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choses de la terre, de ne soupirer qu'après les biens du Ciel; d'agir comme devant répondre à Dieu de toutes leurs actions; de craindre sa justice, de redouter les châtimens éternels; de marcher toujours en présence de Dieu; de ne pas attendre leur récompense dans ce monde, mais dans une vie future; d'aimer les épreuves, les souffrances, les contradictions, comme le fondement de leur félicité éternelle; enfin de regarder comme la plus grande gloire, de mourir pour la patrie et pour la religion. Je vous le demande, le christianisme ne renferme-t-il pas, dans ces principes, tout ce qui peut faire des citoyens accomplis? Les républiques anciennes, si vantées, ne peuvent vous présenter une telle perfection. Les législateurs, les sages les plus renommés, les hommes les plus illustres, n'ont rien qui puisse lui être comparé : les Socrate, les Platon, les Miltiade, les Thémistocle, les Aristide, les Caton, les Régulus, sont bien éloignés de cette perfection. Les vertus les plus vantées, les sentimens les plus admirables, pâlissent devant les vertus et les sentimens que le christianisme inspire. Ainsi, un état composé de tels hommes serait parfait, et ferait infailliblement le bonheur d'un peuple.

CHAPITRE VII.

La constitution de l'Église repousse le despotisme politique.

Les quatre grands caractères de l'Église démontrent que le despotisme ne peut jamais s'introduire dans son sein; qu'il vient nécessairement se briser contre les fondemens sur lesquels elle est établie. Son unité, qui paraît circonscrire sa liberté, et lui donner un champs moins vaste qu'aux sectes, n'en est pas moins pour elle une source féconde de liberté et d'indépendance. Cette unité, nous l'avouerons sans peine, la rend esclave de la vérité du vrai dogme, de la morale pure, des vrais principes, de tout ce qui est juste et légitime; mais aussi elle lui donne le droit exclusif de repousser l'erreur, les doctrines ruineuses, les principes subversifs de la société, l'injustice, l'usurpation, l'arbitraire des gouvernemens, tout ce qui ressent la tyrannie. Elle qui rejette de son sein les hérétiques, pourra-t-elle jamais embrasser les despotes? Elle qui repousse les fausses doctrines, pourra-t-elle jamais approuver les principes monstrueux de la tyrannie? Intolérante de l'erreur, elle est au suprême degré intolérante du despotisme. Elle qui ne peut souffrir le moindre nuage sur ses dogmes, pourra-t-elle ja—

mais favoriser un pouvoir douteux, contesté, une usurpation même colorée, comment pourrait-elle autoriser la violation des lois les plus sacrées, le mépris de l'humanité, le renversement des droits les plus saints, les plus augustes? Rien n'a pu la faire dévier de ses principes, rien n'a pu l'obliger à modifier sa doctrine: comment pourrait-elle conniver avec la tyrannie, capituler avec le despotisme, approuver une politique barbare, si funeste aux peuples? Concentrée dans son unité avec ses principes de conservation et d'ordre, avec sa politique sacrée, sa législation féconde en bonheur pour les peuples, elle rejette tout ce qui sort de son unité, et par-dessus tout le despotisme, source de confusion et de désordre, de destruction et de ruine. La politique des nations soumise aux caprices des tyrans peut varier; elle peut être altérée par les révolutions, ébranlée, changée par de grands événemens qui bouleversent les empires : la politique de l'Église est toujours la même, toujours immuable. Le temps entraîne les institutions des princes, détruit les royaumes et les principes qui les gouvernent, mais il respecte la législation de l'Église des circonstances fâcheuses, des crises imprédes positions malheureuses, peuvent introduire dans les états des principes funes

vues,

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tes, des vices dans l'administration, un grand relâchement, une grande corruption. La politique de l'Église ne peut subir ces funestes influences; ses principes ne cèdent jamais ni aux malheurs des temps, ni aux crises les plus difficiles. Sa diplomatie est toujours incorruptible, n'admet jamais cet alliage funeste; elle repousse tout ce qui peut altérer, corrompre sa législation: rien d'impur, de souillé, n'entrera jamais dans le sanctuaire de sa politique, qui est et sera toujours une, indivisible, immuable. Elle voit la législation des peuples changer avec tous les princes qui se succèdent, avec les événemens, avec les époques, subir les vicissitudes les plus funestes, souffrir des altérations dangereuses, tandis qu'elle demeure ferme, inébranlable dans ses principes politiques. Son unité écrasera toujours le despotisme, criera toujours contre ses entreprises, condamnera sa politique monstrueuse, protestera toujours contre ses violences; elle le fera trembler devant sa doctrine; sa politique sacrée repoussera ses principes barbares; fera sentir aux peuples que, hors de son sein, il n'y a point de salut, point de bonheur pour les princes, les empires et les nations. En quittant ses principes politiques, on ne trouve que le despotisme et la tyrannie.

L'immutabilité de sa politique lui donne donc un caractère qui la distingue de toutes les sectes. Les variations dans la politique comme dans la foi, sont une marque de fausseté et d'inconséquence. Une politique venue de Dieu a dû avoir tout d'abord sa perfection, comme il appartient à des principes posés par une main divine. La législation véritable doit être la même dans tous les temps et pour tous les peuples : Quod ubique quod semper. C'est un dépôt, comme dit l'apôtre, que Dieu ordonne à l'Église de garder sans y rien changer : Depositum custodi. Les règles de cette politique sacrée sont immuables, et ne se réforment point.

Que présente, au contraire, la politique de l'hérésie? On l'a vue aller de concession en concession, se plier aux circonstances, se modifier suivant les événemens, maudire aujourd'hui le despotisme et demain marcher sous ses drapeaux, sanctionner tous ses excès, applaudir à ses injustices, à ses violences. Quel mélange de contradictions! Que de variations dans ses principes! Sa politique s'est vue, tous les jours, défigurée, déchirée, changée, renouvelée'; les disciples se sont éloignés de leurs maîtres; chaque jour a amené de nouveaux principes; et, comme une nouveauté en produit une autre, on s'est

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