monastère. Leur conduite téméraire alla si loin, que l'avoué suprême de l'abbaye crut devoir intervenir. — Le 1er janvier 1316, Jean III, duc de Lothier, de Brabant et de Limbourg, menaça de sa colère tous ceux qui se permettraient d'injurier ou de molester, soit l'abbé, soit son monastère. En outre l'official lança une sentence d'excommunication contre les maîtres et conseillers de la commune et leurs complices, et mit la ville entière à l'interdit. Rien n'y fit. L'évêque leva les excommunications et l'interdit lancés par l'official, et quand l'abbé appela à la cour de Rome contre cette absolution, de la Marck envoya à St-Trond son mariscalcus et deux chanoines, qui enlevèrent à l'écoutête et au forestier de l'abbé, le glaive et la verge, insignes de leur pouvoir. Ils brûlèrent ensuite la potence du territoire de l'abbé et en établirent une nouvelle sur celui de l'évêque; ils défendirent aux brasseurs de payer désormais l'impôt sur la bière et se rendirent à l'hôpital, dont l'administration temporelle et spirituelle appartenait au monastère, pour en casser les priviléges, en coupant les sceaux des diplômes qui les octroyaient. Enhardis par des usurpations de pouvoir si audacieuses, les bourgeois mettent à contribution toutes les marchandises, ils envahissent les pâturages de l'abbé, vendent ses foins, coupent ses récoltes et s'en emparent à leur guise. Ces nouveaux excès attirèrent des nouvelles peines ecclésiastiques: l'official renouvela ses sentences d'excommunication et d'interdit portées en 1314. (V.Gesta abb. Trud., t. II, p. 249.) Le 12 mars 1317, il ordonna au clergé du concile de St-Trond de proclamer tous les dimanches et jours de fête, les noms des excommuniés, d'interdire l'accès des églises à leurs femmes et leurs enfants, et de défendre aux fidèles toute communication avec eux, sous peine d'encourir les mêmes censures ecclésiastiques. L'abbé de son côté se plaignit à l'évêque des injures faites à son couvent. (V. PIOT, Cart., t. I, p. 446 et suiv.) L'évêque députa Englebert

François et Loynnald, chanoines de l'église de Liége, pour terminer les différends. La sentence que portèrent ces députés n'étant pas à la convenance de l'abbé, il en appela à la cour de Rome, et c'est alors que les échevins de St-Trond, redoutant sans doute l'issue fatale de cet appel et se voyant abandonnés par l'évêque, que le siége de Borg-Haren retenait alors près de Maestricht, firent à l'abbé les déclarations et les promesses que nous avons relatées plus haut.

1326, 28 février. Le magistrat des juridictions de St-Pierre et de St-Paul, à Maestricht, promet au magistrat de St-Trond, de ne plus soutenir, mais d'expulser les foulons et les tisserands de cette ville, qui voudraient se placer à Maestricht au détriment de la dite ville de St-Trond.

Universis presentes litteras inspecturis advocatus, sculteti, scabini, magistri communitatis et iurati oppidi Traiectensis utriusque iuridictionis, salutem et cognoscere veritatem. Noveritis quod promittimus per presentes dilectis nostris amicis, magistris, scultetis, scabinis, consilio, iuratis totique universitati oppidi Sancti Trudonis, quod quocienscunque contigerit fullones et textores dicti oppidi Sancti Trudonis, contra voluntatem eiusdem oppidi, ad dictum oppidum Traiectense declinare et venire, in gravamen ipsius oppidi Sancti Trudonis, quod ipsos fullones et textores in dicto oppido Traiectensi non sustinebuntur operas fullatorias aut textorias exercere aliquo modo, sed ipsos a dicto oppido Traiectensi absque dolo expellemus. In eius rei testimonium sigilla nostra utriusque partis presentibus sunt appensa. Datum anno Domini M° CCC vicesimo quinto, feria quarta post Mathie apostoli.

Collection de chartes, no VIII. - Original sur parchemin, muni de deux sceaux en cire jaune, représentant l'un St-Pierre, l'autre St-Paul et dont les légendes sont détruites.

1327, 15 mai. Adolphe de la Marck, évêque de Liége, et Adam de Ordingen, abbé de St-Trond, confirment l'accord fait entre Hugues de Chalons, évêque de Liége, l'abbé Adam susdit et le magistrat de la ville, touchant le mode de remplacement des échevins retirés ou décédés. (Voy. p. 12, acte du 21 août 1299.) Pour éviter toute difficulté à l'avenir, l'évêque déclare qu'il a pour échevins, à St-Trond Walter, dit Blide, Walter de Repe, Libert de Gheyrbergsrode, Henri, dit Van den dycke, Renier, dit Letwerc, Pierre de Landen et celui qui sera choisi en remplacement deWalter, dit Greven, qui a résigné. Ceux de l'abbé sont : Jean, dit Gheyrnoet, Raso de Printhagen, chevalier, Jean, dit Utenbruke, Arnold, dit Vandendycke, Guillaume, fils de feu Otton, dit Riddere, Lambert, dit Schouteite, et Arnold, dit Groeve. Si l'un d'eux meurt ou se retire, celui qu'on choisira à sa place appartiendra à celui des deux seigneurs auquel appartenait l'échevin décédé ou démissionnaire,

de même que le droit de pourvoir à son remplacement, si les échevins négligent de le faire endéans les quarante jours. (Statuetboeck, p. 30; Ordonnantienboeck, p. 9; PIOT, Cart., t. I, p. 465.)

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NOTES. Lorsque les échevins de St-Trond déclarèrent à leur abbé, le 4 mars 1319, qu'ils n'avaient guère voulu porter atteinte à ses droits ni à sa juridiction et qu'ils les sauvegarderaient à l'avenir (v. p. 15), le monastère avait déjà appelé à la cour de Rome, contre l'absolution de l'interdit prononcée par Adolphe de la Marck en 1316, et contre la sentence injuste portée par les chanoines Englebert François et Loynnald, au sujet de l'usurpation des droits de l'abbaye (v. p. 17 et 18). Ces procès étaient encore pendants en 1323 et l'interdit pesait toujours sur la ville. Les maitres de la commune s'attachèrent alors un prêtre apostat, qui célébra publiquement les offices à l'église de NotreDame. Son exemple criminel ne trouva cependant aucun imitateur, les curés des autres églises restèrent fidèles à leur devoir, et l'abbé se retira à Donck avec tous ses religieux. (V. Gesta abb. Trud., t. II, p. 254.) Pendant son séjour en cet endroit, l'évêque, qui se laissait instiguer par une faction de bourgeois séditieux, au lieu d'étudier les droits, les priviléges, les coutumes et les libertés des villes soumises à son pouvoir, lui adressa une lettre de reproches et qualifia d'excessive et de criminelle toute sa ligne de conduite. Et lorsque l'abbé lui répondit que cette lettre n'était qu'une misérable diffamation, et qu'il persisterait dans ses prétendus crimes et excès, l'évêque ordonna contre lui une enquête minutieuse et sévère. Que ne la fit-il au commencement de son épiscopat! Que de maux n'aurait-il épargnés à la ville de St-Trond! L'abbé reconnu innocent des faits mis à sa charge, les droits qu'il défendait, réels, incontestables..., tels furent les résultats de cette fameuse enquête! (V. PIOT, Cart., t. I, p. 461, n° CCCLVII.) L'évêque ne put qu'avouer ses erreurs le 20 janvier 1324, il promit de ne plus céder à l'avenir les pâturages communs de la franchise de St-Trond, sans le consentement de l'abbé et renonça aux procès pendants devant la cour romaine. L'abbé fit de même, mais se réserva de faire valoir ses droits contre l'établissement de la commune et contre l'imposition des marchandises; ces questions seraient tranchées endéans les trois ans. A la suite de cet accord, le pape Jean XXII suspendit pour la même période les peines de l'interdit. (Voy. PIOT, Cart., t. I, p. 459, n° CCCLVI, et p. 462, n° CCCLVIII; Gesta abb. Trud., t. II, p. 255.)

A ce moment une insurrection éclata à Liége contre l'autorité épiscopale la bourgeoisie s'empara des biens de l'évêché, fit prisonniers un grand nombre des partisans du prélat et mit à feu et à sang la ville et ses faubourgs. Dans ces circonstances critiques, Adolphe de la Marck transféra à Huy les cours de l'official

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