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>> pourvoyait à la subsistance des villes et les fortifiait; la paix était sur la terre et Israël » vivait dans une grande joie, chacun dans >> sa vigne et sous son figuier, sans avoir >> aucune crainte. Personne ne les attaquait; >> les rois ennemis étaient abattus. Simon pro>> tégeait les faibles; il faisait observer la loi; » il ôtait les méchans de dessus la terre; >> enfin, il faisait justice et ne pensait qu'au >> bonheur et à la grandeur de son peuple ". >>

Comment ne pas bénir le prince auteur de cette félicité publique? Comment ne pas admirer la doctrine de l'Église, qui peut seule former de tels rois et procurer aux peuples cette paix, cette joie que l'on goûta sous Simon? Heureux et mille fois heureux le peuple, quand il est gouverné par un souverain imbu de la doctrine de l'Église ! Heureux

a Et unusquisque colebat terram suam cum pace: et terra Juda dabat fructus suos, et ligna camporum fructum suum. Seniores in plateis sedebant omnes, et de bonis terræ tractabant: et juvenes induebant se gloriam et stolas belli. Et civitatibus tribuebat alimonias, et constituebat eas ut essent vasa munitionis..... Fecit pacem super terram, et lætatus est Israël lætitia magna. Et sedit unusquisque sub vite sua, et sub ficulnea sua: et non erat qui eos terreret. Defecit impugnans eos super terram: reges contriti sunt in diebus illis: Et confirmavit omnes humiles populi sui, et legem exquisivit, et abstulit omnem iniquum et malum. I. Mach., c. 14, v. 8 9, 10, 11, 12, 13 et 14.

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le prince qui est docile à ses enseignemens, qui se pénètre de ses maximes! Quel bonheur, quelle gloire il se prépare! L'amour, la vénération, l'enthousiasme de son peuple, qui lui fait hommage de sa félicité, de sa joie, les éloges de tous les âges, l'admiration de tous les siècles, son nom prononcé toujours avec attendrissement, sa mémoire toujours en bénédiction : voilà la récompense de son dévouement, de son héroïsme, de son amour pour ses sujets. O rois ! faites tous vos efforts pour mériter ce bonheur; mais n'oubliez point que la politique de l'Église peut seule vous y conduire, et vous préparer un règne heureux, un avenir brillant, une gloire immortelle !

CHAPITRE II.

Le despotisme politique condamné par la morale de l'Église catholique.

L'Église regarde tous les hommes comme frères ; le genre humain comme une seule famille; les rois comme les pères des peuples. Il doit y avoir entre ceux qui gouvernent et ceux qui obéissent, les mêmes liens

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Fratres enim sumus. Genes., c. 13, v. 8.

qui unissent les pères aux enfans, le même amour, la même sollicitude. Elle nous montre cette fraternité des hommes au moment de la création. Dieu fait sortir d'un seul tous les hommes qui devaient remplir la terre: les rois et les sujets sont donc frères, puisqu'ils ont une origine commune, puisqu'ils sont pris du milieu de leurs frères pour être placés sur le trône; et s'ils n'ont pas le cœur d'un frère, ils ne sont pas dignes d'être rois'. L'Église nous dit : « Vous êtes tous frères, et vous ne devez donner le nom de père à personne sur la terre, car vous n'avez qu'un seul père qui est dans les Cieux. N'avez-vous pas tous un même père; n'est-ce pas un même Dieu qui vous a créés? Pourquoi donc chacun de vous méprise-t-il son frère, violant le pacte de nos pères ? Il n'y a qu'un seul

a Eum constitues, quem Dominus Deus tuus elegerit de numero fratrum tuorum. Deuter., c. 17 V. 15.

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b Non poteris alterius gentis hominem regem facere, qui non sit frater tuus. Ib., v. 15.

• Omnes autem vos fratres estis. Et patrem nolite vocare vobis super terram: unus est enim pater vester, qui in cœlis est. Matth., c. 23, v. 8 et 9.

d Numquid non pater unus omnium nostrum? Numquid non Deus unus creavit nos? Quare ergo despicit unusquisque nostrúm fratrem suum, violans pactum patrum nostrorum. Malach., c. 2, v. 10.

Dieu, qui est le père d'où nous sortons tous.>> Nous sommes donc tous frères, les rois comme les sujets, tous faits à l'image de Dieu, tous une même race, un même sang, ce qui nous oblige à prendre soin les uns des autres. Dieu a confié à chaque homme le soin de son prochain. Les rois sont donc chargés d'avoir soin de leurs sujets; ils doivent en répondre : malheur à eux, si un seul vient à périr par leur négligence! Fardeau redoutable! Un seul homme porte les soins, les peines, les inquiétudes d'un peuple innombrable!

L'Église nous représente cette union, qui doit exister entre ceux qui commandent et ceux qui obéissent, par l'union et la dépendance des membres entre eux. Comme plusieurs membres ne font qu'un seul corps, quoiqu'ils n'aient pas tous la même fonction, ainsi nous ne faisons tous ensemble qu'un seul corps en Jésus-Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. La tête a besoin des au

a Nobis tamen unus Deus, Pater, ex quo omnia, et nos in illum. I. Cor., c. 8, v. 6.

↳ Et mandavit illis unicuique de proximo suo. Eccli., c. 17, v. 12.

• Sicut enim corpus unum est, et membra habet multa, omnia autem membra corporis cum sint multa, unum tamen corpus sunt: ita et Christus. Nunc autem multa quidem membra, unum autem corpus. I. Cor., c. 12, v. 12, 20.

tres membres; seule elle ne peut point subsister; sa vie tient à celle des membres. Ceux qui gouvernent sont la tête du corps social; ils sont établis pour conduire et diriger les membres qui composent la grande famille. Dans la tête réside le conseil, la force, l'étendue des conceptions, la fécondité des ressources. Elle n'est placée au-dessus du corps, que pour pourvoir au bonheur des membres, pour veiller à leur conservation.

Dans le langage de l'Église, non-seulement les rois ne font qu'un même corps avec leurs sujets, mais ils sont confondus ensemble, au point de ne faire qu'un cœur et qu'une âme a. Ils ne font qu'un, comme Dieu le père ne fait qu'un avec son fils. Elle parle sans cesse de la charité qui doit les unir : Sur toutes choses ayez la charité, qui est le lien de la perfection. Avant tout, ayez continuellement en vous-mêmes une mutuelle charité. En cela tous connaîtront que vous êtes mes enfans, si vous vous aimez les uns les autres". L'amour pour ses sujets est donc le caractère

C

a Cor unum, et anima una. Act. Apos., c. 4 v. 32.

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b Ut sint unum, sicut et nos. Joann., c. 17, v. 11.

Super omnia autem hæc, charitatem habete quod est

vinculum perfectionis. Colos., c. 3, v. 14.

d In hoc cognoscent omnes quia discipuli mei estis, si dilectionem habueritis ad invicem. Joann., c. 13, V. 35.

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